[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 42

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 42ème épisode de ce podcast où je ne répondrai pas à la grande question sur la Vie, où je ne répondrai pas non plus à la grande question sur l’Univers, et où je répondrai encore moins à la grande question sur le Reste. Eh ouais, c’est comme ça.

L’INDE AUTOUR DE MARS !
Du coup commençons par l’événement de ces derniers jours et il est historique : le 24 septembre dernier, l’Inde est entrée dans l’Histoire avec plusieurs premières pour une seule mission.
D’abord, sa sonde Mars Mission Orbiter a réussi l’exploit de se placer en orbite autour de Mars. Il faut savoir que c’est la première fois dans toute l’histoire de l’exploration spatiale qu’un pays y arrive du premier coup. Enfin… l’Europe aussi avait réussi à faire ça du premier coup mais aux dernières nouvelles, l’Europe n’est pas un pays.

Ensuite, l’Inde devient le premier pays d’Asie à explorer Mars. Quand on pense au spatial chinois qui s’est posé sur la Lune il y a moins d’un an et que ça faisait 37 ans qu’on avait rien posé sur elle, ou encore qu’ils ont construit leur propre station spatiale, que l’Inde les grille sur Mars, c’est quand même à souligner.

Et enfin cette sonde, elle a été construite en un temps record et avec un budget low-cost ! Il n’aura fallu que 3 ans pour la concevoir et la fabriquer, avec un coût de 74 millions de dollars, ce qui est une somme tout à fait ridicule dans le domaine. Pour vous donner une idée, la sonde américaine MAVEN qui s’est mise en orbite martienne aussi quelques jours avant a coûté 671 millions de dollars. Et Gravity, c’est 100 millions de dollars. Se mettre en orbite pour de vrai autour de Mars coûte moins cher que se mettre en orbite pour de faux autour de la Terre – en tout cas quand on est Indien… et Indienne !!

Parce que c’est l’autre très bonne surprise de cette histoire : beaucoup de scientifiques indiennes ont fait partie de cette mission : 20 % du personnel de l’ISRO, agence spatiale indienne, sont des femmes ; et elles comptent pour 10 % des ingénieurs – c’est certes peu mais c’est un bon début. Et surtout, c’est une physicienne qui était directrice des opérations sur cette mission, et il y a quelques années à l’occasion d’un lancement de satellite, le directeur de projet, le directeur de mission et le directeur des opérations étaient des directrices. Je ne suis pas sûre qu’on puisse en dire autant du côté de l’agence spatiale européenne…

Mais la sonde n’est pas seulement un exploit technologique, elle a aussi un but scientifique et elle va analyser la présence de méthane – ou non – dans l’atmosphère de Mars pour savoir si l’existence d’une forme de vie primitive sur la planète est possible ou pas.

FROM MARS, TO INDIA
Mais en attendant les résultats scientifiques, voici les images qu’elle nous envoie, cette sonde indienne… Ça, c’est la toute première…

Et celle-là, c’est la dernière en date…

Et celle-là, entre les deux, qui est sublime et où on voit très distinctement l’atmosphère martienne… Quelle bien belle planète !

SEUL SUR MARS

En la voyant comme ça, on ne se doute pas que c’est un désert extrêmement hostile pour notre organisme fragile de bipède organique… Et pourtant !

Rester coincé tout seul sur Mars est un cauchemar de tous les instants et c’est le sujet de ce roman monstrueux que j’ai dévoré d’une traite.
L’histoire est très simple : suite à une tempête de sable, une équipe d’astronautes est contrainte de partir, mais ils laissent l’un d’entre eux laissé pour mort. Sauf qu’il n’est pas mort, et le livre est en fait son journal de bord à partir du moment où il revient à lui et où il se rend compte qu’il est tout seul sur Mars, avec heureusement un module d’habitation en bon état, mais sans aucun moyen de communication, donc sans moyen de faire savoir qu’il est vivant.

Et c’est tellement crédible !! Alors souvent un peu technique, du coup, parce que ça pose tout plein de problème d’ingénierie, mais c’est une sorte de mélange entre Robinson Crusoé, Apollo 13 et Gravity – avec en plus un personnage plein d’humour donc c’est souvent drôle. Et c’est tellement réussi que les droits ont déjà été rachetés par le cinéma et que Ridley Scott est en train de préparer un film. Donc si vous cherchez un excellent thriller, « Seul sur Mars » de Andy Weir.

ALLÔ LA TERRE ? SUR VENTS CONTRAIRES

Et décidément c’est un peu la fête des contenus de qualité sur le thème des sciences, de l’espace et de l’exploration spatiale, en ce moment – et j’aurais dit ça même avant qu’on me propose d’en faire partie.

Je vous présente Vents Contraires, la revue collaborative du théâtre du Rond-Point, à Paris. Quel rapport avec les thèmes abordés dans ce podcast, me direz-vous ? Eh ben à l’occasion de l’Exoconférence d’Alexandre Astier, actuellement à l’affiche du Rond-Point, Vents Contraires a monté tout un dossier qui s’appelle « Allô la Terre » et qui regroupe des tas de contenus très différents sur le thème du contact avec une civilisation extraterrestre.
Il y a des poèmes, de la BD, des chroniques, des vidéos, des interviews – et dans les interviews, il y a des gens aussi divers et passionnants qu’Emmanuel Kreis qui est historien des religions et qui a un point de vue super intéressant sur le conspirationnisme ufologique ; il y a Xavier Passot, le responsable du GEIPAN (Groupe d’Etudes d’Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés) au sein de l’agence spatiale française ; bon il y a moi ; mais surtout, il y a Alexandre Astier, et ça… l’entendre parler de toutes ces choses-là, pour moi, c’est du petit lait.

Quant au spectacle lui-même, je l’ai vu, donc, et qu’est-ce que vous voulez que je vous dise… C’est drôle, intelligent, instructif, inspirant, vertigineux, grinçant, poétique… C’est du Astier, quoi.
Et pourtant je suis pas la cible, clairement ! J’ai souvent été frustrée parce que c’est hyper grand public – et c’est très bien !! et heureusement qu’il est là pour le faire – mais pour des gens qui s’intéressent à tous ces sujets depuis des années, des amateurs éclairés comme on dit, ça reste un chouïa frustrant parce qu’on aimerait qu’il aille un peu plus loin, qu’il creuse plus certains aspects qu’il ne fait parfois qu’effleurer.
Mais bon… C’est sûr que s’il avait fait ça, le spectacle durerait 12 heures, c’est pas gérable – enfin pour lui ! parce que moi perso, je pourrai l’écouter 25 siècles causer de ce genre de thématiques sans m’ennuyer 3 secondes.
Donc, l’Exoconférence, foncez-y si ça passe pas trop loin de chez vous.

ELENA SEROVA, PREMIÈRE RUSSE DANS L’ISS
Il y en a 3 par contre qui sont partis loin de chez eux, à 400 km d’altitude précisément, ce sont les astronautes du nouvel équipage de la Station Spatiale Internationale qui ont rejoint leurs petits camarades déjà sur place le 26 septembre dernier : il s’agit de deux Russes et d’un Américain, à savoir Barry Wilmore, Alexandre Samokoutiaev et Elena Serova – les voici accueillis par Reid Wiseman et Alexander Gerst – Maxime Souraev étant hors champ.

Cette semaine c’est Elena Serova qui m’intéresse puisqu’elle est la première cosmonaute, donc la première femme russe, à monter à bord de la Station Spatiale Internationale… C’est la quatrième femme russe dans l’espace mais celle qui l’avait précédée avait volé vers la station Mir en 1994 et en 1997 – ce qui fait quand même 17 années sans femme russe dans l’espace…

Elena Serova est ingénieure, diplômée de l’institut national supérieur d’aviation de Moscou, elle a été sélectionnée dans le corps des astronautes en 2006 à l’âge de 30 ans, et après plusieurs années de formation à la Cité des Etoiles, la voici dans l’expédition 41/42 en tant qu’ingénieure de vol où elle va passer les 6 prochains mois dans l’ISS à faire des expériences en biophysique et en médecine.
Et bien évidemment, un journaliste a quand même réussi à lui demander comment elle allait faire pour prendre soin de sa coupe de cheveux dans l’espace. Voici ce qu’elle a répondu :

LES GARDIENS DE LA GAL… DE l’ISS
Restons dans la Station Spatiale Internationale avec le tweet de la semaine : « Il y a maintenant 6 humains, 20 souris, des mouches, des poissons, des plantes, et un robonaute dans l’ISS. C’est un vrai zoo, là-haut ! »
Tu m’étonnes… Une véritable arche de Noé, cette station spatiale, c’est vraiment n’importe quoi… M’enfin tant qu’il n’y aura pas des licornes et des chatons mignons, je vous préviens que j’y foutrai pas les pieds.

LE CHAÎNON MANQUANT DE LA VIE ?
Il y a donc un radeau bourré de vie en orbite basse autour de la Terre, mais quid de la vie ailleurs ? Les scientifiques cherchent toujours – mais on a peut-être une nouvelle piste. Pour ça il faut que je remonte au fonctionnement des étoiles alors je vais essayer de résumer sans dire de bêtises.

Les étoiles, c’est rien d’autre que des usines de fusion nucléaire. À la base, y a beaucoup d’hydrogène. Pourquoi l’hydrogène ? Parce que c’est l’élément le plus simple, il est seulement composé d’un proton et d’un électron. Bon, de l’hydrogène, donc. Il fait tellement chaud au cœur des étoiles que les atomes d’hydrogène fusionnent pour donner des atomes d’hélium. Et voilà, n’importe quelle étoile que vous voyez, Soleil y compris, fabrique de l’hélium, c’est leur job – rien d’autre. Et ça, la transformation de l’hydrogène en hélium, c’est un truc du genre 95 % de leur vie. Enfin je suis pas exactement sûre du chiffre, vu que ça dépend de la taille des étoiles, mais c’est une très grosse partie, quoi.

Et puis un jour, ben y a plus d’hydrogène. Alors du coup c’est l’hélium qui commence à être fusionné – parce qu’il fait toujours très très chaud, là-dedans. Mais comme ça change ses petites habitudes de plusieurs milliards d’années, ben ça la gonfle, donc elle commence à gonfler à ce stade-là. Et plus y avait de masse à la base, c’est-à-dire plus y avait d’hydrogène pour former l’étoile, plus l’étoile est massive, plus elle a d’énergie et donc plus elle peut continuer longtemps à fusionner des atomes – et évidemment, les nouveaux atomes formés deviennent de plus en plus lourds ; donc on est passé de l’hydrogène à l’hélium, puis après avoir fusionné de l’hélium, elle fusionne du carbone, puis du néon, puis de l’oxygène, puis du silicium, puis du fer, et en général après ça elle se transforme en supernova, et là ça synthétise tous les éléments plus lourds que le fer – mais toutes les étoiles n’atteignent pas ce stade – le soleil par exemple mourra bien avant, comme le résume très clairement ce tableau.

Donc vous imaginez bien qu’avec les températures nécessaires à ce genre de cuisine, on peut pas bien fabriquer les éléments du tableau périodique ailleurs que dans les étoiles – d’où l’expression « poussières d’étoiles » puisque tout ce qui nous compose vient de ces jolies petites choses qui ont brillé un jour. Dont, évidemment, ce qui nous intéresse ici, à savoir les briques de la vie.

Mais revenons à la mort des étoiles. Quand elles ne sont pas très grosses, comme le soleil, leur cœur s’effondre pour former des naines blanches, et elles expulsent leurs couches externes, constituées des atomes qui ont été fabriqués, et ça crée des nuages de gaz qu’on appelle nébuleuse planétaire – oui, rien à voir avec les planètes. En voilà quelques exemples, et c’est comme ça que le Soleil finira. Ces cadavres cosmiques sont quand même les objets les plus sublimes de l’Univers, on est bien d’accord…

Et pour les supernovae, c’est pareil, les couches externes sont expulsées dans l’espace – ce qui donne des rémanents de supernova, comme sur ces images – mais comme cette fois le cœur explose – enfin il explose pas vraiment, c’est un peu plus complexe que ça mais je suis pas compétente pour rentrer dans les détails – donc ça produit des ondes de choc monumentales et ça fait valdinguer tous les éléments lourds qui ont été produits un peu partout, et en plus de ça, l’onde de choc arrive jusqu’aux autres nuages de gaz et de poussières des étoiles moins grosses, ce qui les sort un peu de leur torpeur, et ça provoque ou ça accélère leur contraction créée par la gravitation, et pouf ils s’effondre sur eux-mêmes, et pouf ça donne de nouvelles étoiles, etc etc…

Ça fait donc maintenant 10 minutes que je vous raconte les étoiles, la fusion thermonucléaire et le reste mais pourquoi exactement ?… Ah oui ! Les briques de la vie.

Donc… Au cœur de notre Voie Lactée – vous savez ? là où ça sent la framboise… bref. Y a des gigantesques nuages de gaz où se trouvent donc tout un tas d’atomes qui s’assemblent pour former des molécules – et qui dit nuages de gaz dit aussi… aussi… lieu de formation des étoiles ! Faut suivre, hein.

Et donc en gros, regarder là-bas à 27 000 années-lumière du Soleil, c’est un peu comme si on observait ce qui s’est passé au moment où notre propre système solaire s’est formé. Or ! des chercheurs viennent d’y trouver tout plein de ça ! Alors ça, c’est une molécule d’iso-propyl cyanide, composée d’atomes de carbone en gris, d’atomes d’hydrogène en blanc et d’un atome d’azote en violet. Et alors ? me diriez-vous. Et vous auriez raison. Eh ben le truc, c’est que jusqu’ici, on trouvait beaucoup de ça. C’est presque la même chose, et bien évidemment, tout est dans le « presque ». La différence entre ça, et ça, c’est que dans celle qu’on connaissait bien, les atomes se suivaient un peu comme dans un collier de perles. Alors qu’ici… c’est subtil, hein, je vous l’accorde, mais ça forme une ramification en sorte de patte d’oie – évidemment ce serait plus flagrant si on avait un gif en 3D mais j’ai pas trouvé.

Et le fait que les atomes se soient organisés comme ça, contrairement à la première version qu’on connaissait bien, ça permettrait à d’autres atomes de venir s’y accrocher pour former des molécules beaucoup plus complexes, comme… TADAAAM des acides aminés qui, comme chacun sait, permettent de former l’ADN et donc la vie – telle qu’on la connaît, toujours, hein.

Or, vous savez sans doute qu’on trouve tout plein d’acides aminés dans les météorites, ce qui a conduit à la théorie de la panspermie. En gros, ça dit que les briques de la vie ne sont pas nées sur Terre, mais dans l’espace, et qu’elles ont été amenées sur Terre par les météorites qui s’y sont écrasées.
Cette découverte est donc un pas de plus vers cette théorie – les molécules d’iso-propyl cyanide se formeraient donc dans les nuages de gaz où se forment les étoiles, elles permettraient à d’autres atomes de venir s’y accrocher pour devenir des molécules plus complexes comme les acides aminés, qui s’accrocheraient à des poussières qui passent par là et qui deviennent ensuite de plus en plus pour arriver au stade de caillou, caillou qui s’écraseraient sur des planètes d’un système en cours de formation autour d’une étoile formée dans un nuage de gaz, et tous ces acides aminés copuleraient joyeusement dans une soupe d’eau liquide et d’énergie solaire sur un bébé planète pour former de l’ADN et ensuite la vie et ensuite moi qui vous raconte tout ça… Pfiou !…

Ceux que j’ai perdu en route, levez la main ? Ah ouais quand même. Mais attendez, c’est pas fini !
Quand j’ai partagé l’article de Science et Avenir qui en parle, y a Martin Fournier qui m’a répondu ça : « pour détailler un peu, tant qu’on n’a pas trouvé de carbone sp3 asymétrique, on n’a rien trouvé ».
Alors j’ai pas compris ce que ça veut dire, mais en gros, si ça se trouve, je viens d’écrire 12 pages d’explication pour rien. Mais comme il vient de finir sa thèse d’astrochimie, j’ai un peu tendance à lui faire confiance.
Donc voilà. Peut-être ben que oui y aurait de la vie virtuellement possible partout dans l’Univers, mais peut-être encore ben que non.

NON, PLUTON N’EST PAS « REDEVENUE » UNE PLANÈTE
Puisqu’on est dans les réponses de Normands, plusieurs personnes ces derniers jours sont venus me dire que ça y est, Pluton était redevenu une planète ! Alors que ce soit bien clair : NON.
Cette rumeur provient d’une réunion d’astronomes américains qui ont décidé de la surclasser, comme ça, à la cool, mais ça marche pas comme ça en vrai. Parce que moi aussi je peux le faire, hein. Mais en fait non : il n’y a que l’Union Astronomique Internationale qui puisse prendre des décisions sur la nature des corps célestes – et c’est tout ! C’est comme ça. C’est eux qui font les lois.

Alors je rappelle la définition d’une planète.
Il faut que ce corps soit en orbite autour d’une étoile – c’est bon puisque Pluton tourne autour du soleil.
Il faut aussi que ce soit un corps en équilibre hydrostatique – c’est-à-dire une sphère, hein – qui ne produise pas de fusion thermonucléaire – sinon ça s’appelle une étoile. Et aux dernières nouvelles, Pluton ne fusionne pas d’hydrogène pour produire de l’hélium, donc jusqu’ici tout va bien.
Et troisième point, il faut que le corps en question ait fait le ménage d’un point de gravitationnel, c’est-à-dire qu’il ne doit pas y avoir d’autres corps qui gravitent au voisinage de son orbite. Et là par contre Pluton a merdé, on en trouve des kilotonnes, dont certains qui sont plus gros que lui – comme Eris, par exemple.

Et l’argument de « ouais mais quand même, Pluton a des lunes » n’est pas valable ! On trouve des astéroïdes, qui ont des lunes, et ça n’en fait pas des planètes pour autant !

Et de toute façon, c’est UAI qui décide, et c’est marre. Alors après, on peut effectivement discuter des conditions dans lesquelles cette décision a été prise… Et là je vais me taire 5 minutes et je vais laisser causer l’ami e-penser qui a expliqué ça beaucoup mieux que je ne le ferai jamais.

Voilà. Mais dans ces conditions, on peut aussi remettre en question la validité des lois qui sont votées en l’absence d’un certain nombre de députés et de sénateurs.
Voilà.

Oh, et pour en finir avec cette histoire, vous savez pourquoi ça fait autant polémique, surtout du côté des scientifiques américains ? Non parce que globalement ailleurs, on s’en fout, hein.
Ben c’est parce que du temps où elle était une planète, c’était la seule découverte par un Américain. Eh ouais.
Et parce qu’aussi ils ont fabriqué une sonde qui s’appelle New Horizons, chargée d’aller étudier Pluton, qu’elle a été envoyée le 19 janvier 2006 vers la planète la plus éloignée du système solaire, ce qui leur aurait permis de réaliser encore tout un tas d’exploits, mais que 9 mois après le lancement, le 24 août 2006, bim ! l’UAI décide que leur planète chouchoute n’en est plus une.
Ah ben ils font la gueule, depuis, c’est sûr… Donc voilà ce qu’on pouvait dire à propos de Pluton.

LES UTOPIALES
Revenons à des choses moins polémiques avec la date de la semaine, et je voudrais vous signaler que du 29 octobre en 3 novembre se déroule les Utopiales. Les Utopiales, c’est un festival international de science-fiction qui a lieu tous les ans à Nantes et voici le teaser de cette année…

Je vous informe que je fais partie des invités de cette année puisque j’interviendrai dans différentes tables rondes sur des sujets divers, que je fais partie d’un jury littéraire qui décernera un prix, et qu’il y aura même une « rencontre avec » organisée à mon sujet… C’est bien parce que la « rencontre avec » de la veille ce sera Alexandre Astier – ahahah ça fout pas la pression DU TOUT, alors faites pas les cons, si vous êtes dans le coin venez, ce sera le vendredi à 16 heures, j’ai trop peur de me retrouver toute seule.

Et voilà, c’est la fin du 42ème épisode de ce podcast. Si vous l’avez apprécié ainsi que les 41 précédents, vous pouvez voter pour lui chaque jour pour les Golden Blog Awards – je vous en remercie d’avance.

Merci à tous ceux qui le téléchargent sur iTunes, qui le regardent sur Youtube, et qui le partagent, vous m’avez encore hissée à des sommets tels que je grille la politesse à Etienne Klein lui-même et que audio et vidéo confondus, je me classe juste derrière les monuments de Jean-Claude Ameisen et de Mathieu Vidard…

En parlant de Mathieu Vidard, je co-anime avec lui le quiz scientifique de la Tête au Carré du lundi au jeudi à 14h50 sur France Inter – n’hésitez pas à vous inscrire si ça vous amuse de jouer ; je vous informe également que je fais partie des speakers de TEDxReims le 21 novembre prochain dont le thème sera la société 3.0 ; et enfin je voudrais adresser un merci monumental à l’ami d’e-penser. J’ai fait un caméo d’une demi-seconde dans sa dernière vidéo sur la relativité […] et mes abonnements Youtube ont augmenté de 500 %. Un immense merci à lui, donc, et bienvenue à tous ceux qui me rejoignent !

En attendant le numéro 43, vous pouvez donc me retrouver sur Facebook, sur Twitter et sur mon blog. Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire !

[TWITTER] Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 8

Pour en savoir plus
Nous vivons donc dans un superamas de galaxies appelé Laniakea !
Grosse tempête solaire récemment… Heureusement, aucun dégât !
Plusieurs astéroïdes nous ont frôlé ces derniers jours, dont un nommé Pitbull, et nouvelle inquiétante : la NASA n’est pas du tout au point concernant les objets potentiellement dangereux…
« L’Exoconférence » d’Alexandre Astier, c’est en ce moment !
La couche d’ozone va mieux… mais c’est toujours pas gagné quand même
Quant à notre atmosphère, elle est de plus en plus asphyxiée par le CO2 qu’on rejette (et nous avec, accessoirement)

LES ÉPISODES PRÉCÉDENTS
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 1
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 2
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 3
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 4
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 5
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 6
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 7

LA SUITE !
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 9 (à venir)
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 10 (à venir)

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 40

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 40ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de lunes vivantes, de soleil agité, de comète admirée et de Terre abimée…

TEMPÊTE SOLAIRE
Et commençons par de l’actu chaude, comme on dit dans le jargon, et en l’occurrence de l’actu archi brûlante puisque notre étoile est très agitée, en ce moment, et chose un peu moins courante forcément : elle est très agitée… vers nous ! Une éruption a eu lieu le 10 septembre et on a pu la filmer sous toutes les coutures – donc là par exemple avec la Terre à l’échelle à côté. Autant vous dire que c’est pas de l’éruption de débutant, c’est toujours un peu costaud, et donc ce genre de petites choses mignonnes crée des tempêtes géomagnétiques sur la Terre quand elles sont dirigées vers elle – ce qui est le cas ici, donc.

Pas de panique, c’est pas encore aujourd’hui que tous nos satellites vont se faire griller et où les réseaux électriques vont sauter, mais quand même, il y aura des perturbations à prévoir ce week-end dans les communications radio et les signaux GPS – et quand même un peu dans le réseau de distribution d’électricité canadien.

Et il sera peut-être possible de voir des aurores jusque dans le nord de la France avec un peu de chance – ça c’est pour le côté un peu plus fun de la chose. Donc si votre GPS déconne un peu, n’en changez pas tout de suite, c’est juste à cause d’une éruption solaire. Eh oui. Ne jamais oublier qu’on vit à proximité d’une étoile en pleine forme et que c’est même grâce à elle qu’on est là et même que quand elle se décidera vraiment à nous refaire une grosse tempête comme y en a eu une en 1859, ben c’est ballot ma bonne dame mais maintenant on dépend de l’électricité et de l’électronique absolument partout et pour tout et qu’on va passer du jour au lendemain du 21ème siècle au 19ème.
Et c’est pas moi qui le dis, c’est l’Académie américaine des sciences. Et ces tempêtes ne sont pas rares, on a eu chaud aux fesses en juillet 2012, par exemple. A 9 jours près ça nous tombait dessus. Alors d’ici à ce qu’une un peu costaude soit dirigée vers la Terre… Hein. Voilà. Ça peut arriver. L’espace est un endroit dangereux. On vit dedans, faut toujours le garder à l’esprit !

UNE CAPSULE TEMPORELLE POUR UN ASTÉROÏDE
Allez, on passe de l’anxiogène au rigolo – désolée pour cette entrée en matière – la NASA est en train de mettre en place une capsule temporelle qui se trouvera à bord de la sonde OSIRIS-Rex. Cette sonde partira de la Terre en 2016 et partira à la rencontre d’un astéroïde nommé Bennu pour l’étudier sur place et collecter des échantillons qui seront ensuite renvoyés sur Terre et qui doivent arriver en 2023.
Et l’idée est donc d’imaginer ce que sera l’exploration spatiale en 2023, d’en faire un tweet avec le hashtag #AsteroidMission sur Twitter ou une image sur Instagram en y taggant OSIRIS-Rex et sans oublier le hashtag.
D’après le blog du Monde Big Browser, 50 tweets et 50 images seront sélectionnées – mais la sélection ne sera pas dévoilée – et les 100 prévisions seront donc découvertes en 2023 au retour de l’échantillon. On verra bien à ce moment-là qui a vu juste…
N’hésitez donc pas à tenter votre chance, vous avez jusqu’au 30 septembre !

LE SELFIE DE PHILAE AVEC CHURY
Restons du côté de Twitter avec le tweet de la semaine, et il nous vient du CNES, l’agence spatiale française, qui a partagé cette photo sublimissime d’un panneau solaire de Rosetta pris par Philae, avec la comète Churyumov-Gerasimenko en arrière-plan…
C’est grâce à ce genre de photo qu’on se rend compte que la réalité est souvent bien plus incroyable et plus belle que toutes les images de science-fiction qu’on peut trouver…

EXPÉRIENCE EN APESANTEUR POUR LYCÉENS ET ÉTUDIANTS
L’événement de la semaine c’est peut-être vous qui pourrez le vivre – et ça pourrait bien devenir l’événement de votre vie, croyez-moi. Le CNES – toujours lui, eh oui, et trop peu ou trop mal connu, si c’est pas malheureux… Bref ! Le CNES, donc, organise comme tous les ans un concours à destination des lycéens et des étudiants dont le but est de concevoir une expérience scientifique qui sera réalisée en impensanteur au cours d’un vol zéro-g.
Voici des exemples d’expériences – et pour éviter que YouTube ne bloque mon podcast, j’ai retiré U2 de la vidéo d’origine pour la remplacer par la Sarabande de Corelli que j’ai enregistrée moi-même, désolée pour le son pourri mais c’est fait avec les moyens du bord…
Et parce que c’est quand même un truc de dingue, ces vols, je laisse Jean-François Clervoy, qui est astronaute, rappeler ce que c’est exactement – regardez bien ce que l’avion fait à droite de l’écran et estomacs sensibles s’abstenir…

Je ne résiste pas à l’envie de vous diffuser les images de mon propre vol pour illustrer la suite – sachez que 3 projets lycéens et 3 projets étudiants seront retenus pour la campagne de vol du printemps prochain – ce qui implique donc une semaine à Bordeaux au mois de mars, et que les élèves de plus de 18 ans auront peut-être la chance d’embarquer pour le vol parabolique.
Si ça vous intéresse, dépêchez-vous, il faut renvoyer le dossier de candidature avant le 25 septembre – je mettrai évidemment le lien sur le billet dédié à ce podcast sur monblog, florenceporcel.com – et surtout tenez-moi au courant ! Si vous êtes sélectionnés, ça me ferait plaisir de le savoir, n’hésitez pas à m’envoyer un petit mail, j’essayerai d’en faire un billet dans un épisode futur. Bonne chance à tous, en tout cas !

SÉBASTIEN CARASSOU ET LE COLLECTIF CONSCIENCE
Et en parlant d’étudiant, je voudrais vous parler de Sébastien Carassou – et le plus simple est encore qu’il se présente lui-même…
Voilà qui est dit ! Et qui est fait, surtout, puisque du haut de ses 22 ans, Sébastien est sur le point de démarrer une thèse à l’institut d’astrophysique de Paris où il va passer trois ans à étudier l’évolution de la forme et de la signature lumineuse des galaxies pendant les 10 derniers milliards d’années de l’histoire de l’Univers. Ça me vend un peu du rêve, je vous le cache pas.
Mais ce qui m’a surtout donné envie de le choisir comme personnalité de la semaine, c’est qu’il est à l’origine du Collectif Conscience, un projet très ambitieux et qui a beaucoup d’avenir – et là encore, le mieux est qu’il vous raconte lui-même…
Sébastien est aussi celui qui a importé le concept du compte Twitter de chercheur qui change de scientifique toutes les semaines…
Et avant-première galactique, c’est une exclu offerte par Sébastien, voici le trailer du collectif !…

Voilà, donc n’hésitez pas à suivre ça de très près, à participer et à faire tourner, c’est encore très jeune mais ça ne peut que devenir une référence de la médiation scientifique francophone…

TITAN ET EUROPE TRÈS TERRE À TERRE…
Et si on allait voir ce qui se passe du côté du système solaire, maintenant ?… Et les infos de la semaine nous proviennent des lunes de nos géantes gazeuses préférées, et en l’occurrence des deux cailloux glacés les plus passionnants de notre système – rien que ça.

Titan, d’abord ! On sait depuis longtemps que Titan est le seul corps connu du système solaire en dehors de la Terre à avoir des étendues liquides à sa surface. Pas d’océan d’eau sur le plus grand satellite de Saturne mais des lacs principalement constitués de méthane liquide dont il était connu qu’ils pouvaient être reliés à d’autres étendues liquides cachées sous la croûte.
Olivier Mousis, un chercheur du CNRS, a modélisé les interactions possibles entre les lacs de surface et les lacs souterrains pour mieux comprendre comment ils interagissent. Et son modèle permet d’apporter des explications à des bizarreries comme la faible abondance de gaz rares dans l’atmosphère et le fait que les pôles soient aplatis.
Et il est possible de vérifier tout ça puisque si le modèle dit vrai, alors les lacs alimentés par les pluies et les lacs alimentés par les réservoirs souterrains n’auraient pas du tout les mêmes compositions chimiques. Il suffira alors que Cassini fasse des mesures lors d’un prochain survol pour confirmer ou infirmer la théorie…

Quasiment 11 ans jour pour jour après sa désintégration dans l’atmosphère de Jupiter, la sonde Galileo continue à livrer des secrets puisque les scientifiques n’ont pas encore fini de décortiquer ses données. Et on en apprend de bonnes à propos d’Europe ! Europe, c’est cette lune qui abrite un océan d’eau liquide sous sa surface de glace et où je suis persuadée que ça grouille de méduses extraterrestres, là-dessous.
Mais passons.
Les chercheurs ont trouvé qu’il existe une tectonique des plaques sur ce petit monde ! Alors il ne s’agit pas de plaques océaniques ou continentales comme ici, mais des plaques de glace qui forment sa surface, donc. Et ce qui est incroyable dans l’histoire, c’est que le seul autre corps connu à avoir une tectonique des plaques, c’est la Terre. « La glaciale Europe est plus proche de la Terre rocheuse que tout autre corps planétaire que nous connaissons », a même écrit une chercheuse.
Je me demande ce qu’en pense les méduses europiennes. Ça vaudrait le coup de tailler une bavette, non ?

LA COUCHE D’OZONE VA MIEUX (MAIS C’EST PAS ENCORE ÇA)
En attendant de causer avec nos voisines aquatiques joviennes, sachez que la date de la semaine est le 16 septembre, et que le 16 septembre, c’est la journée internationale de la couche d’ozone.
Y a une bonne nouvelle concernant la couche d’ozone, qui n’est d’ailleurs pas une couche à proprement parler mais plutôt une zone de la stratosphère où la concentration en ozone est plus forte qu’ailleurs, ce qui nous protège des ultraviolets.
Désolée de ne pas paraître plus joyeuse que ça, mais vous imaginez bien qu’il y a un « mais ». Bon. La bonne nouvelle, c’est qu’elle est en train de guérir et qu’elle pourrait être à nouveau en pleine forme autour de 2050 et que le trou, entre guillemets, qui se forme tous les printemps au-dessus de l’Antarctique pourrait, lui, ne plus se former autour de 2100. Comme quoi, quand on veut, on peut.
Mais !… Mais d’abord, il faut continuer nos efforts et donc toujours veiller à respecter scrupuleusement le protocole de Montréal de 1987 qui a notamment interdit les CFC. Et ensuite, il reste de nombreux problèmes comme le tétrachlorure de carbone qui a aussi été interdit mais qui continue de progresser, et le dioxyde d’azote qui lui n’a carrément pas été interdit – mais qui devrait l’être. Et plus important encore, on a remplacé les CFC interdits par des HFC, qui ne détruisent pas l’ozone mais qui sont par contre de puissants gaz à effet de serre… Donc en gros, on déplace le problème de la couche d’ozone au climat. Si ça ne pose pas de problème à l’un, ça pose problème à l’autre. Il faut maintenant trouver des solutions qui ne fiche en l’air aucun des deux… Mais avec un peu de bonne volonté dans la durée, on voit que ça donne des résultats !

HOMO DISPARITUS
Cela dit, plus le temps passe, plus je m’informe sur la question et moins j’arrive à être optimiste sur la question du climat et des joyeusetés qui vont nous tomber sur la gueule si on continue à accélérer droit dans le mur.
Et je voudrais vous conseiller vivement de lire « Homo disparitus », de l’américain Alan Weisman, qui part du postulat suivant : imaginons que l’espèce humaine disparaisse d’un seul coup du jour au lendemain. Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe pour la faune et la flore, pour les infrastructures, pour nos habitations, pour l’atmosphère, pour l’océan ?… Qu’est-ce qui se passe ?
J’avais découvert ce livre à sa sortie, en 2007, et pour tout vous dire je le lisais en cachette lors de mes pauses syndicales à la librairie du Bon Marché quand j’y travaillais – c’est dire si ça date. Je suis partie avant d’avoir fini de le lire et je ne l’avais pas acheté parce que j’étais étudiante et que j’avais d’autres priorités financières. Mais il m’avait déjà marquée au fer blanc et c’est notamment dans ce bouquin que j’ai entendu parler pour la première fois des continents de plastique.
Et il se trouve que j’avais oublié le titre, je ne me souvenais que de la couverture et j’ai cherché à le retrouver pendant des années, en vain… jusqu’à il y a quelques mois. Et là, c’est un peu comme si j’avais retrouvé mon livre préféré de quand j’étais enfant que j’aurais perdu du jour au lendemain – c’était un sentiment un peu magique. Et donc je l’ai lu cet été.
Et on y apprend des milliards de choses : comment s’abiment nos maisons, nos routes, nos ponts ; à quel point garder à sec le métro de New York est un miracle de tous les instants ; ce que deviendront les usines de l’industrie chimique ; j’ai appris des choses édifiantes et très inquiétantes sur les constructions dans les villes turques actuelles, etc etc… Vraiment, prendre 10 minutes pour en lire un chapitre tous les soirs ne sera du temps de perdu pour absolument personne.
Et évidemment, toutes les considérations pas très optimistes sur le CO2 qu’on a déjà balancé dans l’atmosphère et qui n’en partira pas. Et ça, c’est donc pour un livre sorti en 2007, avec donc des recherches entreprises pour l’écrire au tout début du 21ème siècle – et tout a empiré depuis.
A lire, vraiment. Vraiment, vraiment, vraiment. Il existe en poche, en plus, vous n’avez aucune excuse pour ne pas savoir.
Et pour continuer sur le réchauffement climatique, un rapport sorti cette semaine table sur une forte probabilité d’un réchauffement de + 5°C en France à l’horizon 2100.
Alors le climat de la France, ce n’est pas le climat global, qu’on soit bien d’accord. Mais si vous vous dites que 5°C, c’est pas grand-chose, écoutez ça bien attentivement.

Voilà.

C’est la fin de ce 40ème épisode de « La folle histoire de l’Univers » – oui désolée, c’est pas hyper gai tout ça, mais ça me semblait vraiment important d’en parler. Merci à tous de l’avoir suivi, merci à ceux qui m’ont mis des petits mots trop gentils sur iTunes, alors ça c’est trop cool, ça me fait hyper plaisir 😀 et n’hésitez pas à en laisser un avec tout plein d’étoiles si c’est pas encore fait.
Je vous informe que j’ai inscrit ce podcast aux Golden Blog Awards, et que si vous l’appréciez, vous pouvez voter pour lui tous les jours… Un café, un clic, par exemple, comme ça vous pourrez aussi voter pour lui du bureau, tiens.
Je vous informe également que le 27 septembre à 21h je donnerai une conférence au Manoir des Sciences à Réaumur, en Vendée – 2€ l’entrée et gratuit pour les moins de 10 ans, n’hésitez surtout pas à venir me dire bonjour si vous êtes du coin.
Et vous pouvez toujours me retrouver sur Twitter, sur Facebook, sur mon blog florenceporcel.com ainsi que du lundi au jeudi de 14h50 à 15h pour le quiz scientifique de « La tête au carré » sur France Inter, auquel vous pouvez évidemment participer si ça vous amuse.
Merci de m’avoir propulsée en tête de classement des podcasts vidéo catégorie Sciences et médecine sur iTunes, ça me fait super chaud au cœur, toujours, de voir ça…
Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire !

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 38

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 38ème épisode de ce podcast où je vais vous parler d’exoplanètes, de musique cosmique, du big bang et de la Terre vue de l’espace…

Florent Marchet – « Bambi Galaxy »
Une fois n’est pas coutume, commençons en musique. Je voudrais vous signaler la sortie du dernier album de Florent Marchet, dont vous écoutez le titre d’ouverture, que j’écoute en boucle depuis des semaines, sur les images du clip d’un autre morceau.

Comme vous pouvez le constater, c’est un album qui nous emmène très loin dans l’espace et dans le temps, il s’appelle « Bambi Galaxy » et c’est une sorte de recueil de nouvelles de science-fiction musical. C’est très étonnant. Il nous raconte plein d’histoires – je trouve d’ailleurs les textes plus réussis que les musiques mais c’est tout à fait personnel, y a tout un univers qui nous emporte… Ça s’écoute presque comme un podcast, en fait.
Et puis on le sent vraiment impliqué, il doit s’intéresser à l’exploration spatiale et au futur depuis des années, le futur de la planète et de l’humanité semble l’inquiéter, enfin… Y a vraiment tout un tas de réflexions derrière. On sent qu’il a ça en lui depuis un brave moment, et ça m’a touchée. Voilà. « Bambi Galaxy », donc, chez votre disquaire et sur toutes les bonnes plateformes de téléchargement légal.

L’exoplanète Gliese 581c et ses soeurs… ou pas
Voyageons également dans l’espace et dans le temps avec la date de l’épisode : il y a 7 ans, le 4 avril 2007, a été découverte l’exoplanète Gliese 581c autour de l’étoile Gliese 581 qui se situe à 20,5 années-lumière de notre bonne vieille Terre. Elle a d’ailleurs été découverte par une équipe d’astronomes européennes dirigée par Michel Mayor, qui est le co-auteur de la découverte de la toute première exoplanète en 1995.

Et pour l’anecdote, Gliese 581c est nommée dans le film « Battleship » sorti en 2012 avec Liam Neeson puisque c’est là d’où viennent les méchants extraterrestres. Je vous le conseille, c’est complètement barré, on a bien rigolé, avec mon ami Pascal Mabille – et il a été nominé 7 fois au Razzie Awards, preuve que c’est du bon gros film pop-corn qui tache, avec seulement une récompense pour Rihanna quand même pour la pire actrice dans un second rôle. Ah ben voilà ! J’ai envie de le revoir, maintenant !

Bon, mais revenons à Gliese 581c. Si je vous en parle, c’est pas pour Battleship, c’est parce qu’il se trouve que récemment, deux des planètes du même système solaire, Gliese 581d et Gliese 581g, semblent n’avoir en fait jamais existé. Après des nouvelles analyses, des astronomes américains ont expliqué que les signaux reçus pouvaient en fait correspondre à des variations du spectre lumineux de l’étoile Gliese 581 dues à son activité interne.

Alors, qu’en est-il vraiment ?… Futura Sciences a interrogé Xavier Delfosse, qui fait partie de l’équipe qui a découvert les deux planètes en question.
Il faudra donc attendre de nouvelles analyses, et en attendant, comme dirait Etienne Klein : « Il faut se hâter de ne pas conclure… »
Et d’ailleurs Xavier Delfosse avait été interrogé sur son métier d’astronome et en quoi ça consistait au quotidien. Je vous laisse découvrir sa réponse…

Et puisque c’est grâce à la série COSMOS version Carl Sagan qu’il est devenu astronome, j’en profite pour vous signaler que COSMOS version Neil deGrasse Tyson, que j’ai enfin pu voir et qui est un chef d’œuvre et qu’on devrait diffuser dans les écoles du monde entier, a 12 nominations aux Emmy Awards, qui sont les Oscars de la télévision. J’espère bien qu’il aura les 12 parce que largement mérité.

Carnet rose cosmique : une nouvelle lune pour Saturne ?
Du côté des infos, restons du côté des astres que l’on découvre, mais plus proche de nous, cette fois, avec cette nouvelle étonnant : une lune de Saturne est en train de naître sous nos yeux dans ses anneaux !
C’est bien sûr la sonde Cassini qui a pu nous montrer ça, la NASA a annoncé la nouvelle le 14 avril dernier même si la photo date du 15 avril 2013 – il faut toujours du temps pour obtenir des données plus précises et confirmer une découverte, parce que rappelez-vous, dans le domaine des sciences… « Il faut se hâter de ne pas conclure… »

Ce qu’on voit sur l’image est une perturbation qui fait environ 1200 km de long sur 10 de large et elle serait donc provoquée par un embryon de lune qui fait pour l’instant 1 km de diamètre. C’est rien du tout mais le chercheur qui l’a trouvée a tenu à lui donner un nom, Peggy, parce que c’est le prénom de sa belle-mère qui fêtait ses 80 ans au moment où il a fait la découverte. C’est choupinou, hein ?

Bon en tout cas on ne sait pas trop ce qui va advenir de ce petit corps cosmique. Soit son développement va s’arrêter très vite, soit il va se désagréger, soit il va continuer à se développer pour ensuite quitter les anneaux et devenir un satellite à part entière. Quelle que soit l’issue, c’est de toute façon une aubaine pour les scientifiques qui ont plusieurs théories pour expliquer la formation des lunes de Saturne à partir de ses anneaux et qui ne savent pas encore quelle est la bonne. La petite Peggy pourrait donc apporter des éléments de réponse et permettre d’affiner les scénarios… À suivre, donc !

Le câlin d’astronautes américain, russe et allemand en pleine crise ukrainienne
Maintenant, une image. Et une image qui vaut tous les mots de l’Histoire de l’humanité. Elle date de fin mai dernier lors de la conférence de presse qui a précédé l’envol de 3 astronautes vers l’ISS, qui s’y trouvent toujours à l’heure où je vous parle.

Pour vous situer le contexte, c’était le tout début de la crise en Ukraine qui a refroidi considérablement les relations entre les Etats-Unis et la Russie, notamment. C’est ballot quand on sait que dans le domaine du spatial, ils travaillent ensemble depuis des décennies, et plus que ça : ils ont besoin l’un de l’autre depuis l’arrêt des navettes spatiales américaines. Les Etats-Unis ne peuvent pas envoyer d’astronautes dans l’espace, ils sont donc dépendants des Russes pour l’iSS – et d’un autre côté, la Russie a besoin de l’argent des Américains – 70 millions de dollars par siège pour l’ISS, par exemple – pour faire tourner leur agence spatiale. Bref…

Et avec la crise de l’Ukraine, la NASA a demandé à ce que plus aucun de leur employé n’ait de contact avec les Russes – même par mail, visioconférence et tout ça – sauf en ce qui concerne l’iSS. Mais ambiance… Et du côté russe, le gouvernement a fait savoir que s’ils continuaient comme ça, ils n’auraient qu’à envoyer leurs astronautes dans l’espace avec un trampoline.
Très, très tendu, tout ça, donc… Et justement, l’équipe en partance pour la station était composée justement d’un Russe, d’un Allemand, et d’un Américain.

Et un journaliste demande quelles implications la crise ukrainienne a au sein de leur équipe. Et voici leur réponse.

Voilà. J’aimerais bien m’arrêter là et passer à la suite tellement ça se passe de tout commentaire, mais putain, cette image devrait devenir le symbole de ce qui passe dans le domaine du spatial : des gens qui s’estiment, des gens qui se respectent – et qui certainement s’apprécient beaucoup, des gens qui travaillent ensemble et qui arrivent à dépasser les tensions géopolitiques dues à leur nationalités respectives, des gens qui sont juste des êtres humains et C’EST TOUT, et qui ne font aucune concession là-dessus. DES ÊTRES HUMAINS, des TERRIENS, des habitants d’une seule et même planète, d’une seule et même maison. Et C’EST TOUT.

Et de nombreux astronautes répètent à l’envi que dans le futur, quand ce sera techniquement possible, chaque habitant de la planète puisse faire un vol pour aller contempler la Terre de là-haut et faire prendre conscience d’abord que la Terre est un vaisseau spatial perdu dans l’immensité de l’espace et que c’est notre unique et seule oasis, et donc qu’on doit la préserver ; et ensuite pour faire prendre conscience qu’on est tous des habitants d’une même maison – et qu’il n’est d’ailleurs pas utile de monter très haut pour que les frontières disparaissent.
Et peut-être que ça, ça changerait le monde.

En tout cas, cette image me fait pleurer à chaque fois et elle illustre parfaitement bien une des principales raisons pour lesquelles j’aime autant le spatial et les sciences qui l’accompagnent.

Selfies de l’espace
Et pour rester dans le cœur du sujet, voici la rubrique des tweets… Et celui-là est un selfie de l’astronaute Rick Mastracchio posté le 23 avril dernier, où on voit nettement un sourire séparé de l’espace par seulement la fine cloison de son casque, sur fond de Terre…

Et quelques mois plus tard, Buzz Aldrin qui postait, selon lui, le premier selfie spatial de l’histoire en 1966, et on le voit également sur fond de Terre, qui semble n’avoir pas pris une ride en 48 ans… Ce qui est logique à l’échelle de l’âge de la Terre, mais en 48 ans, des continents de plastique sont apparus, des glaciers ont disparu, des côtes ont reculé, l’atmosphère a changé… et rien n’est fait pour ralentir tout ça et éviter une catastrophe.

 

Et c’est un problème, hein ! Parce que vous voyez, ça ? C’était en juillet dernier. On est toujours, tous, vivant ou ayant vécu, ici. Sur le même vaisseau. Dans l’immensité de l’Univers. Sans solution de repli.

La Terre et la Lune vue depuis Saturne en juillet 2013

La Terre en direct et en HD
Et puisqu’on en parle… Certes nous ne pouvons pas encore aller faire un petit tour en apesanteur pour aller voir la Terre de là-haut, mais grâce à des caméras situées sur l’ISS, on peut quand même la voir en temps réel et en HD sur ce site internet. Et je crois que c’est le truc le plus magique de ces 20 dernières années.
Bon, quand j’ai pris la capture d’écran du site, elle était du côté nuit de la Terre, donc pas de retransmission, ce qu’on voit est juste le reflet du soleil dans l’objectif de la caméra, visiblement. Mais juste en dessous de la vidéo, il y a une carte où on peut savoir où elle se trouve exactement – en cas de nuages, c’est impossible de savoir, sinon.

Et donc on peut voir la Terre en direct. Là par exemple, l’ISS commence à passer côté jour… un peu plus tard, là voici au-dessus de l’Espagne et du Portugal… la Méditerranée… et puis en plein cœur de l’Afrique… et là, elle va arriver au dessus de Madagascar et on commence à voir les côtes africaines se découper sur l’Océan Indien…
C’est planant, c’est fascinant, c’est hypnotisant, c’est grisant, c’est magique… C’est notre planète, en temps réel. Ça peut être très romantique à regarder, aussi, hein ! Pensez-y si vous n’avez pas de coucher de soleil sous la main et que vous voulez prendre votre temps avec votre nouveau ou nouvelle dulcinée… Parce que parfois, c’est vrai que « il faut se hâter de ne pas conclure ».

Les ondes gravitationnelles du big bang… ou pas ?
Trêve de plaisanterie, revenons aux choses sérieuses… Très sérieuses, même, puisque c’est un événement qui a fait l’effet d’un big bang dans tous les sens du terme : il y a quelques semaines, une équipe de chercheurs américains a annoncé avoir détecté directement des ondes gravitationnelles, ce qui est une grande première déjà, et qui en plus proviendraient du big bang ! Ce qui confirmerait la théorie… Mais d’abord, qu’est-ce qu’une onde gravitationnelle ? Je laisse le soin de répondre à Jean-Pierre Luminet, l’astrophysicien-blogueur dont je vous avais parlé à l’épisode précédent…

Voilà, donc vous imaginez bien que si une détection indirecte des ondes gravitationnelles venues d’un pulsar a débouché sur un prix Nobel, il en sera sûrement de même une détection directe venue du big bang…
Voici l’image des chercheurs américains. Là encore, je ne vais pas reformuler de peur de dire des bêtises et je vais citer un des chercheurs interrogé par Le Figaro.

Et les petits traits que l’on voit sur l’image, c’est ce qui représente la polarisation, si j’ai bien compris.
Mais voilà, comme toujours en sciences… « il faut se hâter de ne pas conclure ».

Et comme de nombreux scientifiques sont sceptiques, il se pourrait que cette annonce fracassante ait été faite un peu trop tôt par une équipe un peu trop zélée : peut-être ces chercheurs se sont-ils trompés sur l’interprétation de ces données… Du coup il va falloir attendre l’automne et les résultats du satellite européen Planck qui a observé la même portion du ciel, pour confirmer ou infirmer ces résultats…

Virginie Spies, auteur de « Mars Océan »
En attendant des nouvelles fraîches du big bang, faisons connaissance avec la personnalité de la semaine… Elle s’appelle Virginie Spies, elle est sémiologue et maître de conférences à l’université d’Avignon, spécialiste de la télévision – elle en a écrit deux livres – et elle s’intéresse notamment aux programmes populaires. En parallèle, elle est aussi auteure de pièces de théâtre. Et si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce qu’elle a regroupé toutes ses compétences dans un projet de fiction en ligne qui s’appelle Mars Ocean – c’est un court roman de science fiction qu’elle a publié chapitre par chapitre sur Internet et que j’ai beaucoup aimé. (Retrouvez l’interview de Virginie Spies sur ce projet ici.)

Le pitch est le suivant : Mars Ocean – L’Univers n’a pas été totalement exploré, la télévision non plus. Qui n’a pas eu envie de changer de vie pour repartir à zéro ? Quand l’opportunité de partir sur Mars s’est offerte à Louise et Cyrius, ils ont tenté leur chance. Mais est-il possible de tout quitter lorsqu’on est filmé 24h sur 24 ? Lorsqu’on est contraint de vivre entouré de personnes qui comme vous ont tout quitté ? Et que faire quand l’une des participantes disparaît ?
Evidemment, elle s’est inspirée du projet Mars One mais s’en dégage librement, et l’intrigue est sympathique, de vraies questions sont posées et c’est très agréable à lire – d’autant plus que c’est très court pour ceux d’entre vous qui seraient allergiques aux pavés.
Le texte intégral est toujours disponible sur le site dédié, que je mettrai en lien sur mon blog bien entendu, et il est disponible en version Kindle pour la plage sur Amazon pour la modique somme de 1 euro 49.

Et c’est ainsi que je me hâte de conclure le 38ème épisode de « La folle histoire de l’Univers », un immense merci à tous ceux qui ont mis des étoiles à ce podcast sur iTunes et à tous ceux qui m’ont laissé un petit mot gentil – ça fait vraiment chaud au cœur et n’hésitez pas si vous ne l’avez pas encore fait, c’est toujours un plaisir de vous lire et de voir que vous existez autrement que derrière des chiffres de téléchargements ; je vous rappelle que tous les liens, vidéos, images sont mises en ligne sur mon blog ; et vous pouvez également liker la page du blog sur Facebook.
Et surtout, un énorme merci à tous ceux qui partagent ce podcast sur les réseaux sociaux et qui le font tourner – n’hésitez pas, c’est gratuit, c’est pour vous, c’est pour tout le monde.

Et je vous laisse en images avec les 5 premières minutes de mon talk TEDx sur la scène de Bobino à Paris le 12 juin dernière – l’intégralité de la vidéo se trouve bien sûr sur mon blog si vous voulez voir la suite…
Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire et passez un bel été sous les étoiles !

[TWITTER] Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 7

Pour en savoir plus
Les scientifiques sont intrigués par une île mystérieuse sur Titan
Deux exoplanètes n’étaient que des mirages
Après l’annonce tonitruante de la détection d’ondes gravitationnelles venues du big bang, de plus en plus de scientifiques sont sceptiques. Ils attendent les résultats du satellite Planck prévus à l’automne.
La grande tâche rouge de Jupiter (qui est une gigantesque tempête) rétrécit !
Deux éruptions solaires de classe X à 70 minutes d’intervalle… en vidéo
La comète Churyumov-Gerasimenko que Rosetta va explorer a une forme… inattendue !!
J’ai adopté un alien. C’est le plus beau de l’Univers, il s’appelle Emmett et il a son compte Instagram dédié !
Nous, espèce humaine, transformons la nature même de la Terre. Elle est en très colère.
Son champ magnétique s’affaiblit réellement. Certains scientifiques prévoient un inversement dans les 1500 ans.
Quant à l’Univers, il n’existerait pas

LES ÉPISODES PRÉCÉDENTS
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 1
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 2
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 3
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 4
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 5
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 6

LA SUITE !
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 8 (à venir)
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 9 (à venir)
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 10 (à venir)

[ASTRONOMIE] Solstices et équinoxes

Bonjour ! Ici la Terre. Vous savez ? Votre planète préférée 🙂

Quand j’étais petite (je vous parle d’un temps que les moins de quelques milliards d’ans ne peuvent pas connaître), Soleil m’appelait son « petit culbuto ». Faut dire aussi que j’ai décidé de m’incliner un peu par rapport au plan de l’écliptique.

Ah mince, premier gros mot. Bon. Ne partez pas tout de suite, je vous explique. Le plan de l’écliptique… C’est très simple. Prenez une orange. Posez-la sur une feuille de papier rigide posée sur une table. L’orange, c’est Soleil. Maintenant, coupez l’orange en deux parties bien égales mais parallèlement à la table, donc à l’horizontale. Vous avez donc deux moitiés d’orange. Soulevez la moitié du haut et glissez la feuille rigide entre les deux moitiés. Reposez la moitié du haut. La feuille rigide, qui passe par le milieu de l’orange et est parallèle à la table, c’est le plan de l’écliptique.

En gros, le plan de l’écliptique, c’est une surface plane imaginaire en deux dimensions qui passe par l’équateur de Soleil, quoi. Le dessin ci-dessous a des flèches un peu bizarres dans tous les sens mais c’est l’idée. Et c’est surtout le plan sur lequel j’orbite (le centre de mon noyau n’en bouge jamais, je ne vais ni au-dessus ni en dessous.)

Image de Philippe Saadé. Lien vers l'article original en fin de billet.

Et donc, comme on peut le voir sur l’image ci-dessus, le plan de mon équateur est de traviole par rapport au plan de l’équateur de Soleil (j’en voulais un rien qu’à moi, que voulez-vous). J’ai culbuté légèrement sur le côté pour devenir inclinée à environ 23° (c’est pas mal représenté par la flèche a qui part de traviole – donc).

Soleil m’appelait « petit culbuto » dans mes jeunes années à cause de ces 23°. Mais il a vite arrêté quand il s’est rendu compte qu’Uranus a voulu faire son malin en se renversant quasiment complètement : il est incliné à plus de 90°. Un astre chelou, Uranus. Il savait pas comment attirer l’attention. (Ne le dites pas que je vous l’ai dit, mais Soleil pense qu’Uranus a tellement mauvais caractère que ça le faisait marrer de ne lui montrer que ses culs pôles.)

Crédit : Lawrence Sromovsky, (Univ. Wisconsin-Madison), Keck Observatory

Mais nous y voilà : quel rapport entre l’inclinaison que nous, planètes, pouvons avoir par rapport au plan de l’écliptique (Mercure n’est quasiment pas inclinée par exemple), le fait de plus ou moins montrer nos pôles à Soleil, les solstices et les équinoxes ?

C’est très simple, en fait.

Vous vous souvenez de l’orange ? Imaginez maintenant que je sois une pomme qui tourne autour de cette orange. Le pédoncule (la petite queue de la pomme, faites un effort, un peu) représente mon pôle Nord et à l’opposé, la mouche (le petit zigouigoui en dessous, FAITES UN EFFORT, ON A DIT) représente mon pôle Sud.

Inclinez la pomme de telle manière à ce que le pédoncule suive la direction de la flèche a du premier schéma. Vous avez à peu près reproduit mon inclinaison d’environ 23°. (Sur le schéma ci-dessous, la pomme est exactement inclinée à 23°).

Soleil, plan de l'écliptique, moi. Je débute en Photoshop. Et c'est pas à l'échelle, hein !

Maintenant, en faisant bien attention à garder l’inclinaison de 23° et de garder le centre du noyau au niveau du plan de l’écliptique, faites tourner la pomme autour de l’orange.

Par exemple, là, au début sur le schéma ci-dessus, j’ai le pôle Sud tourné à fond vers Soleil. C’est le solstice d’été pour l’hémisphère sud et le solstice d’hiver pour l’hémisphère nord. Et puis comme je tourne autour de Soleil, ben six mois après, c’est le pôle Nord qui est tourné à fond vers lui. C’est donc le solstice d’hiver pour l’hémisphère sud et le solstice d’été pour l’hémisphère nord.

Et puis ben les équinoxes, c’est ce qu’il y a pile entre les deux solstices, quand ni le pôle Nord ni le pôle Sud n’est tourné vers Soleil. C’est plus clair avec le schéma ci-dessous.

Solstices, équinoxes et saisons pour l'hémisphère Nord

Récapitulons : les solstices sont les deux moments dans l’année où l’un ou l’autre pôle se trouve exactement en face de Soleil. Les équinoxes sont les moments où ni l’un ni l’autre le « regarde ». En gros, les solstices sont les moments où je lui montre mes pôles et les équinoxes sont les moments où je suis de profil.

Simple, non ? Bon, corsons un peu.

D’après le schéma ci-dessus, donc, on voit que c’est l’été pour l’hémisphère nord alors que je suis à l’endroit le plus éloigné de Soleil (mon aphélie). Erreur ? Paradoxe ? Pas du tout. Ce qui compte, ce n’est pas la taille du rayon de Soleil qui m’atteint, c’est la manière dont il m’atteint.

Image de Przemyslaw "Blueshade" Idzkiewicz (francisée par Idarvol)

En fait, il y a deux raisons qui expliquent pourquoi la saison chaude advient dans l’hémisphère nord au moment où je suis la plus éloignée de Soleil.

– Lorsque j’ai le pôle Nord tourné vers Soleil, ses rayons m’atteignent selon un angle plus direct. Le faisceau lumineux en jeu se concentre donc sur une plus petite surface, ce qui la chauffe plus – et hop ! ce sont les beaux jours.

Voyez le schéma ci-dessous. Il ne correspond à rien de réel, mais imaginez que la « planète » se penche vers les faisceaux lumineux comme le pôle Nord le fait lors du solstice d’été vers Soleil… Le faisceau le plus direct, celui que l’on voit à l’équateur, se « déplacera » vers le nord…

Et le faisceau du haut se déplacera vers le pôle Nord. Pour comprendre pourquoi ça chauffe plus quand il y a une plus petite surface, imaginez qu’on donne un échantillon de peinture jaune à une fille et à un garçon. On demande à la fille de peindre le mur d’une toute petite pièce et au garçon le mur d’une très grande pièce. Avec le même échantillon de peinture, la fille aura alors une pièce jaune vif et le garçon jaune pâle parce qu’il aura dû diluer son échantillon à l’extrême. C’est exactement le même principe avec l’énergie : elle se concentre d’autant plus (et donc chauffe plus) lorsque la surface est petite.

Quand le pôle Nord est orienté vers Soleil, ses faisceaux concentrent donc leur énergie sur de plus petites surfaces grâce à l’angle auquel ils m’atteignent au nord.

– Deuxième raison pour laquelle c’est l’été dans l’hémisphère nord alors que je me trouve très éloignée de Soleil : la longueur du jour. Pas de la journée, qui dure toujours 24 heures, hein – mais le jour par opposition à la nuit.

Regardez ce schéma à nouveau.

Image de Przemyslaw "Blueshade" Idzkiewicz (francisée par Idarvol)

Vous voyez ? Regardez la distance de jour qu’il y a entre la côte russo-chinoise et la côté Ouest du Canada que l’on devine de l’autre côté… Elle est immense. En fait, puisque ce schéma représente le solstice d’été de l’hémisphère nord, il montre la journée où le jour dure le plus longtemps (environ 15-16 heures selon les endroits).

Il y a donc beaucoup plus de surface de jour et beaucoup moins de surface de nuit dans l’hémisphère nord quand le pôle Nord est tourné vers Soleil : il nous éclaire (et nous chauffe) donc plus longtemps. On voit très bien aussi sur ce schéma pourquoi le pôle Nord n’a pas de nuit pendant plusieurs semaines lors de l’été ! On ne peut pas à la fois vouloir se montrer en entier à Soleil et avoir de l’obscurité, hein.

Voilà !

Aujourd’hui, c’est donc le solstice d’été pour mes habitants de l’hémisphère nord et le solstice d’hiver pour mes habitants de l’hémisphère sud.

Joyeux solstices à vous tous ! Et prenez soin de moi…

Sources :
Variations de l’éclairement de la Terre selon les saisons
A sharper view of a tilted planet
Equinoxe
La planète Terre et son environnement
Page Wikipédia du solstice
Page Wikipédia de l’écliptique

Liens utiles :
Mon compte Twitter
La liste Twitter de tout l’Univers (avec Soleil dedans)
Je vous raconte comme vous gaspillez mon hélium et pourquoi c’est grave

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 28

La fatigue est là et s’en ressent dans le son de la voix et l’articulation… Désolée pour ça, bon antépénultième épisode à tous quand même ! 🙂

Aujourd’hui, c’est ici

http://hereistoday.com/

RIP Herschel

http://www.popsci.com/science/article/2013-04/herschel-space-telescope-runs-out-helium-stops-taking-images?src=SOC&dom=tw
http://lci.tf1.fr/science/nouvelles-technologies/le-telescope-spatial-herschel-a-la-retraite-7944797.html
http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronautique/d/fin-de-partie-pour-le-taclescope-spatial-herschel_46219/

Un garçon et son atome

http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/05/02/01008-20130502ARTFIG00624-un-film-d-animation-realise-avec-des-atomes.php
http://lci.tf1.fr/cinema/news/decouvrez-un-garcon-et-son-atome-le-plus-petit-film-du-monde-7949560.html

L’équipage qui remplacera Chris Hadfield

http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/03/29/vol-express-vers-la-station-spatiale-internationale_3150110_1650684.html
http://www.jolpress.com/soyouz-iss-station-spatiale-internationale-article-818488.html
https://twitter.com/AstroKarenN/status/328592338546999296

Essai convaincant pour le SpaceShipTwo de Virgin Galactic

http://www.virgingalactic.com/news/item/virgin-galactic-breaks-speed-of-sound-in-first-rocket-powered-flight-of-spaceshiptwo/

Le premier touriste de l’espace a voyagé il y a 12 ans

http://www.nytimes.com/2001/04/29/world/millionaire-embarks-on-joy-ride-in-space.html?ref=dennisatito
http://www.inspirationmars.org/

Le Vinvinteur n°27 – Touche espace : les étoiles à portée de clic

http://levinvinteur.com/
http://levinvinteur.com/touche-espace-les-etoiles-a-portee-de-clic/
http://levinvinteur.com/lespace-dans-ton-internet-et-inversement/
http://levinvinteur.com/quizz-lexploration-spatiale/
http://levinvinteur.com/gros-tchat-ariel-waldman/
http://levinvinteur.com/michel-viso-linterview-en-integralite/
http://levinvinteur.com/bande-annonce/


Le Vinvinteur n°27 – Touche espace : les… par levinvinteur

Ariel Waldman, hackeuse de l’espace

http://arielwaldman.com/
http://spacehack.org/
http://www.youtube.com/watch?v=MZXmIkwQbjQ

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 18

Tout petit épisode cette semaine, mais dense (mais si). Entre la météorite russe et DA14, le ciel n’a jamais été aussi proche de nous tomber sur la tête ! Et découvrez également comment vous pouvez influer dans le cours de l’histoire des sciences en choisissant le nom de deux lunes de Pluton…

La météorite russe

http://www.lemonde.fr/europe/article/2013/02/16/la-russie-toujours-sous-le-choc-de-la-pluie-de-meteorites-qui-a-fait-1-200-blesses-dans-la-region-de-tcheliabinsk_1833745_3214.html

Le Harlem Shake : une danse des météorites ?

https://twitter.com/DrLucyRogers/status/302348193117642752

https://twitter.com/ayinquick/status/302435195561324544

La carte interactive des météorites

http://www.guardian.co.uk/news/datablog/interactive/2013/feb/15/meteorite-fall-map

Donnez un (vrai) nom à P4 et P5, deux lunes de Pluton !

http://www.plutorocks.com/home/francais

http://www.cieletespace.fr/node/10102

Panorama martien à 360°


Mars Panorama – Curiosity rover: Martian solar day 177 in New Mexico

« Ellipse », un court-métrage de SF à financer

http://www.sponsume.com/project/ellipse

Louise de Keroualle

http://diaspora-bretonne.com/histoire/louise-de-penancoet-de-kerouale

Les Oufs d’Astro

http://oufsdastro.planetariumvv.com/

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 14

Si vous appréciez ce podcast, la plus belle façon de me remercier serait de voter pour moi ici : https://www2.axeapollo.com/fr_FR/42500/florence-porcel. Et n’hésitez pas à faire tourner l’info autour de vous… Merci à tous ceux qui m’offriront leur clic !

Voici donc le premier opus de cette année 2013 après une pause bien méritée. Et ça m’avait manqué ! J’en profite pour vous souhaiter à tous une merveilleuse année 2013, qu’elle vous laisse tout plein d’étoiles dans les yeux… 🙂

Stephen Hawking a 71 ans

Joyeux anniversaire Stephen Hawking ! Il a l’air en pleine forme si l’on en croit cette publicité dans laquelle il a tourné.

 

Neige martienne et roche dépoussiérée

http://blog.slate.fr/globule-et-telescope/2013/01/08/pas-de-fleurs-pour-curiosity-sur-mars/

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronomie/d/curiosity-depoussiere-une-roche-martienne-et-certains-voient-une-fleur_43888/#xtor=AL-29-1[ACTU]-43888[curiosity_depoussiere_une_roche_martienne_et_certains_voient_une_fleur_

 

Le Grand Atlas de l’Astronomie

http://atlas.glenatlivres.com/livre/le-grand-atlas-de-l-astronomie-9782723492065.htm

 

La Lune vue de l’ISS

https://twitter.com/Cmdr_Hadfield/status/289151424531660800

 

Apophis : plus gros que prévu mais moins dangereux

http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/sciences/20130109.AFP9974/l-asteroide-apophis-plus-gros-qu-on-ne-le-pensait.html

http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/espace/20130111.OBS5129/apophis-ne-heurtera-pas-la-terre-en-2036.html

 

17 milliards de planètes de même taille que la Terre dans la Voie Lactée

http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/01/07/au-moins-17-milliards-de-planetes-de-taille-terrestre-dans-la-voie-lactee_1813838_1650684.html?utm_source=dlvr.it&utm_medium=twitter#xtor=RSS-3208001

Pas d’Étoile Noire pour les USA ! 

https://petitions.whitehouse.gov/response/isnt-petition-response-youre-looking

http://www.lepoint.fr/insolite/l-administration-obama-ne-construira-pas-l-etoile-noire-12-01-2013-1612830_48.php

Et si Axe (et vous !) m’offrait un ticket pour l’espace ?… 

Pour voter pour moi, c’est ici : https://www2.axeapollo.com/fr_FR/42500/florence-porcel

J’ai besoin d’un maximum de votes avant le 24 février. Merci beaucoup pour votre coup de pouce et n’hésitez pas à faire tourner l’information ! 🙂

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 12

3 mois ! Ce 12ème épisode a un air d’anniversaire. Et il sera sans doute l’antépénultième de cette année 2012 (oui, je dis des gros mots si je veux). En tout cas, ce fut une semaine riche en informations en tout genre et j’ai eu bien du mal à en laisser de côté… J’ai craqué pour Mars : 4 infos pour le prix d’une !

Et j’en profite encore une fois pour remercier tous ceux qui notent, commentent, tweetent, facebookent, etc… ça me fait bien bien bien plaisir…

Qui veut signer la pétition ?
… pour « C’est pas sorcier »
… pour la construction de l’Étoile Noire

C’est beau une Terre la nuit

Le chant de Van Allen
http://www.sciencenews.org/view/generic/id/346871/description/Extraterrestrial_chorus_heard_in_radiation_belts

Une petite balade sur la Lune

Du carbone sur Mars
http://www.lepoint.fr/science/ce-que-curiosity-a-vraiment-decouvert-dans-le-sol-de-mars-04-12-2012-1539261_25.php

Un Curiosity 2 pour 2020
http://www.lefigaro.fr/sciences/2012/12/05/01008-20121205ARTFIG00555-mars-la-nasa-va-lancer-curiosity-2-en-2020.php

Mars One : un aller simple pour une télé-réalité martienne

Des légumes chinois sur Mars
http://www.20minutes.fr/sciences/1057931-bientot-legumes-chinois-cultives-mars

Voyager 1 sur une autoroute magnétique

http://www.nasa.gov/multimedia/videogallery/index.html?media_id=156278131

http://www.maxisciences.com/voyager-1/voyager-1-atteint-une-nouvelle-region-aux-confins-du-systeme-solaire_art27798.html

Le projet Andromède
http://www.andromedaproject.org/
http://www.popsci.com/science/article/2012-12/help-astronomers-identify-parts-andromeda-galaxy

La matière noire à l’honneur sur Arte


http://www.cnrs.fr/fr/science-direct/video/video.html

Hedy Lamarr, du glamour hollywoodien au wifi
http://www.acfas.ca/publications/decouvrir/2012/12/plus-belle-femme-monde-wi-fi