[CINEMA] Avatar : des techniques qui s’effacent au profit d’une civilisation

Avatar, sorti le 16 décembre dans les salles obscures françaises, est un spectacle de science-fiction qui révolutionne le genre. Entre des techniques ultramodernes et une réflexion sur l’essence d’une planète et d’une civilisation, le film nous offre du jamais vu. 

Avatar est l’histoire de Jack Sully, un ex-Marine tétraplégique, à qui l’on demande de convaincre les Na’vi, habitants de la planète Pandora, de quitter leurs terres sous lesquelles sont enfouis des gisements de minerais convoités par les Humains. Il accepte de transférer son esprit dans le corps d’un Na’vi, et apprendra à connaître cette civilisation.

Un scénario simple à dessein

James Cameron est un homme intelligent à la démarche créatrice tout à fait noble : il réalise des films qu’il veut accessibles au plus grand nombre. Et pour ce faire, il se base sur des intrigues simples mais efficaces. Le scénario d’Avatar ne réinvente pas la narration cinématographique : il y a les bons et les méchants, des références historiques rabâchées (le 11-Septembre, la guerre du Vietnam), du suspense, de l’action, des bons sentiments qui provoquent petites larmes et frissons partout, et une belle histoire d’amour. D’aucuns trouvent ce procédé balourd et je-m’en-foutiste, mais Cameron est bien plus fin que ça : si l’intrigue est simple et attendue, c’est tout simplement qu’elle n’est qu’accessoire. Le sujet du film est ailleurs.

La technique au service du portrait d’une civilisation

Les personnages principaux d’Avatar sont la planète Pandora et la civilisation Na’vi. Pour les rendre plus crédibles qu’une planète Terre peuplée d’humains, Cameron a dû attendre quinze ans et une technologie assez avancée pour arriver au résultat souhaité. Il voulait certes son film en 3D, mais la création des avatars, personnages aux dimensions non-humaines mais au réalisme effarant, demandait une technique élaborée récemment. Il en va de même pour la planète elle-même, sa faune, et sa flore. Une fois cette technique inventée et maîtrisée, il a suffi à Cameron de laisser son talent de réalisateur s’exprimer : sa caméra est aussi efficace dans l’intime et les plans serrés que dans l’action et la plongée vers les abîmes de Pandora. De l’émotion d’un huis-clos au chaos d’une destruction, il est inconcevable que cette planète et ses habitants puissent ne pas exister.

Fort d’une technique qui n’a de but que de se faire oublier et d’une histoire aux résonnances universelles, James Cameron livre une œuvre aboutie, complexe, éblouissante de beauté et divertissante. Avatar et ses multiples dimensions, autant dans le fond que dans la forme, ouvrent la voix à une nouvelle grille de lecture et à une nouvelle étape dans le domaine du grand spectacle. Cameron réussit l’exploit de toucher l’essence même de chaque spectateur, dans ce qu’il y a en chacun d’originel. A se demander qui de la Terre ou de Pandora, qui de l’humanité ou des Na’vi, est l’avatar de l’autre.

[CINEMA] 2012 : l’odyssée de l’espèce

Consigne :
Donnez-moi furieusement envie d’aller voir un film.

Correction :
Humour salubre. Et bienfaisant.

Novembre. Les congés d’été semblent dater du siècle dernier. La magie de Noël est encore inaccessible. L’ambiance est à la Toussaint, sur la terre, comme au ciel. Les étudiants commencent à être pénibles ; vous repoussez vos corrections. C’est la semaine du handicap au travail, la grippe A tue, la faim dans le monde, l’échec de Copenhague est annoncé, la planète se meurt : OUI, on va tous crever ! C’est inéluctable, de toute façon : alors amusons-nous-en !

Prenez 2012 de Roland Emmerich, par exemple. Un remède excellent contre la morosité ambiante ! Vous êtes fatigué d’écrire, de corriger, de préparer, de converser intelligemment ? Débranchez votre cerveau pendant 2h40 ! Vous avez froid ? Une salle pleine à craquer vous réchauffera ! Vous êtes las des catastrophes des journaux télévisés ? Allez assister à une bonne vieille fin du monde comme on les affectionne !

Ce film a toutes les qualités : des effets spéciaux qui nous scotchent au siège, des cataclysmes épouvantables mais pas pour de vrai donc c’est très excitant, de l’humour régulièrement, des héros sympathiques, des jeunes femmes absolument jolies, et un rythme haletant. Ca fait boum, crac, pan, glouglou, hiiii, ouf, re-boum ; bref… ça bouge dans tous les sens, tout s’effondre, explose, coule, et nous redevenons des adolescents stupides et émerveillés. CA-FAIT-DU-BIEN !

L’apocalypse en salles devrait être remboursée par la Sécurité sociale. Les peurs sont évacuées et les angoisses calmées le temps d’une catharsis. Et alors que le monde, sur la bobine, repart de zéro, le spectateur affronte de nouveau une réalité un peu plus légère à supporter.

Et c’était pas gagné.

[CINEMA] 2012 : accrochez vos ceintures, la fin du monde est proche !

Des mois que j’attendais ce moment. Des mois que ce trailer aussi court qu’efficace (ci-dessous) me tenait en haleine et me faisait mourir d’impatience. Et ça y est !! Je l’ai vu !!! Et je n’ai pas été déçue… C’est E-NORME. Enorme.


Bande annonce – 2012 (trailer) par vfxn3d

Résumé

Le 21 décembre 2012 est annoncé comme étant le jour de l’apocalypse par plusieurs civilisations et religions. Trois ans avant la date fatidique, les scientifiques donnent raison à ces prédictions. Les gouvernements sont au courant, mais ne préviendront les populations qu’une fois trop tard… Qui va pouvoir survivre ?…

2h40 de grand-huit assuré

Tatatataaaam !! Roland Emmerich nous livre un film catastrophe digne de ce nom, une grosse production hollywoodienne pop-corn comme je les aime. Il n’a pas lésiné sur les moyens (200 millions de dollars) et ça se voit. Les effets spéciaux d’un réalisme hallucinant sont proprement stupéfiants et nous en mettent plein la vue. Ce genre d’images qu’on regarde les yeux écarquillés et la bouche ouverte et qui nous font redevenir adolescent le temps d’un film… Littéralement scotché à notre siège, les ongles enfoncés dans les accoudoirs, on se surprend à s’écrier « wouhouhouuuu ! » comme dans un manège du meilleur effet. Ou de regarder son voisin après une scène de destruction particulièrement réussie (elles le sont toutes) en trépignant d’impatience de voir arriver la suivante et de sortir un « trop coooool » dans un sourire aussi large qu’ébloui.

Des comédiens convaincants

Le casting est aussi pour beaucoup dans la qualité du film. John Cusack hérite du rôle de l’antihéros, humble écrivain et père de famille divorcé, qui fait ce qu’il peut pour sauver sa peau et celle de ses proches. Il n’a certes pas le charisme (ni le charme…) d’un Bruce Willis, mais il sait donner de l’épaisseur à un personnage qui aurait pu être insignifiant. Chiwetel Ejiofor campe un jeune scientifique crédible, gendre idéal qui ne manquera pas de faire fondre la gente féminine (moi la première…). Danny Glover est impeccable dans le rôle d’un Président des Etats-Unis tout en retenue (on l’entendrait presque penser qu’il est vraiment trop vieux pour ces conneries) et Woody Harrelson incarne un animateur de radio aussi drôle qu’illuminé. Et puis, bien sûr, les cyniques et les salauds, et les trois rôles féminins joués par des comédiennes absolument jolies, mais qui en sont malheureusement réduites aux rôles de mère dévouée, de fille impliquée, et de petite amie écervelée.

Des clichés, de l’humour, des bons sentiments

Alors, bien sûr, qui dit grosse production hollywoodienne dit succession de clichés et de circonstances attendues. Les protagonistes se sortent toujours de situations improbables (sinon, ça ne durerait pas 2h40 !) de manières que vous n’aurez aucun mal à deviner. Mais au bout du compte, on s’en fiche. Le plaisir n’en est pas moins grand, puisque c’est confortable. Et surtout, ça n’empêche pas l’adrénaline ni le suspense. Le tout saupoudré de touches d’humour pour montrer (si on ne l’avait pas encore compris) que ce n’est pas un film qu’on doit prendre au sérieux. Et qui dit grand spectacle pop-corn dit bons sentiments. Rien de nouveau sous le soleil d’Hollywood. Et honnêtement, on en écraserait même une petite larme, bien aidé par la chanson officielle qui n’a rien à envier à celle d’Aerosmith pour Armageddon.

2012 : un film qui fera date (sans mauvais jeu de mot) dans l’histoire des films catastrophes. A voir absolument pour les amateurs de sensations fortes.