[CHRONIQUE] Le format des tweets

(Chronique présentée lors du casting « Nouveau visage 2012 – France Télévisions », le 29/06/2012, dans les conditions du direct.) 

Bonjour à tous !

Alors aujourd’hui, je voudrais prendre la défense de quelque chose de très décrié, à savoir le format des tweets.

On leur reproche deux choses, principalement, la première sur la forme et la deuxième sur le fond.

Alors la forme, d’abord. Un tweet, pour ceux qui ne sont pas inscrits sur le site Twitter, c’est un message court de 140 caractères maximum, donc ce qui comprend les lettres, les espaces, et la ponctuation.

Pour vous donner une idée, c’est le format moyen d’un texto. Et justement, ceux qui ne tweetent pas pensent souvent que comme c’est court, on ne peut écrire qu’en langage SMS !

C’est faux, hein, je peux vous garantir qu’on peut écrire très correctement – la preuve, c’est que Bernard Pivot, grand défenseur de la langue française, est un membre très actif de Twitter et compte quand même 57 000 abonnés.

Mais c’est vrai que les débutants, quand ils s’inscrivent, nous reprochent beaucoup notre vocabulaire un peu technique et nos abréviations. Alors, oui, on utilise des termes nouveaux mais c’est parce que le service est nouveau et qu’il a fallu inventer le vocabulaire qui allait avec.

Quant aux abréviations, eh ben… Oui, c’est vrai – l’être humain étant une feignasse, on a plus tendance à écrire DM plutôt que direct message en toutes lettres.

Et puis je vous ferai remarquer que dans la vraie vie, plus personne ne voyage en train à grande vitesse ou ne va au cinématographe en vélocipède, hein.

Bien ! Donc ce n’est pas parce que le format est court qu’on écrit n’importe comment.

Deuxième reproche qu’on leur fait, maintenant, au format des tweets, c’est sur le fond. On me dit souvent : « oui, mais 140 caractères, c’est super court, on ne peut rien dire d’intéressant, et souvent, ben ça vole pas bien haut. »

Alors certes, ça arrive, souvent, ça ne vole pas bien haut. Mais si je prends l’exemple de la réponse de Samir Nasri à un journaliste dans la zone mixte après un match de foot, ça tient largement en 140 caractères, c’est une réponse verbale dans la vraie vie, et pourtant… Ça ne vole pas bien haut non plus.

Donc un format court n’est pas forcément plus inintéressant qu’un format long ; je pense aux proverbes, par exemple. Ben un proverbe, c’est quelques mots seulement et ça contient souvent plus de sagesse et d’enseignement que beaucoup de livres de plus de 300 pages.

Et… Je vous parlais de Bernard Pivot, tout à l’heure – ben Bernard Pivot, il a écrit cette très jolie définition sur Twitter… Je vous la lis… « Les tweets sont des télégrammes décachetés ».

Et c’est vrai qu’un télégramme, ben c’est un format court aussi, hein, on n’y écrit pas des discours. Et pourtant, ça a précipité les Etats-Unis dans la guerre en 1917, par exemple.

Donc voilà ; tout ça pour conclure, et en 35 caractères seulement, qu’un tweet, ben c’est comme pour beaucoup de choses dans la vie, hein… « Ce n’est pas la taille qui compte ! »

[VIDEO] Ma sorcière mal-aimée

Si vous avez vu mon CV-vidéo, alors vous avez pu y remarquer quelques passages chantés… Je me suis dit que ce serait quand même plus sympa de vous en montrer l’intégralité !

Voici donc « Ma sorcière mal-aimée », chanson tirée de la comédie musicale « Créatures » écrite par Alexandre Bonstein et composée par Lee Maddeford. Cette interprétation est le fruit de mon travail à l’ECM 3 Arts : je l’ai présentée aux évaluations de fin de semestre en décembre 2005.

[CV-VIDEO] Deux ans… enfin !

Et voilà. Ça fait deux ans.

Je ne dirai pas que c’est passé vite, parce qu’il y a eu quelques mois très difficiles. Je ne peux pas dire non plus que c’est passé lentement tellement j’ai l’impression que c’était hier.

C’était une semaine de ma vie, dense, éreintante, fascinante, pleine de leçons, un peu hors du temps, et je peux dire désormais qu’elle a changé le cours de mon existence.

***

Dimanche 15 novembre 2009. J’ai l’idée. Le besoin, du fond des tripes, de créer. J’écris quelques phrases sur un bout de papier. Les images et la construction arrivent tellement vite dans ma tête que j’ouvre immédiatement un fichier Excel pour y construire le découpage détaillé, mot pour mot. J’écris. Le texte de la voix-off, les enchaînements. J’écris. Le résumé de ma vie. Sans y penser, sans m’y attarder, sans faire le point. Il faut avancer, je n’ai pas le choix, c’est ma dernière année d’étude, il me faut absolument ce contrat.

J’envoie des mails. Besoin d’une amie pour cadrer et pour m’aider à la mise en scène. Besoin du trépied d’un pote. Besoin d’un carton pour faire ma pancarte. Et puis c’est à peu près tout, finalement. Tout le reste, je l’ai : l’appareil photo pour les images, Windows Movie Maker pour le montage – que j’apprendrai au fur et à mesure – la musique, la voix, les décors, les costumes, les accessoires qui nécessiteront quelques courses quand même…

Le lundi, je fais ces courses. Je visionne toutes les archives de vidéo que je peux avoir de mes passages sur scène. Je peaufine le scénario, le texte, le découpage, je vais chercher le trépied, je travaille le ton d’André Dussollier ; et accessoirement je vais en cours.

Le mardi, je tourne les plans à la fac et je commence le montage avec les éléments que j’ai déjà. La voix-off brouillon m’aide à tout caler, je sélectionne les bouts de répliques de mes passages sur scène dont j’ai besoin, je resserre le texte pour donner plus de rythme, je rajoute quelques vannes visuelles… Et puis, j’ai cours toute la journée.

Le mercredi, je parcours Paris et ses environs pour aller prendre en photo mes anciens jobs, je continue à monter les éléments au fur et à mesure qu’ils arrivent, et je ne dors pas. Je ne dors plus depuis dimanche. Trop d’excitation. Je crée, enfin, ça fait du bien. Et je n’avais jamais fait ça avant. Un court-métrage, de A à Z. Je n’avais jamais monté une seule image, jamais filmé quoi que ce soit. J’organise la journée du jeudi, la journée de tournage.

Le jeudi, tournage. Ereintante journée, excitante journée. Le soir, tard, quand la lumière fuit, je m’écroule et je regarde les rush. Malgré l’épuisement, un sourire émerveillé sur mon visage. Ce que j’avais dans ma tête ressemble trait pour trait à ce que je vois sur l’écran de mon PC. Battements, battements, battements de cœur…

Le vendredi, montage. Je me découvre tellement perfectionniste… Je m’apprends au fur et à mesure que j’apprends la technique. Je m’apprends beaucoup, en fait… Et je ne dors toujours pas.

Le samedi, fac le matin, expo l’après-midi avec mes parents exceptionnellement de passage à Paris. Le soir, réunion familiale. Je m’écroule sur le canapé et je dors 3 heures. Je continue le montage quand je rentre, jusqu’au milieu de la nuit.

Le dimanche, je tourne les derniers plans, ceux avec mes parents. Et l’après-midi, je les intègre. Le soir, je décide d’arrêter de peaufiner. Je regarde la résultat.

Battements de coeur.

Il est là. C’est moi qui l’ai fait. J’ai envie de pleurer. Il est tel que je l’avais imaginé. Parfait. Imparfait, sans doute, comme un enfant qui a forcément des défauts. Mais c’est le mien. C’est moi qui l’ai fait. Il est parfait. Je pleure. Je ris.

Je le regarde une dixième fois avec tout le recul dont je suis capable. Un seul petit minuscule doute, et je le garde pour moi. Je connais trop les risques de la viralité du web… Il ne pardonne pas. Peu de chance que ça change ma vie de manière positive. De grandes chances qu’elle bascule du côté du cauchemar, en revanche… Pas vraiment de droit à l’oubli. Pas vraiment le droit de me planter.

Je la regarde, cette dixième fois. Attentive. Grave. Battements de coeur.

Je n’ai aucun doute.

Surprise. 

Première fois de ma vie que j’ai autant foi en quelque chose que j’ai créé. Larmes de fatigue. De fierté, aussi…

97%… 98%… 99%… Youtube l’a avalée. Il se l’est appropriée. Je la lui ai confiée. Ma vidéo…

Nous sommes le dimanche 22 novembre 2009 et le CV-vidéo façon Amélie Poulain est en ligne. Un morceau de moi est accessible à qui veut…

***

Nous sommes le 22 novembre 2011 et je regarde la pancarte que j’ai gardée – de justesse (je m’apprêtais à descendre aux poubelles quand une amie m’appelée pour m’informer du début de tout le ramdam…)

Battements de coeur.

Battements de coeur, parce que s’il n’a pas eu l’effet escompté sur le moment, je sais aujourd’hui que ceux qui me répétaient qu’il aurait un effet à long terme avaient raison.

***

Lundi 29 août 2011. Je pensais de plus en plus, de manière dangereusement sérieuse, à tout plaquer pour aller m’installer à Metz et reprendre une carrière de caissière jusqu’à la fin de mes jours.

22h03. Vinvin, lui-même, m’envoie un DM. Huit jours après, le mardi 7 septembre, j’étais embauchée chez StoryCircus, sa société de production, pour travailler sur une nouvelle émission, ambitieuse et folle, sur France 5 : Le Grand Webze.

Vinvin m’avouera plus tard qu’il s’était souvenu de mon CV-vidéo. Presque deux années après, il aura été la porte d’entrée à un poste auquel je n’aurais jamais osé rêver.  

***

Je n’ai pas envie de revenir sur ces deux années. Elles ont été difficiles. Pleines d’enseignements de toute sorte, bien sûr. Riches, d’une certaine manière. Mais finalement pas très agréables, malgré de bons moments.

Aujourd’hui, je souhaite les mettre définitivement derrière moi. Je voudrais remercier ici toutes les personnes qui ont vu, aimé et partagé ma vidéo par mail, sur leur blog ou sur les réseaux sociaux.

Je voudrais remercier Virginie Sarrazin sans qui ce court-métrage n’aurait jamais vu le jour. Son oeil de metteur en scène et sa manie du détail m’ont été indispensables.

Je voudrais remercier mes parents qui m’ont soutenue financièrement et moralement plus que de raison.

Et je voudrais remercier Vinvin. Bien sûr. Il est en face de moi à l’heure où j’écris cette phrase. Et voilà que ma gorge se serre et que les mots me manquent…

Je voudrais remercier tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont permis d’arriver, ici, aujourd’hui.

***

En fait, j’aurais aimé écrire un billet rigolo. Un truc un peu léger, pour présenter l’émission en même temps et dire à quel point je m’y épanouis – tant de travailler avec des personnes impressionnantes de talents et de bonté d’âme (coucou Cyrille, coucou Henri !) que d’effectuer les tâches qui me sont confiées.

Mais je n’y arrive pas. L’émotion et la reconnaissance sont si fortes parfois que les mots – même écrits – sont impuissants.

Alors voilà. Ca fait 2 ans. Enfin. Je vais essayer d’arrêter d’avoir peur du lendemain et de prendre confiance en l’avenir. Le présent est si lumineux…

MERCI.

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Virginie Sarrazin, c’est ma coupine. On s’est rencontré à l’Ecole de Comédie Musicale des 3 Arts. Elle est comédienne, metteur en scène, chanteuse et auteur : elle a donc beaucoup de talents.

Vous allez me dire : je vais pas dire le contraire vu que c’est ma coupine. Certes. Mais justement, pour vous prouver que je ne dis pas ça juste parce que c’est ma coupine, allez donc vous en rendre compte par vous-même : elle est Madame de Réan (en alternance) dans l’adaptation musico-théâtrale des Malheurs de Sophie. Si vous avez des enfants, je vous le conseille vivement, c’est un très bon spectacle !

Et elle joue et co-met en scène un autre spectacle dont voici la très jolie affiche.

affiche-Vi.jpg

Les Malheurs de Sophie sont très connectés puisqu’ils ont un site officiel et une page fan. Ma coupine aussi d’ailleurs, puisqu’elle a un site, un blog et un compte Facebook.

Vinvin (aka Cyrille de Lasteyrie) est auteur et comédien. Il est également co-producteur et co-animateur du Grand Webze. Il est devenue une star des Internets mondiaux avec Bonjour America, des sketchs en vidéo à l’époque où Youtube et Dailymotion n’existaient même pas.

Aujourd’hui, c’est toujours une star des Internets mondiaux puisqu’il a un blog très visité, un compte Twitter très suivi et une websérie très appréciée (dont voici le premier épisode de la deuxième saison).

Et puis il y a Le Grand Webze (se cache ici un lien non-officiel, CHUUUT.)

Le Grand Webze, c’est l’émission sur laquelle je travaille. J’en suis sa community manager, responsable du foule-cherchage et lien avec les internautes lors des directs.

La prochaine émission sera vendredi 25 à 23h40 sur France 5 et elle sera évidemment passionnante et très interactive.

Vous pouvez suivre son actualité sur TwitterFacebook et le blog officiel où nous proposons aux internautes de nous aider à la préparer (c’est le concept, en fait).

Et puis aussi, on a un documentariste qui nous suit au quotidien et qui poste des vidéos des coulisses de la prod régulièrement sur son blog dédié.

[TWITTER] Twitter, sa culture, ses habitants

Ce billet s’adresse à toi, internaute, qui tweete comme il respire. Il te permettra de te reconnaître, et peut-être même riras-tu si tu n’as pas oublié de savoir rire de toi-même et de tes semblables. (Si, tu sais, l’autodérision, tu te souviens ?…)

Ce billet s’adresse surtout à toi, internaute pour qui Twitter est un monde bizarre, auquel tu as essayé de te joindre mais sans succès, te demandant pourquoi diantre c’était si compliqué de s’y intégrer, et comment par tous les boobs saints faisait-on pour comprendre tous ces messages bizarres. Si tu cherches des réponses purement techniques, je te renvoie à mon Initiation à Twitter. Je vais te parler ici de la culture de cette planète parallèle.

(Un glossaire du vocabulaire utilisé se trouve en bas de page.)

Les habitants de Twitter sont l’élite

Il faut le savoir.

Enfin non, ce n’est pas tout à fait vrai.

Les habitants de Twitter sont persuadés qu’ils sont l’élite – la nuance est légère, mais elle est primordiale.

Les habitants de Twitter sont les plus beaux (derrière leurs avatars tripatouillés, qui n’ont rien à voir avec la choucroute, ou – les pires – détourés à la truelle sur Paint), les plus intelligents, les plus cultivés, les plus en avance sur les tendances, et les plus rapidement informés. (Bon, ça c’est vrai, faut le reconnaître.)

L’habitant de Twitter est donc souvent extrêmement imbu de sa personne, et supportera mal les critiques sur sa manière d’être et de faire.

Et alors, petit indigent, si tu te permets une remarque sur sa manière de tweeter, tu t’attireras l’ire de l’habitant ainsi que de ses sbires et plus jamais rien ni personne ne le fera changer d’avis sur toi. Il ne te restera plus qu’à suicider ton compte et revenir vierge de toute effronterie.

Parce que faut pas déconner, oh. Y a un minimum de respect – et même de crainte – à avoir. Tu nous prends pour qui, p’tit con ?? T’ahar ta gueule à la récré le jour des #FF.

L’habitant de Twitter a des coutumes

Comme toute planète qui se respecte, il y a des us et coutumes qui se sont mises en place au cours des ères géologiques, des millénaires, des générations, et de l’évolution de
l’espèce. 
Je ne vais pas m’y attarder.

Je ne parlerai donc que des #FF qui servent à (dans le désordre) :

– Faire une Fellation à un habitant que tu aimes beaucoup parce que tu voudrais qu’il te remarque – voire, soyons fou (mais rêve pas), qu’il te follow back.

– Fuir une Foufoune un peu lourde : tu lui fais un joli #FF personnalisé et tout, elle n’en pourra plus pendant au moins deux jours, et arrêtera peut-être de te harceler en DM. Attention effet pervers (si j’ose dire) : elle pourra penser que c’est dans la poche et reprendra ses assauts de plus belle.

– Fabriquer un Fouet. Il y a deux sortes de Fouet : celui du maître sur les esclaves (un petit #FF collectif d’un habitant important sur des subalternes, et ils continueront à lui Faire une Fellation pendant au moins trois mois tellement ils ne sauront pas comment le remercier d’un tel honneur), et celui du petit habitant sur des habitants moyens, voire des habitants moyens entre eux (le #FF sus-nommé sera tout en ironie, en pique, et en hargne à peine cachée, avec des tas de noms suivis d’un commentaire digne de la réaction d’un Brice de Nice des familles.)

– Faire le Fourbe et bien rigoler intérieurement : citer tous les habitants que tu as sautés dans un même #FF sans que personne, et surtout pas les personnes citées, n’en sache quoi que ce soit. C’est fourbe, mais qu’est-ce qu’on rigole. (Répéter l’opération autant de fois que nécessaire, n’oublions pas que 140 caractères, c’est parfois vraiment trop peu.)

– Fuggérer des Followers (ouais OH BON hein ça va). C’est le but premier des #FF : dire aux habitants qui ont les clefs de chez toi quels sont les autres habitants chez qui ils peuvent aller chercher une clef parce que leur maison vaut le coup d’œil.

La planète de Twitter et l’espace-temps

Il faut savoir que Twitter vit dans un espace-temps bien séparé de celui du commun des mortels de la vie réelle. Une heure sur Twitter correspond à peu près à une journée de la vraie vie. Une seconde correspond à une heure, etc etc…

Il m’arrive de plus en plus souvent, pour prendre un exemple bien concret, qu’une copine qui n’est pas sur Twitter me parle d’une info un soir et que je m’écrie : « Ouh la la mais c’est vieux, ça !!… Ca date au moins de ce matin, non ? » sur le même ton que si on venait de m’apprendre la mort de Michael Jackson. Oui, ça peut agacer.

Mais ça, ce n’est que pour les modes et les tendances, du genre les expressions hypes, les concours débiles mais drôles, et tout ce pain et ces jeux qui divertissent le bon peuple de Twitter pendant que les habitants importants y font des choses importantes qu’on ne peut pas comprendre tellement c’est important.

Pour le reste, la planète Twitter vit dans le futur. C’est un fait : nous savons tout avant tout le monde. Oui, ça peut agacer.

Bien. Je vois que ce n’est pas très clair. Je vais donc donner deux exemples.

Admettons qu’un illuminé lance le hashtag #quandjaurai50ans. Hop ! Ca prend comme une traînée de poudre et tout le monde y va de son tweet. Mais finalement, ce n’est pas le meilleur amuztag (oui, je l’invente, c’est aussi ça, Twitter).

Y aura toujours un habitant plus malin (aigri, énervé, de mauvaise humeur, rabat-joie, cynique, jaloux – rayez les mentions inutiles) que les autres qui commencera à dire : « Mais arrêtez avec #quandjaurai50ans, ça va, c’est so 11 heures du mat’, quoi ! » (Tweet envoyé à 12h11.)

(Il faut savoir que l’expression « c’est so + complément circonstanciel de temps » est démodée sur Twitter, bien qu’elle ne soit pas encore arrivée sur Facebook.)

Deuxième exemple (z’avez vu la transition de ouf ? ouais je vais parler de Facebook, ouais.)

Prenons l’exemple d’une semaine type. Le lundi à 2 heures, une info tombe sur Twitter, venue du Japon – mettons.

A 8 heures, elle a fait le tour de Twitter France au moins vingt fois.

A 11 heures, les agences de presse commencent les brèves.

A 13 heures, des communiqués complets. Dans l’après-midi, les pure players, voire les chaînes d’info en continu, en parlent.

Les JT prennent le relais le soir même ou le lendemain, mardi.

(L’info, pour l’habitant de Twitter, est sue, intégrée, et digérée depuis 9 heures de mat’, hein, ne l’oublions pas.)

Et avec un peu de chance, l’info arrive sur Facebook le samedi.

La planète Twitter est de gauche

C’en devient aussi ridicule qu’affligeant, et franchement lourdingue.

Je précise une chose essentielle : je suis a-politique. La politique m’emmerde, et ceux qui la font n’ont droit qu’à mon plus profond mépris, quel que soit le bord ou le parti.

Il est donc bien vu d’être de gauche et surtout de critiquer le gouvernement en place. Plus tu seras dans ce mouvement, plus tu te sentiras en osmose avec la planète Twitter.

Malheureusement, trop, c’est trop. Les habitants de Twitter, qui sont les premiers à prôner la tolérance à tout va, sont les premiers à lyncher celui ou celle qui aura le malheur d’avoir une idée de droite, ou de défendre le gouvernement en place – surtout si c’est argumenté et justifié. (Ben oui, les habitants sont de gauche et ultra-anti-droite, mais s’ils avaient des arguments, ben ça se saurait, et ils n’aiment pas trop que leurs détracteurs réfléchissent, eux.)

Et donc comme tout ça est bien vu, on en arrive à deux conséquences aussi dommages et stupides l’une que l’autre : ceux qui ont d’autres idées n’osent pas les exprimer, et ceux qui veulent se faire bien voir en arrivent à faire des excès de zèle qui les ridiculisent.

Exemple. Lundi 11 avril, jour de la mise en vigueur de la loi contre le niqab. On en pense ce qu’on en veut. Mais à lire les bons petits habitants-moutons de Twitter, c’était un crime contre l’humanité et l’univers entier, c’était le nouvel accident nucléaire, c’était pire que Hiroshima et Fukushima réunis, pire même que tous les crimes de guerre de tous les dictateurs de l’Histoire (ben oui pensez… une idée de droite !)

Une habitante de Twitter dont je tairai le nom a donc dit : « Je rêve ou vous êtes tous en train de dire que le niqab, c’est vachement bien ? Eh oh !! Ca va, le politiquement correct ? #onrêveputain » Il a été timidement RT cinq fois, et plusieurs personnes sont venus (presque en cachette) me dire : merci / ah ouf je me sensmoins seule / c’est bien dit / bravo.

Chers habitants de Twitter : n’ayez pas peur de vous exprimer. Je ne m’en prive jamais, et ça fera peut-être réfléchir (rêvons…) ceux qui prônent la révolution, mais qui ne sont en fait que des moutons, et qui disent beaucoup, beaucoup de conneries (qu’ils ne pensent pas forcément toujours.)

Trop de politiquement correct tue le politiquement correct. Et plus personne ne peut vous prendre au sérieux.

Désolée.

La planète Twitter est, sous ses airs de liberté d’expression, très intolérante

On a donc le droit de n’être que de gauche (ou, au pire, neutre).

On ne vous pardonnera pas d’utiliser une expression passée de mode (de l’heure précédente).

On plantera votre tête au bout d’une pique si vous avez le malheur de crier haut et fort que vous préférez regarder les films en VF, parce que la VO, ben ça vous emmerde.

Vous êtes obligé d’aimer Bashung, Tarantino, Gainsbourg, et Audiard sous peine d’être considéré avec mépris comme un gros kikoolol de base.

Surtout ne venez pas dire que vous aimez Lady Gaga, Céline Dion, Johnny Hallyday, Christophe Maé, et Michel Sardou. On vous bannira à la seconde.

N’allez pas trop crier sur les toits que vous habitez en province et que vous le vivez très bien. Faites semblant d’être Parisien, c’est mieux.

Surtout, si vous n’êtes ni journaliste, ni community manager, ni blogueur, ni geek, n’en faites rien savoir. Laissez planer le doute. Au pire, dites que vous êtes dans la com’ ou dans le marketing. C’est (encore) plus ou moins toléré.

Faites croire de temps en temps que votre vie en DM est intense et d’une débauche indécente. Sinon, vous ne valez rien (especially si vous êtes une fille).

N’allez surtout pas dire que les Mac et/ou Gmail ça ne correspond pas à ce que vous attendez d’une boîte mail ou d’un ordinateur – non seulement on vous insultera, mais en plus on vous bloquera.

Faites-vous à l’idée : une grande majorité des habitants de Twitter sont équipés de Smartphones. Ils peuvent donc tweeter de n’importe où, n’importe quand, avec n’importe qui, et vous envoyez des photos du dehors, du métro, de réunion, et de je ne sais où encore (et je ne veux pas le savoir).

Si vous n’en avez pas, ne le dites pas et faites comme si. Mieux vaut mentir que passer pour un pauvre. (Twitter est de gauche, mais bon, faut pas déconner quand même, hein, faudrait voir à ce que les pauvres et les kikoolol viennent pas trop nous emmerder non plus !)

Pour vous faire bien voir, LTez de temps en temps les émissions de télé-réalité les plus pourries, mais faites bien comprendre que ça vous soûle, que vous ne comprenez pas comment on peut regarder ça, que vraiment TF1 est à la botte de Sarko, que c’est une honte de passer de tels programmes, que comment ça se fait que ça fait autant d’audience. (Hein ? Comment ? Moi aussi je regarde et je fais l’audience ? Ah mais moi je LT sur TWITTER, c’est pas pareil, JE SUIS AU-DESSUS DE CA, moi j’ai du recul, JE LE FAIS POUR DENONCER.)

(Oui, sur Twitter, il faut aussi savoir être de mauvaise foi et passer pour un con en toute connaissance de cause, mais mépriser celui qui vous mettra en face de votre propre connerie.)

(Ah, et conseil : ça ira plus vite de couper Twitter que demander à tout le monde d’être un peu cohérents avec eux-mêmes et d’éteindre leur télé.) 

En tant qu’habitant de la planète Twitter, il faut absolument avoir participé au moins une fois à un concours visant à montrer tes nichons, ton slip, ton cul, ou tout autre partie de ton anatomie ressemblant de près ou de loin à des attributs sexuels. Sinon, tu ne fais pas vraiment partie du groupe. Eh oui, Twitter, c’est une version numérique d’un camping et de ses concours de Miss T-Shirt Mouillé (MAIS N’ALLEZ SURTOUT PAS LE DIRE, MALHEUREUX !!!!).

Si tu ne clashes pas toi-même, surtout sois toujours au courant du dernier clash, et mets-y ton grain de sel. On n’aime pas trop ceux qui ne prennent pas partie. C’est toujours un peu louche.

Surtout, sois cynique, ironique, critique à outrance (surtout contre la droite, tavu), et si par malheur il t’arrivait de vouloir être gentil et de dire quelque chose de positif (surtout de la droite, t’as vu), abstiens-toi.

Vermine. Renégat. Traître.

Régulièrement, parle de ton nombre de followers. Tu montreras la puissance de ton ego et tu seras complètement accepté dans la caste.

Et pleure quand on t’unfollow. Parce que c’est pas juste, et celui qui a osé est forcément un gros con.

La planète Twitter et l’orthographe

Sachez que les habitants de Twitter sont très à cheval sur l’orthographe. La moindre coquille, la moindre double-consonne amputée de sa jumelle, le moindre subjonctif imparfait tronqué te donnera pour 20 minutes de mentions incendiaires. Pareil pour une expression mal utilisée, ou pire, une expression passée de mode depuis au moins 20 minutes (faut suivre, putain !)

Cependant, Twitter n’en est pas à une contradiction près (tu l’auras déjà remarqué). Il aime beaucoup l’expression (utilisée à outrance) : « je suis + substantif ». Je suis joie, je suis tristesse, je suis colère, etc. Oui, bah moi personnellement, je suis énervance, voilà. C’est moche. Oui, mais c’est notre culture, alors…

Autre insulte à la langue française, non seulement tolérée mais encouragée, les sons -é- et -è- remplacés systématiquement par -ay-. Exemple : « Intayrnayt, SAYLEMAL, bordayl ». (Mais non, je n’exagère pas.)
C’est moche, c’est laid, c’est de l’orthographe immonde, OUI MAIS C’EST HYPE, et C’EST POUR RIGOLAY.

Ah. Ok.

Pardon – okay. (Ah merde, là ça marche, alors ça marchera jamais.)

Twitter et la culture geek

Beaucoup de geeks étant inscrits sur Twitter, il est logique que leur culture fasse partie de cette planète. Les poneys, les licornes, les arcs-en-ciel, les lolcats, et bien d’autres sont donc le comble du kitch pour les habitants.

C’est généralement des sujets de délires qui nous font hurler de rire, mais qui sont incompréhensibles pour les gens du dehors.

Oui je sais, nous sommes spéciaux. Voire un peu fous. Mais c’est tellement bon.

Je peux pas expliquer plus en détails, j’ai poney.

(…)

MOUAAAAAAAAAAAAAAH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH AH !!!!!!!!!!!!!!!!!

Comment appelle-t-on les habitants de la planète Twitter ?

Personne n’est d’accord, et il n’y a pas d’appellation d’origine contrôlée. Il y a twitto, twittos/twitta, twittasse – mais il faut bien dire que c’est moche, surtout pour les filles. Il y a tweep/tweepie, mais ça n’arrive pas à prendre en France. D’où ma volonté dans ce billet de parler d’habitants de la planète Twitter plutôt que d’utiliser ces vilains mots.

[Ah, on me signale dans l’oreillette qu’à l’heure où je vous parle, le fameux –ay est en train de muter en –ey. Voyez plutôt ce tweet.]

Peut-on survivre sur Twitter si on n’est pas dans la hype du move de sa culture bizarroïde ?

Oui et non. Non, parce que si la majorité de tout ça vous gonfle, vous vous lasserez tout seul, et très rapidement.

Oui, parce que je ne suis personnellement en désaccord avec beaucoup des règles et des préjugés qui ont la dent dure, et je ne m’en sors pas trop mal.

Ça m’arrive de crier haut et fort que j’aime Céline Dion et Michel Sardou. Ça m’arrive d’envoyer chier les gens quand ils me reprochent de ne pas aimer regarder un film en VO. Ça m’arrive de râler quand on part du principe que j’ai forcément un Smartphone. Je dis toujours ce que je pense au moment où j’ai envie de le dire, sans prendre de gants, sans me poser la question de savoir si je vais me faire bien voir ou pas.

Je m’en fous du nombre de mes followers et je m’en fous d’être là où on aimerait que je sois. Si je n’ai pas envie de RT un billet, même si c’est un pote, et qu’il me le demande, je ne le fais pas. Inversement, si je le fais, c’est que j’ai envie.

Je ne follow pas ceux qu’on appelle les « influents », mais ce n’est pas un principe, c’est juste qu’ils ne m’intéressent pas. Si un jour un influent m’intéresse, je le follow.

Je n’utilise jamais l’expression « je suis joie » ou autres dérivés parce que je ne l’aime pas, pas plus que je ne suis la mode du –ay. Je respecte ceux qui le font, ça m’agace, mais je patiente.

Je râle de temps en temps contre les LT d’émissions débiles, mais le plus souvent soit j’essaye d’ignorer et de m’amuser avec ceux que ça n’intéresse pas non plus, soit je coupe et je fais autre chose.

J’évite les clash à tout prix, je suis plutôt quelqu’un de positif et de gentil, et je crois qu’on ne m’en tient pas rigueur. (Un lien clandestin s’est caché dans cette phrase, sauras-tu le trouver ?)

Précisions

Tout ce qui est écrit dans ce billet n’est pas figé dans le marbre. C’est juste une photographie de la planète Twitter en ce jour et à cette heure.

N’oubliez pas : Twitter est ce que ses habitants en font. N’ayez pas peur de vous exprimer, même – et surtout !! – si ça va à contre-courant de ce qu’on peut y entendre habituellement.

C’est con, mais c’est simple : soyez juste vous-même.

Et bien sûr, il y a l’art et la manière. Certains sont des artistes, comme @UltranusAbitb0l, @trollator, @sandlablonde, et @ioudg.

D’autres ont du génie, à l’instar de @LANDEYves et @Inzecity. (Je n’aime ni ne follow @ioudg et @Inzecity, mais c’est pour la parité.) Et chacun dans leurs domaines bien précis. Ils ont réussi à faire ce que personne d’autre ne réussit à faire mieux qu’eux.

Alors bien sûr, nous sommes tous uniques, bla bla bla. Mais certains comptes ont plus de « personnalité » que d’autres, c’est un fait.

Malgré mes critiques et la virulence de certains de mes propos dans ce billet, je le dis et le répète : j’aime profondément cette petite planète imparfaite et tous ses habitants. Oui, je peux le dire en ces termes : elle a changé ma vie, en mieux. J’y ai rencontré (en vrai) des gens différents, de différents univers, qui m’ont enrichie.

Alors oui, ce billet, c’est de l’amour vache. Mais qui aime bien châtie bien, n’est-ce pas ?

Glossaire

Clash : dispute virulente entre deux personnes, si possible dont l’un est « influent », en vue de gagner des followers.

DM : Direct Message. L’équivalent du message privé sur Facebook. Message non-public (donc) que seul le destinataire pourra voir.

#FF : Follow Friday. Coutume qui consiste, le vendredi, à indiquer à ses followers les autres comptes intéressants.

Follow / unfollow : acte de s’abonner à un compte / acte de se désabonner d’un compte.

Follower : personne abonnée à ton compte

Hashtag : mot ou groupe de mot précédé du signe dièse et écrit sans espaces. Il devient alors un mot-clef interactif (on peut cliquer dessus) et permet de taguer, de classer.

Influent : personne jusqu’ici n’a su en donner une définition exacte.

Kikoolol : individu souvent jeune, qui ne connaît rien d’autres que le langage SMS pour s’exprimer, qui commence ses phrases par kikoo et qui les termine systématiquement par lol.

LT : live-tweet ou live-tweeter. Raconter en direct sur Twitter un évènement de la vie réelle (émission, match, dispute de voisins, accouchement, etc…)

Mention : fait d’avoir son pseudonyme dans un tweet. Si la mention est le premier mot d’un tweet, alors ce tweet vous est destiné directement.

RT : retweet. Fait d’appuyer sur un bouton qui permet de copier le tweet en question dans votre propre flux, afin que tous vos followers puissent le lire.

Tweet : message de 140 caractères maximum

[WEB] Dix idées reçues sur Internet

On a tous dans notre entourage une grand-mère réfractaire au moindre progrès, un tonton qui n’y connaît rien à rien mais qui a toujours un avis sur tout, une copine qui passe en mode blop dès qu’on ose dire qu’on a aussi des vrais amis dénichés grâce au web, ou un homme politique prêt à diaboliser n’importe quoi pourvu que ça le fasse remonter dans les sondages.

D’où mon envie, chers internautes, de dézinguer quelques vilains clichés. Je vous donne la permission de reprendre mes arguments mots pour mots lors de vos repas de famille, si et seulement si vous filmez l’ire consanguine et que vous me l’envoyez ensuite pour que je la poste ici-même en bas du billet (histoire de rigoler un peu, hein) (si votre tonton est un homme politique et que votre grand-mère est votre meilleure amie, c’est encore mieux) (sinon faites un effort, putain !)

Voici donc 10 stéréotypes pris dans l’ordre le plus aléatoire, auquel je répondrai tour à tour avec humour, sérieux, et la plus adorable mauvaise foi.

Sur Internet, on se fait arnaquer

FAUX. On peut se faire arnaquer, nuance.

Alors oui y a des sites bidons, oui y a des gens malhonnêtes, oui y a des spams qui te proposent d’enlarge your penis. Mais c’est comme dans la vraie vie, ni plus ni moins. Les escrocs, ça existait bien avant l’arrivée d’Internet. Ils ont juste trouvé un nouveau support.

Mais déjà à l’époque de nos grands-mères, on se faisait arnaquer. Le mec qui te fait croire qu’il te vend un mammouth adulte alors que c’est juste un bébé sur lequel il a rajouté trois fourrures cousues par sa femme, tsé.

Alors oui, quand on te dit qu’un cousin éloigné du Togo généreusement décédé te lègue 12,5 millions de dollars mais qu’il faut juste te rendre sur place pour signer un papier, voire faire un virement pour les frais de notaire, oui, c’est une arnaque. Faut être con, pour se faire avoir (ou être député suisse, au choix).

(Oh, et au fait toi là-bas dans le fond : je te jure, t’as pas envie d’enlarge your penis. Nan parce que, enfin c’est pour t’aider, hein, mais les pénis trop enlargés, ça fait mal, juste. Ce serait dommage de ne plus pouvoir baiser du tout. Merci. Bisous.)

(Maintenant que j’y pense, d’ailleurs, y a pas genre enlarge your boobs ? Voilà les filles, je viens de prouver par A + B que nous sommes supérieurement intelligentes.)

Internet est un repère de pédophiles

VRAI et FAUX. Voilà un sujet sur lequel je n’ai pas vraiment envie de rire (ouais, je casse l’ambiance comme ça, ouais).

Même argument que ci-dessus : les pédophiles n’ont pas attendu Internet pour exister, ils ont juste trouvé là un nouveau biais pour assouvir leurs pulsions et entrer en contact avec des enfants.

Heureusement, il existe des gendarmes du net (de la STRJD) dont le travail est, entre autres, de trouver les sites pédophiles, puis de remonter à ceux qui les créent et les visitent. Et ils sont efficaces. Beaucoup plus difficiles en revanche de découvrir qui est pédophile dans la vraie vie.

Donc oui, il y en a. Non, il n’y a pas que ça. Et au moins, sur Internet, ils laissent des traces qui permettent de les identifier. Aux parents de surveiller de près ce que font leurs enfants devant un écran. Mais c’est du bon sens, n’est-ce pas ?

Internet encourage la procrastination

FAUX. Alors la, je m’insurge – oh putain génial ce site, ça s’appelle enpause.com, y a des tas d’articles intéressants ! – c’est entièrement faux ! Quand on veut se concentrer, on peut. Hey, yo, @Univers_VL, t’as vu la dernière news sur la physique quantique ??

Là encore, on procrastinait avant l’arrivée du ouaibe, je vous signale. Je crois que ces lolcats vont me faire mourir de lol.

 

On regardait les mouches voler, tout ça. On se racontait les derniers potins à la machine à OH LA BONNE NOUVELLE !!! Oh mais y en a plein, en fait !! Wow, mais il est génial ce site. Comment il s’appelle ? NewZitiv. Vachement bien, bon concept. Que de l’actu positive. Et plein d’autres choses, aussi. Je vous le conseille !

Internet tue les artistes

FAUX. Mouahahah laissez-moi rire. Mais alors c’est qui, ce vilain Nain Ternette ? (No offense aux gens de petite taille, je suis moi-même verticalement déficiente.) Hein, c’est qui ? C’est un petit ordinateur, bien debout sur ses petites jambes, qui court après les artistes avec un rire sardonique et qui les étrangle avec le fil de la souris, mmmh ?

Internet ne tue pas. Et certainement pas les artistes, qui au contraire voient en ce progrès un médium extraordinaire pour se faire connaître et montrer ce qu’ils savent faire. Internet, ça fait juste chier les industries qui n’ont pas su s’adapter – et qui continuent à vouloir être complètement à côté de la plaque (après la musique, l’édition !)

D’ailleurs comme dirait une tweepie influente dont je tairai le nom : « Le piratage ne tue pas les artistes, il tue les maisons de disque. Il ne tue pas l’art, il tue l’industrie. »

Internet, quote of my grand-mère, « ça tue des métiers »

VRAI et FAUX. Il y a sûrement des professions qui ont fort pâti de l’arrivée de mon ouaibe bien-aimé (même si je n’ai pas d’exemple en tête là tout de suite d’emblée au pif).

Voilà cependant ce que j’ai répondu à ma chère grand-maman : « Oui, et quand les voitures sont arrivées, ça a tué le métier de maréchal-ferrant. [Ma mère-grand n’est pas aussi vieille, hein, quand même.] Mais ça a créé les garagistes, les fabricants de pièces détachées, les designers, les constructeurs de bitume, les auto-écoles, les… »

Voilà. Internet ne « tue » rien. C’est juste une évolution logique et normale de la société. Il aura créé les architectes des systèmes d’information, les développeurs, les webdesigners, les community managers, et tout un tas d’autres métiers en –eurs dont le monde ne pourrait plus se passer.

Internet rend asociable et peut tuer

VRAI et FAUX. Je n’ai jamais eu de vie sociale aussi riche que depuis que je suis connectée plusieurs heures par jour.

Restons dans l’esprit « Le ouaibe m’a tueR ». Alors celle-là, on me la sort souvent, en général sur la question des jeux vidéo en réseau.

Le problème n’est pas Internet, ici, ni même le jeu vidéo. Le problème, c’est la personne – que ce soit dans l’asocialité ou dans le fait de jouer jusqu’à en mourir. Cela s’appelle être dépendant, et la dépendance est une pathologie, une vraie maladie psychiatrique qui peut être soignée et guérie.

La dépendance aux jeux vidéo est la même que la dépendance au casino, par exemple. Sauf qu’on refuse rarement l’accès à Internet à un accro aux jeux vidéo.

Et avant même les jeux, on a pu être dépendant aux drogues, à l’alcool, etc. Rappelez-moi les chiffres des décès liés à l’alcool et à la drogue par rapport aux morts d’Internet ?

Voilà.

Internet encourage les pires travers humains

VRAI et FAUX. Cachés derrière un écran, planqué derrière un pseudonyme, il devient très facile de se lâcher. Ces personnes haineuses, qui aiment clasher, mettre un forum ou des commentaires sans dessus dessous, on les appelle communément des trolls.

Internet n’encourage pas ce genre d’agissements, évidemment. Il les exacerbe via l’anonymat qui reste possible (et heureusement).

Cependant, les trolls sont certes pénibles mais ils ne sont pas vraiment dangereux. Demandez donc à un troll de le rencontrer dans la vraie vie, pour discuter. Bizarrement, il n’y aura plus personne… Le troll est un poltron. Il est plus à plaindre qu’à blâmer.

Cela peut aller très loin certes, jusqu’à des plaintes pour des raisons très diverses, mais je n’ai jamais entendu parler d’un troll qui ait causé un tort réel à une personne. J’espère ne pas me tromper…

Il ne faut pas oublier que, là encore, Internet n’est pas la cause. Quitte à me faire accuser de Point Godwin, des actes lâches et anonymes ont été accomplis bien avant Internet.

Internet n’est que le reflet de la société. Internet est ce que les internautes en font. Et les internautes, ce sont vous, moi, le gros con de voisin, ou la prof de maths. Internet est profondément humain et il reflète juste les traits de cette humanité.

Internet, c’est la fin de la vie privée

FAUX. « T’es sur Facebook, sur Twitter, t’as un blog ; mais t’as plus de vie privée, alors ? » Oh le joli cliché qu’il est beau !!

Je mets au défi mes amis Facebook, mes followers, et les honorables et formidables lecteurs de ce blog de me faire un compte-rendu de ma vie privée. Ceux qui ont accès à des informations sur moi uniquement par Internet, j’entends. Allez-y, je vous écoute.

Quelle est ma situation maritale ? Quelle est ma vie sentimentale ? Quelle est mon orientation sexuelle ? Ai-je des frères et sœurs ? Ai-je des enfants ? Si oui combien, comment s’appellent-ils ? Où ai-je voyagé ? Où suis-je allée aujourd’hui, hier, la semaine dernière, dans quel café, avec qui ? Le nombre de mes amants, leurs noms, leurs âges, leurs professions ? Une sextape, peut-être ? A vous, stalkeurs ! (Et là, la dame a un peu peur, quand même.)

Il y a même bon nombre de personnes que je connais dans la vraie vie qui seraient incapables de répondre à ces questions. Internet, une fois encore, on en fait ce qu’on a envie d’en faire. N’y dites, n’y partagez rien de ce que vous avez envie de garder pour vous. Mais c’est du bon sens, non ?

Les réseaux sociaux sont dangereux

VRAI et FAUX. Cette question est liée à celle du dessus.

Si tu as 13 ans et que tu mets des photos de toi à poil sur Facebook, oui, ça peut être dangereux.

Si tu en as 25 et que tu acceptes d’aller seule chez un monsieur que tu n’as jamais rencontré dans un lieu public avant, sans prévenir personne du lieu où tu te rends, oui, ça peut être dangereux.

Si tu racontes en détail la life du petit dernier, la crèche où il va, et qu’en prime tu postes des photos de lui, oui, ça peut être dangereux.

Si tu dis « youhou voleurs, je m’en vais, profitez-en ! », oui, ça peut être dangereux.

Si tu n’as pas verrouillé ton compte ou que tu ne connais pas cet ami que tu as accepté, et que tu te mets à critiquer ton boss sur Facebook, oui, ça peut être dangereux.

Maintenant, à chacun d’avoir un peu de bon sens et de prendre ses responsabilités. Mais ceux qui les diabolisent sont de mauvaise foi. Les réseaux sociaux sont bien moins dangereux que prendre le volant, par exemple. Ou que de traverser au rouge. Ou que de manger chez Quick. Ou que de faire du hors-piste. Ou que de baiser sans capote.

Protégez-vous !

Internet c’est pas la vraie vie (et la vraie vie, c’est mieux)

FAUX. Citons Slate : « Internet ressemble à une version survoltée du monde réel, avec ses promesses et ses périls ». Tout est (joliment) dit. Internet est fait par les internautes. Les internautes sont des êtres humains. Internet, à l’image de l’humanité, peut créer le meilleur comme le pire.

Et vous avez raison, Détracteurs et Ennemis du Ouaibe, la vraie vie, c’est mieux ! Y a des catastrophes naturelles, des centrales nucléaires qui pètent, des révolutions arabes, des guerres au Proche-Orient, des prêtres pédophiles, des virus du Sida, des réchauffements climatiques, des trous de la couche d’ozone, des insecticides qui donnent des cancers, de l’air pollué, des psychopathes en liberté, des hommes et des femmes politiques, des dealeurs de drogue, des accidents de voiture, des catastrophes aériennes, des dictateurs, des voisins qui font du bruit, de la télé-réalité, des tremblements de terre, des assassins, des tsunamis, des cyclones, Christophe Maé, des fontes de glacier, des gens qui meurent de faim, des mines anti-personnelles, des…

La vraie vie, ça donne envie. Internet, c’est pas très net.

[MEMOIRE] L’extimité au service du personal branding sur le web 2.0 (exemple du CV-vidéo)

Pour mon mémoire de Master 2 professionnel de Journalisme Culturel, j’ai voulu à la fois étudier un objet qui me passionne et qui fait partie de ma vie (le ouaibe deupoinzéro) et mon expérience professionnelle (puisque ça faisait partie de la consigne du mémoire). N’ayant pas trouvé le contrat d’apprentissage que j’avais pourtant cherché activement (…), je me suis donc repliée (non sans joie, je dois bien l’avouer) sur mon CV-vidéo.

L’intitulé exact du mémoire est :

L’extimité au service du personal branding sur le web 2.0. (Exemple du CV-vidéo)

Exercice étrange que d’étudier son propre objet en parlant de soi à la troisième personne du singulier… :-/

Mais je me suis bien amusée (même si seuls les étudiants savent à quel point écrire un mémoire est un travail de titan qui peut rendre fou), j’ai parlé de 3 CV-vidéos différents (Nicolas Catard, Isabelle Moreau, Moi-Je), d’extimité, de personal branling branding, de storytelling et de Twitter (qui est d’ailleurs remercié dès la page 2).

Que tous les Twittos qui m’ont suivie pendant les mois de la rédaction de ce mémoire soient encore une fois remerciés.

J’ai obtenu la note de 14,15 ou 16/20, je sais pas trop, faudrait que je me renseigne, tiens.

L’extimité au service du personal branding sur le web 2.0 (PDF)

[CV-VIDEO] Suite et fin

J’ai signé. Ca y est, je me suis inscrite à la fac, ça y est, un employeur a bien voulu de moi.

Ne vous réjouissez pas trop vite. Ce n’est pas un contrat d’apprentissage, et je ne l’ai pas trouvé grâce à mes efforts de recherche d’emploi, que ce soit de manière classique ou par mon CV-vidéo.

Une camarade de promo a démissionné de son stage. Je la remplace donc. Mon employeur n’a même pas demandé à voir mon CV, à me rencontrer, à lire quelques-uns de mes articles. Non, elle a besoin de quelqu’un, ma camarade lui a parlé de moi, elle a dit d’accord. 

J’ai donc commencé mon stage à Planète Campus début mars, pour une rémunération de 398 € par mois. Autant vous dire que ce n’est pas assez pour payer mon loyer. Mes factures n’en parlons pas. Ni de la carte Orange, des courses, du train, de la laverie automatique, des livres pour la fac, etc… 

C’est ainsi.

Avais-je vraiment d’autre choix que d’accepter ? Non. C’est la seule façon de sauver mon année.

En tout cas, le fossé entre le succès de ma vidéo et la manière dont je suis finalement employée n’aura jamais été aussi grand.

Ce n’est pas très agréable. A vrai dire, je suis perplexe. Je ne sais pas quoi penser de cette situation. Je n’ai que des questions sans réponse.

Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi cet échec, malgré ce succès ? En ai-je trop fait ? Certes, ce que je cherchais était particulier ; mais pourquoi si peu d’autres propositions dans le journalisme ? La crise, vraiment ? Ai-je fait peur ? Ai-je paru trop « artiste » pour mériter ma place dans une rédaction ?

C’est une liste de questions non-exhaustives. Je cherche à comprendre, je n’y arrive pas. Peut-être parce que je n’ai pas assez de recul.

Si vous avez des idées, n’hésitez pas à les partager. Je peux tout entendre. Les commentaires vous sont ouverts…

 




 

[CV-VIDEO] Deux mois après, un premier bilan (4/4)

4) Entre (petite) notoriété et (grosses) contrariétés


Vue de l’extérieur, ma situation avait certainement tout d’enviable. J’en ai croisés, des regards différents : admiratifs, jaloux, envieux, amusés, curieux, intrigués, bienveillants, attentionnés…
J’en ai entendu, des paroles gentilles (et j’en remercie chaudement leurs auteurs) :
« avec ce buzz, tu vas carrément tout de suite trouver un CDI dans une grande chaîne ! », « c’est génial, bon je libère ta ligne, y a sûrement 20 employeurs qui essayent de te joindre, là », « tu vas avoir l’embarras du choix, bravo ! », « c’est dingue ce que t’as fait, tout le PAF doit être à tes pieds », « bon alors, c’est quoi les nouvelles ?? tu veux pas nous dire parce que c’est du lourd ? »


C’était du lourd, oui. Du lourd de néant. Tout le PAF n’était pas à mes pieds, 20 employeurs n’ont pas essayé de me joindre, on ne me proposait pas de CDI, les grandes chaînes restaient désespérément muettes, et mon téléphone aussi.


Enfin non. Mon téléphone n’a pas arrêté de sonner. Des journalistes, tous les jours. Tous les jours, pendant 3 mois. Et à chaque fois, la même rengaine. « Vous auriez le mail de votre red’chef, ou un contact à la RH ?… » Jamais, jamais je n’ai pu décrocher le moindre mail, le moindre nom, le moindre numéro de téléphone. J’étais furieuse, bien sûr. D’autant plus que les excuses pour ne pas me donner ces informations étaient souvent foireuses. Ces journalistes avaient certainement peur que je leur vole leur job, je ne vois que cette explication. En tout cas, ça en disait long sur la situation de la presse en France, et, plus globalement, sur la peur du chômage… Donc, au bout du compte, je ne leur en veux pas vraiment.


En tout cas, j’avais beau être très demandée par les médias, je piquais toujours dans mon livret A pour faire mes courses. Réalité un peu moins glamour… (Merci Papa Maman de m’avoir payé ma Carte Orange. La RATP ne fait pas de tarif chômeur. Dommage.)


Toute cette période un peu folle a été rythmée par des situations en dents de scie. Pas faciles à gérer émotionnellement, moralement, nerveusement, et physiquement, elles m’épuisaient de toutes les manières que je viens de citer. En voici quelques exemples représentatifs.


– Suivie par la télé belge le matin, virée comme une malpropre le soir

J’étais fébrile : juste avant les vacances de Noël, une boîte de prod (vous n’aurez pas son nom, faudrait me payer très, très cher pour que je leur fasse de la pub) m’avait appelée et était prête à m’embaucher. C’était le résultat d’une candidature suite à une annonce sur Profilculture – non, ils n’avaient pas entendu parler de ma vidéo, et oui, je continuais à chercher par la manière « classique ». 


Je passe sur les vacances de Noël à passer des heures à commencer en télé-travail, en même temps que le baby-sitting de deux enfants (mais pas le week-end, quand même), les réponses aux sollicitations des journalistes, l’envoi de candidatures tous les jours, la surveillance de mon e-réputation (sur rue89, notamment), et, très accessoirement, du repos (ahahah) et les fêtes de famille.


Nous nous étions mis d’accord pour nous rencontrer « en vrai » avant de signer quoi que ce soit, mais ils m’attendaient de pied ferme le mercredi de la rentrée pour commencer à travailler. Bon. Ok.


La veille, la RTBF me contacte : ils voudraient me suivre pour un reportage. Ce premier jour prévoyant une embauche est une aubaine pour eux : on se donne rendez-vous à l’adresse de la fameuse boîte de prod. C’était tôt le matin avant l’heure à laquelle j’étais censée arriver – je ne voulais pas, pour mon premier jour, rappliquer avec des caméras. Routine habituelle : installation du micro, prises de vue refaites plusieurs fois dans la rue sous les regards intrigués des passants, interview, plans de coupe, etc. Un moment très agréable, en somme. J’avais la banane pour la journée. Du moins, je le pensais…


Ca s’est très mal passé. Visiblement, nous nous sommes mal compris. Il m’avait pourtant semblé avoir été claire… Je m’en suis pris plein la figure comme jamais ça ne m’était arrivé. Je vous passe les noms d’oiseaux… mais je vous offre cette réponse d’anthologie quand j’ai abordé la question du contrat d’apprentissage (attention, c’est du lourd !) : « On est une société de production, ici, pas un centre social. » 


J’ai pris mes affaires qu’on m’avait demandé de prendre, j’ai remercié de mon plus beau sourire, et je suis partie. Une fois la porte passée, inutile de vous dire que j’ai fondu en larmes. Ce n’était encore pas pour cette fois…


A 9 heures, j’étais la star du jour sur la RTBF (vidéo ci-dessous, heureusement que le logo de la société n’est pas identifiable) ; à 16 heures, j’étais une moins que rien « pas fiable, inconséquente » et « SDF » (je vous fais grâce du reste, je vous dis, je suis pas maso).


Belle illustration de ce que je vivais chaque jour…




– En préparation d’un colloque au ministère le matin, recalée le soir

Grâce à mon CV-vidéo, on m’a contactée pour faire partie des intervenants lors d’un colloque organisé par Valérie Pécresse, sur l’insertion des jeunes diplômés en Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales dans les entreprises (et dont je vous ferai un compte-rendu, oui, promis, ça vient !).

Organisé par L’Etudiant, son directeur de la rédaction me demande où en sont mes recherches – au point mort. Il me propose d’intervenir en ma faveur auprès de la rédaction de L’Express, à l’étage du dessus. Chouette ! 

Le soir même, ironie du sort, je vois une petite annonce sur Twitter : L’Express cherche un stagiaire au pôle culture. Je saute sur mon clavier… et la réponse en message privé m’arrive quelques minutes plus tard : « Désolé Florence. Nous ne pouvons prendre que à plein temps. Merci d’avoir répondu c’est gentil. »

Damn it.


– Jeudi, consultante au ministère ; lundi, teubé au Pôle Emploi

Last but not least dans ma série des « dents de scie ». Un jeudi, donc, a eu lieu le colloque au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, où j’intervenais. Trois jours plus tard, j’étais convoquée au Pôle Emploi pour un atelier obligatoire : « Comment optimiser sa télé-candidature. Comment écrire une lettre de motivation. »

No comment. (Du coup, ça m’a donné envie de lui écrire une lettre, à Pôle Emploi.)


Voilà donc ce qu’était mon quotidien : sollicitée de toutes parts par les médias, et galérant comme n’importe quel autre demandeur d’emploi. Je vous assure que c’était pas facile de s’y retrouver. Heureusement que je suis solide… 

Bon, et bien sûr, quelques autres perles de ce genre : « Un stage chez nous ? Mais enfin mademoiselle, vous êtes bien trop qualifiée pour ce poste. » Ou encore, cette journaliste au téléphone : « Je vous aurais bien prise, mais j’ai engagé quelqu’un la semaine dernière… » Ou encore ce rédacteur en chef d’un grand magazine qui, en guise de réponse le lendemain d’un entretien… m’a unfollowée sur Twitter. Classe.


Le plus difficile, je crois, en plus du fait que plus les jours s’égrainaient, plus je risquais de perdre mon année, c’est l’incompréhension totale de la situation : un tel buzz pour… rien ?…

Mais… WTF ???

Je n’ai peut-être pas, à l’heure actuelle, assez de recul pour comprendre. Bien sûr, la presse est en crise. Bien sûr, ce que je cherchais était un peu particulier. Mais le fossé entre tout ce ramdam et le silence de mon téléphone était tellement grand…

[ENQUÊTE] Le Ministère s’efforce de l’art

Les outils de promotion de l’art contemporain français à l’international


La Force de l’Art 02 s’est achevée il y a quelques mois, le succès escompté n’étant pas au rendez-vous. Dans un contexte difficile, il nous a semblé important de nous interroger sur l’état des structures et des soutiens dont disposent les artistes contemporains en France.
Les outils mis en place par les initiatives publiques et privées pour soutenir et promouvoir l’art contemporain français sur la scène internationale sont-ils pertinents ?


 

En 2001, le rapport Quémin intitulé « Le rôle des pays prescripteurs sur le marché et dans le monde de l’art contemporain » est sorti. Ce document, destiné au Ministère des Affaires Etrangères, stigmatise « le lent effacement de l’art français sur la scène mondiale ». A partir d’une analyse comparative, l’auteur, le sociologue Alain Quémin, pointe la défection des artistes français contemporains dans les collections publiques, dans les grandes institutions culturelles de portée internationale, dans le Kunst Kompass (classement réputationnel des artistes faisant référence), dans les foires et les biennales, et enfin sur le marché international des ventes aux enchères.

Alors que l’Angleterre s’est dotée du Prix Turner dès les années 80 ou que les Etats-Unis, « patriotiques, suivent leurs artistes » depuis les années 50, « La France a du mal à défendre ses ouailles, contrairement à d’autres pays bien plus protecteurs ».

 

Excepté le Centre national des arts plastiques (CNAP), organisme public chargé de soutenir et de promouvoir la création contemporaine avec un budget minime (1,269 millions d’euros), la France ne s’est pas dotée d’outil de promotion de son art national avant 2006, date de création de la première triennale d’art contemporain français sous l’égide du Ministère de la Culture : La Force de l’Art. Conçue comme une vitrine de la scène française, la Force de l’Art est-elle une initiative pertinente ?

 

La Force de l’Art : pertinence et étude comparée des deux éditions


 

 

Force de l’Art 1

Force de l’Art 2

COÛT

Ministère de la Culture

3,88 M €

NC

Subventions de l’Etat

2,5 M €

NC

Mécénat

675 000 €

NC

Total

7,05 M

NC

 

 

PRIX ENTREE

Tarif plein

7 € (pour 2 visites)

6 €

Tarif réduit

5 € (pour 2 visites)

4 €

Gratuit

moins de 18 ans

moins de 13 ans

 

 

COMMISSAIRES

15

3

 

 

EXPOSANTS

Exposition principale

200

39

Avec annexes

pas d’annexe

6

 

 

VISITEURS

Exposition principale

80 000

67 286

Avec annexes

pas d’annexe

107 000

La première édition, sous l’impulsion du Premier Ministre Dominique de Villepin, a attiré un nombre honorable de visiteurs (environ 80 000). Quinze commissaires et plus de 200 artistes participants ont donné un aperçu relativement complet « des trente dernières années de l’art en France », commente Gilles Fuchs, président de l’Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français (ADIAF).


Ce dernier a d’ailleurs eu plutôt l’impression d’un « déballage » tandis que la seconde édition, sous l’égide de Christine Albanel, Ministre de la Culture, lui parut plus intéressante, car plus anglée. La Force de l’Art 02 montrait « le point de vue de trois commissaires. Les œuvres furent bien mises en valeur ».


Si une majorité d’artistes louent l’initiative, nombreux sont ceux qui critiquent sa mise en application. Pour la seconde édition, les trois commissaires de La Force de l’Art (Jean-Louis Froment, Jean-Yves Jouannais et Didier Ottinger) ont fait appel à Philippe Rahm, architecte, pour concevoir l’espace d’exposition. La « géologie blanche » figure une « banquise » de box blancs dont les parois sont repoussées, déformées par les œuvres et leurs volumes.


Frédérique Loutz associe cette architecture à une forme de cynisme, une « banquise avec ses artistes-ours en péril ». L’artiste désapprouve un espace qui, contrairement à la visée du projet, ne s’adapte pas à ses pièces : son papier peint a dû être découpé pour pouvoir se conformer aux dimensions de la « géologie blanche ». « Seules les pièces surdimensionnées ont pu résister à l’emprise de la scénographie sur les œuvres présentées. En outre, chaque pièce étant isolée, le dialogue peine à s’établir », regrette-t-elle. « Toute la communication s’est faite autour de la superbe et généreuse idée de l’architecte. Le lien entre les œuvres et les pratiques a été écarté, n’en reste qu’une sensation de cacophonie un peu stérile […] chaque artiste est parqué dans son petit bungalow dans ce village polaire ». Elle déplore que cette manifestation soit loin d’avoir été « une aventure humaine ». L’ambiance est à l’aune de la froideur de la « géologie blanche » : « un des trois commissaires n’a pas eu la politesse de me saluer », et l’a fait se sentir « seule, démunie et éprouvée ».

 

 

 

Force de l’Art 1

Force de l’Art 2

Ministre en charge du projet

Dominique de Villepin

Christine Albanel

Date

10 mai – 25 juin 2006 (41 jours)

24 avril – 1er juin 2009 (36 jours)

Lieu

Nef du Grand Palais

Nef du Grand Palais

Annexes

pas d’annexe

Musée du Louvre

Tour Eiffel

Palais de la Découverte

Musée Grévin

Eglise Saint-Eustache

Espace dédiés aux prix

Prix Marcel Duchamp

pas d’espace dédié aux prix

Prix Ricard

Cependant, elle se dit reconnaissante d’avoir bénéficié d’une bourse du CNAP et d’une résidence à Rome. Elle reconnaît que La Force de l’Art 02 fut bénéfique pour elle, lui assurant une visibilité certaine. Néanmoins, six mois après la manifestation, elle n’a toujours eu aucune proposition d’exposition…

Fayçal Baghriche estime que cette édition fut surtout bénéfique aux jeunes artistes, lui y compris. Dans la mesure où très peu de pièces furent créées pour l’évènement, il s’agit pour les artistes plus reconnus « d’une manifestation de plus à leur actif, mais qui n’apporte pas grand-chose à leur travail ». En tant que commissaire, il estime que le nombre d’artistes exposés est assez juste. Fayçal Baghriche reconnaît que des efforts sont faits du côté du Ministère de la Culture et de la Communication mais qu’il est également avéré que des subventions ont diminué et que certains lieux ferment. Mais, dit-il, on ne peut pas « attendre d’un ministère de droite de mener une politique culturelle de gauche ». Enfin, cet artiste rejoint Frédérique Loutz : « Certaines œuvres étaient mal accrochées, notamment celles d’Anita Molinero ou de Michel Blazy ». Toutefois, il reconnaît que l’importance et les contraintes de l’évènement nécessitent  « négociations et concessions » autant du côté des commissaires que du côté des artistes. Philippe Mayaux, également, regrette que ses peintures exposées à l’extérieur du cubicle (« box » alloué à chaque artiste) cachent celles exposées à l’intérieur…

 

 


 

Quid des femmes ?

Fayçal Baghriche évoque également un problème récurrent : la sous-représentation des femmes à La Force de l’Art, problème symptomatique des expositions françaises en général. Même si Fayçal Baghriche n’est pas « pour la parité dans les expositions ; on choisit de montrer des travaux selon leur pertinence et non selon le sexe de l’auteur », il estime tout de même que « des oublis aussi manifestes ne peuvent être assimilés qu’à du dédain ». Gilles Fuchs est lui aussi partagé sur cette question : « On fait attention à la présence de femmes mais ce n’est pas un critère déterminant. Si on n’avait que des Louise Bourgeois dans notre sélection, on n’aurait que des Louise Bourgeois. Les personnes sélectionnées sont artistes avant d’être femmes. Il est vrai que les artistes promus par les galeries sont en majorité des hommes… Sur neuf prix, nous avons trois femmes. Dans nos jurys, nous avons autant de femmes que d’hommes. En art, il n’est pas essentiel de distinguer les deux genres : si vous lisez un bon roman, il n’est pas nécessaire de savoir si c’est un homme ou si c’est une femme qui l’a écrit. Ce n’est pas vital au niveau de l’organisation de la société. Si vous demandez à Annette Messager si elle est une artiste femme, elle vous griffera et vous dira : je suis UN artiste ».


Ce problème, bien loin d’être anecdotique, mobilise : des groupes militants se forment, notamment sur Facebook. En effet, un groupe intitulé « La faiblesse de la Force de l’Art » a été créé en écho à la lettre ouverte écrite par Isabelle Alfonsi (galeriste et critique d’art), Claire Moulène (journaliste et commissaire d’exposition indépendante), Lili Reynaud-Dewar (artiste et enseignante à l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux), et Elisabeth Wetterwald (critique d’art et enseignante à l’Ecole des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand). Cette lettre vise à dénoncer la faible représentation des femmes, notamment à la Force de l’Art, qui ne comptaient que pour 16% des effectifs alors que « 60% des artistes diplômés des écoles des Beaux-Arts en France sont des femmes. »


Philippe Comtesse, le créateur du groupe, explique : « Cet appel est bien plus large que celui de « La Force de l’Art » qui n’est qu’un symptôme de ce qui se passe dans l’art et la représentation des femmes dans les collections, événements, expositions. Pour ce qui est de mon engagement dans cette histoire, je suis sympathisant féministe. Suite à cet appel, j’ai boycotté l’événement. » Il ne semble pas être le seul concerné. Jihane El Meddeb, auteure et cinéaste présente au vernissage des deux éditions, a déclaré : « J’ai d’ailleurs eu une conversation avec Orlan à ce sujet. J’avais entamé une action relevant le pourcentage de femmes représentées lors de ces expositions alors que je ne suis pas « féministe » pour un sou… » Et Polina, une amatrice d’art contemporain qui ne se sent pas non plus particulièrement proche d’un quelconque mouvement féministe, avoue : « Oui, les artistes femmes ne sont pas assez représentées, mais ce n’est pas spécifique à la Force de l’Art, c’est tout le milieu de l’art en général. »

Outre le manque de femmes, il y a un problème de représentativité au niveau du territoire puisque le commissariat trahit un certain parisianisme.

 

Monumenta, l’autre cheval de bataille du Ministère de la Culture

Monumenta est une manifestation créée dans le but de « montrer l’art contemporain au public le plus large grâce à l’attractivité du bâtiment et à la possibilité de créer un projet d’amplitude en ce lieu. Le deuxième objectif est de montrer la vitalité de la scène française à l’international ». Quand on s’étonne de ce qu’Anselm Kiefer et Richard Serra, les deux artistes précédents de Monumenta, ne sont pourtant pas Français, Catherine Grenier répond : « Anselm Kiefer vit en France depuis plus de quinze ans, c’était important de montrer qu’un artiste international a choisi de vivre en France. Il est important d’avoir des artistes internationaux car, en plus d’affirmer la créativité française, le but est de montrer que Paris compte sur la carte internationale ». La presse étrangère est très demandeuse d’interviews de Christian Boltanski, l’artiste exposé de Monumenta 2010 (en cours), plus que la presse française qui l’a couvert quand même très largement, des revues spécialisés aux journaux généralistes. Quant aux subventions allouées à l’évènement, elles viennent pour un tiers de l’Etat, un tiers du mécénat, et le tiers restant dépendant de la billetterie.

 

 


 

Gilles Fuchs rappelle à quel point ces initiatives sont capitales pour la visibilité de l’art français… et pour son existence tout court : « La Force de l’Art et Monumenta sont essentiels. C’est ce pour quoi nous nous sommes battus, pour montrer qu’un art français existe. Tout le monde parle d’art chinois, indien, islamique, américain, russe, etc. Pourquoi n’y aurait-il pas un art français ? Si le créateur d’Abidjan faisait la même chose qu’un artiste du 7ème arrondissement de Paris, quel ennui ! Des personnes comme Olivier Kaeppelin ou des organismes comme le Prix Ricard ou l’ADIAF ont beaucoup œuvré en ce sens. Maintenant on ne rit plus lorsqu’on parle d’art français même si la spéculation va moins vite en France qu’ailleurs. Le principe est de montrer un point de vue français ».

 

Les initiatives privées : le Prix Marcel Duchamp et le Prix Ricard

Créé en 1994, l’ADIAF est un organisme privé de mécénat culturel fondé par Catherine Millet, Daniel Abadie, Daniel Templon et Gilles Fuchs ayant pour but de faire connaître à l’international la scène contemporaine française. En 2000, ce regroupement de collectionneurs se dote du Prix Marcel Duchamp, prix prestigieux récompensant le travail d’un artiste contemporain français ou vivant en France.
L’artiste primé reçoit une dotation financière de 35 000 euros et est exposé au Centre Pompidou qui éditera un catalogue.

 

 

 


Le rapport Quémin met en exergue la nécessité pour les artistes français d’être intégrés dans les collections permanentes. Or, l’obtention du Prix Ricard permet justement aux artistes d’entrer dans les collections permanentes du Centre Pompidou. Le Prix Marcel Duchamp affiche-t-il, lui aussi, une volonté de suivre les conseils du rapport Quémin et de pérenniser les œuvres des artistes primés ?

 

« Nous sommes suivis par le Centre Pompidou : ce dernier possède déjà les artistes que nous primons et, si ce n’est pas le cas, les achète. Sur les quarante-trois nominés de cette année, le Centre Pompidou a dans ses collections permanentes trente-sept d’entre eux. Depuis la création du Prix Marcel Duchamp, le Centre Pompidou a acquis une cinquantaine d’oeuvres des artistes que nous avons sélectionnés. C’est une réelle chance pour les artistes car le Centre Pompidou accueille quelque 70 000 visiteurs. La question des expositions temporaires ou permanentes est difficile. En effet, si un musée qui se veut dynamique est obligé de montrer ce qui se passe actuellement, son but premier est de conserver, d’acquérir, d’organiser ses collections permanentes. Bien sûr, on a envie d’avoir l’avis du Centre Pompidou sur l’actuelle mais il y a aussi d’autres endroits pour le faire ».


Les deux prix n’entretiennent pas des rapports concurrentiels. En effet, la sélection du Prix Marcel Duchamp consacre des artistes d’une quarantaine d’années, ayant déjà une certaine visibilité sur la scène internationale, tandis que le Prix Ricard récompense des artistes émergents. « Le Prix Ricard et nous », explique Gilles Fuchs, « avons un fonctionnement différent : ils élisent des artistes plus jeunes que nous et ont un mode de sélection différent. Les membres collectionneurs votent mais c’est au conservateur qu’appartient la décision finale. Comme il n’y a que des collectionneurs, le choix est moins aisé. Notre jury est composé de professionnels qui connaissent les œuvres. C’est un jury international composé de sept personnes qui choisit le lauréat. Les membres fixes sont madame Matisse, à qui appartiennent les droits des œuvres de Marcel Duchamp, le directeur du Musée national d’art moderne Alfred Pacquement et le président de l’ADIAF, c’est-à-dire moi-même. A cela il faut ajouter deux collectionneurs et deux conservateurs, tous d’envergure. Le jury est à moitié composé d’étrangers afin d’éviter un choix hexagonal et le diktat des institutions françaises ».

 

De la nécessité des institutions…

« Bien que conscient de représenter une identité particulière à travers mon activité d’artiste,je ne crois pas au concept de promotion d’un art national à l’international ». Saâdane Afif est lauréat du Prix Marcel Duchamp 2009, prix attribué par l’ADIAF « initiative pour contribuer au rayonnement de la scène française sur le marché mondial». Cependant, cet artiste contemporain ne désire pas s’exprimer sur la question des institutions, question selon lui « dépassée, que l’on pose depuis dix, quinze ans ».

La volonté pour un artiste de ne pas être institutionnalisé semble compréhensible.

Y a-t-il une visibilité possible des artistes en dehors des institutions ?

 

 

Ornella Lamberti

Florence Porcel

Boris Tampigny

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[TWITTER] A ceux… qui ont live-tweeté les Victoires de la Musique

… ou Twitter expliqué (par un exemple) aux néophytes.

MERCI. Merci à vous, ô followings adorés, pour cette soirée passée à rire devant mon écran. Vous étiez nombreux, hier soir, à suivre les Victoires de la Musique retransmises du Zénith en direct sur France 2. Et vous étiez également nombreux à les commenter en direct sur ce fabuleux site de micro-blogging…

http://poncier.org/blog/wp-content/2009/09/twitter.jpg
Je n’étais pas tout le temps d’accord avec vous : par exemple, bah oui, moi j’aime bien Grégoire, c’est sympa et ça se prend pas la tête. En revanche, je déteste Bashung… mais je ne prendrai pas le risque de le dire sur Twitter… Parce que parfois (souvent ? tout le temps ?), les abonnés font montre d’une étroitesse d’esprit et d’un élitisme qu’ils clament combattre… 
Je n’étais pas tout le temps d’accord avec vous, donc, mais qu’est-ce que j’ai ri… Et un tel bon moment, ça se partage. Je me suis dit qu’en plus de le partager, ça pourrait devenir un merveilleux exemple de ce que peut être Twitter, pour ceux qui se demanderaient à quoi ça peut bien servir (rassurez-vous, je me posais encore la questions pas plus tard qu’il y a quelques semaines).

Chers amis internautes, voici donc une sélection tout à fait arbitraire des meilleurs tweets d’hier soir. 

[Aux néophytes : j’estime que rien ne vaut la pratique pour comprendre. Je ne compte donc pas faire un glossaire des mots à connaître. J’expliquerai au fur et à mesure en rouge ce qui me semble utile d’être expliqué. Cela dit, quelques notions doivent être connues avant de commencer.]

But du jeu : vous résumer ma soirée avec les meilleurs « tweets » (c’est un message court de 140 caractères)En fait, plusieurs de mes « followings » (ceux dont je suis les tweets) ont « live-tweeté » (commenté en direct sur Twitter) les Victoires de la Musique.
Autre élément à savoir : les hashtags. Un « hashtag », c’est un mot-clé que l’on précède du caractère « # ». Il sert à mettre un tweet dans une certaine catégorie. Ce soir, les principaux tweets des Victoires ont été « hashtagués » #VDM ou #vicmusic. 
En fait, ils sont très utiles : ça permet d’avoir tous les tweets de tout le monde sur un même sujet quand on tape un mot-clef dans « rechercher ». Souvent, le « hashtag » précise quelque chose, indique une ironie, classe dans une conversation sur un sujet précis, etc…

Attention… C’EST PARTI !!

[Amis Twitteux, je n’ai fait que copier-coller, sans corriger l’orthographe. Je n’ai pas non plus repris les pseudos par souci de facilité de lecture. Les cités se reconnaîtront, je les en remercie.] 


Il y a quand même une revendication « C’était mieux avant la zik française » qui traîne dans cette soirée…#vicmusic
PPDA sur France 2. über-laule. #VDM
« Ma chanson est naïve, un peu bête ». Nooooooon, sérieux? #VDM
PPDA remue ses genoux sur @lafouine78 ca c’est Gangsta
(La Fouine était sur scène à ce moment-là. J’en conclus donc que @lafouine78 est son compte Twitter.) 
« Machin est dans la place », le truc qui se dit plus depuis 1993. #vicmusic
PPDA humour toujours !!!!! « il va retourné fouiner en coulisse !!« 
C’est moi ou ils ne remettent aucun prix à cette cérémonie? #vicmusic En même temps personne n’en mérite.
C’est moi où un gamin tient une bière derrière Jack Lang? #VDM
+1 Bonne nuit ! RT @soubrou J’allume la TV. Grégoire, PPDA, La Fouine. Gicquel est mort. J’éteins…
(Traduction : Quand on veut réagir au tweet de quelqu’un devant tout Twitter, on le « ReTweete », donc on écrit RT + pseudo + copié-collé de son tweet. Et avant le RT, on écrit ce qu’on veut dire. Et quand on aime le tweet de quelqu’un, on peut mettre « +1″, ou plus +1000000 » etc… si on aime vraiment.)
« Un énorme élan d’enthousiaSTE pour tout ce qui est dialogue ». Hum. #vicmusic
Il est vert Hugues Auffray ou j’ai mal réglé ma TV ? #vicmusic #Liebiglegumes
Bon, certaines personnes de la TL voient Hugues Auffray « ocre foncé » ou « orange », moi « vert »… j’en déduis qu’il moisit. #vicmusic
(Twitter n’est pas connu pour être tendre… Mais c’est ça qui est drôle !! – Ah pardon, et TL veut dire « timeline ». Ce sont tous les tweets qu’on voit s’afficher sur son compte.)
Après drucket, ppda, delarue, voilà sabatier….le prochain c’est guy lux …ah on me dit en régie qu’il est mort
(Ces deux-là sont drôles : écrits exactement à la même minute, ils donnent deux points de vue complètement opposés !! C’est la magie Twitter…)
Positivons : au moins les chanteurs présents aux Victoires de la musique n’encouragent pas le téléchargement illégal.
On va être obligé de télécharger tellement c’est mauvais. Les major se tirent une balle dans le pied #hadopi #VicMusic
qui est ce qui a invité le soutif de Lombroso ? Et sundé with a flou. Mais son accent pue du cul!
Qqun peut dire au clone de Charlie Winston de sortir, et de laisser faire les grandes personnes? #VDM
RT @FlorencePorcelhttp://twitpic.com/170w24 – Points de vue… #megalol #VDM +1000
(Ca, c’est donc quelqu’un qui m’a « retwittée ». Vous pouvez cliquer sur le lien, vous verrez la capture d’écran des 2 tweets contradictoires. Et il a rajouté +1000 à la fin.)
Philippe Gildas ou le brushing qui tient toute la vie #vicmusic #revedecoiffeur #fileladressepourmagrandmere
(Voilà le tweet le plus drôle de la soirée. En voyant le hashtag #fileladressepourmagrandmere », j’ai cru que j’allais faire pipi-culotte.)
Le show est sur Twitter, pas dans ta télé. Bienvenue sur le web 2.0. #VDM
(Ca c’est moi !! :-p)
(Le tweet suivant est une réponse à @lagendart qui me demandait si les live-tweets me plaisaient.)
@lagendart J’ai pas ri autant depuis la dernière rediff de Rasta Rocket.
(Et sa réponse 🙂
@FlorencePorcel Oulaaah c’est qu’on est bon. huhu.
Si j’avais l’âge que j’ai, je me ferais bien Maxime Nucci pour mon goûter. #VicMusic
Que pense Claude François de cette soirée, on pourrait lui demander via interview médium #vicmusic
(Ah oui, vous ne pouvez pas comprendre si vous n’êtes pas au courant de ça. Oui, c’est d’un autre monde. Sans mauvais jeu de mot.)
Nagui : « le Zénith est encore rempli ». T’as raison de préciser, parce que nous aussi ça nous surprend #vicmusic #fail !
heuh quelqu’un peut buter la voix off avant que je fasse un frontkick à ma TV !
RT @abstraitconcret: « merci oxmo puccino qui va repartir pucciner en coulisses »
mdr ! RT @jeymer a quand la catégorie du « plus grand téléchargé » #vicmusic
(+ 1 000 000 000 000 000 000 000)
France2tv un bouchon de Champagne vient de me sauter dessus..
(Quand je serai grande, je serai journaleuse.)
Faudra vraiment qu’on m’explique ce défilé des animateurs #vicmusic
(En effet, maintenant que tu le dis…) 

Voilà ! J’espère, pour les néophytes, que vous appréhendez un peu mieux ce merveilleux outil. Si vous voulez en savoir plus sur Twitter, je vous conseille de regarder le reportage d’Envoyé Spécial diffusé le jeudi 04/03/2010 sur France 2. Il est très bien fait ! Ainsi que mon mode d’emploi drôle et illustré.