[MARS ONE] Mourir sur Mars : et alors ? (Death on Mars : so what?)

Quand j’annonce à une personne ma candidature pour le projet Mars One qui prévoit d’envoyer des êtres humains sur Mars sans billet retour, la réaction est toujours – ça mériterait une analyse sociologique – la même.
L’AUTRE, horrifié(e) – Mais… Tu vas mourir !!!
MOI – Oui. Mais toi aussi.
L’AUTRE, cramoisi(e) – …

When I tell someone that I want to be part of the one-way Mars One project, the response is always the same (it would deserve a sociological analysis).
THE OTHER ONE, horrified – You are going to die !!!
ME – I will. But, well… you are going to die too.
THE OTHER ONE, chagrined – …

Mon premier réflexe est donc : et alors ? On mourra tous. A un endroit et à un moment précis, et d’une certaine manière. Tous. Ici ou là-bas. Alors si on me donne la chance d’aller mourir là-bas, moi dont le rêve le plus fort est d’aller visiter d’autres mondes, pourquoi choisirais-je de mourir ici ?

First, I want to answer that person : so what ? All of us are going to die, whatever the place, the moment and the way. All of us, here or up there. So, if the chance to go dying up there is given to me whose strongest dream is to visit other worlds, why exactly would I choose to die here ?

Il se trouve que mon histoire m’a amenée à tutoyer la mort à plusieurs reprises. Au-delà du fait que je sais donc que je peux et que je sais survivre, ce qui me donne une force immense, je n’oublie pas une seule minute que je vais mourir. Je le sais comme le savent ceux qui ont failli perdre la vie. Et donc j’ai peur, oui, bien entendu. Je crois que tout le monde a peur de mourir – à part ceux qui ne souhaitent plus continuer l’aventure et qui partent d’eux-mêmes. Mais une fois encore : mourir ici ou mourir là-bas… Et alors ? On aura tous la même fin. Mais pas dans les mêmes conditions. Et si on me donne la chance d’aller vivre – parce qu’en définitive, il s’agit de vivre – sur Mars, bon sang mais… Pourquoi hésiter ?

I have a particular story : I stared death in the face several times. Even though I know that I can survive and that I know how to survive, reason why I think I am a very strong person, I don’t forget (never, ever) that I am going to die. I know it like those who nearly died know it. I’m afraid to die, of course I am. I think every single person is afraid to die – except those who don’t want to go on anymore and choose to go away. So, once again, to die here or up there… So what ? We’re all going to have the same very end – but not in the same circumstances. And if I can settle and live (and I said « live » !) on Mars, then why would I decline such an offer ?

 « C’est dangereux », me dit-on chaque fois. Oui et non. Bien sûr que c’est dangereux de décoller dans une fusée. Bien sûr que c’est dangereux de faire un voyage de sept mois dans une capsule spatiale parmi les rayons cosmiques. Bien sûr que c’est extrêmement dangereux d’atterrir sur une planète à l’atmosphère aussi fine. Bien sûr que c’est dangereux de s’installer sur un monde sans vie végétale ni animale et sans air respirable.

I hear « It’s dangerous » each time I talk about this project. Of course it is. And maybe it’s not. It’s dangerous to take off in a rocket. It’s dangerous to travel seven months in space among the cosmic rays. It’s extremely dangerous to land on a planet whose atmosphere is so thin. It’s dangerous to settle on a world where there is no life, no plants, no animals and no breathable air. 

Un intérieur de Marsonaute

Mais tous ces risques, bien qu’immenses, sont connus, calculés, disséqués. Des milliers de personnes pendant plusieurs années vont travailler d’arrache-pied pour mieux les connaître et surtout les réduire. À chaque problème, il y aura une, voire plusieurs, solutions. Les astronautes s’entraîneront à les affronter et triompher d’eux. Et surtout, ils seront volontaires. Et s’ils ne le sont plus, personne ne les forcera à rester.

All these risks, even though they are very big ones, are known, calculated and studied risks. Thousands of persons will work hard on them during several years to know them better and reduce them. Each problem will have one or several solutions. Astronauts will train to face those risks and to overcome them. Above all, they will be volunteers – and if they change their mind, then no one will force them to stay. 

Mais vivre sur Terre comporte des risques aussi : ils sont certes parfois moins grands mais ils sont innombrables. La dangerosité du projet Mars One se limite à quelques gros risques bien connus : le décollage, le voyage, l’atterrissage ; puis la faim, le froid, le manque d’oxygène ; ou encore le problème de combinaison, la chute dans une grotte ou un canyon ; et bien sûr la maladie. Mais comme sur Terre. Sur Terre, les risques de maladies dues aux conditions extérieures augmentent avec le temps. Sur Terre aussi on peut mourir de froid, de déshydratation ou de faim. Mais sur Mars, on a beaucoup moins de chance de mourir d’un accident de la route ou d’avion, de piqûre d’insecte, d’arme à feu, de catastrophe naturelle, de noyade, d’alcoolisme, d’overdose ou de violences.

Life on Earthis dangerous as well : risks are sometimes smaller but they are countless. Mars One project has some big well-known risks : the take-off, the trip and the landing ; hunger, cold and lack of oxygen ; problems with a suit, a drop in a cave or in a canyon ; and, of course, a disease. But living on Earth can be dangerous as well : people die every day because of multiple diseases, cold, dehydration or hunger. Though death by car or plane crash, bug sting, shooting, natural disaster, drowning, alcoholism, overdose or violence are less likely to happen on Mars. 

Sur Terre au 20ème siècle, on a pu mourir de tout ça

En fait, à bien y réfléchir, la vie sur Mars, une fois arrivés à bon port et en un seul morceau, semble beaucoup moins dangereuse que la vie sur Terre. Prévenir les risques de tornade et de tempête de sable. Réussir à faire pousser de quoi nous nourrir, mettre en route le système pour l’oxygène et la récupération d’eau, entretenir le tout, et se laisser porter par l’exploration, la science, la curiosité, les découvertes, l’excitation, le savoir, les questions et le partage.

Actually, if the landing goes right, life on Mars seems to be easier than life on Earth. We will have to check out sand storms and tornados. We will have to succeed in growing plants to feed ourselves and create some oxygen, we will have to deal with water recovery from the martian soil, we will have to keep all this functional and safe and then we will be able to explore, make science, be curious, discover, be excited, learn, ask questions and share. 

Et il ne faut pas oublier que les personnes qui iront là-bas seront des professionnels de la survie. Ils seront entraînés de toutes les manières possibles, pour tous les aspects et dans tous les domaines, pour survivre d’abord, puis vivre ensuite. Ce qui n’est pas le cas quand on habite sur Terre. Alors mourir ? Oui, bien sûr. Ça arrivera. Le risque zéro n’existe pas. Sur Terre comme au ciel. Mais il s’agit surtout de vivre, de vivre une vie que jamais aucun être humain n’a vécu dans l’histoire de l’humanité, et que si ça implique quelques risques, alors je suis prête à les prendre.

Do not forget that people sent on Mars will be professional of survival. They will be trained for every kind of situation in many fields to survive first, then to live, which is not the case of the people living on Earth. They will die, of course they will : no risk does not exist, on Earth just like on Mars. But the goal is to live a life no other human being lived before in the history of human kind. And if it implies some risks, then I’m ready to face them.

J’ai envie de voir cette planète de mes propres yeux. J’ai envie qu’elle me tolère puis qu’elle m’adopte quand je lui aurai apporté la preuve que je la respecterai, que je resterai humble et que je ferai tous les efforts possibles pour la connaître, pour l’apprendre, pour la comprendre. J’ai envie de m’adapter à elle et d’y développer une culture, la première culture non-terrienne de l’histoire de nos civilisations. J’ai envie d’aider mes frères et soeurs humains à s’y sentir bien, en sécurité,  de prendre soin d’eux comme ils prendront soin de moi.
J’ai envie de créer avec eux une nouvelle définition de « vivre ». Parce que la mort, elle, restera la même. C’est ce qu’on fait avant qui compte et j’ai très envie d’une vie martienne.

I want to see this planet with my own eyes. I want it to bear me then to adopt me when I prove my respect and my humility. I will made all the efforts to know it, to learn it, to understand it. I want to adapt and to develop a new culture, the first culture beyond Earth in our civilizations’ history. I want to help my human brothers and sisters to feel good and safe on it, and I want to take care of them like they will take care of myself.
I want to create with them a new definition of « living » – because death will remain the same than anywhere else. What we do before death is all that counts and I want a life on Mars. 

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10 bonnes raisons de m’installer sur Mars (10 good reasons to settle on Mars)
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50 réflexions sur « [MARS ONE] Mourir sur Mars : et alors ? (Death on Mars : so what?) »

  1. Bonjour,

    J’ai lu votre texte tard dans la nuit et il se peut que le mien manque d’imagination( donc très très court).
    Je suis au faite du projet Mars one, étant moi aussi un fidèle lecteur de Science&Vie.
    Outre le fait que vivre le restant de mes jours sans un arbres à ma fenêtres est inconcevable, le projet Mars one est une perte d’énergie, de temps, et peut-être humaine.
    Comment imaginer que l’Homme puissent vivre en se détachant complètement de la Terre ?
    A mon sens, l’Homme ne peut pas copier la nature. Croire que l’on puisse faire vivre plantes et animaux en dehors du système Terre est une absurdité scientifique. C’est tous le concept de l’agriculture hors-sol de nos jours, où plantes et animaux vivent sur de petites surfaces avec seulement les éléments que l’Homme juge nécessaire à leurs épanouissement.
    Ce système hors-sol n’est pas soutenable écologiquement et économiquement.
    Pour résumer mon propos, je vous invite à voir ( ou revoir) le dessin de hokusai « Élephant avec un groupe d’aveugles ».
    Mon propos à pour but de relativiser se projet et d’émettre un point de vue qui n’est pas assez étayez à mon avis.
    Le tout est plus grand que la somme des parties.
    Bonne continuation dans vos projet !

    • « Manque d’imagination » certainement, manque d’ouverture d’esprit assurément, manque de culture (scientifique entre autres) définitivement…
      Seriez-vous né il y a 250 ans, vous vous seriez exclamé : « Faire voler un plus lourd que l’air est une absurdité scientifique ! Je le sais, je suis abonné à Vatican magazine. »
      Pour ce qui est des cultures hors-sol, type hydroponie ou aéroponie, vous pouvez vous instruire sur le net (c’est mieux si vous possédez des rudiments d’anglais). Pour votre information immédiate, la technique se développe en Amérique du nord et en Asie et est déjà économiquement viable.

      • Je viens de vous découvrir, et je suis bien d’accord avec vous, et dans la famille, je ne suis pas le seul à rêver de pouvoir partir dans les étoiles.
        Mourir ici ou ailleurs, qu’importe ! le principal étant de vivre pleinement, sans avoir de crainte de demain, de toute façon, on y passe tous. mais voir d’autres mondes, d’autres ciels, d’autres étoiles, c’est fantastique.
        J’espère que vous pourrez réellement partir, ce sera fantastique.
        j’ai toujours pensé que le niveau de danger est différant suivant les gens, certains traversent les océans en rigolant, d’autres grimpent les sommet les plus dingue, d’autres on peur en haut d’un escabeau.. ils sont différents, mais si chacun avait fait le minimum, on serait toujours dans des grottes et ont auraient toujours pas de bâtiments, d’avions, de bateaux, de sous marins et cette objet qui nous permet de discuter à travers le monde, avec un simple clavier…

        Tous mes vœux de réussites !

  2. Ping : Mars One : Téléréalité ou réalité à la télé ? | CitizenPost

  3. Ping : Conquête spatiale : Mille candidats au projet Mars One

  4. Ce truc me parait fou. Fou et ô combien excitant. L’expérience d’une vie. Et ô combien plus. Les bases d’une vie ailleurs. C’est possible, c’est réalisable (comme dit le poète ;).
    Je souhaite sincèrement que ton rêve, qui est aussi un peu le mien, puisse se réaliser.

  5. Mourir oui mais dans quelle condition? Si il y a souffrance pendant plusieurs jours, mois, années? Aurez-vous de la morphine? Aurez-vous du cyanure ? …

  6. Quel article ! Il m’a donné envie. Merci. 🙂

    J’étais à présent trop occupée dans cette vie terrienne pour m’en rendre compte. Plus qu’à attendre les prochaines inscriptions.

    J’imagine bien des choses quant à la vie sur mars entre terriens fraîchement débarqués mais le fait d’y faire pousser et développer les premières vies végétales me fait rêver.

    Je vous souhaite une très bonne chance en espérant que votre rêve se réalise. 🙂

    Vivement le futur.

    Une nouvelle lectrice.

  7. Il y a peu longtemps se tenait encore « in world » des réunions hebdos ouvertes à tous et organisées par le colab du laboratoire AMES de la NASA. On avait pu notamment jouer avec « Curiosity » (http://www.youtube.com/watch?v=lKTP36tqwK0) ou visiter une réplique exacte du cratère Victoria. La plupart des experts avec qui j’ai pu parler du sujet du voyage vers Mars (ou même vers la lune) explique que l’un des principaux challenges est de trouver des gens qui sont capables de se supporter. C’est aussi un sujet de fond des bouquins de Kim Stanley Robinson ou Ben Bova. Qu’elle que soit l’issue de cette aventure, les échanges qu’elle va provoquer seront de toute façon certainement passionnants et mériteront d’être transmis aux futurs candidats avec la même passion qu’un Burt Rutan (http://www.ted.com/talks/burt_rutan_sees_the_future_of_space.html) et à donner aux « rampants » l’occasion de lever la tête et de regarder plus loin.

  8. Ping : Mourir sur Mars : et alors ? | CitizenPost

  9. Bravo Florence, quelle motivation !
    Une chose semble certaine, l’idée que ce projet puisse être faisable, au prix de beaucoup d’abandon, mais au bénéfice d’une expérience hors du commun.

    Comme je reste terrien, cette expérience servira j’espère aussi indirectement aux humains qui resteront sur Terre, en permettant une prise de conscience de toute la chance dont bénéficie le genre humain à gambader sur une boule bleue qui roule dans l’espace.
    Tout ce que nous vivons au quotidien semble si naturel que nous oublions que nous habitons un vaisseau spatial trop souvent…
    Et que tout ce que la Nature nous offre chaque jour généreusement, nous le gaspillons comme des enfants trop gâtés.

    Puisse cette expérience changer aussi la face de la Terre, avec plus de respect envers la Nature (humaine y compris) et une vraie grandeur d’âme de la race dominante, devenant protectrice, et non prédatrice…

  10. Je ne connaissais pas ce projet, je viens d’en entendre parler par un proche… j’admire ta motivation et ta force d’esprit mais ce qui me frappe dans ton article est que tu focalises beaucoup sur le fait que tu vas mourir sur mars… or le plus important c’est surtout que tu vas Vivre sur Mars et obligée d’y rester. Perso ne plus jamais sentir l’herbe sous mes pieds, le vent dans mes cheveux, me baigner dans un lac, faire de l’équitation, contempler des paysages terrestres, etc etc… c’est le renoncement ultime. Tant mieux si tu y es prête. Car personnellement, j’en serai incapable.

    • En même temps, ça tombe bien, parce que personne ne t’y oblige 🙂

      Et ce que tu dis avant est faux : j’explique bien dans le billet que le plus important à mes yeux est de vivre sur Mars et non d’y mourir. Je parle de la mort parce que c’est d’elle dont on me parle quand le projet est évoqué…

  11. Je n’étais pas du tout d’accord avec ce projet au départ, mais de fil en aiguille, vous m’avez convaincu, peu importe le pourquoi du comment, si c’est ce vous voulez, si c’est votre rêve, allez s’y sans hésiter.

    J’ai parlé de ce projet à un ami, et la réponse : c’est très égoiste !!!, je lui ai retourner la question, et si ton fils voudrais partir aussi, de quel droit l’interdirais tu ?
    C’est toi l’égoïste.

    J’ai bien aimé ce 31 eme épisode, (suis fan hein ! :-)),Trinh Xuan Thuan est agréable à lire; j’ai 2 ouvrages de lui, je fait des efforts pour comprendre cette soupe cosmologique, mais il y as encore beaucoup de boulot…
    En tout cas, merci pour nous et moi.

    Prenez soin de vous

  12. coucou ma belle,

    moi je n’oublierais pas de prendre pour le voyage , un paquet de chamallow. j’aime bien voyager avec de la guimauve et tu pourras en offrir aux gentils martiens.
    Kisssssssssssssssssss…………………es

  13. Chapeau bas !
    Je te souhaite de tout coeur de passer au moins le premier tour.
    Et sinon question inepte : si ça se fait tu comptes prendre la nationalité martienne ou pas ?

  14. Courageuse, téméraire ou, suicidaire ?
    Pour moi je pense que ce serait un peu des trois, voire la troisième solution…
    Et comme le suicide est une sorte de lâcheté, qui demande du courage….
    Ma question serait, que pensent tes proches ?
    Est-que ta mère se fait à l’idée de jouer au Scrabble à distance avec toi en se disant qu’elle a le temps de dormir entre chaque tours ?
    Est-ce que tu fais vœux d’abstinence sexuelle pour ne pas être la première femme à accoucher sur mars (Entre nous, je suis sûr que ça t’éclaterai en fait 🙂 )?

    Est-ce que ce sacrifice est un acte orgueilleux pour laisser une trace sur terre de ta fin de vie sur mars ? (Je ne le pense pas, je m’interroge)
    Pourquoi une nana mignonne et brillante veut aller se perdre dans les confins de l’espace comme ça ?
    Florence est comme toujours une sorte d’énigme pour moi…
    C’est certainement la psychanalyse la plus chère de toute l’histoire tellement cette fille est « folle »
    Chapeau bas…j’espère que tu pourras y aller, et avec ma fille nous te regarderons vieillir en priant pour toi et en nous réjouissant de t’avoir un peu connu.

    Amitiés.

    • – Suicidaire ?… Mmmmh… C’est donc tout l’objet de ce billet. Donc non 🙂 Ou alors, tu l’es aussi, puisque tu es vivant ! Fais gaffe, tu cours droit vers la mort, et en toute connaissance de cause.

      – Ma mère m’a aidée à faire les images pour ma vidéo de candidature, merci beaucoup de t’inquiéter pour elle. Mes parents s’inquiéteront quand ça deviendra concret : pour le moment, ça ne l’est pas, ils ne s’en font donc pas vraiment.

      – Quant à ma vie sexuelle, et si on disait que ça ne te regardait pas ? Pas plus que ce que je compte faire – ou pas – de mon utérus. Est-ce que je te demande ce que tu fais de ton anus, de ta prostate, de ton sperme ici-bas ? Hein ? Est-ce que tu sers de ton anus ? Est-ce que tu gâches toute cette semence en te masturbant ?… Pas agréables, ce genre de questions intrusives et déplacées, hein… Est-ce que ça me regarde d’une quelconque manière ? Non. Eh ben moi et mon vagin, c’est la même chose. Alors évite ce genre de questions intrusives et déplacées. Et, entre nous, ne sois pas si sûr de ce que tu avances : c’est non, définitivement NON. C’est quand même incroyable de penser savoir à ma place de ce qui m’éclaterait ou non. (Entre nous, essaye le doigt dans le cul et plus encore, tu verras, je suis sûre que ça t’éclaterait, en fait :D)

      – Un acte orgueilleux ?… Là, la question se pose, en effet. Et je ne crois pas. Je crois que pour le moment, c’est purement égoïste. Ça me fait envie. L’Histoire ? Bien sûr que j’y pense, mais… Je ne serais pas prête à faire n’importe quoi pour y rester, non. D’ailleurs, mon billet précédent traite de mon premier équipage idéal, celui qui restera dans l’histoire. Je n’y mets pas de Français dedans, donc… Non, pas d’orgueil. Juste l’envie de faire quelque chose de différent, d’essayer de faire avancer l’humanité à ma manière, à mon échelle. Mais pas plus que j’essaye déjà de le faire au quotidien.

      – Si j’étais bête et moche, alors ce serait moins grave ?… 🙂

      – « Folle » ? Oui… Sans doute 🙂 Ça me fait sourire.

      – Un grand merci pour tes futures prières, mais attends : rien n’est encore fait. On verra déjà si je passe la première étape ! :p Et un gros bisou à ta fille 🙂

      • Bon, je ne voulais pas troller, mais nous avons l’habitude de ne pas nous comprendre…
        J’en viens encore à me demander lequel de nous deux est le plus vulgaire mais bon….
        Quoique tu puisses en penser, je suis sincèrement avec toi.

        Frinnock.

        PS : je vais commencer par le doigts dans le cul….

        • AH AH AH 😀

          Tu ne voulais pas troller, j’en suis certaine. Mais c’est certainement le plus embêtant : c’est que tu n’as toujours pas compris que te mêler de ce qu’une femme fait de son sexe et de son utérus 1) ne te regarde pas ; 2) est vulgaire ; 3) peut être mal perçu. La preuve : quand je fais exactement la même chose avec toi, tu n’apprécies pas et tu trouves ça vulgaire. Ben je suis comme toi, moi, hein. J’aime pas bien qu’on me dise quoi faire ou non de mon cul, ou qu’on me dise ce qui est bon pour lui ou pas. C’est pas différent. C’est tout, il n’y a absolument rien d’autre à comprendre… 🙂

          Et merci pour tes encouragements, ça me touche beaucoup 🙂

          • Hé bien personnellement je trouve la question de Frinnock, bien que posée avec un remarquable manque de tact, pas du tout idiote ni illégitime. Il n’y a pas eu beaucoup de femmes dans l’espace jusqu’à maintenant et, si je ne m’abuse, aucune à titre permanent. Je ne sais pas si tu as le projet d’avoir un jour des enfants mais si tu pars sur mars et que ça se concrétise là-bas, tu ne pourras plus prétendre que le sujet de, puisque c’est dit si joliment, ton « cul » et ton « utérus », sera privé. Car l’encre n’a pas fini de couler rien que pour les questions éthiques que cela soulève…

          • Il y a eu une cinquantaine de femmes dans l’espace, ce qui représente environ 10% des astronautes. Et effectivement, aucune à titre permanent… exactement comme les hommes. Personne, ni homme ni femme n’est à titre permanent dans l’espace. Ça n’existe pas. Les seules présences prolongées sont les astronautes qui font des missions dans l’ISS, ils y restent quelques mois (en général 6) et ce depuis 15 ans. Les hommes comme les femmes. Donc en fait, je ne vois pas très bien l’objet de ton commentaire.

            Quant à la question des enfants, pour rien au monde (que ce soit la Terre, Mars, ou un autre) je n’en ferai. Jamais, nulle part, pour aucune raison que ce soit. Et il se trouve que Mars One déconseille très fortement de penser à procréer là-bas. Donc la question de l’éthique à ce sujet (et de ma vie privée) est résolue.

      • il est clair que la question sur l’abstinence sexuelle est très personnelle, mais en même temps si j’ai bien compris ils évaluent l’état mental des candidats avant des les envoyer sur mars n’est ce pas? Dans ce cas un être humain (femme ou homme) qui prétendrait s’abstenir jusqu’à la fin de ses jours serait elle une personne exempt de tous problème psychologique? A mon avis il est clair qu’il va falloir baiser sur mars pour y survivre, sinon la colonisation va vite se transformer en extinction de la race humaine sur mars.

        • Mais qui parle d’abstinence sexuelle ? Pas moi… Et il faut bien faire la différence entre rapport sexuel et fécondation. Pour l’instant, procréer sur Mars est fortement déconseillé. Mais faire l’amour ne l’est pas…

  15. Personnellement je crois que je m’ennuierais à mourir au bout de quelques temps. Bien sûr, je rêverais de poser le pied sur Mars et de découvrir des contrées inexplorées, mais ne jamais revenir sur Terre serait impossible pour moi (voir du rouge, du rouge et encore du rouge, ne plus voir de paysages luxuriants, de rivières, la mer, ne plus écouter le chant des oiseaux, ne pas pouvoir aller dehors et respirer librement, supporter les personnes qui viendront avec moi pour le reste de ma vie sans pouvoir faire beaucoup de nouvelles rencontres…)
    Et le pire : savoir que si les personnes que j’aime sur Terre meurent, je ne pourrais pas leur dire au revoir et être présente à leurs côtés.

    Et puis pour moi de toute façon si l’on va sur Mars on va apporter nos défauts à cette planète, nos travers humains, la pollution… (c’est mon côté pessimiste 🙂 )

    Cela dit, je ne te juge pas, si c’est une envie profonde et que tu as conscience de ce que tu fais, alors je te souhaite bonne chance 🙂

    • Quitter mes proches est ce qu’il y aurait de plus douloureux pour moi. Mais on n’y est pas encore, j’ai peu de chances d’être sélectionnée. Je réfléchirai à chaque étape si je dois en passer plusieurs.
      Et si on va sur Mars, en ce qui me concerne, c’est surtout pour veiller à ne pas faire les mêmes conneries qu’ici… :p

  16. Et tu penses que tu pourras manger des twix et des Lions ou tu seras obligée de manger des Mars toute ta vie?
    Plus sérieusement, bravo pour tes podcasts et bonne chance pour ta sélection.
    Don’t dream your life, live your dreams!

  17. c’est marrant, ça ne m’est jamais venu à l’idée cette histoire de mort. Bien des métiers sont dangereux, quand on a une passion comme toi, ça pousse à l’aventure.
    non moi le truc auquel je pense systématiquement dans ton désir de planète rouge c’est la question de la séparation, se projeter dans un avenir qui prévoit de quitter un jour et pour toujours ses proches, son monde, voilà qui m’intrigue.
    mais comme le dit le premier commentaire mes questionnements n’ont pas grand intérêt puisque c’est ta vie, tes choix 🙂

    • Oui… Quand j’y pense, c’est une idée qui m’est absolument insupportable… insupportable. Je me console en me disant qu’on ne sera pas totalement coupés du monde des Terriens puisqu’on pourra communiquer… mais c’est sûr, ce n’est pas la même chose. Et puis, je ne compte pas avoir de problème de séparation d’enfant ou de conjoint, donc ça limite les manques 🙂
      On verra bien jusqu’où j’irai dans la sélection… Sûrement pas bien loin, mais je m’offre le choix de réfléchir à chaque étape 🙂

        • Me dire que je vais tomber amoureuse revêt à peu près autant de sens pour moi que me dire que je vais subitement me prendre de passion pour les timbres moldaves du 17ème siècle à liserai bleu et tout plaquer pour m’y consacrer. Alors, bon… la probabilité existe, même si je pense qu’elle est mince parce que je ne cherche pas à ce que ça m’arrive. Mais on ne décide pas de ces choses-là. Alors si ça arrive, eh ben je gérerai en temps voulu.

  18. Je me délecte toujours de tes billets. Celui-ci en particulier, d’une logique implacable.
    Mourir ici ou sur Mars! l’important est ce que tu va y faire et comment.
    Il est évident que cette mission te correspond. Tu n’y serra pas complètement seule puisqu’en contact permanent avec tes lecteur, je l’espère.

    Philippe

  19. Vous avez tout à fait raison : mourir, la belle affaire, on meurt tous un jour ou l’autre, il s’agit ici de vivre sur Mars. Moi, ce qui me dissuade dans cette aventure n’est pas la mort, mais la perspective de vivre le reste de sa vie dans une biosphère ressentie comme confinée. Bref, à moins de réussir à se fabriquer un espace vital suffisamment vaste pour ne pas être ressenti comme tel, ou d’inventer le moyen d’arpenter la planète sans en être hermétiquement isolé, je ne parierai pas sur ma santé mentale dans un tel environnement.
    Mais je suppose que cet aspect des choses ne vous a pas échappé, et je suis curieux de savoir comment vous l’appréhendez.
    Et, bien évidemment, je vous souhaite bonne chance !

  20. Bonjour,
    Juste une chose, les colons européens ont été extraordinaires en arrivant aux amériques. Mais, ce n’est sans aucune mesure avec la colonisation de Mars. Y mourir n’est pas le problème, il faudrait déjà y vivre.
    Quelques soit l’état du monde, une grande partie d’entre nous y vivons en faisant des rencontres, en créant familles, communautés, réseaux d’amitiés. Nous ne devons pas seulement exister, ou survivre en autarcie, nous devons vivre.

    Cette planète n’est pas simplement démunie d’atmosphère ; des rayons mortelles et des tempetes s’y promènent.
    Comment notre cerveau, et nos autres organes vitaux, vont-ils réagir à la baisse de la gravité, à notre éloignement du soleil, et ce, sur plusieurs années ?

    Pourquoi ne pas y envoyer des drones ou robots, et n’y passer que le temps de missions plus ou moins longue ?
    Peut être ne suis-je pas assez courageux, ou simplement inculte dans ce domaine. Mais, nous avons pris plus d’un siècle pour réaliser le rêve de Jules Vernes, et, j’espère qu’on prendra autant de temps pour réaliser le vôtre.
    Nb : Continuez vos vidéos : mon fils et moi sommes fans.
    Olivier

    • Des robots, on en envoie sur Mars depuis plus de 40 ans… Et il y en a toujours deux au sol qui nous apprennent des choses extraordinaires, sans compter les satellites en orbite autour.
      Est venu le moment où nous irons voir nous-mêmes… Et que le projet Mars One se concrétise ou pas, cela arrivera dans les 20 prochaines années si l’on se réfère aux prévisions des grandes agences spatiales !
      Merci de me lire, cher Olivier, et un gros bisou à votre fils 🙂

  21. Je pense que le « sans retour » leur fait croire que tu vas mourir 2 ou 3 jours après avoir posé le pied sur Mars ! Mais l’idée est bien de s’installer là-bas, avec tout ce qu’il faut pour y vivre, comme les premiers colons en Amérique…
    En tout cas, même si je ne fais pas partie de l’expédition, voir des êtres humains s’installer sur une autre planète sera pour moi un beau rêve qui se réalise.
    Peut-être que je pourrais vous rejoindre pour ma retraite !
    Bonne chance à toi pour ta candidature 🙂

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