Eurovision 2019 : la victoire de la mélancolie masculine

La vilaine réputation de l’Eurovision en France est tenace. Qualifié de « kitsch », le concours et celleux qui prennent plaisir à le suivre sont systématiquement rangés dans la catégorie des ringards (au mieux), dénués de toute oreille musicale (au pire). Ses détracteurs ne manquent jamais d’affirmer dans un mépris ricané qu’ils ne supporteraient pas d’écouter de la si mauvaise musique.

Bien entendu, ces représentants auto-proclamés de la bien-pensance et du bon goût ne se rendent pas compte à quel point ils sont ridicules : la plupart d’entre eux n’a jamais regardé (ni écouté…) le concours. Peut-être ont-ils vu des images d’archives datant des années 70-80 où, effectivement, le kitsch (et ce n’est pas une insulte à mon sens) était roi. Sauf que le kitsch n’était pas seulement l’apanage de l’Eurovision : ce concours est juste le reflet de son époque. C’était les années 70-80 qui étaient kitsch, pas l’émission.

Laissons de côté les donneurs de leçon ignorants. Cette édition 2019 est une mine d’or pour qui veut comprendre le monde dans lequel nous vivons.

Des corps, des corps, des corps partout

L’Eurovision est la seule émission, à ma connaissance, qui donne à voir la diversité des corps humains. Si on devait envoyer un contenu à des extraterrestres pour leur montrer à quoi peuvent ressembler des homo sapiens, j’enverrai les trois émissions de l’édition de cette année. L’éventail des corps possibles n’est certes pas complet, mais il est bien plus large que ce qu’on nous donne à voir habituellement. Et Faustine Bollaert a raison : ça fait du bien.

 

Le ton est donné dès l’ouverture du concours : c’est la chanteuse Netta, gagnante de l’année précédente, qui ouvre le bal, comme un pied de nez à la grossophobie. Et cette silhouette n’est pas seulement réservée aux seules chanteuses : Lizzie Howell, également en surpoids, a accompagné Bilal Hassani en sa qualité de danseuse classique.

Toutes les chanteuses et danseuses n’étaient d’ailleurs pas de jeunes femmes filiformes. J’ai été agréablement surprise de constater que nombres d’entre elles ne pouvaient pas rentrer dans un 34 ou un 36 – à vue de nez (bien entendu, je n’ai pas eu accès aux étiquettes), toute la gamme du 38 au 42/44 (voire plus pour certaines choristes suédoises) était représentée dans cette édition. Comme quoi, les métiers d’image et de représentation évoluent en arrêtant de se priver des talents qui n’entrent pas dans la dictature de la minceur – voire de la maigreur. Finalement, l’entraînante chanteuse chypriote a eu l’air d’une outsider…

Cette année encore moins que les précédentes, l’Europe (élargie… mais j’y reviendrai) n’est pas seulement blanche et blonde avec une tolérance pour le brun et le mat pour le Portugal, l’Espagne, l’Italie et Israël. Là encore, les corps humains dans toute leur diversité ont été représentés : cinq personnes noires pour la Suède, deux pour accompagner le chanteur belge, une pour accompagner le Danemark, la Suisse et Saint-Marin ; des personnes d’origine asiatique pour le Danemark et la France… Et ce n’est sans doute pas une liste exhaustive puisque j’écris ce billet de mémoire.

Les personnes invalides rejoignent les personnes grosses ou racisées dans ce fabuleux éventail de la diversité des corps humains présents au sein de cette même édition. Lin Ching Lan, l’une des deux danseuses de Bilal Hassani, est sourde. Elle est à ma connaissance la seule personne handicapée à avoir concouru, mais l’émission en a présenté bien d’autres : pendant la période de vote de la deuxième demi-finale, le Shalva Band est venu offrir une prestation. Or, le Shalva Band est un groupe composé de huit personnes souffrant de handicaps divers, dont deux chanteuses aveugles et un percussionniste trisomique…

La diversité d’homo sapiens passe aussi par le sexe et le genre. Là encore, l’Eurovision nous offre une palette d’une richesse inouïe : des hommes et des femmes cisgenres, bien sûr, mais également une femme trans (Dana International) venue chanter hors-concours lors de la première demi-finale, et des artistes qui jouent avec les identités.
Bilal Hassani, le candidat français, est un jeune homme qui porte des robes et des perruques aux cheveux longs ; Conchita Wurst (de son vrai nom Thomas Neuwirth), un drag queen autrichien, emploie le masculin pour parler de lui dans le « civil », et le féminin pour son personnage de Conchita, lorsqu’elle est en représentation. Quant à Verka Serdutchka, c’est le personnage féminin interprété par un artiste masculin.
Conchita Wurst et Verka Serdutchka ont toutes les deux concouru lors d’éditions précédentes, et ont réalisé une performance dans un tableau lors de la finale en attendant les résultats des votes.

Pour finir, les différentes tranches d’âge ont été assez équitablement représentées. Si l’écrasante majorité des artistes étaient dans la tranche des 20-30 ans (de mémoire, une fois encore…), l’amplitude allait de 16 ans (la chanteuse biélorusse) à 54 ans (le chanteur de Saint-Marin). À ma connaissance, au sein du concours, aucune femme n’avait au-dessus de 36 ans (à part peut-être au sein des choristes suédoises ?), mais Dana International (47 ans), Madonna (60 ans) et Gali Atari (65 ans) sont venues chanter hors compétition.

L’incroyable diversité des corps humains représentés lors de cette édition 2019 fait un bien FOU, surtout quand on sait qu’elle a été vue par 4,7 millions de téléspectateurs en France (30,2 % de part de marché, loin devant The Voice) ; et surtout qu’il s’agit toutes éditions confondues de la deuxième émission la plus regardée au monde, après une émission chinoise qui célèbre chaque année le Nouvel An Chinois (même le SuperBowl est derrière…)

Les qualificatifs « kitsch » et « ringard » (sous-entendu arriéré, beauf, conservateur et d’un autre temps) ne peuvent plus être utilisés pour qualifier le concours tel qu’il a évolué. Evidemment qu’il y a toujours des tableaux kitsch, ça n’empêche pas. Cette année, il nous a été offert par la Croatie… qui n’a pas été qualifiée. Elle n’a donc pas concouru pour la finale.

L’abolition des frontières

Ce qui m’a frappé lors de cette édition (sans doute parce que je suis en pleine lecture du livre « Un appartement sur Uranus » de Paul B. Preciado), c’est à quel point l’Eurovision est l’incarnation artistique et médiatique du monde actuel, tiraillé entre différentes transitions inéluctables d’une part, et la volonté de les empêcher et de revenir à des temps révolus d’autre part.

Les frontières géographiques et culturelles

L’Eurovision est un concours organisé par UER (Union européenne de radio-télévision) : les pays ayant le droit de participer doivent en être des membres actifs. Lesdits membres ne font pas forcément partie de l’UE (comme la Suisse et la Norvège, par exemple) ni de l’Europe « géographique » (comme Israël ou la Russie). L’Australie, invitée pour la première fois en 2015 pour les 60 ans du concours (et invitée chaque année depuis), est un membre associé de l’UER. Si le concours était ouvert aux autres membres associés, il deviendrait international puisque tous les continents seraient représentés. Et pourquoi pas ?…
Mais parler de frontières dans le monde d’aujourd’hui a-t-il vraiment un sens ? Les pays candidats présentent-ils toujours leur folklore local ? Ça peut arriver, comme la Pologne cette année (qui n’a malheureusement pas été qualifiée pour la finale). Mais pas toujours. Dans ce cas, pourquoi continuer à faire concourir des pays ou des nationalités ? Ne vaudrait-il pas mieux faire concourir les artistes en leur nom plutôt qu’en tant que représentant d’un pays ?
Ce système n’a pas vraiment de sens, déjà parce que des candidats malheureux dans leur pays peuvent tenter leur chance en représentant un autre pays, mais surtout parce que les pays européens ont des histoires variées et complexes, rythmées parfois par des changements de frontières géographiques au gré des conflits, et/ou par les migrations. Ou bien pour d’autres raisons, comme par exemple le choix de la langue. En 2016, la chanteuse autrichienne a chanté intégralement en français parce qu’elle a été scolarisée dans une école française à Vienne et qu’elle allait passer ses vacances chez ses grands-parents à Paris. Cette année, la chanteuse danoise a chanté en anglais, danois, norvégien, allemand et français !
Lors de cette édition 2019, le chanteur suédois, d’origine anglaise, a représenté la Suède mais a également écrit la chanson de son concurrent représentant le Royaume-Uni ! Serhat, le représentant de Saint-Marin, est… turc. Bilal Hassani, le Français, a concouru avec une danseuse américaine et une danseuse taïwanaise. Le candidat italien, qui a un père égyptien, chante une phrase en arabe (qu’il ne parle d’ailleurs pas !) Et le chanteur portugais a proposé une chanson (en portugais) aux multiples inspirations, notamment du Sud de l’Europe et du Nord de l’Afrique (et il aurait mérité sa place en finale bien mieux que Saint-Marin, si vous voulez mon avis).

Puisque le concours n’impose pas de proposer un morceau issu ou inspiré des musiques traditionnelles de chaque pays candidat, ni d’ailleurs de chanter dans sa langue (17 pays sur 41 cette année ont néanmoins chanté tout ou partie dans leur langue), alors je répète : quel sens cela a-t-il de représenter un pays ? J’aimerais que le concours évolue. Que chaque pays propose un artiste ou un groupe, mais qu’ils concourent en leur nom propre et que leur nationalité ne soit jamais mentionnée dans l’émission ni transmise au jury professionnel.
Cette nouvelle règle pourrait régler un problème récurrent : la distribution des points pour des raisons plus géopolitiques qu’artistiques. C’est de moins en moins supporté par le public, qui hue les jurés pris la main dans le sac. Je ne dis pas que ça pourrait disparaître totalement avec la nouvelle règle, mais ça permettrait de réduire les influences. Concernant le vote du public, il faudrait quand même continuer à interdire aux habitants d’un pays de voter pour « leur » candidat, pour éviter que les pays à grosse population ne soit pas avantagés par rapport aux autres.

Une Europe élargie, où les pays hors UE sont les bienvenus ; des influences musicales qui se mélangent ; des artistes issus de plusieurs cultures… A travers l’Eurovision, c’est une monde où les frontières culturelles et géopolitiques s’estompent. Pourquoi ne pas les supprimer, puisqu’elles sont si artificielles ?…

Les frontières d’un monde binaire

Tout comme les frontières géographiques sont des « fictions politiques » (selon les mots de Paul B. Preciado) qui s’effritent dans notre monde en transition, nos civilisations sont basés sur différents types de binarités (d’autres fictions politiques…) qui semblent de moins en moins tenir au sein du concours, qui agit comme miroir grossissant de nos sociétés.

Une chanteuse aveugle est-elle réellement « invalide » ? On ne chante pas avec les yeux… Une danseuse sourde est-elle réellement « handicapée » quand elle peut suivre le rythme grâce aux vibrations qu’elle ressent dans son corps ? Un percussionniste trisomique est-il réellement « déficient » alors que son QI n’est absolument pas un problème pour jouer de ses instruments ?
Cette édition 2019 a prouvé par l’exemple que non. La frontière entre artistes valides et artistes invalides n’a plus lieu d’être. La preuve : je doute fort que quiconque ignorait l’histoire de Lin Ching Lan ait deviné sa surdité…

La sacro-sainte binarité homme/femme est également remise en question. Le corps qui abrite Thomas Neuwirth ET Conchita Wurst est à la fois homme et femme. Bilal Hassani est un homme qui emprunte certains des codes de la féminité. Dana International est une femme trans. Andriy Danylko, un homme, sert de véhicule à Verka Serduchka, une femme. Drag queen, queer, trans, travesti (ou qui que ce soit d’autre à l’avenir), à l’Eurovision, ce n’est pas un problème. C’est juste comme ça. En fait, c’est. Et voilà tout. Peut-être parce qu’on ne doit pas cocher de case homme/femme sur les formulaires d’inscription ? (À vérifier.) Ce serait pas mal qu’on y vienne dans nos administrations et que ce ne soit plus non plus un sujet dans nos sociétés.

You put me in a box
Want me to be like you
Je suis pas dans les codes
Ça dérange beaucoup
(…)
Ce qu’on est, on ne l’a pas choisi
(…)
Ça passe ou ça casse, mais ça regarde qui ?

… chante Bilal Hassani (dans une chanson ironiquement co-écrite par le jeune chanteur et par un groupe qui s’appelle… Madame Monsieur).

Moins politique que le genre ou le sexe : l’opposition entre le lyrique et la pop, ou le classique et le moderne. A l’Eurovision, les genres se mélangent, souvent pour le meilleur. Cette année (mais il y a des tas d’autres exemples dans les années précédentes) Bilal Hassani, qui a interprété une chanson pop, a convié une danseuse classique pour l’accompagner. Dans un autre style (et c’est mon coup de cœur 2019), la chanteuse australienne a intégré du chant lyrique dans sa chanson pop.

La transition vers un monde plus juste, plus tolérant, plus respectueux des diversités des corps humains et moins porté sur les frontières et les binarités artificielles trouve donc de lumineux exemples dans l’édition 2019 de l’Eurovision. Malgré tout, le palmarès de cette année semble vouloir aller contre ce progrès…

L’Ancien Monde fait de la résistance

Si on considère le podium de cette édition 2019, soit les trois premiers (jury + public confondus), il est… 100 % masculin. Avouez qu’il y a de quoi s’étonner.
Les Pays-Bas ont été représentés par un chanteur solo, l’Italie par un chanteur solo accompagné de trois danseurs (seul tableau 100 % masculin du concours, hors chanteur solo, de mémoire), et la Russie par un chanteur solo également (qui était en plus démultiplié dans le décor). Les chanteuses solo n’arrivent qu’en 8ème et 9ème place dans le classement de la finale ! C’est d’autant plus rageant qu’il s’agit respectivement de la Macédoine du Nord qui s’est classée 2ème lors de la deuxième demi-finale, et de l’Australie qui s’est classée 1ère lors de la première demi-finale…

Ce qui frappe dans ce trio de tête, au-delà du fait qu’il soit 100 % masculin, c’est que les chansons présentées sont toutes tristes et sombres. Duncan Laurence (Pays-Bas) a donc remporté le concours avec sa chanson « Arcade » qui parle d’une déception amoureuse. Pendant l’émission, on nous a informé pendant la présentation du candidat que la jeune femme en question était décédée, et que c’était également une chanson sur le deuil (ce qui ne transparaît absolument pas dans les paroles). La mise en scène est minimaliste : le chanteur est assis au piano, avec un décor de ciel nuageux bleu sombre derrière lui.

Sergeï Lazarev (Russie), qui s’est classé troisième, a également chanté la déception amoureuse avec son titre « Scream ». Seul sur scène également, il évolue, démultiplié sur les écrans, dans un décor sombre et triste, derrière une plaque de plexiglas, avec beaucoup de pluie.

Quant à Mahmood (Italie), qui s’est classé deuxième, il a interprété « Soldi », qui veut dire « argent » – c’est tout ce que les non-italianophones avaient comme indice sur le contenu de la chanson. Impossible de savoir pendant le concours de quoi il parlait précisément, mais quelques éléments du décor posaient l’état d’esprit : comme pour le chanteur russe, il est régulièrement apparu sur les écrans derrière, soit comme petit garçon, soit en portrait actuel, entrecoupé de phrases du style « it hurts to be alive » (vivre est douloureux). Ambiance.

Bref, ce que je retiens de ces trois candidats, ce sont des chansons tristes, sombres, voire désabusées, sans place pour l’espoir, avec des chanteurs très autocentrés chantant l’abandon dans toutes ses formes. Il est amusant (non) de constater qu’à la fin de l’émission, le suspense sur le nom du gagnant se jouait entre le chanteur néerlandais… et le chanteur suédois, qui a également chanté la déception amoureuse (il est finalement 6ème du classement).
J’ai presque envie de parler de male tears… Non pas que les femmes n’aient pas chanté les déceptions amoureuses, mais avec un tout autre résultat : c’était le cas de la Roumanie et de la Moldavie, par exemple… et elles n’ont pas été qualifiées pour la finale, alors qu’elles avaient le mérite de présenter des tableaux visuellement sublimes, bien loin des mises en scène inexistantes et/ou égocentriques du trio de tête.

J’entends d’ici tous ceux qui vont me dire : « Oui mais attends, c’est un concours de chanson, on juge la chanson, et puis c’est tout. » Evidemment, ce raisonnement ne tient pas la route deux secondes. Certes, c’est un concours de la chanson, mais qui joue beaucoup plus sur les émotions que sur la musique elle-même. Et il s’inscrit dans un contexte géopolitique (surtout l’Eurovision, hélas…) et sociétal. L’émotion et le contexte ont donc beaucoup plus à voir dans les résultats du concours que les performances scéniques ou la qualité de la chanson.
En 2018, c’est une chanson inspirée du mouvement #MeToo qui a gagné. En 2017, le gagnant était le chanteur portugais, en attente d’une greffe de cœur, qui a ému tout le monde, à tel point qu’il a gagné en battant le record absolu de points – sans compter qu’il s’était engagé publiquement sur la cause des migrants. En 2016, c’est l’Ukraine qui a gagné, face au Russe Sergey Lazarev donné favori (et finalement 3ème comme cette année), avec une chanson sur la déportation des Tatars en Crimée. Etc…

Bien entendu, on peut le regretter. Mais le fait est que l’analyse des résultats du concours a bien plus de sens sous le prisme socio-politique que du point de vue strictement artistique. Malgré le caractère plus que progressiste du concours en général, il est intéressant de constater un trio de tête 100 % masculin sur des thématiques éculées (la déception amoureuse et l’argent, seriously ?…) dans des mises en scène plus que sombres pour cette édition 2019. Le blues d’un type de masculinité en voie de disparition ? (On pourrait me contredire en me signalant que le chanteur néerlandais est ouvertement bisexuel, et le chanteur italien ouvertement homosexuel. Oui, mais ce sont des informations que j’ai apprises après le concours, en allant faire des recherches. Ça n’était pas dans la description des candidats, donc l’écrasante majorité des gens qui ont voté pour eux l’ignoraient…)
Pour revenir à un jugement sur des termes purement artistiques, aucune des trois chansons n’était particulièrement dingue. Sans être mauvaises, elles ne sortaient pas vraiment de l’ordinaire et étaient parfaitement formatées dans leurs styles respectifs. Quant aux deux mises scènes un peu travaillées (Italie et Russie), elles étaient, encore une fois, très égocentrées. Un repli sur soi… Sans compter que les danseurs italiens étaient un peu brouillons. Bref, si l’on jugeait sur l’artistique pure, alors à aucun moment ces trois chansons n’auraient pu finir sur le podium.

D’un point de vue personnel, devant l’Eurovision, j’attends : une chanson originale et/ou qui me touche du point de vue mélodique, avec un soin particulier porté sur la mise en scène, le décor et les costumes. Bref, je veux en prendre plein la vue, être surprise, voir du grand spectacle, et je ne me satisfais jamais d’un artiste statique à un micro ou assis à un piano. À partir de cette grille d’évaluation, voici mon podium à moi pour cette édition 2019.

3) L’Islande : plus qu’une surprise, un tableau tout à fait jouissif, avec une chanson metalo-techno-pop à réveiller les morts. Ils se sont classés 10ème à la finale.

2) La Roumanie : une chanson qui m’a fichu les poils, une voix superbe, des costumes et un décor très travaillés, une mise en scène qui nous embarque, bref… une réussite absolue. Malheureusement, classée 13ème lors des deuxièmes demi-finales, elle ne s’est pas qualifiée.

1) L’Australie : certes, j’ai une affinité particulière pour le sujet, puisque la chanson s’appelle « Zero Gravity ». Mais tout de même : c’était la mise en scène la plus impressionnante de l’histoire du concours. La performance technique est dingue, les costumes et les décors sont sublimes, et la performance vocale (mi-variété, mi-lyrique) est dingue, avec une chanson très particulière, loin du formatage habituel. Bref, un petit bijou. Donnée favorite par les sondages, elle s’est finalement classée à la 9ème place lors de la finale.