[MUSIQUE] Maxeen BLISS : sex, dolls and rock’n’roll

Le rock d’une chanteuse lyrique qui emprunte le prénom de l’héroïne brune du film Dans la peau de John Malkovich ne peut pas être mauvais. Et d’ailleurs, il est plus que « pas mauvais » : IL DECHIRE !!!

Maxeen BLISS, c’est l’histoire d’Isabelle, « musicologue spécialiste de Berlioz », qui « n’aime pas les Beatles »et qui « déteste Gounod bien qu’il fut un très très brave homme », qui pense à ce groupe de métal depuis l’adolescence, mais qui a attendu d’être prête à le recevoir et de rencontrer les bonnes personnes pour que l’aventure commence.

Et l’aventure de Maxeen BLISS, c’est Isabelle alias Maxeen au chant et au clavier, The Dom à la basse, Fred Zeug et David Raffo à la guitare, et Julian Bangs à la batterie. Aucun des musiciens n’est professionnel – sauf Maxeen qui est chanteuse lyrique, ce qui la fait vivre et lui permet« d’acheter les croquettes du chat ».

La force de sa musique – elle en est l’unique auteur-compositeur – c’est d’être interprétée par des musiciens au talent égal à la maîtrise de sa voix. Et il en faut, de l’énergie des deux côtés… Les « garçons » s’en donnent à cœur joie, et la puissance vocale de Maxeen s’appuie sur les guitares électriques comme elle les entraîne. Tour à tour mis en valeur, les couplets chantés avec une sensibilité non feinte et les solos de guitare n’ont rien à envier aux plus grands groupes.

Si les influences sont nombreuses et variées (de Berlioz à Led Zeppelin, en passant par Nina Hagen et Barbara), Maxeen choisit de mélanger les styles. Don’t Wanna Be The Only One, par exemple, mêle rock, métal, et chant lyrique. Cette alliance paraît d’une limpide évidence, et c’est là tout son génie. Sur One Day Or Another, les instrumentaux musclés (attention, les musicos, c’est pas des plaisantins…) alternent avec les refrains chantés avec une énergie décuplée par des chœurs parfaitement calibrés. Et c’est cet équilibre qui fait toute la richesse de cette musique.

Maxeen BLISS, à écouter le volume à fond, me rappelle ces après-midis de mon enfance où mon père faisait trembler les murs de l’appartement avec Queen, Pink Floyd, Kiss, Genesis, Cheap Trick, et Savatage (j’en oublie sûrement), et où je finissais par m’écrouler sur le canapé, hors d’haleine d’avoir trop dansé, les oreilles sifflantes d’un son trop fort, mais un sourire ravi illuminant mon visage et en réclamant encore.

Maxeen BLISS, c’est un rock qui déménage, ce sont des musiciens qui ne s’économisent pas, c’est une voix chaude, puissante, maîtrisée, c’est une musique aussi mélodieuse que rythmée, ce sont des textes – en anglais – « engagés mais jamais sans humour ».

Un premier album est en cours de préparation et sortira prochainement. Intitulé « Pornomusical dolls », titre repris de la chanson éponyme, il permettra « une pochette d’album drôle et provocante » parce que « cela amuse d’avance les sales gosses que nous sommes restés… » Vaste programme ! Et c’est ce que j’aime chez Maxeen BLISS : du bon son, de l’excellent son, du son qui déchire, et de la provocation piquante mais pas crétine (les membres du groupe ont passé l’âge d’être des petits cons).

Voilà un groupe qui mérite sa place sur la scène musicale française. Comptez sur moi pour les suivre de très, très près.

Alors en attendant l’album et sa pochette, Maxeen BLISS sera en concert au Klub à Paris, le mardi 2 mars à 20 heures. COUREZ-Y.

 

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