[CV-VIDEO] Deux ans… enfin !

Et voilà. Ça fait deux ans.

Je ne dirai pas que c’est passé vite, parce qu’il y a eu quelques mois très difficiles. Je ne peux pas dire non plus que c’est passé lentement tellement j’ai l’impression que c’était hier.

C’était une semaine de ma vie, dense, éreintante, fascinante, pleine de leçons, un peu hors du temps, et je peux dire désormais qu’elle a changé le cours de mon existence.

***

Dimanche 15 novembre 2009. J’ai l’idée. Le besoin, du fond des tripes, de créer. J’écris quelques phrases sur un bout de papier. Les images et la construction arrivent tellement vite dans ma tête que j’ouvre immédiatement un fichier Excel pour y construire le découpage détaillé, mot pour mot. J’écris. Le texte de la voix-off, les enchaînements. J’écris. Le résumé de ma vie. Sans y penser, sans m’y attarder, sans faire le point. Il faut avancer, je n’ai pas le choix, c’est ma dernière année d’étude, il me faut absolument ce contrat.

J’envoie des mails. Besoin d’une amie pour cadrer et pour m’aider à la mise en scène. Besoin du trépied d’un pote. Besoin d’un carton pour faire ma pancarte. Et puis c’est à peu près tout, finalement. Tout le reste, je l’ai : l’appareil photo pour les images, Windows Movie Maker pour le montage – que j’apprendrai au fur et à mesure – la musique, la voix, les décors, les costumes, les accessoires qui nécessiteront quelques courses quand même…

Le lundi, je fais ces courses. Je visionne toutes les archives de vidéo que je peux avoir de mes passages sur scène. Je peaufine le scénario, le texte, le découpage, je vais chercher le trépied, je travaille le ton d’André Dussollier ; et accessoirement je vais en cours.

Le mardi, je tourne les plans à la fac et je commence le montage avec les éléments que j’ai déjà. La voix-off brouillon m’aide à tout caler, je sélectionne les bouts de répliques de mes passages sur scène dont j’ai besoin, je resserre le texte pour donner plus de rythme, je rajoute quelques vannes visuelles… Et puis, j’ai cours toute la journée.

Le mercredi, je parcours Paris et ses environs pour aller prendre en photo mes anciens jobs, je continue à monter les éléments au fur et à mesure qu’ils arrivent, et je ne dors pas. Je ne dors plus depuis dimanche. Trop d’excitation. Je crée, enfin, ça fait du bien. Et je n’avais jamais fait ça avant. Un court-métrage, de A à Z. Je n’avais jamais monté une seule image, jamais filmé quoi que ce soit. J’organise la journée du jeudi, la journée de tournage.

Le jeudi, tournage. Ereintante journée, excitante journée. Le soir, tard, quand la lumière fuit, je m’écroule et je regarde les rush. Malgré l’épuisement, un sourire émerveillé sur mon visage. Ce que j’avais dans ma tête ressemble trait pour trait à ce que je vois sur l’écran de mon PC. Battements, battements, battements de cœur…

Le vendredi, montage. Je me découvre tellement perfectionniste… Je m’apprends au fur et à mesure que j’apprends la technique. Je m’apprends beaucoup, en fait… Et je ne dors toujours pas.

Le samedi, fac le matin, expo l’après-midi avec mes parents exceptionnellement de passage à Paris. Le soir, réunion familiale. Je m’écroule sur le canapé et je dors 3 heures. Je continue le montage quand je rentre, jusqu’au milieu de la nuit.

Le dimanche, je tourne les derniers plans, ceux avec mes parents. Et l’après-midi, je les intègre. Le soir, je décide d’arrêter de peaufiner. Je regarde la résultat.

Battements de coeur.

Il est là. C’est moi qui l’ai fait. J’ai envie de pleurer. Il est tel que je l’avais imaginé. Parfait. Imparfait, sans doute, comme un enfant qui a forcément des défauts. Mais c’est le mien. C’est moi qui l’ai fait. Il est parfait. Je pleure. Je ris.

Je le regarde une dixième fois avec tout le recul dont je suis capable. Un seul petit minuscule doute, et je le garde pour moi. Je connais trop les risques de la viralité du web… Il ne pardonne pas. Peu de chance que ça change ma vie de manière positive. De grandes chances qu’elle bascule du côté du cauchemar, en revanche… Pas vraiment de droit à l’oubli. Pas vraiment le droit de me planter.

Je la regarde, cette dixième fois. Attentive. Grave. Battements de coeur.

Je n’ai aucun doute.

Surprise. 

Première fois de ma vie que j’ai autant foi en quelque chose que j’ai créé. Larmes de fatigue. De fierté, aussi…

97%… 98%… 99%… Youtube l’a avalée. Il se l’est appropriée. Je la lui ai confiée. Ma vidéo…

Nous sommes le dimanche 22 novembre 2009 et le CV-vidéo façon Amélie Poulain est en ligne. Un morceau de moi est accessible à qui veut…

***

Nous sommes le 22 novembre 2011 et je regarde la pancarte que j’ai gardée – de justesse (je m’apprêtais à descendre aux poubelles quand une amie m’appelée pour m’informer du début de tout le ramdam…)

Battements de coeur.

Battements de coeur, parce que s’il n’a pas eu l’effet escompté sur le moment, je sais aujourd’hui que ceux qui me répétaient qu’il aurait un effet à long terme avaient raison.

***

Lundi 29 août 2011. Je pensais de plus en plus, de manière dangereusement sérieuse, à tout plaquer pour aller m’installer à Metz et reprendre une carrière de caissière jusqu’à la fin de mes jours.

22h03. Vinvin, lui-même, m’envoie un DM. Huit jours après, le mardi 7 septembre, j’étais embauchée chez StoryCircus, sa société de production, pour travailler sur une nouvelle émission, ambitieuse et folle, sur France 5 : Le Grand Webze.

Vinvin m’avouera plus tard qu’il s’était souvenu de mon CV-vidéo. Presque deux années après, il aura été la porte d’entrée à un poste auquel je n’aurais jamais osé rêver.  

***

Je n’ai pas envie de revenir sur ces deux années. Elles ont été difficiles. Pleines d’enseignements de toute sorte, bien sûr. Riches, d’une certaine manière. Mais finalement pas très agréables, malgré de bons moments.

Aujourd’hui, je souhaite les mettre définitivement derrière moi. Je voudrais remercier ici toutes les personnes qui ont vu, aimé et partagé ma vidéo par mail, sur leur blog ou sur les réseaux sociaux.

Je voudrais remercier Virginie Sarrazin sans qui ce court-métrage n’aurait jamais vu le jour. Son oeil de metteur en scène et sa manie du détail m’ont été indispensables.

Je voudrais remercier mes parents qui m’ont soutenue financièrement et moralement plus que de raison.

Et je voudrais remercier Vinvin. Bien sûr. Il est en face de moi à l’heure où j’écris cette phrase. Et voilà que ma gorge se serre et que les mots me manquent…

Je voudrais remercier tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont permis d’arriver, ici, aujourd’hui.

***

En fait, j’aurais aimé écrire un billet rigolo. Un truc un peu léger, pour présenter l’émission en même temps et dire à quel point je m’y épanouis – tant de travailler avec des personnes impressionnantes de talents et de bonté d’âme (coucou Cyrille, coucou Henri !) que d’effectuer les tâches qui me sont confiées.

Mais je n’y arrive pas. L’émotion et la reconnaissance sont si fortes parfois que les mots – même écrits – sont impuissants.

Alors voilà. Ca fait 2 ans. Enfin. Je vais essayer d’arrêter d’avoir peur du lendemain et de prendre confiance en l’avenir. Le présent est si lumineux…

MERCI.

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Virginie Sarrazin, c’est ma coupine. On s’est rencontré à l’Ecole de Comédie Musicale des 3 Arts. Elle est comédienne, metteur en scène, chanteuse et auteur : elle a donc beaucoup de talents.

Vous allez me dire : je vais pas dire le contraire vu que c’est ma coupine. Certes. Mais justement, pour vous prouver que je ne dis pas ça juste parce que c’est ma coupine, allez donc vous en rendre compte par vous-même : elle est Madame de Réan (en alternance) dans l’adaptation musico-théâtrale des Malheurs de Sophie. Si vous avez des enfants, je vous le conseille vivement, c’est un très bon spectacle !

Et elle joue et co-met en scène un autre spectacle dont voici la très jolie affiche.

affiche-Vi.jpg

Les Malheurs de Sophie sont très connectés puisqu’ils ont un site officiel et une page fan. Ma coupine aussi d’ailleurs, puisqu’elle a un site, un blog et un compte Facebook.

Vinvin (aka Cyrille de Lasteyrie) est auteur et comédien. Il est également co-producteur et co-animateur du Grand Webze. Il est devenue une star des Internets mondiaux avec Bonjour America, des sketchs en vidéo à l’époque où Youtube et Dailymotion n’existaient même pas.

Aujourd’hui, c’est toujours une star des Internets mondiaux puisqu’il a un blog très visité, un compte Twitter très suivi et une websérie très appréciée (dont voici le premier épisode de la deuxième saison).

Et puis il y a Le Grand Webze (se cache ici un lien non-officiel, CHUUUT.)

Le Grand Webze, c’est l’émission sur laquelle je travaille. J’en suis sa community manager, responsable du foule-cherchage et lien avec les internautes lors des directs.

La prochaine émission sera vendredi 25 à 23h40 sur France 5 et elle sera évidemment passionnante et très interactive.

Vous pouvez suivre son actualité sur TwitterFacebook et le blog officiel où nous proposons aux internautes de nous aider à la préparer (c’est le concept, en fait).

Et puis aussi, on a un documentariste qui nous suit au quotidien et qui poste des vidéos des coulisses de la prod régulièrement sur son blog dédié.

[CV-VIDEO] Deux mois après, un premier bilan (2/4)

2) La première semaine de mise en ligne : des blogs à gogo

Mercredi 25 novembre

Je me lève après une première nuit de plus de 6 heures depuis longtemps, bien décidée à me remettre à mes mailings. Plus de 200 éventuels employeurs à recontacter, c’est du boulot… Je me connecte sur Facebook, curieuse d’avoir les critiques de mes amis par rapport à ma vidéo, et là…

Marie (pas la même que la Marie qui m’a filé un coup de main pour la réalisation) s’amuse à balancer les liens de tous les sites et les blogs qui ont relayé ma vidéo. Au bout du quinzième, je me rends compte que ce n’est pas une blague. Et là, j’ai sérieusement la tête qui tourne. Je m’allonge donc, les pattes en l’air pour ne pas tourner de l’œil complètement, et j’appelle Virginie : « Euh… je me sens pas très bien, là… »

Toute cette affaire me dépasse. Dans ma boîte mail, les petits mots gentils pleuvent. Quand je réponds à un, sept autres tombent. Je n’ai même pas eu le temps de lire tous les posts. On me dit qu’ils sont tous gentils. Ouf, je ne suis pas la énième risée du web.

A un moment, je panique un peu quand même : j’éteins l’ordinateur et je me blottis dans un coin avec des sudokus, en me demandant ce qui m’arrive.

Une fois la surprise passée, je dois bien avouer que c’est grisant. Je surveille donc d’un œil amusé le profil de Marie qui s’alimente toutes les deux minutes. Je ne taperai pas mon nom dans Google aujourd’hui – je m’en laisse un peu pour demain. Ce mini-buzz ne durera certainement que quelques heures…

BLOGS A GOGO

(A tous ceux qui ont pris la peine de faire un post sur ma vidéo et qui ne se retrouveront pas ici, je vous présente mes excuses. Il est impossible de répertorier tout le monde, mais sachez, vraiment, que j’ai apprécié votre geste à sa juste valeur.)

Le plus rapide… et le plus sérieux

Je l’avoue : je n’ai rien compris à ce post. Laurent Enzo François parle en des termes qui me paraissent venir d’une autre planète. Pardonnez, c’est mon côté blonde. En tout cas, je suis assez ravie d’avoir fait un truc qui puisse se définir par : « CV extime »« optimisation du personal branding »« mode extimiste ». Suis touchée, si si. Je m’y attendais pas. En tout cas je vous le jure, j’ai pas fait exprès.

Le mieux renseigné

« 1m57, 47 kg, cheveux bruns et yeux marron »… Euh… ouais. En effet. C’est tout moi, ça. Là encore, on affuble ma modeste vidéo d’une expression que je découvre : « façon story-telling ». J’en apprends, des choses… C’est fou ce que j’ai pu faire sans le savoir. « La romanesque Florence Porcel (…) ne cherche pas l’amour contrairement à Amélie Poulain (quoiqu’on ne sait jamais…) » : vraiment très bien renseigné… Quoique non, je ne cherche pas l’amour, en fait. Je me sens parfaitement bien comme ça. Mais merci quand même.

Le plus flippant

« Maman travaille » fait la liste de tous les CV-vidéos qui sont devenus la risée du web. Je pâlis. Je crois que je n’avais pas bien conscience de ce que ça pouvait impliquer, même si j’y avais pensé. Et finalement, heureusement. Sinon, je ne me serais jamais lancée.

Le plus imposant

Nicolas Bordas. Tout est dit. Et si… ?

Le plus « celui-qu’aurait-pu-écrire-ma-copine »

Miss Julie nous dit tout. Voilà un des blogs que j’ai découverts grâce à ma vidéo, et j’en suis ravie. Parce que Miss Julie, elle déchire. (Et je dis pas ça parce qu’elle m’a fait de la pub. Vous me prenez pour qui ?)

Le plus intéressé

Pour le coup, c’est ma coupine qui l’a écrit. Evidemment que je la mets dans la liste parce que c’est ma coupine. Mais aussi et surtout parce qu’elle m’a fait HUR-LER de rire. Je suis sa première fan. Et de toute façon, je lui dois tout : c’est Vi(rginie), ma metteuse en scène. Merci ma coupine.

Le plus libidineux

Emery, c’est un petit malin. Il est allé chercher une photo sur mon site où je me trouve dans une position suggestive, et il me décrit en des termes plutôt coquins : « profondeur de son talent » (cher Emery, tu ne crois quand même pas que j’allais ne pas le voir !), « bouche en cœur »« gros seins »« faire tourner ». Bon, ok, ces expressions sont sorties de leur contexte. Mais quand même. J’avoue, j’adore. Enfin une analyse pertinente de ma personnalité vidéo.

Le plus flatteur

« Génialement vendeur, créatif, inventif et léger. » Et ce n’est que la deuxième phrase. Ce blog dédié à la communication va jusqu’à dire que je me vends mieux que les entreprises. Je crois que mes chevilles enflent.

Le plus vexant

« C’était le petit bu-buzz de la semaine » : bu-buzz ??? Pfff. Mais comme je suis pas rancunière, comme fille, et que vous dites quand même des choses vachement gentilles, bah je parle de vous ici. Na.

Bu-buzz… je t’en ficherais… grmbldblmdgrrrr…

Ceci dit, mes chevilles sont désenflées.

Le plus troublant…

Taïna Cluzeau est une jeune apprentie journaliste autodidacte. Malgré son absence de diplôme qui semble la gêner, elle jouit visiblement d’une sensibilité indéniable. Elle a mis en mots ce qui était inconscient chez moi. Journaliste par défaut ? Ce n’est pas tout à fait faux. Mais ce n’est pas tout à fait vrai non plus. J’ai tenu à utiliser mon droit de réponse suite à ce post intelligent, mais parfois maladroit.

Le plus touchant

Je ne sais pas pourquoi celui-ci m’a particulièrement touchée. Peut-être parce qu’il vient d’un éditeur. Et que ça me fait plaisir qu’il ait pris la peine de me filer un coup de pouce. Merci, Stéphane Leduc !

[CV-VIDEO] Deux mois après, un premier bilan (1/4)

  1) Réalisation du court-métrage

Dimanche 15 novembre

« Tiens, et si je faisais un CV-vidéo ? » Mon besoin de créer quelque chose de mes blanches mains me démange, autant que ce soit pour la bonne cause. J’inonde tout Paris de mes CV depuis juillet sans résultat, ça commence à bien faire. J’ai envie d’un nouveau défi, et si en plus je peux prouver ce que je sais faire, c’est encore mieux. J’ai en tête l’exemple d’un mec qui avait fait un truc vachement bien (« Je veux travailler »), mais pour des raisons techniques, je ne peux pas faire de clip. Ça tombe bien, j’ai horreur de faire ce qui a déjà été fait. Et dans ma tête, un court-métrage se dessine…

Le ton d’Amélie Poulain s’impose. Je commence par écrire le texte, en essayant de faire au plus court mais de tout dire. Pas si facile… Une fois le texte écrit, je le découpe par bouts de phrases, voire par mots. En face, j’imagine le visuel. J’essaye de me souvenir de ce que j’ai en stock (extrait de spectacles, photos, vidéos, extraits audio, etc) et je décris ce qu’il faudra tourner. Je vois des choses très précises, sauf pour quelques phrases où je manque cruellement d’imagination. Je passe donc ma soirée sur MSN avec ma coupine Virginie, as de la mise en scène. Elle a – évidemment – d’excellentes idées. Impossible de dormir, je suis trop excitée par ce défi à relever !!

Lundi 16 novembre

J’ai cours toute la journée. Le soir, je commence à faire des coupes dans les vidéos. Ca implique de tout regarder plusieurs fois pour voir si une phrase, un couplet, une mimique, pourrait me servir. Mais en faisant attention de ne voir que moi à l’image. Je ne pense pas avoir le temps de demander la permission à tout le monde, je veux que ce soit en ligne le plus vite possible. Mais là encore, impossible de dormir…

Mardi 17 novembre

J’ai cours toute la journée également, mais j’ai une pause de 2 heures pendant midi. Avec Marie et une de ses amies, on tourne les plans à la fac. Le trépied prêté par Yannick est indispensable. Je continue de farfouiller dans mes archives le soir en faisant des coupes proprement (mon story-board écrit m’est d’une grande aide !!) pour avoir des séquences toutes prêtes. Je visionne plusieurs fois les 20 minutes de prises de vue de la fac, et note consciencieusement les coordonnées des meilleurs passages.

Mercredi 18 novembre

Je me lève tôt pour aller prendre les photos qui me manquent. Dans l’ordre : Le Bon Marché, La Grande Epicerie de Paris, Nestlé Waters. Mine de rien, ça m’occupe la matinée. Je passe le reste de la journée à monter quelques séquences avec ce que j’ai déjà, sur un brouillon de voix-off. J’en boucle une ou deux, ouf ! Je ne m’attendais pas à tel travail d’orfèvre. Trois heures de travail pour une séquence d’une vingtaine de secondes. Et dire que je veux que ça dure 2min30… Tout ça m’empêche donc de dormir. J’en profite pour faire un planning détaillé de ma journée de tournage du lendemain. Pas une seule seconde à perdre.

Jeudi 19 novembre

Virginie arrive en fin de matinée. J’avais mis mon réveil assez tôt pour fabriquer le panneau « CHERCHE CONTRAT etc… » et pour rassembler toutes les affaires dont nous aurons besoin. C’est l’adrénaline qui me fait tenir debout. Et c’est une journée délicieuse de travail intense… Vous n’imaginez pas la dose de concentration nécessaire pour faire l’andouille !! Nous ne nous sommes pas permis une seule minute de déconnade. J’ai gardé tous les rush, je peux le prouver. On a même eu de grandes discussions portant sur des désaccords, notamment sur la séquence avec le panneau « prenez-moi ». Finalement j’obtiens gain de cause, mais je cède sur d’autres choses. C’est un véritable travail d’équipe. Marie nous rejoint en cours de route, et reprendra le flambeau après le départ de Virginie. Malgré l’épuisement, je peine encore à m’endormir. Alors je visionne, bien calée au fin fond de mon pouf, les deux grosses heures de prises de vue, et prenant des notes. Le manque de sommeil s’accumule dangereusement…

Je voudrais faire un salut amical aux vieilles rombières de mon immeuble…

 … et remercier la voisine du 9ème de m’avoir prêté son ficus à son insu. J’avais la flemme de faire la plante verte. Je ne peux pas TOUT faire non plus.

Vendredi 20 novembre

Journée montage. Réunion avec mes copines qui me prend 4 heures de mon temps, transport inclus. Mais je fais le plus gros, séquence par séquence. Je commence évidemment par le plus rigolo (la séquence « casting ») et je termine par le plus chiant (la séquence « fac »). Un peu plus de 15 heures sur mon ordinateur, à regarder, noter, reregarder, couper, coller, effacer, rechercher, avoir d’autres idées, rereregarder, être agréablement surprise par une trouvaille pas prévue, couper, coller, rerereregarder, caler, trier, jeter, recommencer…

Je refais la voix-off correctement. C’était acrobatique. Pencher l’écran du PC pour pouvoir coller ma bouche à la webcam intégrée tout en tenant le papier avec le texte sans que les froissements s’entendent. Et en plus, je suis pétrie de courbatures de la veille.

Je souffre, mais c’est tellement bon… J’ai hâte de voir le résultat. Je pressens quelque chose dont je serai fière. Et, évidemment, l’excitation m’empêche encore de dormir.

Samedi 21 novembre

J’ai cours le matin, et mes parents, exceptionnellement sur Paris, me rejoignent. Nous allons déjeuner rue Mouffetard, et nous voilà partis pour l’exposition Soulages. Je sens mes forces physiques m’abandonner au fur et à mesure. La visite au musée m’achève, heureusement que le trajet jusqu’à chez mon oncle se fait en voiture. Nous fêtons les 12 ans de ma cousine, et moi… je m’endors comme une masse sur le canapé. Humfr. Le soir, je fais du montage jusqu’à 4 heures du matin, encore.

Dimanche 22 novembre

Je vais déjeuner chez mon oncle, où je tourne la séquence avec mes parents. Plus qu’à l’intégrer au résultat presque final. Je repars dans le milieu de l’après-midi pour finir le montage et le fignoler. Je veux que tout soit parfait, que tout soit calé au millimètre. Ça dure un tout petit peu plus longtemps que prévu, donc je rogne des secondes, par-ci par-là. Je vérifie le rythme, recale un son qui n’était pas raccord avec une image, etc… Je peaufine, quoi.

Et enfin, je valide, j’enregistre le fichier, et je m’installe confortablement avec un thé. Je lance le film en plein écran. Fébrile. Si j’ai le moindre doute, je laisse tomber. Je ne peux pas me griller. Internet, c’est trop dangereux, je ne prendrai pas le risque.

Mon adresse mail apparaît une dernière fois. Un sourire illumine mon visage. Je n’ai aucun doute. Je suis fière du travail accompli.

Je teste auprès de Yannick, de Marie et de Virginie, par mesure de précaution. Ils sont unanimes. Vers 18 heures, c’est donc en ligne sur Youtube.

Je commence par faire de la pub sur Facebook, et je fais un premier mailing employeurs. Epuisée, je vais me coucher. J’ai du mal à m’endormir, mais je suis heureuse : défi relevé !

Making-off du tournage

Il n’est pas extraordinaire – je vous avoue que le temps me manque pour monter quelque chose qui ait vraiment de la gueule. Mais j’espère que ça vous amusera un peu !

A voir ici !