À partir de ce soir, une nouvelle série sera diffusée sur la chaîne National Geographic : la simplement nommée « MARS ».
Avant toute chose, que ce soit bien clair entre nous : j’ai été invitée au voyage de presse à Londres le mois dernier pour la présentation de la série – comme j’avais été invitée il y a quelques années pour la série COSMOS.
Mais ceci n’est pas un billet sponsorisé – je n’ai pas touché d’argent pour l’écrire.
On ne va pas se mentir : vous imaginez bien que je suis convaincue – de base – par le sujet. Et que donc, je suis forcément très critique si ce sujet de prédilection, qui me tient autant à coeur, est mal traité… Et après avoir vu le premier épisode, j’ai non seulement été rassurée, mais en plus très emballée. Je n’ai pas encore vu les suivants, mais je sens que cette série va devenir une référence inamovible dans mon Panthéon personnel…
Et parce que j’ai du travail très en retard, je vous explique en quoi « MARS » est un projet dingue, fou, génial, sous forme de « Top-7-des-bonnes-raisons-de-regarder-cette-série ». (Si si, en général c’est plus rapide qu’un billet de forme classique, je vous jure.)
1. Plus qu’une série, plus qu’un docu
« MARS » est le projet audiovisuel que j’attendais depuis longtemps. Ce n’est pas juste une série, ce n’est pas juste un documentaire, c’est l’intelligente addition des deux en un seul programme. Le risque était grand de rater l’un et l’autre, mais force est de constater que non seulement les deux aspects sont de très très bonne qualité (sérieux, la partie fiction est visuellement DINGUE) mais en plus la production a réalisé le tour de force que l’un enrichisse l’autre – et vice-versa. Il y a un boulot d’écriture ÉNORME derrière pour arriver à un résultat pareil, et la meilleure manière de s’en rendre compte, c’est justement… qu’on dirait que tout va de soi.
Je leur tire mon chapeau.
2. Des légendes vivantes dès le premier épisode
Dans la partie docu du premier épisode (un peu beaucoup trop centré sur SpaceX… mais on m’a assuré que ce ne serait pas le cas de tous les épisodes…), on nous offre Elon Musk et Neil deGrasse Tyson dans le plus grand des calmes.
Neil DeGrasse Tyson, Director of the Hayden Planetarium at the Rose Center for Earth and Space. (Credit : National Geographic Channels/Erin Patrice O'Brien)
3. Des histoires mêlées
On n’imagine pas une série de science-fiction sans scénario. Et ça fait le job particulièrement bien. Mais même dans la partie docu, on nous raconte une histoire ! Et ça, c’est vraiment chouette, parce qu’on a plusieurs histoires en un seul programme. Encore une fois, celle du premier épisode est très centrée sur SpaceX, mais c’est cool de voir que ce qu’on nous sert n’est pas uniquement « SpaceX est le plus fort, le plus beau, le meilleur ». Non : SpaceX aussi a des déboires – images à l’appui. C’est bien qu’un programme comme ça ne s’arrête pas aux seules victoires et aux seuls exploits, et que ça rappelle que le spatial… c’est compliqué, dangereux, hostile, âpre, et pas arrangeant.
Avec, toujours, un écho avec ce qui se passe dans la partie fiction… Formidablement bien écrit, vous dis-je.
4. Deux Français au casting
Cocorico ! Et même qu’ils gardent leur nationalité pour leur personnage.
Olivier Martinez interprète celui qui est à l’origine du projet MARS
Capture d'écran du dossier de presse
et Clémentine Poidatz est le médecin et biochimiste de l’équipage. (Je me demande s’il n’y a pas eu une erreur de traduction dans le dossier de presse… Médecin se dit « physician » en anglais, et au vu du premier épisode, il me semble qu’elle est bien plus « physician » que « physicist »…)
Capture d'écran du dossier de presse
5. La planète Mars est belle
Ça, vous le savez déjà. Mais je parle évidemment de la manière dont elle est représentée dans le film. Les extérieurs ont été tournés au Maroc, et c’est toujours touchy de représenter Mars correctement – dans « Seul sur Mars », c’était bien, mais pas dingue non plus… Ici, à part quelques petits détails pas très réalistes, on s’y croit quand même pas mal… Mais je n’ai vu que le premier épisode. J’espère que la suite ne me décevra pas !
Extrait de la série. (Crédit : National Geographic Channels/Robert Viglasky)
6. Une fiction réaliste
Il y a eu un gros gros gros boulot dans tous les corps de métier pour rendre la série réaliste : décors, costumes, protocoles, constitution de l’équipage, personnages… La production s’est entourée de professionnels, de consultants experts de leurs domaines, et ça se voit. Les comédiens, par exemple, ont passé 15 jours avec Mae Jemison (astronaute de la NASA, première Afro-Américaine dans l’espace) qui les a coachés – ils en gardent d’ailleurs tous un souvenir impressionné et ému. (TU M’ÉTONNES.)
7. La constitution de l’équipage
L’équipage – et le casting plus globalement – est constitué d’hommes et de femmes qui ne sont pas tou.te.s blanc.he.s. Et ça, EH BEN ÇA FAIT PLÈZ. Mention spéciale à la musicienne JiHAE qui joue le rôle de soeurs jumelles dont l’une est sur Mars et l’autre sur Terre.
Jihae as Hana Seung, Mission pilot, systems engineer (Crédit : National Geographic Channels/Robert Viglasky)
Voilà.
Vous savez ce que je ferai tous les dimanches soirs à 20h40 sur NatGeo à partir de ce soir.
Oh, et sinon… J’ai eu un peu peur parce que le pitch de la série, ça ressemble quand même vachement au scénario de ma bande-dessinée… « C’est l’histoire de la première mission habitée sur Mars, et il leur arrive 2-3 bricoles… » Mais en fait, ça sera quand même très différent (ouf).
Comme je travaille dessus depuis plus d’un an et que je crève d’envie de vous la faire découvrir, mais qu’elle ne sortira qu’en… mars (ça fait beaucoup rire Guy Delcourt, paraît-il), je ne peux pas vous en dire plus (AAAAAAAAAAAH).
Je ne vous donne même pas le titre (je ne sais pas si j’ai le droit, encore…) mais voici un détail de la couverture. C’est un zoom dégueulasse d’un iPhone vieux de 5 ans à partir d’une photo d’une page imprimée sur du papier ordinaire. (Pardon. Mais j’ai trop envie de vous montrer un truc et le talent d’Erwann Surcouf n’a d’égal que ma fascination pour Mars.) Alors voilà.
Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 56ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de visites virtuelles, d’astres découverts ou à découvrir dans le système solaire, d’images martiennes et de robots à la retraite…
LA NUIT DES ÉTOILES 2016
Et je commence par le plus urgent avec les deux évènements de l’été : c’est la Nuit des Etoiles, bien sûr, qui se tient du 5 au 7 août avec des manifestations gratuites et ouvertes à tous partout en France. Je suis un peu à la bourre, mais j’ai fait une vidéo spéciale fin juillet pour annoncer tout ça, donc j’espère que vous n’êtes pas prévenus trop tard si ça vous intéresse…
À l’occasion de cette vidéo où je vous explique comment repérer le nord grâce à la Grande Ourse, Mickaël Launay de la chaîne Micmaths m’a d’ailleurs appris qu’on pouvait faire cuire 10^55 kilos de pommes de terre dans une casserole de la taille de la Grande Ourse… Ce qui doit faire une belle purée tout de même. Il arrive à cette estimation après avoir calculé le volume du tétraèdre formé par les 4 étoiles délimitant le récipient de la casserole… Merci Mickaël ! J’adore ce genre d’info ! Et si vous ne connaissez pas sa chaîne, courez-y, c’est sans doute la meilleure du Youtube français.
.@FlorencePorcel Sais-tu qu’on peut faire cuire 10^55 kilos de patates dans une casserole de la taille de la Grande Ours ?
Deuxième événement de l’été, c’est le 26ème festival d’astronomie de Fleurance, à Fleurance, donc, qui se tiendra de 6 au 12 août avec des milliards de trucs à voir, à faire, à écouter. Pas encore possible pour moi d’y assister cette année malheureusement, mais j’espère que vous en profiterez bien si vous allez y faire un tour… Et bien sûr, on pensera très fort à André Brahic tout au long de l’été. Cet astrophysicien qui a découvert les arcs de Neptune et qui a milité toute sa vie pour la diffusion de la culture scientifique auprès du grand public nous a quittés le 15 mai dernier. La Nuit des Etoiles lui est dédiée et un hommage lui sera rendu à Fleurance.
LA MISSION ROSETTA EN DESSIN ANIMÉ
En parlant de culture scientifique à destination du grand public, je vous conseille d’aller regarder le dessin animé de l’ESA sur la mission Rosetta. C’est très mignon, c’est très bien expliqué, ça s’adresse aux adultes comme aux enfants, et ça permet d’avoir un résumé des pérégrinations et des découvertes scientifiques de la sonde Rosetta et de l’atterrisseur Philae à propos de la comète Chury. C’est vraiment trop trop choupi et super bien fait !!
D’ailleurs, le 27 juillet, Rosetta a définitivement arrêté d’écouter Philae… La Berceuse que je lui avais composée prend donc maintenant tout son sens… Adieu Philae…
Et on va bientôt dire adieu à Rosetta aussi puisqu’elle ira rejoindre le sol de la comète le 30 septembre prochain… Ce sera la fin d’une très très grande mission, et je suis ravie d’avoir pu la vivre au jour le jour. Merci l’Europe d’avoir pu permettre tout ça !!
L’ÂGE DE GLACE – LES LOIS DE L’UNIVERS
Et côté culture toujours, au cinéma en ce moment il y a L’âge de glace, les lois de l’Univers – et les aventures de Scrat dans l’espace sont super bien fichues !! Ils ont vraiment bien rendu l’impesanteur, ou au contraire la pesanteur trop forte, les problématiques liés aux combinaisons spatiales, aux vaisseaux spatiaux et tout… C’est vachement bien fait et ça m’a fait pleurer de rire. Et en bonus dans le film, on retrouve un astrophysicien superstar – je vous dis pas qui – j’étais comme une ouf, dans la salle.
INDEPENDENCE DAY 2
Et puis aussi au cinéma il y a ENFIN Independence Day 2 que j’ai trop kiffé. C’était une très bonne suite, c’est super agréable de retrouver les mêmes personnages 20 ans après, y a des bonnes idées, les décors sont magiques, et puis y a des aliens, un savant fou hyper attachant, des répliques qui m’ont fait hurler de rire, une base lunaire, un vaisseau géant, des personnages qui ne sont pas QUE des hommes blancs hétérosexuels, et y a tout qui pète dans tous les sens, alors que voulez-vous, je suis comblée. Voilà.
UNE NOUVELLE PLANÈTE NAINE
Du côté des choses un peu plus sérieuses, figurez-vous que Pluton et ses copines accueillent une nouvelle venue dans la famille des planètes naines puisqu’une équipe franco-canadienne a découvert un nouvel objet transneptunien de 700 kilomètres de diamètre que l’on appelle RR245 en attendant de lui trouver un nom correct. On peut être fier parce que la caméra qui a réussi à la détecter à plusieurs milliards de kilomètres d’ici a été conçue et réalisée au CEA de Saclay.
DES NOUVELLES DE LA NEUVIÈME PLANÈTE
En parlant d’astre lointain dans le système solaire, on a quelques nouvelles de la potentielle neuvième planète… Je rappelle qu’il y a quelques mois, Mike Brown, l’astronome américain qui a découvert Eris et qui a donc amené à déclasser Pluton, a annoncé avec grand bruit avoir découvert, avec son collègue Konstantin Batygin, une neuvième planète qui se trouverait très très loin dans le système solaire. Quelques semaines plus tard, l’étude d’une équipe française arrivait à la même conclusion, même s’ils n’étaient pas d’accord sur l’endroit où elle pourrait se trouver. Et là, on aurait un nouvel indice en faveur de cette hypothèse : cette neuvième planète pourrait résoudre un vieux mystère, que Kuiper a soulevé au 20ème siècle.
Pour ça, il faut revenir 4,5 milliards d’années en arrière, lors de la formation du système solaire. Notre étoile est née de l’effondrement sur lui-même, dû à la gravitation, d’un nuage de gaz et de poussière quasi-sphérique en rotation. Une fois le Soleil allumé, le reste du gaz et des poussières s’est mis à tourner autour de lui et à s’aplatir grâce à la force centrifuge. Donc le nuage est passé d’une quasi-sphère à un disque. Evidemment, ce disque se trouve sur le même plan que l’équateur du Soleil, ce qui est assez intuitif. Et puis les gaz et les poussières de ce disque ont formé les planètes. On s’attendrait donc à ce que les planètes orbitent sur le même plan que l’équateur du Soleil… mais en fait non ! Leurs plans orbitaux font un angle de 6° par rapport à l’équateur solaire ! Et 6°, ce n’est pas rien… Voilà ce qu’avait découvert Kuiper et que personne n’explique jusqu’à présent. Qu’est-ce qui a pu décaler de 6° leurs plans orbitaux ? Pourquoi ces fichues planètes sont toutes de traviole ?
Alors moi je propose deux hypothèses. La première, c’est qu’elles se sont mis une murge astronomique pour fêter la fin du Grand Bombardement Tardif et qu’elles n’ont pas encore dessoûlé. Peut-être qu’elles avaient 25° d’alcool dans l’orbite et qu’elles n’en ont plus que 6, hein, c’est possible. Et la deuxième hypothèse, c’est qu’avant le Grand Bombardement Tardif, là, Saturne s’était rapprochée de Jupiter, et donc du Soleil, et que Jupiter qui a toujours voulu avoir une relation privilégiée avec le Soleil a vu ça d’un mauvais œil, elle s’est énervée, et elle a envoyé valser Saturne un peu plus loin, avec Uranus et Neptune dans le lot qui n’avaient rien demandé.
Et alors là, le Soleil, bah ça l’a gonflé, mais comme il ne pouvait pas vraiment gonfler parce que c’était pas l’heure de devenir une géante rouge, eh ben il s’est dit « ouh la la, je sens que ces planètes vont me faire chier… » et il s’est mis à les regarder de travers. Eh hop ! Ce ne sont pas les planètes qui ont bougé, c’est le Soleil ! Il s’est renversé de 6° pour les regarder de travers, mais pas trop pour qu’elles se rendent compte de rien et qu’elles arrêtent leurs conneries, et pouf, on a une anomalie. Ah non mais moi je l’ai toujours dit, hein, c’est très simple. Il aurait dû me demander, Kuiper. On serait pas à se poser la question encore aujourd’hui.
Alors bon, ok, du coup là, y a l’équipe de Mike Brown et l’équipe d’Alessandro Morbidelli, qui est l’un des pères du modèle de Nice, qui proposent que l’hypothétique Neuvième Planète qui a une orbite inclinée par rapport au plan principal soit à l’origine de la perturbation gravitationnelle qui expliquerait l’inclinaison de 6° de nos huit planètes. Bon. D’accord. Ce serait donc un argument de plus en faveur de son existence. Mais franchement, c’est moins rigolo. Parce que ça voudrait dire qu’on a sans doute un élément perturbateur qui a dévié toutes les planètes du plan équatorial du Soleil. Et ça, le Soleil, je vous le dis, ça va finir par l’énerver…
LE VOL D’ESSAI DU NEW SHEPARD
Bon enfin ! En attendant le jour où on pourra observer cette neuvième planète pour confirmer son existence, voici une petite sélection de dates… Le 19 juin, c’était le vol d’essai du New Shepard de Bleu Origin, la société de Jeff Bezos, qui est le fondateur d’Amazon, et non seulement tout s’est déroulé à la perfection puisque le lanceur a atteint l’espace avec de revenir à la verticale et que la capsule a été récupérée, mais en plus c’était de toute beauté. Je peux vous dire qu’avoir regardé ça en direct, c’était un truc de malade, mais le revoir en replay, on ne s’en lasse pas !!
JUNO EN ORBITE AUTOUR DE JUPITER
Deux semaines plus tard, le 4 juillet, la sonde américaine Juno réussissait sa mise en orbite autour de Jupiter – elle n’a pas beaucoup envoyé de photos pour le moment, celle-ci est la plus emblématique avec et il faudra patienter encore un peu pour des images en HD – et sa mission sera entre autre de sonder l’atmosphère de Jupiter.
YUTU À LA RETRAITE
Et tout comme on a définitivement perdu Philae le 27 juillet, la Chine a annoncé la mort le 4 août de Yutu, son rover lunaire qu’on appelle également le Lapin de Jade, après 31 mois de présence sur la Lune. Il n’a pas toujours été en bonne santé puisqu’il avait déjà été annoncé mort en février 2014 avant de redonner signe de vie, sans pouvoir bouger cependant, mais en octobre 2015, il est devenu le rover ayant travaillé le plus longuement sur la Lune, battant le record du Lunokhod 1 soviétique en 1971.
LES TWEETS
Les tweets, maintenant ! D’abord celui d’Edgar Morin que j’ai trouvé très poétique ! « L’amour nous transforme à la fois en satellite et en Soleil. » Bon par contre je l’ai pas compris. Je trouve ça beau mais j’ai rien capté. Mais c’est joli !
L’amour nous transforme à la fois en satellite et en soleil
Et le deuxième tweet, c’est celui de Sarcastic Rover, la version cynique de Curiosity que je vous conseille de suivre parce qu’elle est toujours super drôle et super pertinente, et là en l’occurrence elle est plus pertinente que drôle parce que voici ce qu’elle dit : « La peur ne pose pas des robots trop cool sur Mars. La peur n’encourage pas les jeunes filles à étudier les sciences. La peur ne vous rend pas fort. Mais l’espoir peut faire tout ça. » Voilà. Rien d’autre à ajouter.
Fear doesn’t put cool robots on Mars. Fear doesn’t encourage young women to study science. Fear doesn’t make you strong.
Puisqu’on parle de Curiosity il faut absolument qu’on fasse un tour du côté de Mars, hein, y a eu trop de cailloux fascinants, ces dernières temps, et Curiosity fête ses 4 années terrestres sur la planète rouge le 6 août. Avant ça, cette image toute pourrie, là, elle est quand même émouvante parce que c’est la première photo d’ExoMars, la mission européenne qui arrivera à destination le 19 octobre…
Et en attendant son arrivée, donc, Curiosity nous offre des tas de photos incroyables de cailloux hallucinants – le premier, ce n’est pas tant la pierre elle-même que son ombre. Regardez comme c’est découpé… C’est dingue, hein, après des milliards d’années, l’érosion aurait complètement poli le truc, mais comme les vents sont très très faibles sur Mars, les cailloux ont encore des reliefs hyper détaillés, hyper fins… Ou alors il y a une autre explication, hein, je suis pas experte en géologie martienne, j’avoue.
Le deuxième, c’est un détail sur une autre pierre, très très étonnant ! Alors ce truc me fascine. Je n’ai absolument aucune idée de ce que ça peut être. Mais ces lignes parallèles, là… C’est génial. C’est fascinant.
La troisième image, c’est marrant parce qu’on dirait que les pierres sont bouffées par des mites ! Vous imaginez ? Des mites qui se nourriraient de cailloux ? Ce serait rigolo. Ah !!! Mais voilà !! C’est peut-être elles qui mangent les roues de Curiosity, aussi !! Mais tout s’explique !
Trêve de plaisanterie – dernière image… Rien de particulier à première vue… Mais observez bien… Regardez… Oui, là-bas, en haut à droite de l’image… C’est trop choupi. Mars est une artiste. Elle sculpte des œuvres d’art dans ses roches…
Il y a aussi ceux-là, hein, tout aussi sublimes, téléchargeables gratuitement. D’ailleurs je crois que c’est Antoine qui m’en avait offert quelques-uns ! Antoine, tellement merci, tu n’as pas idée d’à quel point j’ai hâte d’avoir enfin un vrai appart pour pouvoir les encadrer et les admirer tous les jours – mais avec un peu de chance ça devrait arriver dans quelques mois, je ne manquerai pas de t’envoyer une photo…
Autre lien, autres images d’un autre monde, mais ce sont des photos, cette fois-ci – la NASA a mis à disposition toutes les photos prises lors des missions Apollo… Attention, c’est très addictif, et vous pourriez avec des palpitations ou la larme à l’œil tellement c’est beau, vertigineux et émouvant.
Pour ceux qui sont équipés d’un casque de réalité virtuelle, vous pouvez visiter la navette Discovery ! Et ça fonctionne tout aussi depuis un simple ordinateur. C’est génial, ce truc.
Dans le même style, et pour revenir à Apollo, on peut visiter le module de commande et se rendre compte de ce qu’ont dû endurer les astronautes de ces multiples missions… Les sardines lunaires, on aurait pu les surnommer.
Et toujours du côté Apollo, sachez que la NASA a rendu public le code source d’Apollo 11, celui qui a permis à Neil Armstrong et Buzz Aldrin de devenir les premiers humains sur la Lune, et qui a été codé par Margaret Hamilton. Bien entendu, je vous mets tous les liens dans la description sous la vidéo, et sur mon blog florenceporcel.com dans le billet dédié à cet épisode !
BIENTÔT DES LEGO POUR 5 FEMMES DE LA NASA ?
En parlant de Margaret Hamilton… qui est donc une femme, hein – oui, c’est une femme qui a écrit à la main et sans aucune erreur le code informatique qui a permis les premiers pas lunaire, j’ai choisi pour la rubrique personnalité de cet épisode de vous parler de cette proposition faite à Lego de représenter justement 5 femmes notables de la NASA : il y a donc Margaret Hamilton, qui a juste inventé le logiciel tel qu’on le connaît aujourd’hui, mais aussi Katherine Johnson, qui a calculé les trajectoires des missions Mercury et Apollo – à la main et sans erreur ! – sinon on aurait perdu quelques astronautes ; Sally Ride, la première Américaine dans l’espace ; Mae Jemison, la première afro-Américaine dans l’espace ; et enfin Nancy Grace Roman, surnommée la « mère de Hubble ». La proposition a récolté les 10 000 signatures nécessaires, dont la mienne, en deux semaines seulement, et Lego va étudier la proposition pour voir s’ils produisent ce projet ou pas. Affaire à suivre, mais ce serait quand même pas mal…
Et si je termine sur ces Lego de femmes de la NASA, c’est parce que ça me fait une transition toute trouvée pour vous parler de mon livre, qui va sortir dans un peu plus de 2 mois, parce qu’il y aura justement un chapitre dédié à Katherine Johnson et Margaret Hamilton qui méritent leur place dans l’Histoire – bien qu’elles soient toujours vivantes.
J’ai donc l’immense plaisir de vous montrer la couverture de mon livre, qui s’appelle donc « L’espace sans gravité » – vous me connaissez, maintenant, hein, vous savez qu’on n’est jamais à l’abri d’une vanne pourrie – et j’y raconte 31 anecdotes insolites, accidents navrants et personnalités hautes en couleur dans les domaines du spatial, de l’exploration et des sciences de l’Univers…
Il sortira le 19 octobre, soit le même jour que la mise en orbite d’ExoMars et la descente de Schiaparelli sur le sol martien, donc je peux vous prédire que ce 19 octobre, je vais beaucoup beaucoup pleurer de bonheur, d’excitation et de soulagement. Parce que j’ai trop hâte !! Pour vous donner une idée, c’est l’équivalent de 6 mois de boulot à raison de 100 heures de travail par semaine, ce livre. C’est vraiment ce que j’ai fait. Vous comprenez pourquoi j’ai pas pu faire beaucoup de vidéos, depuis janvier ?…
Bref, j’ai trop hâte que vous puissiez l’avoir, je suis hyper angoissée aussi parce que j’y ai mis toute mon énergie, tout mon cœur et toutes mes tripes et qu’évidemment c’est toujours un peu flippant d’attendre le retour des lecteurs… J’espère qu’il vous plaira mais en tout cas, sachez que j’ai fait de mon mieux ! Et pour les plus impatients, sachez qu’il est déjà en pré-vente à la Fnac, qu’il sera édité chez Marabout et qu’il coûtera 12,90 euros…
En fait cette année j’ai mené 3 gros projets de front : le livre, donc, Spatialiste sur la chaîne String Theory à laquelle je vous conseille de vous abonner, et également une bande-dessinée ! Alors là par contre il va falloir être encore plus patient parce qu’elle sortira en mars 2017 chez Delcourt… C’est Erwann Surcouf au dessin, ça y est le scénario est terminé, et je suis surexcitée parce que j’ai hâte de voir le résultat… Bref, ça va être trop chouette et j’espère que ça vous plaira aussi !!
Du coup je suis censée me reposer un peu au mois d’août, mais je n’y arrive pas donc vous avez droit à cet épisode 56, et pour rattraper mon retard, je compte tourner pas mal de vidéos – il y aura notamment deux belles magnifiques Perles du PAF, entre autres choses… Et comme je ne ferai pas d’épisode 57 avant début septembre, sachez que je serai au festival Frames à Avignon les 3 et 4 septembre en compagnie de plein de mes camarades vidéastes…
Merci à tous d’être aussi nombreux à m’écouter, à me soutenir sur Tipeee, à me laisser des commentaires sur Youtube ou sur iTunes – je les lis tous et vraiment je suis comblée parce que vous êtes top. Ce mois-ci je fais ma coupure annuelle de réseaux sociaux mais n’hésitez pas à me suivre sur Twitter et à liker ma page Facebook sur laquelle je poste une actu liée au spatial et aux sciences tous les jours – ça reprendra à la rentrée – et faites tourner cette vidéo pour diffuser la culture scientifique tout autour de vous et n’hésitez pas non plus à vous abonner à la chaîne Youtube, ce qui m’aiderait beaucoup.
Je vous souhaite un beau mois d’août, on se retrouve à la rentrée, et en attendant prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire !
Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 55ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de planètes, d’une découverte majeure concernant la vie dans l’Univers, de l’avenir du spatial et d’un grand monsieur qui a rejoint les étoiles…
ANDRÉ BRAHIC
Ce grand monsieur, c’est André Brahic, et il nous a malheureusement quittés le 15 mai dernier. Il était astrophysicien, il a découvert les arcs de Neptune, et il faisait partie de l’équipe d’imagerie de la sonde Cassini qui tourne toujours autour de Saturne et qui nous envoie régulièrement des images extraordinaires. C’est un très court résumé de son immense carrière, et je ne parle même pas des livres qu’il a écrits et de son engagement auprès du grand public.
En fait, comme je n’ai pas envie de vous faire une nécrologie, et que je suis encore pas mal affectée, je vais plutôt vous lire la lettre de Mathieu Vidard qui est le plus bel hommage qu’on puisse lui faire.
Comme vous pouvez le constater, je suis encore très triste, alors je préfère rester ces mots magnifiques de Mathieu Vidard et poursuivre avec la prochaine rubrique…
EXPLOREZ PLUTON
Les images, donc ! Restons là-haut dans le ciel et allons voir du côté de Pluton pour commencer, parce qu’André Brahic a fait partie des personnes qui ont donné une promotion à cet astre fascinant en le nommant grand chef des objets transneptuniens… Mais c’est une longue et drôle histoire que je vous raconterai bientôt sur un autre support…
Il s’agit là d’une vidéo à 360° constituée grâce aux images de la sonde New Horizons qui l’a survolé le 14 juillet dernier et c’est absolument fabuleux, allez vous y promener, vraiment. Autant Mars est absolument sublime mais ça reste un environnement familier fait de roches, de montagnes et de sable, mais là sur Pluton, on a complètement l’impression d’être dans un paysage extraterrestre – ce qui est vrai, mais ce que je veux dire, c’est que ça ne ressemble à rien de ce qu’on peut trouver sur Terre – déjà parce que le Soleil est juste un gros point dans le ciel… mais au-delà de ça c’est pas du tout familier et c’est un peu perturbant, mais évidemment dans le sens magique du terme.
Et je n’ai mis en illustration de mes propos que des captures d’écran pour ne pas me faire bloquer par Youtube, mais je vous mets évidemment le lien dans la description sous la vidéo.
LES NUAGES NOCTURNES DE VÉNUS
Et voici une image inédite de Vénus ! C’est la sonde japonaise Akatsuki qui nous l’envoie, et il s’agit des nuages nocturnes photographiés en infrarouge… C’est vraiment chouette, on n’a pas beaucoup d’images de Vénus, c’est assez émouvant de la voir un peu mieux…
Et pour finir, je ne peux pas m’empêcher de vous montrer le dernier retour en date du premier étage de la fusée de SpaceX, encore une fois sur une berge flottante, parce que c’est proprement hallucinant, cet exploit technologique.
C’était le 27 mai et ils ont d’autant plus de mérite que c’était un lancement de satellites vers une orbite géostationnaire, donc avec une vitesse très élevée, et c’était donc d’autant plus complexe de faire revenir le premier étage dans une chute maîtrisée – et regardez ça, c’est dingue, ça paraît d’une facilité déconcertante alors que c’est d’une difficulté inouïe.
J’ai entendu quelque part que c’était comme si on laissait tomber un stylo depuis la Tour Eiffel pour le faire atterrir debout sur un smartphone – je ne sais pas ce que vaut cette analogie donc à prendre avec des pincettes, mais je rajouterais que le smartphone en question flotte dans une grosse flaque qui se déplace par rapport à la Tour Eiffel. Bref ! SpaceX, merci pour ce rêve que tu nous envoies.
CONQUEST.SPACE
En parlant de rêve envoyé et de présent qui se mélange au futur, je voudrais vous parler de conquest.space. Bon, je ne suis pas très d’accord avec le titre qui parle de conquête plutôt que d’exploration, mais à part ça c’est un projet génial qui a été lancé par une maison d’édition suisse, et l’objectif est de mettre en avant sous la forme d’interviews des personnalités contemporaines qui sont les acteurs du futur de l’humanité dans l’espace.
Ça se présente sous la forme d’e-book, un par entretien, au prix de 2,99€ – ce qui est plus que correct – et qui comprend en plus un avant-propos écrit par la personne elle-même, et des fiches pour en savoir plus.
Je fais partie des premiers interviewés mais c’est à propos de Mars One, c’est un peu daté, mais tous les autres entretiens sont absolument passionnants, il y a notamment Romain Charles, de la mission Mars500, dont je vous parle assez souvent, mais aussi Andreas Tziolas, qui a été chercheur à la NASA et qui préside le projet Icarus Interstellar qui promeut les missions interstellaires, ou encore Cameron Smith, qui est anthropologue, et qui s’intéresse à la colonisation de l’espace par l’humanité.
Le terme conquête est plutôt bien employé dans ce contexte, et ce sont des entretiens passionnants, j’ai lu ça d’une traite dans un TGV qui avait 2 heures de retard, j’ai appris plein de choses et je me suis nourrie du point de vue de gens qui réfléchissent à notre avenir avec un point de vue qu’on n’entend pas souvent. Ça soulève de chouettes questions et c’est ce que j’adore dans ce genre de projet.
Alors moi j’ai eu la chance d’avoir l’intégralité des entretiens en format papier parce que j’y ai participé, mais je ne vois nulle part où vous pourriez vous le procurer… Il faudrait peut-être leur poser la question. Mais c’est un projet numérique quand même à la base – cela dit, même pour un projet numérique, l’édition papier est bien plus belle que de nombreuses publications d’éditeurs classiques…
Vous pouvez donc retrouver tout ça sur conquest.space, et j’espère qu’ils ne vont pas s’arrêter en si bon chemin.
LE NOUVEAU SITE DE CIEL&ESPACE
Restons en ligne avec le bidule 2.0, et c’est le magazine Ciel et Espace qui lance enfin son nouveau site internet… Visiblement ça faisait longtemps qu’ils étaient dessus, donc c’est une bonne nouvelle ! C’est cieletespace.fr, tout simplement, c’est une version très claire, très épurée, sur fond blanc plutôt que sur fond noir comme ils avaient avant – personnellement je préfère – et ça permet de lire ces journalistes plus souvent que sur papier. Si vous êtes passionnés de tous les sujets que je traite, vraiment, je sais que je vous le dis à chaque fois, mais Ciel et Espace, à acheter régulièrement ou sous forme d’abonnement, c’est juste le top du top du top du top.
100 000 ORBITES POUR L’ISS
Sur le web, toujours, le tweet nous vient de Samantha Cristoforetti, l’astronaute européenne et italienne qui a récemment fait un séjour dans l’ISS, et qui nous apprend la Station Spatiale Internationale, justement, a bouclé 100 000 orbites autour de la Terre !… « Nos enfants n’ont jamais connu une seule journée sans présence humaine dans l’espace », précise-t-elle – et effectivement, je n’avais pas vu les choses sous cet angle, mais maintenant que j’y pense, c’est assez vertigineux… C’est une super définition pour une génération !
100.000 orbits! Our children have never lived a day without a human being in space! https://t.co/YD6iLyk0xQ
MARS À L’OPPOSITION
L’info de cet épisode nous fait lever le nez vers le ciel également, puisque Mars est passé à l’opposition le 22 mai dernier, ce qui veut dire que le Soleil, la Terre et Mars étaient alignés (Mars se trouve à l’opposé du Soleil de notre point de vue), et ça veut surtout dire qu’en ce moment, on peut la voir Mars très très bien tous les soirs. Mais c’est le 30 mai qu’elle sera au plus proche, à environ 75 millions de kilomètres, ce qui est la moitié de la distance Terre-Soleil – donc ces jours-ci, à l’œil nu ou pas, si vous voulez voir Mars, c’est le moment, et c’est très beau !
Si vous voulez avoir des détails sur ce qu’on peut observer et sur ce phénomène astronomique plus globalement, il y en a justement un article très complet dans le Ciel et Espace actuellement en kiosque, c’est un très bon guide.
Et du coup, Hubble a profité de ce rapprochement pour la photographier, et avec la légende, ça donne ça…
Cela dit, il n’y a pas que Mars qu’on peut voir en ce moment, il y a aussi Jupiter et Saturne qui se trouvent dans notre champ de vision ces jours-ci…
DE LA GLYCINE ET DU PHOSPHORE SUR CHURY
L’événement de cet épisode, c’est une découverte absolument majeure de l’instrument Rosina sur Rosetta, qui a trouvé, tenez-vous bien, de la glycine et du phosphore sur Chury !! Pourquoi c’est complètement dingue et très excitant ? Parce que la glycine n’est pas seulement une fleur, c’est d’abord un acide aminé, donc une brique de la vie, et le phosphore est l’un des cinq atomes qui constituent l’ADN.
C’est Hervé Cottin, dont je vous parle très souvent, qui co-signe l’article publié dans « Science Advances », et il explique sur le site du CNES que cette découverte « renforce l’hypothèse selon laquelle la vie pourrait s’être formée sur Terre grâce à l’apport de molécules d’origine extraterrestre ».
C’est fascinant, de voir comment on avance dans la compréhension de l’origine du vivant sur Terre, avec cette mission Rosetta – moi je suis toujours autant excitée de voir l’histoire de l’astrochimie s’écrire devant mes yeux, c’est une nouvelle incroyable, on est bien d’accord !! Je vous laisse des tas de liens pour aller vous renseigner plus en détails sur cette découverte, et encore une fois, suivez Hervé Cottin sur Twitter, à chaque fois il prend le temps d’expliquer les études qui sortent en détail, il fait un super boulot de vulgarisation et c’est passionnant.
NUIT SCIENCES ET LETTRES DE L’ENS
En parlant de vulgarisation, justement, et pour finir cet épisode, la date est celle du 3 juin et je serai à la Nuit Sciences et Lettres organisée par l’ENS de Paris – à Paris, donc – avec mes camarades youtubeurs David, de Science Etonnante, Léo, de dirtybiology, et Cyrus du coup de fil, pour parler Youtube et vulgarisation scientifique.
Mais si vous n’êtes pas à Paris, ça se sera retransmis en live sur Youtube, de toute façon. Et si vous êtes à Paris, que vous aimez la culture et que vous n’avez pas spécialement envie de voir nos tronches, venez quand même faire un tour du côté de Normale Sup vendredi prochain, parce qu’il y aura un milliard de trucs passionnants à voir, à faire, à écouter, à rencontrer, de lectures de textes du mathématicien Alexandre Grothendieck par Anouk Grinberg à des expos, en passant par des conférences sur le bitcoin et des ateliers sur les virus marins, il va y en avoir pour tous les goûts. Je vous mets le programme en-dessous de la vidéo, comme toujours, et si vous me croisez, n’hésitez pas à dire bonjour, ça me fera très plaisir !
C’est la fin du 55ème épisode de ce podcast, un peu rapide pardonnez-moi mais je n’ai pas beaucoup de temps libre en ce moment… Merci à tous ceux qui le téléchargent sur iTunes de le solliciter autant ! Ça fait plus d’une semaine maintenant qu’il se trouve systématiquement devant la Conversation Scientifique, ce qui me fait très plaisir, mais tout de même, voilà une émission qui mériterait la première place du classement… Du côté de la Tête au Carré, je vous conseille l’émission hommage à André Brahic qui est pleine de ses interventions, notamment celle où il était venu à la Cité des Sciences pour l’atterrissage de Philae sur la comète, si vous écoutez ce passage, sachez que je me trouvais à un micro juste en face de lui et que j’en garde un souvenir ébloui, parce que c’est la seule fois où j’ai eu la chance de le rencontrer…
En ce qui me concerne personnellement, vous pouvez me retrouver sur la chaîne String Theory dans Spatialiste – on tourne 4 épisodes dans quelques jours, j’ai hâte !… Et bien sûr vous pouvez me suivre sur Twitter, liker ma page Facebook où je partage de l’actu absolument tous les jours, et vous abonner à ma chaîne Youtube.
Merci aux Tipeurs pour leur générosité, vous êtes presque 100, je suis vraiment gâtée !! Et si vous voulez m’aider autrement, alors partagez mes vidéos, parlez-en autour de vous, abonnez-vous à la chaîne, mettez un petit mot et des étoiles sur iTunes, ça me fait toujours hyper plaisir…
Je vous laisse en rediffusant cette interview d’André Brahic dont je vous avais déjà parlé un jour, je crois, et en attendant prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire…
Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 54ème épisode de ce podcast dans lequel je vais vous parler de Mars sous différents points de vue avec notamment le témoignage d’un Français actuellement en mission avec la NASA, où je vais vous faire visiter un institut du CNRS qui reproduit des étoiles et des planètes dans leur labo, et où il sera question de réalité qui dépasse la science-fiction…
LA REVUE DE TWEETS
Et si on commençait non pas par un tweet mais par une revue de tweets, pour rattraper tout ce temps passé entre l’épisode 53 et celui-là ?… Alors c’est parti : et c’est Neil deGrasse Tyson qui ouvre le bal en commentant la détection des ondes gravitationnelles. « 1916 : Einstein prédit les ondes gravitationnelles. 1917 : il pose les bases du laser. 2016 : on découvre les ondes gravitationnelles grâce à des lasers. » Toute la beauté, toute la magie de la science, et tout le génie d’Einstein résumés en 140 caractères – j’aime éperdument Neil deGrasse Tyson, sachez-le, ce gars-là est mon idole. Et concernant les ondes gravitationnelles, je ne vais pas m’étendre dessus dans cet épisode, parce que j’en ai fait une vidéo – vous pouvez cliquer dans la vidéo dans la vidéo dans cette vidéo pour y accéder… La magie de l’internet.
1916: Einstein predicts Gravity Waves. 1917: He lays the foundation for Lasers. 2016: Gravity Waves discovered using Lasers.
Deuxième tweet, le 23 février, Scott Kelly qui était encore dans l’ISS se commençait une petite rétrospective… Alors là on a un double inception : Scott Kelly qui cite Scott Kelly qui partage l’image de l’ISS de Gravity dans l’image de l’ISS de la vraie vie… Si vous écoutez ce podcast sans le regarder, ahah, je suis pas sûre que vous ayez compris grand-chose mais je vous assure, l’image est dingue.
Et en parlant de Scott Kelly, quelques jours plus tard, le 2 mars au petit matin heure française, il est revenu sur Terre avec Mikhail Kornienko et un troisième astronaute – la particularité des deux que j’ai cités étant qu’ils ont passé un an dans l’espace au lieu des 6 mois de mission habituels pour préparer les voyages de longue durée vers Mars… Oui, on dirait pas sur la photo, comme ça, mais en vrai il y a une capsule spatiale avec 3 gars dedans, au bout du parachute géant au-dessus des nuages…
— Intl. Space Station (@Space_Station) 2 mars 2016
Ensuite, ce tweet de Curiosity. Non, sérieux. Regardez bien. Bon, le gars à droite a été le responsable du développement de l’instrument franco-américain CHEMCAM, qui est l’instrument le plus important du rover, et il a été nommé chevalier de la légion d’honneur par le consul de France qui est à gauche. Mais c’est pas ça qui m’intéresse, là. Non mais regardez sa cravate !!! Moi je dis oui. Voilà, c’est un grand oui, je dis oui, je dis mille fois oui. Sérieux, si vous la trouvez quelque part faites péter le lien, je veux la même, et je vous jure que je la porterai. Je pense d’ailleurs, messieurs, que si vous étiez plus nombreux à oser les cravates cosmiques, le monde serait plus beau. Et recevoir la légion d’honneur avec ça, bah moi vous savez quoi ? ça m’émeut. Parce que le gars qui n’a pas l’air d’avoir 20 ans, eh ben il a toujours 4 ans et demi dans sa tête, et ça me retourne complètement. Voilà. Merci à lui, rien que pour ça. Monsieur, t’as trop le swag.
He wields a laser, not a lance. France honored my ChemCam instrument lead with knighthood
On voit tous à peu près à quoi ressemble le système solaire. Mais connaissez-vous vraiment les 8 planètes qui la composent ?…
Je vous propose de découvrir une information insolite pour chacune d’entre elles.
N’hésitez pas à partager cette vidéo et à vous abonner à la chaîne !
Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 51ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de record spatial, de mystérieuses planètes naines, de colonisation de Mars et d’un petit robot très malin…
GUENNADI PADALKA, RECORDMAN DE L’ESPACE
Et commençons par un record ! Le cosmonaute Guennadi Padalka est désormais l’être humain qui aura passé le plus de temps dans l’espace avec 879 jours accumulés au total, ce qui fait plus de deux ans en apesanteur si on met ça bout à bout, le veinard… Il est rentré sain et sauf le 12 septembre dernier après sa cinquième mission, accompagné du kazakh Aïdyn Aimbetov et du danois Andreas Mogensen qui venaient d’effectuer leur tout premier séjour dans l’espace, eux, d’une durée de 10 jours. Ce que vous voyez là c’est leur capsule en train d’arriver sur Terre, et attention ça va faire mal… Voilà – de l’intérieur, il paraît que c’est aussi violent qu’un accident de voiture.
Et le voilà, le héros du jour, sorti en premier de la capsule et tout sourire… Il a quand même battu un record vieux de 10 ans et qui était déjà détenu par un Russe, Sergueï Krikaliov, qui est désormais directeur de la Cité des Étoiles. D’ailleurs, pour la petite histoire, Sergueï Krikaliov est le seul astronaute à avoir changé de nationalité pendant qu’il était dans l’espace, parce qu’entre le moment où il est arrivé dans la station Mir en 1991 et le moment où il est redescendu sur Terre, l’URSS était devenue la Russie. Il est monté soviétique, il est redescendu russe. C’est rigolo.
Bref ! Guennadi Padalka, 879 jours passés dans l’espace, record à battre !
QUAND BARACK OBAMA PARLE À SCOTT KELLY
Une fois n’est pas coutume, il n’était pas monté avec les astronautes qui l’ont accompagné lors de son retour, puisque Scott Kelly et Mikhaïl Kornienko sont restés dans l’ISS pour une mission d’un an destinée à préparer les futures missions de longue durée vers Mars. Et lors d’une opération de communication sur Twitter avec Scott Kelly, Barack Obama lui-même a posé une question : « Hey salut, Scott, j’adore les photos. Ça ne t’arrive jamais de flipper quand tu regardes par le hublot ? » Ce à quoi l’astronaute a répondu : « Rien ne me fait peur, Monsieur le Président. À part recevoir une question de vous… » C’est-y pas mignon.
Sérieux, si vous avez un compte Twitter et que vous ne le suivez pas encore, foncez. Il poste des photos de malade tous les jours et il doit rester encore 6 mois là-haut, donc il n’est pas trop tard !
I don’t freak out about anything, Mr. President. Except getting a Twitter question from you. https://t.co/AT0nvUXkq4
En parlant de l’ISS… L’info de cet épisode, c’est une étude qui est sortie il y a quelques jours sur la possibilité de transmettre des connaissances entre un robot et des astronautes dans l’ISS. L’idée, c’est que lors d’une réparation, par exemple, le robot – et l’étude a été conduite avec notre petit Nao – apprenne la manip et l’enregistre à la fois par le langage, et à la fois par la vidéo, avec les caméras qu’il a dans ses yeux. Comme ça, si la même réparation est à faire plus tard avec un autre astronaute, Nao pourra le guider en communicant verbalement et en lui montrant la vidéo de la réparation précédente. Et la transmission est faite ! J’ai trouvé ça trop bien et comme en plus le labo qui a fait l’étude se trouve à Lyon, je suis allée rencontrer Anne-Laure Méalier qui y a participé… Voilà ! Il ne reste plus qu’à poser la question à Thomas Pesquet…
ICUB, LE ROBOT ITALIEN BOURRÉ D’ÉLECTRONIQUE
En tout cas dans ce labo, il n’y avait pas que Nao – d’ailleurs il y en avait un deuxième dans un coin avec une moustache, il y avait aussi un robot italien du nom d’Icub – et il était tellement impressionnant ! Toutes les articulations humaines sont recréées – en tout cas au niveau des mains – il a plusieurs moteurs, il est beaucoup plus imposant et la masse d’électronique qu’il contient est vraiment ahurissante. Il y a plein de démos de ce qu’il peut faire sur Youtube si ça vous intéresse, en tout cas j’ai été ravie de l’approcher de près.
REETI, LE FILS CACHÉ DE SHREK ET FRANÇOIS HOLLANDE (EN DRÔLE)
Et parce que ce labo, c’est un peu la caverne d’Ali Baba, il y avait également Reeti ! Alors Reeti, c’est un peu le fils caché de Shrek et de François Hollande, et il ne s’explique pas, il se vit – je vous laisse le découvrir… Voilà, comme vous avez pu le constater, il me fait beaucoup rire – et je suis un peu dégoûtée que ma caméra ait décidé de rendre net le décor derrière pendant son concours de grimace – elle devait être jalouse de lui, je ne vois pas d’autre explication. Ah, les machines !… Bref, je voudrais remercier chaleureusement Anne-Laure Méalier et son collègue de m’avoir reçue dans leur labo de l’INSERM à Bron, c’était vraiment super gentil, j’ai adoré passé du temps avec tous ces robots et j’en garderai des super souvenirs.
MERVEILLEUSE PLUTON
Mais repartons du côté du ciel avec quelques images de toute beauté… La NASA vient de recevoir les dernières en date de Pluton envoyées par New Horizons, et elles sont sublimes…
Je vois pas d’autre mot. On y voit la fameuse Plaine de Spoutnik avec son immense étendue de glace d’azote, les montagnes, et une nouvelle zone avec des cratères, plus ancienne. Un géologue de la mission a dit que la surface de Pluton était aussi complexe que celle de Mars et il faut bien avouer que ce petit corps étonne un peu plus les scientifiques à chaque donnée qui arrive. D’ailleurs, quand la NASA a tweeté les images, la première chose qu’elle a dite a été : c’est compliqué…
Compliqué peut-être, mais beau. Très très beau.
LES MYSTÉRIEUSES TACHES BLANCHES DE CÉRÈS
Et puisqu’on est dans les planètes naines, on a aussi une vue beaucoup plus rapprochée d’un cratère de Cérès, avec les mystérieuses taches blanches qui nous apparaissent un peu plus en détails… C’est la sonde Dawn qui l’a prise à une distance de 1470 kilomètres, le cratère a été baptisé du nom d’Occator et les scientifiques ne savent toujours pas ce que c’est, même s’ils pensent que c’est de la glace. « Bientôt, l’analyse scientifique va révéler la nature géologique et chimique de ce paysage extraterrestre mystérieux et fascinant », a dit l’un d’entre eux…
L’HÉMISPHÈRE SUD DE MARS
On se rapproche encore de la Terre pour aller du côté de Mars avec cette photo de la sonde européenne Mars Express qui est à couper le souffle. On y voit principalement l’hémisphère sud…
LES ASTRONAUTES FRANÇAIS AU GRAND COMPLET
Et revenons sur Terre avec cette photo du magazine Paris Match qui a réussi l’exploit de réunir les 10 astronautes français sur une même image… Honnêtement, quand la photo est sortie, je me suis demandé si ce n’était pas un montage – comme ça arrive souvent pour les photos de groupe qui montrent des gens aux emplois du temps de ministre – mais j’ai demandé à Michel Tognini, le plus à gauche sur la photo, qui m’a confirmé qu’ils avaient tous bien posé en même temps. Le journaliste a mis des mois à organiser ça et c’était au moment du Salon du Bourget et il était 7 heures du matin, pour la petite anecdote… Comme ça vous savez tout des coulisses de cette chouette photo. Bravo à Paris Match, en tout cas, c’est un très joli portrait !
BUZZ ALDRIN, DE LA LUNE À MARS
Les personnalités de cet épisode sont deux hommes qui ont un objectif en commun : coloniser Mars. Vous savez que je n’aime pas ce mot et tout ce qu’il implique, mais c’est celui qu’ils utilisent alors je vais le garder pour parler de leur projet de la manière la plus juste possible. Le premier, vous le connaissez tous : c’est Buzz Aldrin, le deuxième homme à avoir marché sur la Lune. Ça fait plusieurs années qu’il milite pour qu’on aille sur Mars, il en a d’ailleurs écrit un bouquin et je vous avais déjà parlé de son fameux t-shirt qu’il porte régulièrement. Mais il ne s’arrête pas qu’à des objets parce qu’il a inauguré fin août le Buzz Aldrin’s Space Institute au sein de l’université Florida Institute of Technology.
Ce programme, qui sera ouvert aux étudiants à partir de cet automne, aura pour but de mettre en place le plan qu’il a élaboré pour installer l’humain sur Mars à l’horizon 2039, à l’occasion des 70 ans du premier pas sur la Lune. La première étape consistera à construire deux bases, une sur la Lune et une en orbite à un point de Lagrange (en L4 ou L5 si j’ai bien compris, mais à vérifier) où seront testés dans un premier temps des technologies, des rovers, et des protocoles qui seront utilisés sur Mars. La deuxième étape servira à acheminer tout un tas de bazar dont on aura besoin sur place : essentiellement tout le matériel nécessaire pour construire une base martienne et les robots qui iront avec, avec en plus des ressources qui seront utiles en temps voulu comme de l’énergie, un peu d’eau et d’oxygène, de la nourriture, des médicaments, bref… du fret. Et pour faire tout ça de la manière la plus simple et la plus fluide possible, il a imaginé un système de navettes entre la Terre et Mars qui circuleront comme le montre l’animation qui est train de passer. Et c’est assez malin. Ces navettes n’atterriront jamais, elles seront juste réapprovisionnées sur Terre par des vaisseaux cargo comme on le fait déjà pour l’ISS et avec des atterrisseurs pour que tout le matériel arrive sur Mars en bon état.
Et troisième étape, l’envoi d’astronautes non pas sur Mars mais sur Phobos dans un premier temps, une des lunes martiennes qui ne se trouve qu’à 6000 km de la planète, d’où ils pourront superviser la construction de la base qui sera entièrement robotisée. Et une fois seulement que la base sera opérationnelle, alors on pourra arriver sur Mars – en 2039 pour les 70 ans d’Apollo 11. Ça semble super court, comme délai, mais Buzz Aldrin a annoncé travailler sur ce projet depuis plusieurs années, il a déjà déposé des brevets et tout, et la création de son programme au sein de l’université spatiale de Floride va pouvoir former des scientifiques et des ingénieurs qui ne se consacreront qu’à ce projet.
Donc maintenant, la seule question que je me pose, c’est pourquoi je ne suis pas américaine, avec 10 ans de moins et un diplôme de sciences, de maths ou d’ingénieur – mais on ne va pas réécrire l’Histoire, hein, ça ne sert à rien. Bref, tout ceci est évidemment très excitant et j’ai hâte de suivre l’avancée du projet. Pour finir sur Buzz Aldrin, 85 ans quand même, hein, pour rappel, il a écrit dans le New York Times dernièrement : « Je vois la Lune sous un jour tout nouveau – plus du tout comme une destination, mais plutôt comme un point de départ ». Et c’est effectivement ce qui se profile à l’horizon de ces 20 prochaines années puisque les Chinois, les Européens et les Américains semblent tous vouloir retourner sur la Lune comme tremplin vers Mars… À suivre, mais ce projet de Buzz Aldrin m’envoie beaucoup, beaucoup de rêve !!
ELON MUSK A-T-IL PÉTÉ UNE DURITE ? (spoiler : NON)
La deuxième personnalité qui souhaite coloniser Mars et qui en parle également depuis plusieurs années, c’est Elon Musk – dont je vous parle très souvent, je dois bien avouer, il est fascinant. Et il n’y pense pas seulement en se rasant le matin puisqu’il a fondé SpaceX qui est la première société privée à envoyer du fret vers l’ISS. Il rêve vraiment d’installer un petit bout d’humanité sur Mars et il a été l’invité d’un talk show sur la CBS dernièrement où il a expliqué qu’il y avait deux méthodes pour terraformer Mars : une lente, et une rapide. Et quand le présentateur lui demande en quoi consiste la rapide, il répond qu’il suffit de balancer deux bombes nucléaires sur les pôles pour réchauffer l’atmosphère et faire fondre l’eau.
Alors évidemment, le monde entier à titrer qu’Elon Musk voulait atomiser Mars, etc etc, et en lisant ces gros titres, je me suis demandé moi-même s’il n’avait pas totalement pété une durite – mais !… Mais je suis allée voir l’extrait de l’émission en question et on se rend compte qu’en fait, c’était à prendre au deuxième degré… Je ne peux pas vous diffuser la vidéo parce que Youtube me bloquerait la mienne, mais je vous laisse le lien pour aller la voir, ça dure même pas trois minutes et en plus d’être beau, milliardaire, doué et ambitieux, Elon Musk est drôle – oui je sais ! je l’ai déjà dit mille fois aussi, mais que voulez-vous, hein, bon. Voilà.
En tout cas, face au tollé que ça a déclenché dans la presse, il a dû se fendre d’un tweet où il dit ceci : « Au fait, je n’ai pas dit qu’on *devrait* lâcher une bombe atomique sur Mars – j’étais juste en train d’évoquer quelques options… » Voilà donc sa réponse aux journalistes qui se sont un peu trop emballés…
Btw, not saying we *should* nuke Mars — just layin’ out a few options …
Et en attendant, il continue à développer sa capsule Dragon habitée – SpaceX a d’ailleurs tweeté une image d’artiste représentant le vaisseau sur Mars – HAN vous trouvez pas que ça a trop trop trop de la gueule ! hein ? sans rire – ah la la j’ai trop trop hâte de voir ça, moi !!
Et puisque rien ne l’arrête, ce garçon, il pense déjà à aller plus loin !
C’était deux jours après son tweet sur la bombe nucléaire martienne, d’ailleurs – je vous traduis.
Le Dragon 2 a été designé pour atterrir sur n’importe quelle surface (solide ou liquide) dans le système solaire. Je suis content de voir que des gens pensent déjà à des applications !
Et ensuite : dans sa version la plus allégée, le lanceur Falcon Heavy peut envoyer un Dragon plein à craquer vers Mars ou un Dragon pas trop lourd vers les lunes de Jupiter. Une mission vers Europe serait cool…
In expendable mode, Falcon Heavy can send a fully loaded Dragon to Mars or a light Dragon to Jupiter’s moons. Europa mission wd be cool.
Tu parles, Charles !! Ce serait carrément génial. De toute façon, Elon Musk est génial. Avec Paypal, Tesla, SpaceX, l’hyperloop et le reste, ce mec a fait à lui tout seul en quelques années plus que des dizaines de sociétés et d’organisations en quelques décennies.
EXPERIENCE CURIOSITY
Bref ! En attendant de voir une capsule Dragon se poser sur Mars, la NASA a créé ce site où on peut se balader sur Mars avec Curiosity. Voilà, on l’amène où on veut… on peut sélectionner les différentes caméras pour avoir les images de chacune d’entre elles… et on peut regarder autour, tranquille, au calme…
Ah mais de toute façon moi c’est bien simple, hein. Le jour où l’Oculus Rift aura un programme avec les images HD d’Opportunity et de Curiosity, on me perdra définitivement.
LE PROJET MARS 5
Bon, mais je suis toujours là, alors je vais vous parler de culture, un petit peu. Restons sur Mars avec la sortie du 5ème tome du « Projet Mars » d’Andreas Eschbach que j’ai préfacé, comme les quatre autres, c’est aux éditions L’Atalante et il se trouve un peu partout. C’est l’histoire d’adolescents qui ont toujours vécu sur Mars et à qui il arrive tout plein d’aventures… C’est rangé en fiction jeunesse, à partir de 13 ans, mais je le savais pas quand je l’ai lu pour la première fois il y a quelques années, et j’ai beau ne plus avoir 13 ans depuis très longtemps, j’ai tout dévoré très vite tellement c’est trop bien. Donc voilà ! La fin de l’histoire vient de sortir…
L’UNIVERS À PORTÉE DE MAIN… EN ANGLAIS !
Côté livre, toujours, je vous en avais déjà parlé à l’épisode 50 avec une interview de l’auteur, mais sachez que la version anglais de « L’Univers à portée de main » de Christophe Galfard est désormais disponible également – comme je sais qu’il y a beaucoup d’expatriés qui m’écoutent, peut-être que ce sera plus facile de vous procurer cette version-là que la version française… Et c’est le livre qu’il faut avoir lu pour tout comprendre, du big bang aux trous noirs en passant par la physique quantique et les vases moches de votre grand-tante, c’est brillant, c’est drôle et c’est limpide, je ne le répèterai jamais assez.
UN POLAR CHEZ LES ASTRONAUTES
Sinon fin août j’ai dû faire un séjour à Paris et j’étais limitée en bagages, donc j’avais pas pu prendre de livre. Et moi sans livre, je suis perdue – alors je m’étais acheté complètement au hasard un polar à Carrefour en faisant mes courses – ma vie est tout à fait fascinante, n’est-ce pas ? – et j’avais adoré. Alors du coup j’ai voulu lire les autres livres de cet auteur, qui s’appelle Bernard Minier, et après « Glacé » il y avait « Le cercle », et après « Le Cercle » il y avait « N’éteins pas la lumière ». Et comme chaque histoire est suivie par le même enquêteur que dans le premier livre et que tout se passe à Toulouse et dans les environs, il fallait bien qu’à un moment, ça se passe un petit peu dans le milieu du spatial ! Et c’est donc chose faite dans « N’éteins pas la lumière » où les astronautes ne sont pas présentés sous leur meilleur jour… Je serais eux, je ferais un peu la gueule, mais l’auteur précise bien à la fin qu’il ne s’agit que de fiction et le polar reste super efficace, comme les deux autres… En tout cas moi j’ai lu les trois en quelques jours, je suis devenu accro à cet auteur et aux personnages.
L’EXOCONFÉRENCE PART À NOUVEAU EN TOURNÉE
Du côté du théâtre, je vous rappelle qu’Alexandre Astier fait une deuxième tournée dans toute la France avec son Exoconférence, qui traite d’astronomie, de physique, d’histoire des sciences et qui règle la question de la vie extraterrestre… C’est drôle, intelligent, et poétique, je l’ai déjà dit, Etienne Klein est l’un des consultants, ce qui pour moi est un gage de qualité, et il me semble qu’il reste quelques places, donc à ne pas manquer si vous le pouvez. Sinon, le DVD sort le 6 octobre. Et moi j’y retourne le 27 septembre à Lyon, donc ne faites pas les timides comme l’autre fois, si vous me croisez vous pouvez venir me dire bonjour, je ne mords pas et ça me fera plaisir !
DE L’ART CONTEMPORAIN SPATIAL
Et le week-end du 3 et 4 octobre, il y aura une exposition d’art contemporain au siège du CNES, l’agence spatiale française, située à Châtelet, et cette année le thème est l’interdépendance… Je mets toutes les infos sous cette vidéo et dans le billet dédié à ce podcast sur mon blog florenceporcel.com
LA SEMAINE DE L’ESPACE
Terminons avec un peu d’agenda et tout plein d’évènements à venir… Déjà, sachez que la Semaine mondiale de l’Espace, c’est du 4 au 10 octobre. Comme tous les ans depuis 15 ans, certes, mais du coup il y a sans doute des trucs organisés à côté de chez vous, ça vaut le coup de se renseigner.
En tout cas moi je serai à Bordeaux les 10 et 11 octobre pour assister au Village des Sciences pour un week-end dédié à l’exploration spatiale où je donnerai notamment une conférence le samedi à 16h30.
IMAGINASCIENCES
Le mercredi 14 octobre, vous pourrez me croiser à Annecy, au festival Imaginascience, où j’animerai un atelier avec Boris Burgarella et où je ferai le zouave sur scène aux côtés de Patrick Baud et de Sébastien Carassou, tout ceci animé par Fred de « C’est pas sorcier » – bref, que du beau monde ! Alors par contre il faut s’inscrire, donc pareil, je mets tous les liens sous la vidéo et sur mon blog.
CONFÉRENCE SUR L’EXOBIOLOGIE
Un autre événement, auquel je ne participe pas, cette fois, c’est la deuxième conférence nationale « Exobiologie Jeunes Chercheurs » qui se déroulera à Paris, au siège du CNES, du 16 au 18 novembre, et si je vous en parle maintenant c’est parce qu’il faut s’inscrire avant le 6 octobre pour y participer.
LUCIE POULET CHEZ STÉPHANE BERN
Je vous signale que ma copine Lucie, avec qui j’étais partie simuler Mars dans l’Utah, est venue parler de son expérience de simulation martienne de 4 mois à Hawaii sur le plateau de Stéphane Bern, l’émission est encore visible sur Pluzz, c’est à partir de la 29ème minute et son intervention fait suite bien sûr à la participation d’un autre français, Cyprien Verseux, à la mission de 12 mois dans la même base, en ce moment.
LA CONVERSATION SCIENTIFIQUE, LE RETOUR
Et pour finir, je vous informe que « La conversation scientifique », l’émission d’Etienne Klein sur France Culture, rempile pour une deuxième saison pour mon plus grand bonheur, c’est désormais le samedi à 14h et elle dure 10 minutes que l’année dernière… La vie est belle.
C’est la fin du 51ème épisode de ce podcast, le premier de la quatrième saison – j’arrive pas à y croire… Merci à tous d’être si fidèle et bienvenue à tous ceux qui me rejoignent – n’hésitez pas à laisser des commentaires, des étoiles et des pouces verts sur iTunes et sur Youtube. Ce podcast est également disponible en version audio sur l’application gratuite Stitcher et sur mon blog avec le texte, les images, les vidéos et tous les liens.
Vous pouvez me retrouver sur Twitter ainsi que sur Facebook si vous voulez de l’actu plus régulièrement que par le podcast.
Et bien entendu, un immense merci à tous ceux qui me soutiennent sur Tipeee – c’est grâce à vous que j’ai pu m’acheter du matériel pour vous fournir un contenu de meilleure qualité, et c’est grâce à ce soutien financier que je peux prendre sur mon temps de travail pour aller rencontrer des chercheurs dans leur labo, comme je l’ai fait dans cet épisode avec Anne-Laure Méalier, par exemple. Donc merci infiniment.
Et surtout, n’hésitez pas à vous abonner à ma chaîne Youtube pour me filer un coup de pouce, et si vous aimez ce programme, partagez-le et parlez-en autour de vous.
Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire…
Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officiel de l’Univers et je vous souhaite la bienvenue dans le 50ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de Pluton, bien sûr, mais aussi d’exoplanète, des premiers résultats scientifiques de Philae et de recherche de signaux extraterrestres…
ON A SURVOLÉ PLUTON !
Et commençons évidemment avec l’événement de cet épisode puisqu’il est historique : ça y est, on a survolé Pluton et Charon ! La sonde New Horizons est enfin arrivée à bon port après 9 ans et demi de voyage et elle nous a envoyé notamment cette image absolument sublime de Pluton où l’on voit distinctement le désormais célèbre cœur qui fait sa particularité…
Si vous n’avez pas suivi en direct toutes les pérégrinations de la sonde et les données qui nous arrivaient au fur et à mesure, sachez que c’était assez dingue en émotions – moins que Philae parce qu’il ne s’agissait que d’un survol, finalement – mais tout de même, c’était chouette à vivre.
Si ça l’était pour moi, ça l’était évidemment pour les scientifiques qui travaillent sur la mission, et c’est notamment le cas de François Forget, qui est directeur de recherches au CNRS et qui est planétologue – il étudie notamment les astres, que ce soit des planètes, des lunes ou des planètes naines, qui sont pourvus d’une atmosphère – et je lui ai demandé comment il avait vécu ce survol tant attendu…
Et justement, ce nouveau monde, on en a déjà des images détaillées où on peut voir des montagnes, qui sont hautes d’environ 3000 mètres, les fameux glaciers, et tout un tas d’autres choses qui font que ce monde est assez fascinant – en tout cas personne ne s’attendait à ça et c’est hyper exaltant. Du coup, j’ai demandé à François Forget de me résumer ce qu’on savait déjà avec les premières données…
Voilà pour Pluton et Charon – mais du coup, c’est sans doute une véritable aubaine que ces deux corps soient aussi exotiques, pour reprendre ses termes, et j’ai voulu savoir quels étaient les enjeux d’une telle recherche – est-ce que ça vous nous aider à la compréhension de la formation du système solaire, par exemple ?
C’est là qu’on se rend compte quand même qu’étudier un si petit corps permet de faire avancer les connaissances dans des domaines beaucoup plus vastes et ça c’est vraiment tout ce qui fait l’incroyable force et tout l’intérêt de la recherche scientifique.
Mais quand même, parce que les Américains restent les Américains, ils ont été vraiment relou – et ils le sont toujours d’ailleurs, avec des pétitions qui tournent, et tout – sur le fait de réhabiliter Pluton au rang de planète. Du coup, j’ai demandé son avis à François Forget…
Voilà !! Voilà un discours tout à fait positif sur le statut de ce petit corps incroyable – ça me fait penser qu’il faudra que je l’intègre au compte Twitter de Pluton, tiens.
Mais pour revenir à ce que je disais, c’est que là où ces personnes ne sont pas cohérentes, c’est que les Américains ont également une sonde qui étudie la planète naine Cérès depuis plusieurs mois, avec le fameux mystère de ses taches blanches, et que j’ai jamais entendu personne vouloir la réhabiliter à travers des pétitions, des prises de bec sur Twitter, etc… Donc bon. Hein ! Je vais traduire les propos de François Forget et l’envoyer à tout ce petit monde, tiens…
Bon je râle, je râle, mais en tout cas, quand même, la NASA a fait un truc formidable que je tiens à souligner : ils ont baptisé une partie de Pluton du nom de « la Plaine de Spoutnik » du nom du tout premier satellite artificiel mis en orbite autour de la Terre – qui était soviétique et qui a mis une très très grande baffe aux Américains à l’époque. Dans ces temps un peu tendus entre les USA et la Russie, je trouve que c’est classe, élégant et presque bisounours. Et c’est ça aussi que je trouve génial, et émouvant, dans l’exploration spatiale, c’est que ben voilà, on n’oublie jamais longtemps qu’on vit sur un même vaisseau, la Terre, et qu’au fond on doit tous – à défaut de l’être toujours – être copains.
Alors la Plaine de Spoutnik, ben moi je dis oui, bravo, et surtout, merci.
Et pour conclure sur Pluton, il faut savoir que les données arrivent kilobit par kilobit et à raison d’un ou deux kilobits par seconde, donc autant vous dire qu’on n’aura pas tout tout de suite – surtout que New Horizons filoche toujours à grande vitesse dans la Ceinture de Kuiper et qu’elle se trouve à environ 4,5 heures-lumière de nous. En gros, on devrait récupérer les 50 gigabits de données au grand complet dans 16 mois. On n’a donc pas fini de faire des découvertes et d’en entendre parler !
LES PREMIERS RÉSULTATS DE PHILAE
Et justement, comme c’est toujours le cas dans les missions spatiales, une des infos de cet épisode est qu’on a enfin les premiers résultats de Philae, plus de 6 mois après son atterrissage sur la comète Churyumov-Gerasimenko. Tout ce qui va suivre provient des 63 heures qui ont suivi sa séparation d’avec Rosetta, pendant lesquelles 10 instruments ont effectué leurs mesures – sachant qu’en plus le fait qu’il ait rebondi a fourni des informations supplémentaires, donc c’était une aubaine.
Et justement, 25 minutes après le premier contact avec le sol cométaire, l’instrument COSAC a reniflé le nuage de poussières que ça a provoqué, et il a détecté des molécules organiques donc 4 qui n’avaient jamais été détectés sur une comète. Je rappelle que ces molécules organiques ne sont pas du vivant, ce sont seulement, et là je cite l’article, « des précurseurs de molécules importantes pour la vie » comme par exemple des sucres, des acides aminés ou des bases de l’ADN.
En tout cas, toutes ces molécules donnent de nouvelles informations sur les processus chimiques en cours au moment de la formation du système solaire.
COSAC a également montré, grâce aux rebonds de Philae, que la comète n’était pas faite de la même manière partout et que sa composition dépend de l’endroit où on regarde. Du coup, un noyau cométaire c’est un bloc moins homogène que ce qu’on pensait jusqu’à présent, ce qui explique pourquoi Rosetta et Philae ne détectent pas toujours les mêmes choses et pourquoi aussi les résultats varient d’une comète à l’autre – notamment au niveau de l’eau. Je ne sais pas si vous vous souvenez de ces résultats de Rosetta, mais elle avait détecté que l’eau qui compose Chury est différente de celle qu’on trouve sur Terre – alors que dans d’autres comètes, on avait trouvé la même que chez nous, ce qui avait mené au modèle qui propose que l’eau a été apportée sur Terre par les comètes. Le fait que l’eau soit pas la même sur Chury avait surpris les scientifiques, du coup – c’est une question de composition isotopique, très précisément, de rapport deutérium sur hydrogène qui peut varier d’un astre à l’autre. Bref, tout ça pour dire que toutes les comètes sont pas faites pareilles, ce que confirment les mesures de Philae.
Un autre instrument, CIVA, a révélé – et je cite encore l’article – que « les terrains proches du site d’atterrissage final de Philae sont dominés par des agglomérats sombres qui sont vraisemblablement de gros grains de molécules organiques. Les matériaux des comètes ayant été très peu modifiés depuis leurs origines, cela signifie qu’aux premiers temps du système solaire, les composés organiques étaient déjà agglomérés sous forme de grains, et pas uniquement sous forme de petites molécules piégées dans la glace comme on le pensait jusqu’à présent. Ce sont de tels grains qui, introduits dans des océans planétaires, auraient pu y favoriser l’émergence du vivant. »
Donc là encore, on avance. On pensait que les molécules organiques étaient mélangées à la glace, mais non, en fait ils se regroupaient déjà entre eux et restaient entre eux. Enfin je personnifie un peu en disant ça, ce qui n’est pas pertinent puisque ce n’est pas vivant mais vous m’avez comprise.
Ensuite, une image panoramique a été prise par Philae là où il se trouve, donc une image à 360°, et non seulement elle révèle que les fractures qu’on peut voir à grande échelle avec Rosetta sont les mêmes que celles que voit Philae à l’échelle millimétriques – elles sont causées par les différences de température entre les moments où elle est proche du soleil et où elle dégaze et les moments où elle s’en éloignent et où elle se refroidit – mais en plus cette photo, prise avec 7 micro-caméras, montre que Philae se trouve dans un trou qui fait sa taille avec deux pieds sur trois qui touchent le sol.
Et enfin, l’instrument CONSERT a réussi à déterminer une zone de 21 mètres sur 34 mètres où se trouverait Philae, ce qui réduit fortement les endroits où chercher.
Et voilà tout ce qu’on sait aujourd’hui avec les premières données qu’il nous a envoyées suite à son atterrissage mouvementé !
Ça remet pas mal en question tout ce qu’on savait jusqu’ici sur d’autres comètes – le truc c’est qu’on en a pas étudié beaucoup non plus, même pas une petite dizaine. Il faudrait des données sur des centaines, j’imagine, pour commencer à avoir une idée globale de ce que sont ces gros blocs de glace cosmiques…
Mais cette mission est quand même assez hallucinante – et le plus beau dans tout ça c’est qu’on n’a pas fini d’en apprendre…
MAIS QU’EST-CE QUE KEPLER-452b A-T-ELLE DE SI SPÉCIAL ?
Autre info de taille dans cet épisode, c’est l’annonce de la découverte de l’exoplanète Kepler-452b qui serait une énième cousine de la Terre… Là encore, justement, j’ai demandé à François Forget de m’en dire un peu plus…
Au-delà des précisions que François Forget a données concernant Kepler-452b, ce qu’il y a d’intéressant dans son propos c’est qu’en l’espace de 30 ans, soit environ la durée de mon existence, la question de la vie extraterrestre a complètement évolué. C’est-à-dire que quand j’étais petite, c’était même pas un sujet scientifique – à part de blagues ou de ricanements, et le SETI ou les plaques envoyées à bord de sondes étaient plus un symbole qu’autre chose – et maintenant, il n’y a plus un scientifique, en tout cas dans ceux que je rencontre, qui n’a pas cette question-là dans un coin de sa tête. Et encore plus loin, et c’est vraiment emblématique, c’est que les scientifiques que je croise ne se demandent même plus si cette vie ailleurs existe mais quand on pourra la détecter ou en voir des traces. C’est fou quand on y pense.
100 MILLIONS DE DOLLARS POUR LA RECHERCHE DE SIGNAUX ALIENS
Et d’ailleurs pour info, et pour appuyer un peu tout ça, même Stephen Hawking qui est pourtant connu pour sa position de « oui ils existent, et ce serait pas mal d’arrêter d’envoyer des signaux à tort et à travers sinon on va se faire bouffer », il a lancé un programme qui s’appelle « Breakthrough Listen », qui sera doté de 100 millions de dollars sur 10 ans et qui cherchera mieux que jamais des signaux extraterrestres, sous forme d’onde radio ou de rayon laser. Les moyens mis en œuvre pourront récolter des données sur une plus grande zone, cent fois plus vite et sur cinq fois plus de fréquences que ce que fait le SETI depuis qu’il existe. En gros, il faudra seulement 24 heures pour recevoir les données que le SETI récolte en un an – ce qui n’est pas rien. Ça reste un gros pari évidemment, mais Stephen Hawking a dit dans son discours au lancement du programme, je le cite : « Il n’est pas de plus grande question. Il est temps de s’engager à trouver la réponse, de rechercher la vie au-delà de la Terre. Il faut que nous sachions ». Mais il a réinsisté sur le fait qu’il valait mieux éviter d’envoyer un message pour le moment, par prudence.
CHRISTOPHE GALFARD
En parlant de Stephen Hawking… La personnalité de cet épisode a justement travaillé avec lui puisqu’il a passé son doctorat de physique théorique à Cambridge sous sa direction – excusez du peu… Il s’appelle Christophe Galfard et il vient de sortir un livre dont le titre est « L’univers à portée de main » et qui est devenu pour moi pour LA référence absolue en vulgarisation scientifique pour tout ce qui concerne les sciences de l’Univers, de la cosmologie à la physique quantique. Ce livre est un voyage et ce n’est pas une image, puisque le narrateur s’adresse directement au lecteur et lui prend la main pour l’emmener partout dans l’espace et dans le temps, de l’infiniment grand à l’infiniment petit. C’est intelligent, divertissant, drôle, instructif et absolument brillant. Mais je crois que c’est encore son auteur qui en parle le mieux – il en a donné une définition qui est parfaitement exacte…
Et puisqu’avoir travaillé avec Stephen Hawking et avoir même co-écrit un livre avec lui n’est pas suffisant, il a aussi eu Etienne Klein comme prof à Centrale. Du coup, j’ai pas pu m’empêcher de lui poser la question suivante…
Et pour en revenir à Stephen Hawking, je lui ai demandé ce qu’il lui devait…
Voilà, et quand même, je voulais en savoir plus à propos du livre. Je vous laisse écouter notre échange à ce propos…
Voilà ! Ce garçon est formidable, que voulez-vous que je vous dise, il a toutes les qualités, c’est assez agaçant.
Sérieux, son bouquin, il devrait être au programme de tous les collégiens. C’est limpide. Si vous voulez vraiment tout comprendre de l’Univers dans lequel on vit, et ça inclut la redoutable physique quantique, foncez. Et il tient la promesse qu’il fait à la première page, à savoir qu’il n’y a qu’une seule équation, et c’est E=mc2. C’est tout, et il l’explique évidemment quand elle doit intervenir. Bref ! C’est donc une référence.
LE FESTIVAL D’ASTRONOMIE DE FLEURANCE
Restons dans la culture, tiens. Plusieurs choses à vous signaler, déjà évidemment le Festival d’astronomie de Fleurance du 7 au 14 août qui fête ses 25 ans cette année. Il y a des ateliers, des conférences, des soirées d’observations, tout un tas d’activités excitantes et vous pourrez par exemple y voir François Forget, justement, qui parlera de Pluton, mais aussi Sylvie Vauclair à propos du Soleil et la matière noire, l’astronaute Jean-François Clervoy qui expliquera le lien entre les sciences et l’apesanteur, ou encore Marc Lachièze-Rey sur le temps, Roland Lehoucq qui décryptera Interstellar, et Cédric Villani, Hubert Reeves, enfin… voilà j’arrête le name-dropping, mais ce festival c’est un Disneyland puissance un million pour moi. Ah mais j’irai, un jour, j’irai ! Si vous y passez, amusez-vous bien, en tout cas.
MES VACANCES SUR MARS
Si vous n’êtes pas du côté du sud-ouest, je vous signale que du côté de Lyon, le planétarium de Vaulx-en-Velin organise des « Vacances sur Mars » ! Ça a l’air trop chouette mais j’ai pas eu l’occasion d’y faire un tour, malheureusement. Vous pourrez simuler un vol spatial, voyager dans l’Univers avec un Oculus Rift (les lunettes de réalité virtuelle), mais aussi construire votre habitat martien avec le logiciel Minecraft, faire de la recherche scientifique comme si vous étiez sur Mars guidé par un médiateur, fabriquer l’élément de votre choix d’une base martienne imprimé en 3D qui sera ensuite intégré à la construction, prendre un selfie martien, etc etc… C’est jusqu’au 7 août, et si j’avais été à Lyon à cette période j’avoue que je vous aurais bien piqué un ou deux enfants pour y aller avec eux, c’est plus rigolo comme ça !
ENVOYEZ VOS DESSINS DANS L’ESPACE !
En parlant d’enfant, si vous avez entre 8 et 14 ans ou si vous êtes entouré de personnes de cet âge, sachez que l’Agence Spatiale Européenne vous propose de faire un dessin qui sera ensuite gravé sur le télescope spatial CHEOPS actuellement en cours de construction et qui servira à observer les exoplanètes. Alors pour qu’il puisse gravé il faut qu’il soit en noir et blanc, il y en aura 3000, mais c’est quand même trop la classe de se dire qu’un de ses dessins sera envoyé dans l’espace sur un engin qui observera peut-être des planètes habitées. Enfin moi je dis ça, je dis rien, vous faites ce que vous voulez. Je mettrai évidemment le lien avec toutes les infos pour participer sous la vidéo et sur mon blog, et sachez que CHEOPS sera mis en orbite fin 2017.
SPACE GIRLS SPACE WOMEN
Et enfin pour cette rubrique culture, j’aimerais revenir sur l’exposition Space Girls Space Women parce que j’ai été conviée à l’inauguration au musée des Arts et Métiers à Paris au mois de juin et pas mal de participantes étaient là, dont celles dont j’avais diffusé une partie des vidéos dans l’épisode précédent, d’ailleurs. Voici un sélection de leurs interventions… (Alors juste une chose, l’image et le son sont pas terribles parce que des photographes passaient tout le temps devant moi et j’avais un interprète italien juste à côté…)
Evidemment on ne peut pas organiser un événement autour des femmes dans le spatial sans l’implication de Claudie Haigneré, la seule Française qui soit allée dans l’espace, et elle a fait un discours également…
J’ai pu aller lui poser des questions – mais dehors donc c’est tout aussi bruyant, mais bref – et je lui ai d’abord demandé son point de vue sur l’évolution de la place des femmes dans le spatial…
C’était super émouvant pour moi d’avoir pu lui poser quelques questions en face à face, si jamais elle tombe sur ce podcast, je la remercie infiniment de m’avoir consacré ces quelques minutes, et sa réponse à propos de la Lune m’avait beaucoup surprise. Et puis quelques jours plus tard, le tout nouveau directeur général de l’Agence Spatiale Européenne, que Claudie Haigneré conseille, a annoncé vouloir construire une base scientifique sur la Lune pour l’après Station Spatiale – donc du coup ses propos prennent sens. Et sérieux, ça aurait de la gueule. Moi je veux bien aider, hein, si faut des volontaires. Même si c’est pour faire le ménage ou organiser le planning de construction du bousin, je vous préviens.
LE RECORD DE GUENNADI PADALKA
Bon enfin on n’y est pas encore, surtout que la Station Spatiale Internationale se porte très bien, et justement la date de l’épisode, c’est un record ! Le 29 juin dernier, le cosmonaute Guennadi Padalka est devenu l’être humain ayant passé le plus de temps dans l’espace en battant le précédent record de 803 jours. Et puis il ne va pas s’arrêter là puisqu’il fait partie, avec l’américain Scott Kelly, de la mission d’un à bord de l’ISS pour préparer les futures missions habitées vers Mars, donc il va carrément exploser son propre record en descendant – ce qui devrait faire en tout 878 jours, soit presque 2 ans et demi en tout passé en apesanteur… Le veinard.
UNE CARTE DES PHOTOS PRISES DEPUIS L’ISS
En tout cas ça lui donnera le temps de faire des tas de photos, et ça nous amène au bidule connecté de cet épisode qui est une carte interactive justement des photos prises depuis la Station Spatiale avec la première lettre du prénom de l’astronaute qui les a prises – on peut voir d’un seul coup d’œil que l’italienne Samantha Cristoforetti en a pris beaucoup – même si elle revenue sur Terre, maintenant – et évidemment on peut cliquer sur chaque petit repère pour découvrir la photo. C’est une bien jolie façon de visiter notre planète…
LOU CAILLOU TOUT CHELOU
Restons dans les photos avec les images de l’épisode, et alors là on est gâté côté martien. Déjà, y a ce caillou hyper chelou sur lequel est tombé Curiosity.
LES CARTES POSTALES D’OPPORTUNITY
Mais pour du rêve, voici deux photos d’Opportunity où je trouve la lumière absolument sublimissime.
11 ANS DE BALADE MARTIENNE
Et surtout cette vidéo où la NASA a compilé 11 ans des pérégrinations du petit rover sur le sol martien, et ça donne un résultat aussi hypnotique qu’émouvant…
LE SOLEIL SANS TACHE
Et finissons sur un tweet qui est aussi une image, en l’occurrence une photo du soleil que l’on peut voir quasiment sans tache solaire… C’est assez impressionnant et en tout cas, on vit autour d’une bien belle étoile…
Spotless (almost). Very little happening on the Earth-facing side of the Sun as we continue towards solar minimum. pic.twitter.com/99yQdDr5Ks
Et voilà, c’est la fin du dernier épisode de la 3ème saison de ce podcast – j’arrive pas à croire que ce soit déjà le cas – 50 épisodes ! Et vous êtes toujours plus nombreux à le suivre, vous n’avez pas idée d’à quel point ça me fait plaisir… C’est pour ça que je continue, aussi, parce qu’au risque de me répéter, c’est un boulot de malade. J’espère que les entretiens que j’ai faits vous auront plu – bon c’était pas toujours dans des conditions idéales mais ça me tient à cœur de vous proposer des images à moi puisque j’ai la chance de côtoyer des gens incroyables – autant en faire profiter tout le monde.
Je voudrais vous signaler deux courts-métrages de science-fiction, le premier qui traite du voyage dans le temps, qui a super scénario et des super comédiens – il s’appelle « One-minute Time Machine »,
et un autre qui a un scénario tout pourri, mais qui a la particularité d’avoir été entièrement filmé à la lumière de la Lune.
Je vous signale aussi le projet conquest.space qui regroupe les témoignages de différents acteurs de « la nouvelle conquête spatiale » – je cite, c’est pas moi qui le dis – et en l’occurrence j’ai témoigné. Chaque témoignage s’achète au prix de 2 euros 99 à lire sur Kindle, celui de Thomas Pesquet est disponible gratuitement en PDF sur le site, mais il y a aussi Romain Charles, le Français qui a participé à Mars500, Thomas Pesquet, le prochain Français à partir dans l’espace et Marie-Mirage, comme elle se nomme, une femme incroyable de 76 ans qui pilote des avions de chasse (alors qu’elle est civile) et qui sera l’une des premières à effectuer un vol dans une navette de tourisme spatial.
J’ai la chance de l’avoir reçu en version papier, avec tous les témoignages, mais je ne crois pas qu’elle soit disponible à la vente… En tout cas je vous mets tous les liens sous la vidéo et dans le billet dédié à ce podcast sur mon blog florenceporcel.com
Pour rester dans le moi-je-myself, j’ai la chance de figurer dans le dernier numéro de Geek avec des questions sur ma mission dans l’Utah – c’était chouette de parler d’autre chose que Mars One – et au-delà de mon interview, je vous le conseille vivement parce qu’il est entièrement consacré aux femmes dans la culture geek – et c’est là qu’on se rend compte (enfin je le savais déjà mais passons) qu’il ne faut pas aller chercher bien loin pour en trouver touuuuuut plein mais qu’il y a un fossé immense entre la présence de ces femmes dans ces domaines et leur quasi-absence dans les médias. Bref… c’est un chouette numéro.
Si vous aimez ce podcast n’hésitez pas à mettre des étoiles sur iTunes et à y laisser un commentaire, ça me fait super plaisir et ça vous rend présent – c’est con mais je ne sais pas forcément qui m’écoute… et pareil sur Stitcher pour la version audio. Vous pouvez liker ma page Facebook si vous voulez des infos tous les jours, que ce soit pour l’actu du spatial ou l’actu de ce que je sors comme contenu – et c’est l’occasion d’avoir des échanges en commentaires si vous le souhaitez. Vous pouvez me suivre sur Twitter où je partage aussi pas mal d’infos et où je live-tweete des évènements comme les conférences de presse de la NASA ou des lancements de fusée ; et bien sûr si vous voulez m’aider, abonnez-vous à ma chaîne Youtube et partagez mes vidéos le plus possible si vous trouvez qu’elles en valent le coup.
Je tiens à remercier l’ensemble de mes Tipeurs pour leur générosité qui m’a permis d’acheter du beau matériel, qui m’a notamment permis de filmer Christophe Galfard et Claudie Haigneré pour ce numéro 50.
Je vous souhaite un bel été, n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire, à regarder les étoiles, filantes ou pas, et les passages de l’ISS au-dessus de nos têtes (y a des applis et des sites qui vous indiqueront les horaires exacts pour la voir) ; bien entendu prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et je vous dis à très bientôt…
Dans ma démarche de développement de ma chaîne Youtube, voici un nouveau format de vidéo ! Le concept : donner 3 informations en 3 minutes environ sur un sujet précis, par le biais de 3 personnages différents. N’hésitez pas à vous abonner à ma chaîne !
Voici d’ores et déjà les deux premiers numéros, sur Olympus Mons et l’Univers…
Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officiel de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 47ème épisode de ce podcast où je vais vous parler d’eau liquide extraterrestre, de loupe gravitationnelle, de drôles de bestioles cosmiques et d’une BD au pays des physiciens.
LE RETOUR DE L’EXPÉDITION 42
Commençons par l’événement de la semaine avec le retour de l’expédition 42 sur Terre tôt le 12 mars. L’Américain Barry Wilmore, le Russe Alexander Samokutyaev, et la première femme russe dans l’ISS Elena Serova ont quitté la Station Spatiale à bord de leur Soyouz, la rentrée dans l’atmosphère s’est bien déroulée, le parachute s’est déployé sans problème, ils ont atterri comme prévu dans les plaines du Kazakhstan et ils ont été extraits de la capsule un par un. Pendant ce temps-là, l’équipage 43 est toujours là-haut et ils seront rejoints par l’Américain Scott Kelly et les deux Russes Mikhaïl Kornienko et Guennadi Padalka qui décolleront de Baïkonour le 28 mars prochain. Et ce sera un jour important parce que les deux Russes ne vont pas faire une mission de 6 mois comme c’est le cas pour le moment pour tous les équipages dans l’ISS, mais de un an ! Le but, comme l’a précisé la NASA, est de « collecter des données biomédicales pour préparer les missions habitées de longue durée dans l’espace ». C’est pas dit comme ça mais l’objectif ultime est évidemment Mars, on n’y est pas encore mais ça se prépare, ça se prépare…
DU STREET ART FRANÇAIS DANS L’ISS !
Restons du côté de l’ISS avec la rubrique culture et cette fois-ci, je vais vous parler de street art !… Le 12 mars, quelques heures seulement après le retour sur Terre de l’expédition 42, l’astronaute italienne Samantha Cristoforetti a installé la première œuvre d’art de l’ISS, et c’est celle d’un Français qui s’appelle Invader ! Je suis sûre que vous avez déjà vu ses œuvres, soit dans la rue ou en photo, il fait des petites mosaïques qui représentent un petit extraterrestre pixellisé inspiré du jeu vidéo Space Invaders, vous voyez ? Eh ben une de ses mosaïques était dans le dernier ATV, la capsule européenne de fret, qui a décollé le 29 juillet dernier, elle mesure 15 centimètres sur 10 et représente un petit alien rouge avec des yeux blancs sur fond noir posé sur une ligne gris métal avec un bout de la Terre dans le coin en haut à gauche.
Et ça y est, elle est donc collée au module européen Columbus de l’ISS ! Je trouve ça vraiment chouette qu’il y ait de l’art là-haut – et d’autant plus que ce soit un peu geek et que ça vienne d’un artiste français – et j’ai l’impression que c’est passé complètement inaperçu en France.
En tout cas je vous mets le lien vers l’interview d’Invader dans Télérama sur mon blog florenceporcel.com et sous la vidéo, elle est super intéressante et il raconte comment ça a pu être possible.
L’ÉCLIPSE DE SOLEIL DU 20 MARS 2015
La date de la semaine c’est évidemment le 20 mars prochain puisque ce jour-là, il y aura une éclipse de Soleil au-dessus de l’Europe ! Elle sera partielle en France, de 80 % à Lille à 63 % à Nice, par exemple. À ce propos, si vous voulez savoir comment se passe une éclipse, où aller la regarder et vous procurer des lunettes, je vous conseille d’acheter le dernier numéro de Ciel & Espace qui consacre évidemment un dossier complet sur cet événement et qui fournit une paire de lunettes. Et surtout, surtout, ne regardez JAMAIS le Soleil sans protection, ça peut vous poser des problèmes très graves qui peuvent aller jusqu’à la cécité – ce serait vraiment dommage de devenir aveugle. Donc si vous voulez l’observer, n’oubliez pas les lunettes, ne réutilisez pas celles de l’éclipse de 1999, ne faites pas vos propres lunettes chez vous, et n’utilisez pas non plus de lunettes de soleil – et si vous ne savez pas où trouver des lunettes spécial éclipse, sachez qu’il y en a donc dans le dernier numéro de Ciel & Espace. Le maximum de l’éclipse, ce sera à 10h29, en matinée, heure française, ça ne dure que quelques minutes donc si vous le pouvez, n’hésitez pas à prendre une pause et à sortir la voir. Je vous souhaite une bonne observation, en tout cas !!
LE GORAPHILAE
Quittons la Terre, l’ISS, et la Lune, allons un peu plus loin voir du côté du tweet de la semaine et c’est Le Gorafi qui l’emporte avec ce tweet qui m’a fait glousser pendant un quart d’heure : « La sonde Philae refuse de se mettre au travail et demande à être appelée désormais Son Altesse Reine de Tchouri et des Immensités ».
Flash: La sonde Philae refuse de se remettre au travail et demande à être appelée désormais Son Altesse Reine de Tchouri et des Immensités.
Comme toujours, ils sont très drôles, et ils se réfèrent évidemment à l’actualité puisqu’on essaye à nouveau de communiquer avec Philae depuis jeudi, le 12 mars – décidément, il s’en est passées, des choses, ce jour-là !! – sans succès pour le moment – la fenêtre est ouverte jusqu’au 20 mars, et après s’il n’y a pas de signal, on réessayera en avril où on aura sans doute plus de chances parce que la comète se rapproche de plus en plus du soleil, ce qui fait que les panneaux solaires de l’atterrisseur vont pouvoir avoir de plus en plus d’énergie pour réveiller tout ça… À suivre !
IL Y A TRÈS LONGTEMPS, UN OCÉAN MARTIEN
Et ailleurs dans le système solaire, il se passe quoi ? La semaine dernière, c’était un peu une spéciale planètes naines, mais là on est plutôt dans la team océans extraterrestres… Du côté de Mars, des scientifiques de la NASA ont observé l’atmosphère de Mars pendant 6 années terrestres, soit 3 années martiennes environ, avec des télescopes à infrarouge depuis la Terre. Et ils en ont conclu que Mars avait abrité un océan qui recouvrait la moitié de son hémisphère nord sur une profondeur qui pouvait dépasser les 1600 mètres. Cela dit, 87 % de cet océan a disparu dans l’espace – il reste un peu de cette eau sous forme de glace au pôle nord, et peut-être qu’il y en a encore dans les profondeurs, mais ça on ne sait pas trop. En tout cas, un des chercheurs dit que Mars a très probablement été humide plus longtemps qu’estimé jusqu’alors, ce qui suggère qu’elle aurait été habitable plus longtemps. Avec le méthane découvert récemment, ça fait pas mal d’indices sur une vie possible là-bas, qu’elle soit présente ou passée…
CONFIRMATION D’UN OCÉAN SALÉ SOUS GANYMÈDE
Toujours dans les océans extraterrestres, la NASA, encore elle, vient de confirmer la présence d’un océan d’eau liquide salée sur Ganymède, une des lunes de Jupiter – ou plutôt en-dessous parce qu’il est situé sous sa croûte de glace de 150 kilomètres d’épaisseur. Cet océan a une profondeur de 100 kilomètres, ce qui est considérable quand on pense que le point le plus profond de la Terre, c’est la Fosse des Mariannes (et hop, j’en profite pour faire un bisou à ma petite sœur !) avec une altitude de – 10 971 mètres exactement. J’imagine même pas la pression de malade qu’il doit y avoir au fond de l’eau de Ganymède, quoi. En tout cas les chercheurs pensent que cette eau a pu communiquer avec la surface il y a très longtemps. Ça ajoute un astre de plus à la liste des potentiellement habités dans le système solaire extérieur, avec notamment Europe sur laquelle on fonde beaucoup d’espoirs…
UNE CROIX D’EINSTEIN AVEC UNE SUPERNOVA
Sortons du système solaire maintenant, avec l’image de la semaine qui est une première, puisqu’il s’agit d’une croix d’Einstein avec une supernova ! On y voit une galaxie avec quatre points lumineux tout autour qui forment une sorte de croix, et ces quatre points lumineux sont l’image d’une seule et même supernova située derrière la galaxie. C’est un phénomène tellement rare que les astrophysiciens en cherchaient depuis 20 ans ! C’est Hubble qui l’a trouvée et elle valide encore une fois la théorie de la relativité générale qui prédisait que des objets très massifs, comme des galaxies ou des amas de galaxies, pouvaient agir comme une loupe sur les rayons lumineux – d’où l’appellation de lentille gravitationnelle.
Pour vous expliquer comme ça fonctionne, imaginez une toile de trampoline. Installez-y une boule de bowling au milieu, du genre bien lourde. Du coup elle déforme complètement la toile sous son poids, vous voyez le tableau, bon – ben la boule de bowling, c’est la galaxie de la photo. Maintenant imaginez que vous êtes à un bout du trampoline et que vous avez un pote à l’autre bout, avec évidemment la boule de bowling entre vous deux. Votre pote est accroupi et tient ses mains refermées sur quelque chose sur le bord de la toile. Ça, ses mains, c’est la supernova qui se trouve donc derrière la galaxie. Et le principe d’une supernova, c’est quand même une étoile qui explose, donc il va ouvrir ses mains et envoyer les billes qu’il y avait à l’intérieur – et qui symbolisent les photons, les particules de lumière – violemment devant lui. Et les billes, qu’est-ce qu’elles vont faire ? Eh ben elles vont suivre la courbure de la toile du trampoline, notamment autour de la boule de bowling. Y en a qui vont passer à gauche et d’autres à droite. Ce qui veut dire que vous, vous allez voir la lumière de la supernova passer de part et d’autre, vous donnant l’impression qu’il y a en plusieurs – alors qu’il n’y en a qu’une ! Et c’est exactement ce qu’on voit sur l’image de la croix d’Einstein avec les quatre images de la supernova autour de la galaxie. Alors évidemment, comme toutes les analogies, ce n’est pas exactement satisfaisant puisqu’on voit la toile du trampoline comme un objet à 2 dimensions alors que l’univers possède 3 dimensions d’espace, et que vous pouvez votre pote derrière la boule de bowling avec qu’en vrai on ne peut pas voir la supernova derrière la galaxie – on ne peut en voir que la lumière qui nous en parvient, donc, après qu’elle a emprunté un chemin courbe dû à la masse de la galaxie sur son chemin entre elle et la Terre.
Et cette image représente encore plus qu’une énième validation de la théorie de la relativité générale, puisque les loupes gravitationnelles aident les astrophysiciens à calculer la masse de matière noire présente dans une galaxie ! Ils ont pu déterminer que les mirages de la supernova ne nous étaient pas parvenus au même moment – alors que ces images proviennent d’une unique étoile qui a explosé en un instant unique. Ça veut dire que les rayons lumineux qui ont contourné la galaxie ont parcouru plus ou moins de distance avant de nous arriver. Ce qui veut dire qu’il y a des endroits avec plus ou moins de matière noire dont la masse oblige les rayons lumineux à la contourner plus ou moins. Et plus il y a de matière noire à un endroit, plus la toile de l’espace-temps sera déformée, plus la lumière devrait faire un détour et plus elle mettra de temps à nous arriver.
Et apparemment, les astrophysiciens ont déjà une petite idée de la répartition de la matière noire à cet endroit-là de l’Univers puisqu’une autre image de la supernova devrait nous arriver dans quelques années – en tout cas, c’est la prédiction permise par le modèle actuel et ils vont la guetter pour savoir s’il est bon ou s’il faut le revoir ou l’affiner. Tout ça est assez fascinant, quand même ! Surtout quand on pense que la supernova se situe à 9,3 milliards d’années-lumière de nous. Et la galaxie entre nous deux à environ 5 milliards d’années-lumière. Ouais. C’est des trucs, tu sais c’est… ouais, non, on peut même pas savoir, en fait.
Tiens d’ailleurs, ça me fait penser à un truc ! J’ai lu cette info, l’autre jour, titrée « US 708, l’étoile qui file à travers la Voie Lactée », et à un moment on tombe sur cette phrase géniale : « cette étoile se déplace assez vite pour sortir de notre galaxie dans quelques 25 millions d’années ». Assez vite – 25 millions d’années 😀
Vous voyez c’est aussi pour ça que je fais ce podcast, parce que quand on commence à toucher à ce genre de sujet, c’est tellement inimaginable que ça en devient vertigineux, fascinant et super excitant. Et puis surtout, c’est des trucs qu’on peut tellement pas concevoir que c’est limite orgasmique – intellectuellement parlant évidemment – de s’imaginer qu’on comprend quand même des choses, que des gens manipulent ces concepts tous les jours, qu’on en a des images, mieux ! qu’on vit dedans et qu’on en fait partie, et surtout qu’on sait calculer, remonter dans le temps, calculer la trajectoire de cette étoile, prédire quand on aura une autre image de la supernova, savoir combien de matière noire il y a à 5 milliards d’années-lumière d’ici… Bref, je ne me lasserai jamais – du moins je l’espère – de lire des choses pareilles et de les partager avec vous. Et puisque je viens de parler d’Einstein, il y a cette citation qui illustre à la fois bien et mal ce que je viens de dire : « Ce qui est incompréhensible, c’est que le monde soit compréhensible. »
TRINH XUAN THUAN
Alors oui en effet, on comprend beaucoup de choses du monde, mais je pense que plus on avance, et plus Einstein a tort… dans le sens où on ne comprend pas 95 % de ce qui compose l’Univers. Ça fait quand même beaucoup. Et du coup ça m’amène à la personnalité de la semaine, un astrophysicien qui s’appelle Trinh Xuan Tuan, et je vous propose d’écouter sa réponse à la question que Sciences et Avenir lui a posée, à savoir : « quelles sont encore les grands problèmes de l’astrophysique ? »
Voilà, donc on n’est vraiment pas sorti de l’auberge et je ne suis pas sûre que le « monde compréhensible » d’Einstein soit encore tout à fait d’actualité – sans compter la physique quantique qu’on sait utiliser mais dont on ne comprend pas encore totalement le pourquoi du comment du fonctionnement.
D’ailleurs, l’autre jour, j’ai appris en écoutant « La conversation scientifique » d’Etienne Klein, sur France Culture (que je vous conseille chaudement) qu’on ne sait pas expliquer pourquoi l’eau est à l’état liquide à une fraction au-dessus de zéro, et qu’elle passe immédiatement à l’état solide à zéro. On comprend comment. Mais on ne sait pas pourquoi ça se passe d’un instant à l’autre, sans une phase de transition où elle serait à moitié glace et à moitié liquide… Bref, on ne comprend pas vraiment. Et pourtant c’est un truc plutôt quotidien. Mais non. Alors bon, pas si compréhensible que ça, ce monde…
Bref, revenons sur Trinh Xuan Thuan – je vous conseille de lire « Le cosmos et le lotus » où il raconte son parcours, d’où il vient, comment et pourquoi il en est venu à devenir astrophysicien, tout ça dans un contexte sociopolitique super intéressant et que je connais mal puisqu’il est vietnamien, il baigne dans la culture française, et il est parti faire ses études, puis sa carrière aux Etats-Unis… Et en même temps, il nous parle un peu du cosmos, donc c’est un très chouette bouquin qui se lit très facilement et que je vous conseille. Et de lui, j’ai beaucoup aimé « Désir d’infini », aussi. Je sais que je vous en avais déjà parlé mais voilà, il fait partie des scientifiques que j’aime bien lire.
UNE ILLUSTRATRICE CHEZ LES PHYSICIENS
Et en parlant de lire, je voudrais vous signaler le bidule 2.0 de la semaine et c’est une BD en ligne, d’une illustratrice qui a passé quatre mois au Laboratoire de Physique des Solides et qui en a fait une bande dessinée disponible gratuitement en ligne et qui fera aussi l’objet d’une expo. Il y aura neuf épisodes, déjà deux sont disponibles, et je mettrai évidemment tous les liens pour aller voir ça sur mon blog, florenceporcel.com et sous la vidéo sur Youtube.
Et voilà, c’est la fin du 47ème épisode de ce podcast, merci beaucoup de l’avoir suivi. La semaine dernière j’ai complètement oublié de vous tenir au courant du projet Mars One, je suis désolée… Vous l’avez peut-être vu dans la presse ou lu sur les réseaux sociaux puisque j’y ai partagé les dernières infos, mais je ne fais pas partie des 100 candidats qui ont réussi à accéder au troisième tour des sélections. Donc voilà, il reste un seul Français en lice mais c’est terminé pour moi. Merci encore pour votre soutien, en tout cas, ça été 18 mois de folie et je suis absolument ravie d’être arrivée dans les 660 shortlistés sur plus de 200 000 à travers le monde – donc aucune déception, c’était dingue !
Je voudrais vous signaler que c’est en ce moment la Semaine des Mathématiques, jusqu’au 22 mars, avec des tas d’évènements et d’activités organisés un peu partout – n’hésitez pas à vous renseigner autour de vous je suis sûre qu’il y a des trucs sympa à faire, à voir ou à écouter pas loin de chez vous.
Merci à tous ceux qui m’ont permis d’atteindre la première place audio et vidéo confondues dans la catégorie Sciences et Médecine d’iTunes, devant tout Radio France – ça fait quand même bien plaisir, je vous avoue… Et ce podcast est également disponible sur Youtube, n’hésitez pas à vous abonner à ma chaîne, ça m’aide énormément, si vous aimez ce contenu, et évidemment n’hésitez pas à partager les vidéos aussi pour me filer un coup de pouce.
Si vous avez l’habitude de vous laver dans des piscines de billets verts, vous pouvez toujours en laisser quelques-uns sur mon compte Tipeee mais évidemment sans aucune obligation. J’en profite pour remercier tous les tipeurs, vous êtes des grands malades, je vous kiffe.
Et sachez que vous pouvez me retrouver sur Twitter et que je poste désormais une vidéo par jour sur ma page Facebook, liée à l’actualité quand c’est possible.
N’oubliez pas l’éclipse du 20 mars avec des lunettes adaptées, prenez soin de vous et de notre planète, et une fois que la Lune aura fini de vouloir rivaliser avec le Soleil, continuez donc de rester le nez en l’air à ne rien faire…