[PODCAST] La folle histoire de l’Exoconférence

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le deuxième hors-série de ce podcast où je vais vous parler de l’Exoconférence, le spectacle d’Alexandre Astier qui règle la question de la vie extraterrestre…

La version audio (.mp3) est disponible également. Pour vous la procurer, cliquez sur l’image !

Merci à Serge pour son aide précieuse !

LA CULTURE AVEC FRANÇOIS ROLLIN
Alexandre Astier se glisse à nouveau dans la peau de celui-qui-sait pour dispenser un savoir à ceux-qui-ne-savent-pas. Un hommage au travail de François Rollin, parfaitement assumé.
Pendant ce temps-là, François Rollin donne son point de vue sur le paysage culturel d’aujourd’hui…

L’IMAGE AVEC CHRISTOPHE GALFARD
Alexandre Astier commence son spectacle en évoquant de nombreuses images, réelles ou imaginées. Christophe Galfard, physicien théoricien ayant fait sa thèse avec Stephen Hawking et auteur du brillantissime « L’Univers à portée de main », m’a parlé de l’appréhension des distances, de l’image emblématique du cosmos et de sa fascination pour la question de la vie extraterrestre.

L’UNIVERS 2.0 AVEC BRUCE BENAMRAN
Alexandre Astier donne des conseils d’applications d’astronomie pour pouvoir regarder le ciel sans se perdre. Et qui de mieux qu’un Youtubeur pour cette rubrique ? Surtout quand ce Youtubeur fait la première partie du spectacle…

LE TWEET AVEC GUILHEM BOYER
Alexandre Astier est sur Twitter sous le pseudonyme de @sgtpembry. Mais par quel truchement ?? J’ai voulu comprendre pourquoi. Il m’a également parlé de son rapport avec ce média. Guilhem Boyer, community manager du CNES, a analysé la manière dont il gère son compte. Et le bilan est positif.

Alexandre Astier n’a pas manqué de me notifier le jour où il s’est rendu chez Étienne Klein pour préparer le spectacle. Le filou 🙂

Et comme la vengeance est un plat qui se mange froid, je n’ai pas manqué de lui rendre la pareille quand, à mon tour, je me suis rendue chez lui pour qu’il me parle de son rôle dans le spectacle…

 

LA PERSONNALITÉ AVEC ÉTIENNE KLEIN
Du coup, qui de mieux qu’Étienne Klein pour être la personnalité de ce hors-série ? Au-delà de l’Exoconférence et d’Alexandre Astier, pour lesquels il a beaucoup d’estime, d’admiration et de respect, nous avons papoté de sujets aussi divers que l’origine de l’Univers, le temps dans les équations de Newton, la matière noire, et la théorie de bidule-truc. Je vous jure que c’est vrai.

L’INFO AVEC MICHEL TOGNINI
L’Exoconférence est bourrée d’informations sur l’astrophysique, les cosmogonies diverses (et surtout variées), et la manière dont les mythes extraterrestres ont émergé. Parmi ces mythes, beaucoup sont déconstruits par Alexandre Astier à l’aide du bon sens. Il évoque notamment le pilotage des soit-disant soucoupes volantes ainsi que le retro-engineering. Qui de mieux placé qu’un astronaute, pilote d’essai et militaire, pour confirmer ses dires et développer sur les OVNI et les PAN ?

LA DATE AVEC JACQUES ARNOULD
16 juin 2024. Au-delà du fait qu’Alexandre Astier fêtera ses 50 ans ce jour-là, l’Humanité apprend que la vie existe ailleurs. Comment réagira-t-on ? Que se passera-t-il dans la tête d’Alexandre ce jour-là ? Pour compléter son point de vue, je suis allée recueillir celui de Jacques Arnould qui a un métier unique au monde : chargé d’éthique dans une agence spatiale (le CNES, en l’occurrence).

L’ÉVÈNEMENT AVEC HERVÉ COTTIN
C’est le thème central du spectacle et c’est une question que tout le monde se pose : sommes-nous seuls dans l’Univers ? Le jour où un début de réponse positive nous arrivera sera un évènement incomparable dans notre histoire. Mais comment pourrait-on découvrir cette vie ? Où ? Quand ? À quoi ressemblerait-elle ? Et d’ailleurs… qu’appelle-t-on la vie ? Hervé Cottin, astrochimiste au LISA, m’en a longuement parlé dans un entretien passionnant…

LES ANAGRAMMES DE L’EXOCONFÉRENCE D’ALEXANDRE ASTIER
Parce que je m’ennuyais un dimanche soir, je me suis amusé à chercher des anagrammes de l’expression « l’Exoconférence d’Alexandre Astier ». (OUI BON. On a les occupations qu’on peut.) Certes, j’en ai trouvé quelques-unes qui ne veulent absolument rien dire – malgré leurs tournures grammaticalement correctes. Mais la dernière a quelque chose…

PERCEVAL EST-IL UN EXTRATERRESTRE ?
Tout fan de Kaamelott qui se respecte a bien remarqué que Perceval était un personnage spécial. Peut-être n’est-il pas l’enfant dans un corps d’adulte que l’on croit. Ou plutôt, si. Ou finalement, pas tout à fait… Questions existentielles, don mathématique, naissance inconnue et toujours le nez tourné vers les étoiles…
Mais alors… Perceval viendrait-il d’ailleurs ?

Bon, Alexandre n’a jamais voulu me donner la réponse mais j’aurais essayé.

Sinon, en plus de tous ces intervenants, je me suis aussi entretenue avec Patrick Baud, de la chaîne Axolot, grand spécialiste des curiosités et de l’étrange. Je ne pouvais pas passer à côté de son avis sur la question de la vie extraterrestre !

Je me suis également longuement entretenue avec mon ami Michel Felet, un journaliste passionné par le domaine du spatial, qui a interviewé les plus grands noms et côtoyé les plus grands mythes. Ne ratez pas son témoignage, il a des histoires étonnantes à raconter…

J’espère que ce hors-série vous aura plu ! Si c’est le cas, n’hésitez pas à vous abonner à ma chaîne Youtube et à partager la vidéo le plus possible.
Merci à la générosité de tous ceux qui m’ont filé un coup de pouce sur Tipeee, ça m’aurait aidé à produire cet épisode.
Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air… à ne rien faire. À très vite 🙂

[SPECTACLE] « Chienne » : comédie musicale incisive et canine d’Alexandre Bonstein

Rares sont les personnes dont je tombe folle amoureuse professionnellement parlant. Alexandre Bonstein fait partie de celles-là. Je resterai toujours béate d’admiration devant son génie artistique (et un peu jalouse aussi, huhu) et si je vous dis ça, c’est par honnêteté vis-à-vis de vous : ma critique de son dernier spectacle sera encore plus subjective qu’une critique digne de ce nom. Ceci étant précisé, je vais tout de même essayer d’être constructive.

« Chienne » est une comédie musicale dont le postulat de départ est simple : un caniche femelle, lauréate d’un prix de beauté pour chien, est attaché à un arbre dans la rue en attendant que son maître, parti faire quelques courses, revienne. Que se passe-t-il dans la tête d’un toutou pendant ces moments-là ?…

Et c’est là que la folie douce d’Alexandre Bonstein intervient. La chanson d’ouverture résume mieux que soixante critiques l’esprit du spectacle. Un extrait du texte, parce que c’est vous, et je vous laisse apprécier cet hymne en intégralité ci-dessous : « Le Poil est fait pour la caresse, pour qu’on y perde avec ivresse ses griffes dans sa jungle épaisse, le Poil mérite qu’on le connaisse… »

LE POIL (Alexandre Bonstein) – Interprète : Isabelle Ferron

Voilà voilà voilà. Du grand Alexandre Bonstein, vous dis-je. (Pour les plus observateurs d’entre vous, vous l’aurez reconnu dans la vidéo, déguisé en animal, à côté du pianiste Patrick Laviosa pour les choeurs.)

Mais attention, ceci n’est pas un extrait du spectacle. Il faut, bien entendu, s’imaginer Isabelle Ferron costumée en caniche. Ce qui donne ceci :

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Isabelle Ferron (Lady Capulet dans le Roméo et Juliette de Gérard Presgurvic, notamment) campe donc cette « fifille » tour à tour angoissée, frétillante, orgueilleuse, philosophe et canico-sociologue (oui, je l’invente). Elle nous livre un grand numéro de comédienne, avec une palette de couleurs qui va de l’adolescente débile à la reine de beauté vieillissante, en passant par la coquine et la diva. Elle réussit à nous faire piquer des fous rires incontrôlables, pour, l’instant d’après, nous raidir sur notre siège et nous faire dresser les… poils. Sa voix est impeccablement maîtrisée sur le plan technique, et la qualité du texte lui permet de s’amuser dans les divers registres qui lui sont offert.

Cela dit, on peut regretter que la mise en scène d’Alexandre Bonstein ne l’autorise pas à se déplacer plus souvent : certes, elle joue le rôle d’une chienne attachée à un arbre mais la convention théâtrale pourrait très bien la dispenser de laisse. On a l’impression qu’elle est frustrée d’être aussi peu mobile dans l’espace – et si la frustration peut se concevoir pour le personnage, c’est plus dommage quand on la ressent de la chanteuse-comédienne. Le public préfèrerait aussi la voir gambader comme on le lui autorise dans de trop rares numéros « libérés ».

Mais elle n’est pas seule sur scène. Deux musiciens à l’air joyeusement cabot (Jérôme Lifszyc et Thomas Suire) l’accompagnent, tour à tour aux instruments (dont quelques-uns étranges, j’irai me renseigner pour vous), aux accessoires, au décor, à la réplique qui fait wouche ou aux choeurs admirablement déjantés. Ils ont l’air bête, ils ont des visages de toons et on voudrait qu’ils interagissent un peu plus souvent.

Chienne_VingtiemeTheatre.jpgDerrière la légèreté du propos de départ, Alexandre Bonstein réussit tout de même l’exploit de rendre intéressant et scientifique une étude sociologique poussée sur le pipi et les étrons canins (il faut aller le voir pour le croire), et fait passer une critique assez caustique des petits travers de notre société contemporaine. Que ce soit à travers des jeux de lumière, des accessoires loufoques, ou des gestuelles  ridicules empruntées aux pseudo-chanteurs de télé-réalité, il dénonce avec humour (et en vrac) la tendance des jeunes voix françaises aux vibes à outrance, la dictature de la minceur, l’hypocrisie des pseudos sur les sites de rencontre, et la variété française bas de gamme.

Finalement, cette chienne amoureuse de son maître s’avère très perspicace dans son analyse de la société humaine, et son oeil extérieur décomplexé nous renvoit à notre volonté désespéré de plaire. Et tout ça avec un fou rire toutes les deux minutes.

Parce qu’Alexandre Bonstein, c’est ça : entre Tex Avery et les Monthy Python, des situations imaginées par un esprit rétrogradé au stade anal sans pour autant s’être départi d’un oeil tendrement critique, et des textes ciselés entre vraie poésie et fausse légèreté. Le tout servi par une comédienne survoltée et deux musiciens sortis tout droit d’une bande-dessinée.

« Chienne », ça ferait glousser Droopy, ça illuminerait l’oeil de Rantanplan, ça donnerait du caractère à Milou, et c’est surtout drôle, intelligent et visuellement et musicalement riche pour nous autres humains.

Bref… toutou pour plaire !

Et je vais pas faire ma chienne, voici un autre extrait du spectacle. « Naturelle comme le soleil, comme les chevaux, comme les produits qu’on appelle bio ». (Attention, RISQUE DE DEPENDANCE AUX CHANSONS PRESENTEES DANS CET ARTICLE.)

En fait, Alexandre Bonstein, il est déprimant (c’est la jalouse en moi qui parle). Non seulement c’est un génie de la scène française (je fais régulièrement des crises de manque de Créatures), mais en plus ses spectacles sont comme du bon vin (pour ceux qui me connaissent, partez du principe que j’aime ça, hein) : ils s’améliorent toujours avec le temps. Et finalement, c’est à ça qu’on reconnaît un spectacle vivant de qualité : il n’est pas figé, il évolue, il trouve d’autres choses, il n’arrive jamais à maturité tout en restant au sommet de son art.

Merci, Alexandre. Et avoir travaillé avec toi reste ma plus grande fierté et mon plus grand honneur d’artiste.

Je suis intimement convaincue que tu deviendras culte…

(Chers lecteurs, faites-moi penser quand je l’interviewerai à lui demander ce qu’il a exactement contre Pina Bausch et contre les gnous. Et contre les labradors.)

Faites pas vos cabots, c’est au Vingtième Théâtre du mercredi au samedi à 20 heures (y a un spectacle après, donc attention, ça commence à 20 heures pétantes !!). Plein tarif 24€, seniors et habitants du XXème 19€, étudiants 12€. Location 01 43 66 01 13.

Il y a bien sûr le site officiel et la page Facebook.

[SPECTACLE] Des Justes en quête de sens

Les Justes, d’Albert Camus, sont mis en scène par un Stanislas Nordey inspiré mais maladroit. Quelques comédiens remarquables sauvent ce spectacle aux longueurs répétées. Pas inintéressant, mais hélas inabouti.

Les Justes, c’est l’histoire de cinq révolutionnaires russes au début du XXème siècle. Quatre hommes et une femme, décidés à assassiner le grand-duc Serge pour sauver le peuple russe de la misère et pour faire triompher la justice. Leurs convictions, aussi nobles soient-elles, excusent-elles pour autant leur acte terroriste ?

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Une mise en scène minimaliste d’un texte difficile

Cette pièce de Camus a des échos particulièrement actuels plus d’un siècle après l’action inspirée d’une histoire vraie. L’austérité de la mise en scène de Stanislas Nordey rejoint celle du texte pour un rendu pesant, mais malgré tout de grande qualité. Le décor et les déplacements des comédiens, minimalistes et géométriques, servent la réflexion de l’auteur sans la polluer d’artifices. Le texte ainsi mis en exergue, les comédiens sont seuls maîtres à bord.

C’est là que le bât blesse. Le parti pris de la direction d’acteur est certes louable en théorie, mais discutable en pratique. Stanislas Nordey a voulu ne servir que le texte, et finalement, on finit par le perdre. En demandant à ses comédiens de le sur-articuler, c’est comme s’il nous imposait de le lire collé au visage. A le voir de trop près, on ne le voit plus du tout. On a besoin d’un minimum de recul pour qu’il nous apparaisse, et c’est ce recul-là que le metteur en scène nous refuse.

Des comédiens inégaux

Les comédiens, inégaux, le sont d’autant plus devant ces exigences : le charisme de Frédéric Leidgens (Boris) s’efface derrière sa diction plus qu’agaçante, quand elle n’en devient pas risible. Pourquoi diantre prononce-t-il le « e » muet à la fin des mots, et pour quelle raison obscure ses « r » sont-ils si durs et si appuyés ?

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Vincent Dissez (Ivan, ci-dessus) semble jouer à celui qui dira son texte en ouvrant le plus la bouche en hauteur et en largeur, et Damien Gabriac (Alexis) disparaît complètement derrière la monotonie synthétique de sa diction. Quant à Wajdi Mouawad (Stepan), malgré ses efforts pour se fondre dans un style qui n’est pas le sien, multiplie les erreurs de débutant que ne renierait pas une parodie des Inconnus.

Seule Emmanuelle Béart (Dora) tire son épingle du jeu. Rebelle, la comédienne prend la liberté de respecter la ponctuation, et ferme tous ses sens. Ses interventions sont autant de virgules d’oxygène dans un ensemble anxiogène et rendent audible un texte déjà très lourd. Sans oublier une mention spéciale pour Laurent Sauvage (Skouratov) : il réussit à faire rire un public pourtant assommé en déclamant du Camus comme un sketch de one-man-show. Brillant et salvateur.

La volonté de Stanislas Nordey de servir le texte est la preuve que ce metteur en scène souhaite amener les spectateurs à une réflexion qui irait au-delà de la pièce. Malheureusement, les comédiens, mal dirigés, s’écoutent dire leurs répliques, et le spectateur n’a d’autre choix que de tenter – en vain – d’en extraire le sens. Les plus téméraires tiendront une heure avant que l’ennui s’installe pour les deux petites heures restantes.

Dommage, car Emmanuelle Béart et Laurent Sauvage sont la preuve que ces Justes peuvent aussi être digestes, audibles, et matière à réflexion. Un spectacle maladroit, en somme, avec pourtant toutes les promesses avortées d’un metteur en scène de talent.

Florence Porcel

 

 

 

Les Justes, d’Albert Camus. Mise en scène de Stanislas Nordey. Avec Emmanuelle Béart, Vincent Dissez, , Damien Gabriac, Frédéric Leidgens, Wajdi Mouawad.

Du 27 au 30 avril 2010 au Théâtre des Treize Vents, Montpellier.

Du 4 au 6 mai 2010 à la Comédie de Clermont-Ferrand.