Il est arrivé quelques fois, dans les commentaires sur les sites de partage de vidéos, sur les blogs, ou ailleurs, qu’on me reproche le choix d’Amélie Poulain comme référence cinématographique pour mon CV-court-métrage.
Etait-ce un choix délibéré de ma part ? Est-ce que j’ai sérieusement aimé ce film ? Est-ce que je veux vraiment être journaliste culturelle avec cette référence que je brandis fièrement ?
Je tiens à rassurer tous mes détracteurs. Le film de Jean-Pierre Jeunet est une bouse finie et si je l’ai choisi comme thème, c’est parce que je suis sadomasochiste. Mon travail pour coller au plus près à la voix-off originale n’a rien à voir avec un éventuel infini respect pour André Dussollier, connu pour être un pitoyable comédien de seconde zone.
Quant à la profession de journaliste – et j’arrête là toute ironie – bien sûr que je veux faire ce métier. Et spécialisée dans la culture, n’en déplaise à certains. Certains qui, visiblement, confondent « journaliste » et « Critique d’Âââârt ». Désolée, mais je ne me reconnais pas dans la deuxième appellation. Je ne veux pas ressembler à ces personnes imbues d’elles-mêmes, parisianistes insupportables, et méprisant tout ce qui ne relève pas de l’Âââârt qu’eux seuls ont décidé d’encenser, suivi par une poignée de snobs qui font semblant de le comprendre.
Alors oui, j’ai aimé Amélie Poulain. Argumenter serait vain, puisque mes détracteurs ont peut-être déjà quitté ce blog. Et là n’est pas le sujet. Etre journaliste, à mon sens, et c’est la base, c’est être curieux. De tout – j’insiste lourdement là-dessus. J’arrive sans a priori devant la culture comme devant la Culture – libre à vous de définir les deux – parce que c’est la base du métier. Je souhaite parler des deux, oui, et qui plus est de la même manière. Et surtout, toucher le plus de lecteurs possibles.
Adorer 2012 et Anna Teresa de Keersmaeker n’est pas incompatible – pas plus que détester à la fois Marc Lévy et Christian Boltanski. (Mes détracteurs, puisque fortement cultivés, connaîtront forcément les deux références peu populaires. A moins qu’ils ne clament un peu trop fort leur Culture.)
Je respecte ceux qui se sentent agressés par les blockbusters américains ou par les reprises de la Nouvelle Star. Alors j’aimerais que ceux-ci, à leur tour, respectent mon choix d’aimer Amélie Poulain, de me régaler du dernier Guillaume Musso, d’écouter Britney Spears en boucle ou de me détendre devant La soirée de l’étrange sur TF1. Même si je n’étais pas capable d’apprécier également ce qui est considéré comme de la culture noble, celle avec un grand « c ».
Etre journaliste culturelle, pour moi, c’est m’intéresser à tout et en rendre compte à ceux qui me font l’honneur de me lire. Quels qu’ils soient.
Et puisque je tiens à illustrer mes propos par ceux d’un de mes détracteurs, voici le dernier en date (commentaire publié après mon article sur 2012) :
« Salut, si ton clip CV court-métrage est au 5ème degré, c’est super ! Si le clip est du niveau de tes goûts cinématographiques, arrête tes recherches journalistiques pseudo-culturelles. Fait Fais caissières ! »
Cher Abakua, caissière, j’ai donné, merci. Mais cette ex-hôtesse de caisse que je suis s’est permis de corriger les fautes d’orthographe de ton bon conseil. Sans rancune !