[MUSIQUE/VIDEO] Fredrik Larsson : incroyable talent !

JE SUIS AMOUREUSE.

Alors… pour ceux qui ne me connaissent pas, il faut savoir que je ne tombe pas amoureuse comme ça, hein. Pis surtout pas d’un petit jeune, c’est pas mon truc. Non non, il me faut vraiment une bonne raison. 

Mais attendez que je vous le présente… Il s’appelle Fredrik Larsson (aka Freddegredde), il a 24 ans, il est jeune, il est bô, il chante la mort, il joue de tous les instruments, il fait des vidéos que t’as une fracture de l’oeil quand tu les regardes et que tes tympans ont des orgasmes quand tu les entends et… et…Hein quoi ? Oui pardon. Je me reprends, je me reprends. [Vous trouvez pas qu’il fait chaud ?]

Donc. Où en étions-nous ? Faut suivre, hein. Donc ce jeune homme suédois est célib… extrêmement talentueux, et le mieux est encore de vous le faire découvrir. Quoi que… j’ai tellement envie de le garder pour moi que finalement je me tâ… je me demande si je… enfin bon, d’accord, puisque vous insistez (lourdement). [Non mais sérieusement… il fait chaud, non ?]

Bon, première vidéo. Je l’ai découverte grâce à @faux_semblant à qui je voue désormais une reconnaissance éternelle (au moins).

Alors non, non, il n’a pas de frère jumeau. Si on en a deux pour le prix d’un sur celle-ci (et je ne suis pas partageuse quand il s’agit de suédois-musiciens-qui-chantent-la-mort), c’est uniquement parce qu’il joue lui-même de tous les instruments dont il a besoin, et que là en l’occurrence, il avait besoin d’un clavier et d’une guitare pour nous interpréter un medley de génériques de séries. [Ce que j’ai chauuuuuuud, aaaaah !!…]

Mes bras, mes oreilles, ma mâchoire, mes yeux m’en sont tombés, et j’ai pas la télé. (Il faut le savoir. D’ailleurs c’est pour ça que j’ai le temps de faire de merveilleuses découvertes sur le web, d’ailleurs. J’ai dit deux fois « d’ailleurs ». L’émotion, sûrement. Ok bon je la boucle, je vous laisse voir/écouter/baver/ne pas rayer de mention, il n’y en a pas d’inutile.)

5 minutes 23 secondes. « I wanna do bad things with you… »

Et là, c’est le drame.

Florence Porcel s’évanouit. Elle comprend subitement pourquoi elle avait si chaud. Amenez-lui ses sels, que vous aurez auparavant fait fondre dans un seau d’eau à 1°C que vous lui balancerez en pleine figure, s’il vous plaît.

SPLASH !!!!

AAAAAAAH !!! Bande de fieffés chenapans !!! Bon, merci. Brrrrr, ça remet les idées en place. Donc. Hum. Pfouuu…

Donc le jeune homme est très agaçant. (Mais je le garde quand même, girls, ne vous réjouissez pas trop vite.) Parce que non seulement il joue à la perfection et il chante la mort (hein, donc), mais en plus il fait ses arrangements lui-même : « Oui, j' »écris » mes propres arrangements pour toutes mes vidéos. Parce qu’en fait c’est vraiment la seule façon de faire des trucs originaux et frais. » La grâce incarnée, je vous dis.

Le côté rassurant de la chose, c’est qu’il lui aura fallu trois jours pour pour faire ces 7 minutes de plaisir pur« presque sans fautes ». Qui, de toute façon, même si on les repérait, lui seraient toutes pardonnées.

Deuxième vidéo de la mort qui tue : « 32 songs in 8 minutes ». Tout est dit dans le titre. C’est une fois encore très impressionnant, même s’il ne s’agit ici que d’un seul lui. C’est donc moins intéressant musicalement et visuellement, mais il faut tout de même saluer la performance.

Une mention spéciale pour son interprétation de Harder, Better, Faster, Stronger de Daft Punk, d’une difficulté inouïe au niveau du chant. Et une fois encore… il est parfait. Et il arrive même à ne pas être ridicule quand il chante O-Zone.

 

Et last but not least… Passionné de jeux vidéos, il a décidé de faire la musique de The Legend of Zelda. A 10 instruments, et 9 voix. Tout seul.

(Et là, je me tords de rire. Mais c’est nerveux, rassurez-vous.)

 

Voilà. Je suis amoureuse. Mais ça va passer…Si vous voulez écouter et voir d’autres choses, ou découvrir ce fantastique jeune homme, je vous laisse faire un tour sur son site.

Moi, je dois aller m’acheter un billet aller simple pour la Suède. J’ai une question à lui poser. On peut faire un don, sur son site. Mais accepterait-il ceux en nature ?…

Trêve de plaisanterie (douteuse) (Mais pas tant que ça, il me l’a dit lui-même, hein, souvenez-vous : « I wanna do bad things with you » Ca tombe drôlement bien, honey, je suis une très vilaine fille.)

Hein ? Ah pardon, j’avais pas vu que vous étiez toujours là. J’espère en tout cas que vous aurez pris autant de plaisir que moi à écouter ce jeune homme. Je remercie Twitter, @faux_semblant, le web, la Suède, et les technologies modernes de l’avoir rendu possible.

A suivre de très près !


[ENQUÊTE] Le Ministère s’efforce de l’art

Les outils de promotion de l’art contemporain français à l’international


La Force de l’Art 02 s’est achevée il y a quelques mois, le succès escompté n’étant pas au rendez-vous. Dans un contexte difficile, il nous a semblé important de nous interroger sur l’état des structures et des soutiens dont disposent les artistes contemporains en France.
Les outils mis en place par les initiatives publiques et privées pour soutenir et promouvoir l’art contemporain français sur la scène internationale sont-ils pertinents ?


 

En 2001, le rapport Quémin intitulé « Le rôle des pays prescripteurs sur le marché et dans le monde de l’art contemporain » est sorti. Ce document, destiné au Ministère des Affaires Etrangères, stigmatise « le lent effacement de l’art français sur la scène mondiale ». A partir d’une analyse comparative, l’auteur, le sociologue Alain Quémin, pointe la défection des artistes français contemporains dans les collections publiques, dans les grandes institutions culturelles de portée internationale, dans le Kunst Kompass (classement réputationnel des artistes faisant référence), dans les foires et les biennales, et enfin sur le marché international des ventes aux enchères.

Alors que l’Angleterre s’est dotée du Prix Turner dès les années 80 ou que les Etats-Unis, « patriotiques, suivent leurs artistes » depuis les années 50, « La France a du mal à défendre ses ouailles, contrairement à d’autres pays bien plus protecteurs ».

 

Excepté le Centre national des arts plastiques (CNAP), organisme public chargé de soutenir et de promouvoir la création contemporaine avec un budget minime (1,269 millions d’euros), la France ne s’est pas dotée d’outil de promotion de son art national avant 2006, date de création de la première triennale d’art contemporain français sous l’égide du Ministère de la Culture : La Force de l’Art. Conçue comme une vitrine de la scène française, la Force de l’Art est-elle une initiative pertinente ?

 

La Force de l’Art : pertinence et étude comparée des deux éditions


 

 

Force de l’Art 1

Force de l’Art 2

COÛT

Ministère de la Culture

3,88 M €

NC

Subventions de l’Etat

2,5 M €

NC

Mécénat

675 000 €

NC

Total

7,05 M

NC

 

 

PRIX ENTREE

Tarif plein

7 € (pour 2 visites)

6 €

Tarif réduit

5 € (pour 2 visites)

4 €

Gratuit

moins de 18 ans

moins de 13 ans

 

 

COMMISSAIRES

15

3

 

 

EXPOSANTS

Exposition principale

200

39

Avec annexes

pas d’annexe

6

 

 

VISITEURS

Exposition principale

80 000

67 286

Avec annexes

pas d’annexe

107 000

La première édition, sous l’impulsion du Premier Ministre Dominique de Villepin, a attiré un nombre honorable de visiteurs (environ 80 000). Quinze commissaires et plus de 200 artistes participants ont donné un aperçu relativement complet « des trente dernières années de l’art en France », commente Gilles Fuchs, président de l’Association pour la Diffusion Internationale de l’Art Français (ADIAF).


Ce dernier a d’ailleurs eu plutôt l’impression d’un « déballage » tandis que la seconde édition, sous l’égide de Christine Albanel, Ministre de la Culture, lui parut plus intéressante, car plus anglée. La Force de l’Art 02 montrait « le point de vue de trois commissaires. Les œuvres furent bien mises en valeur ».


Si une majorité d’artistes louent l’initiative, nombreux sont ceux qui critiquent sa mise en application. Pour la seconde édition, les trois commissaires de La Force de l’Art (Jean-Louis Froment, Jean-Yves Jouannais et Didier Ottinger) ont fait appel à Philippe Rahm, architecte, pour concevoir l’espace d’exposition. La « géologie blanche » figure une « banquise » de box blancs dont les parois sont repoussées, déformées par les œuvres et leurs volumes.


Frédérique Loutz associe cette architecture à une forme de cynisme, une « banquise avec ses artistes-ours en péril ». L’artiste désapprouve un espace qui, contrairement à la visée du projet, ne s’adapte pas à ses pièces : son papier peint a dû être découpé pour pouvoir se conformer aux dimensions de la « géologie blanche ». « Seules les pièces surdimensionnées ont pu résister à l’emprise de la scénographie sur les œuvres présentées. En outre, chaque pièce étant isolée, le dialogue peine à s’établir », regrette-t-elle. « Toute la communication s’est faite autour de la superbe et généreuse idée de l’architecte. Le lien entre les œuvres et les pratiques a été écarté, n’en reste qu’une sensation de cacophonie un peu stérile […] chaque artiste est parqué dans son petit bungalow dans ce village polaire ». Elle déplore que cette manifestation soit loin d’avoir été « une aventure humaine ». L’ambiance est à l’aune de la froideur de la « géologie blanche » : « un des trois commissaires n’a pas eu la politesse de me saluer », et l’a fait se sentir « seule, démunie et éprouvée ».

 

 

 

Force de l’Art 1

Force de l’Art 2

Ministre en charge du projet

Dominique de Villepin

Christine Albanel

Date

10 mai – 25 juin 2006 (41 jours)

24 avril – 1er juin 2009 (36 jours)

Lieu

Nef du Grand Palais

Nef du Grand Palais

Annexes

pas d’annexe

Musée du Louvre

Tour Eiffel

Palais de la Découverte

Musée Grévin

Eglise Saint-Eustache

Espace dédiés aux prix

Prix Marcel Duchamp

pas d’espace dédié aux prix

Prix Ricard

Cependant, elle se dit reconnaissante d’avoir bénéficié d’une bourse du CNAP et d’une résidence à Rome. Elle reconnaît que La Force de l’Art 02 fut bénéfique pour elle, lui assurant une visibilité certaine. Néanmoins, six mois après la manifestation, elle n’a toujours eu aucune proposition d’exposition…

Fayçal Baghriche estime que cette édition fut surtout bénéfique aux jeunes artistes, lui y compris. Dans la mesure où très peu de pièces furent créées pour l’évènement, il s’agit pour les artistes plus reconnus « d’une manifestation de plus à leur actif, mais qui n’apporte pas grand-chose à leur travail ». En tant que commissaire, il estime que le nombre d’artistes exposés est assez juste. Fayçal Baghriche reconnaît que des efforts sont faits du côté du Ministère de la Culture et de la Communication mais qu’il est également avéré que des subventions ont diminué et que certains lieux ferment. Mais, dit-il, on ne peut pas « attendre d’un ministère de droite de mener une politique culturelle de gauche ». Enfin, cet artiste rejoint Frédérique Loutz : « Certaines œuvres étaient mal accrochées, notamment celles d’Anita Molinero ou de Michel Blazy ». Toutefois, il reconnaît que l’importance et les contraintes de l’évènement nécessitent  « négociations et concessions » autant du côté des commissaires que du côté des artistes. Philippe Mayaux, également, regrette que ses peintures exposées à l’extérieur du cubicle (« box » alloué à chaque artiste) cachent celles exposées à l’intérieur…

 

 


 

Quid des femmes ?

Fayçal Baghriche évoque également un problème récurrent : la sous-représentation des femmes à La Force de l’Art, problème symptomatique des expositions françaises en général. Même si Fayçal Baghriche n’est pas « pour la parité dans les expositions ; on choisit de montrer des travaux selon leur pertinence et non selon le sexe de l’auteur », il estime tout de même que « des oublis aussi manifestes ne peuvent être assimilés qu’à du dédain ». Gilles Fuchs est lui aussi partagé sur cette question : « On fait attention à la présence de femmes mais ce n’est pas un critère déterminant. Si on n’avait que des Louise Bourgeois dans notre sélection, on n’aurait que des Louise Bourgeois. Les personnes sélectionnées sont artistes avant d’être femmes. Il est vrai que les artistes promus par les galeries sont en majorité des hommes… Sur neuf prix, nous avons trois femmes. Dans nos jurys, nous avons autant de femmes que d’hommes. En art, il n’est pas essentiel de distinguer les deux genres : si vous lisez un bon roman, il n’est pas nécessaire de savoir si c’est un homme ou si c’est une femme qui l’a écrit. Ce n’est pas vital au niveau de l’organisation de la société. Si vous demandez à Annette Messager si elle est une artiste femme, elle vous griffera et vous dira : je suis UN artiste ».


Ce problème, bien loin d’être anecdotique, mobilise : des groupes militants se forment, notamment sur Facebook. En effet, un groupe intitulé « La faiblesse de la Force de l’Art » a été créé en écho à la lettre ouverte écrite par Isabelle Alfonsi (galeriste et critique d’art), Claire Moulène (journaliste et commissaire d’exposition indépendante), Lili Reynaud-Dewar (artiste et enseignante à l’Ecole des Beaux-Arts de Bordeaux), et Elisabeth Wetterwald (critique d’art et enseignante à l’Ecole des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand). Cette lettre vise à dénoncer la faible représentation des femmes, notamment à la Force de l’Art, qui ne comptaient que pour 16% des effectifs alors que « 60% des artistes diplômés des écoles des Beaux-Arts en France sont des femmes. »


Philippe Comtesse, le créateur du groupe, explique : « Cet appel est bien plus large que celui de « La Force de l’Art » qui n’est qu’un symptôme de ce qui se passe dans l’art et la représentation des femmes dans les collections, événements, expositions. Pour ce qui est de mon engagement dans cette histoire, je suis sympathisant féministe. Suite à cet appel, j’ai boycotté l’événement. » Il ne semble pas être le seul concerné. Jihane El Meddeb, auteure et cinéaste présente au vernissage des deux éditions, a déclaré : « J’ai d’ailleurs eu une conversation avec Orlan à ce sujet. J’avais entamé une action relevant le pourcentage de femmes représentées lors de ces expositions alors que je ne suis pas « féministe » pour un sou… » Et Polina, une amatrice d’art contemporain qui ne se sent pas non plus particulièrement proche d’un quelconque mouvement féministe, avoue : « Oui, les artistes femmes ne sont pas assez représentées, mais ce n’est pas spécifique à la Force de l’Art, c’est tout le milieu de l’art en général. »

Outre le manque de femmes, il y a un problème de représentativité au niveau du territoire puisque le commissariat trahit un certain parisianisme.

 

Monumenta, l’autre cheval de bataille du Ministère de la Culture

Monumenta est une manifestation créée dans le but de « montrer l’art contemporain au public le plus large grâce à l’attractivité du bâtiment et à la possibilité de créer un projet d’amplitude en ce lieu. Le deuxième objectif est de montrer la vitalité de la scène française à l’international ». Quand on s’étonne de ce qu’Anselm Kiefer et Richard Serra, les deux artistes précédents de Monumenta, ne sont pourtant pas Français, Catherine Grenier répond : « Anselm Kiefer vit en France depuis plus de quinze ans, c’était important de montrer qu’un artiste international a choisi de vivre en France. Il est important d’avoir des artistes internationaux car, en plus d’affirmer la créativité française, le but est de montrer que Paris compte sur la carte internationale ». La presse étrangère est très demandeuse d’interviews de Christian Boltanski, l’artiste exposé de Monumenta 2010 (en cours), plus que la presse française qui l’a couvert quand même très largement, des revues spécialisés aux journaux généralistes. Quant aux subventions allouées à l’évènement, elles viennent pour un tiers de l’Etat, un tiers du mécénat, et le tiers restant dépendant de la billetterie.

 

 


 

Gilles Fuchs rappelle à quel point ces initiatives sont capitales pour la visibilité de l’art français… et pour son existence tout court : « La Force de l’Art et Monumenta sont essentiels. C’est ce pour quoi nous nous sommes battus, pour montrer qu’un art français existe. Tout le monde parle d’art chinois, indien, islamique, américain, russe, etc. Pourquoi n’y aurait-il pas un art français ? Si le créateur d’Abidjan faisait la même chose qu’un artiste du 7ème arrondissement de Paris, quel ennui ! Des personnes comme Olivier Kaeppelin ou des organismes comme le Prix Ricard ou l’ADIAF ont beaucoup œuvré en ce sens. Maintenant on ne rit plus lorsqu’on parle d’art français même si la spéculation va moins vite en France qu’ailleurs. Le principe est de montrer un point de vue français ».

 

Les initiatives privées : le Prix Marcel Duchamp et le Prix Ricard

Créé en 1994, l’ADIAF est un organisme privé de mécénat culturel fondé par Catherine Millet, Daniel Abadie, Daniel Templon et Gilles Fuchs ayant pour but de faire connaître à l’international la scène contemporaine française. En 2000, ce regroupement de collectionneurs se dote du Prix Marcel Duchamp, prix prestigieux récompensant le travail d’un artiste contemporain français ou vivant en France.
L’artiste primé reçoit une dotation financière de 35 000 euros et est exposé au Centre Pompidou qui éditera un catalogue.

 

 

 


Le rapport Quémin met en exergue la nécessité pour les artistes français d’être intégrés dans les collections permanentes. Or, l’obtention du Prix Ricard permet justement aux artistes d’entrer dans les collections permanentes du Centre Pompidou. Le Prix Marcel Duchamp affiche-t-il, lui aussi, une volonté de suivre les conseils du rapport Quémin et de pérenniser les œuvres des artistes primés ?

 

« Nous sommes suivis par le Centre Pompidou : ce dernier possède déjà les artistes que nous primons et, si ce n’est pas le cas, les achète. Sur les quarante-trois nominés de cette année, le Centre Pompidou a dans ses collections permanentes trente-sept d’entre eux. Depuis la création du Prix Marcel Duchamp, le Centre Pompidou a acquis une cinquantaine d’oeuvres des artistes que nous avons sélectionnés. C’est une réelle chance pour les artistes car le Centre Pompidou accueille quelque 70 000 visiteurs. La question des expositions temporaires ou permanentes est difficile. En effet, si un musée qui se veut dynamique est obligé de montrer ce qui se passe actuellement, son but premier est de conserver, d’acquérir, d’organiser ses collections permanentes. Bien sûr, on a envie d’avoir l’avis du Centre Pompidou sur l’actuelle mais il y a aussi d’autres endroits pour le faire ».


Les deux prix n’entretiennent pas des rapports concurrentiels. En effet, la sélection du Prix Marcel Duchamp consacre des artistes d’une quarantaine d’années, ayant déjà une certaine visibilité sur la scène internationale, tandis que le Prix Ricard récompense des artistes émergents. « Le Prix Ricard et nous », explique Gilles Fuchs, « avons un fonctionnement différent : ils élisent des artistes plus jeunes que nous et ont un mode de sélection différent. Les membres collectionneurs votent mais c’est au conservateur qu’appartient la décision finale. Comme il n’y a que des collectionneurs, le choix est moins aisé. Notre jury est composé de professionnels qui connaissent les œuvres. C’est un jury international composé de sept personnes qui choisit le lauréat. Les membres fixes sont madame Matisse, à qui appartiennent les droits des œuvres de Marcel Duchamp, le directeur du Musée national d’art moderne Alfred Pacquement et le président de l’ADIAF, c’est-à-dire moi-même. A cela il faut ajouter deux collectionneurs et deux conservateurs, tous d’envergure. Le jury est à moitié composé d’étrangers afin d’éviter un choix hexagonal et le diktat des institutions françaises ».

 

De la nécessité des institutions…

« Bien que conscient de représenter une identité particulière à travers mon activité d’artiste,je ne crois pas au concept de promotion d’un art national à l’international ». Saâdane Afif est lauréat du Prix Marcel Duchamp 2009, prix attribué par l’ADIAF « initiative pour contribuer au rayonnement de la scène française sur le marché mondial». Cependant, cet artiste contemporain ne désire pas s’exprimer sur la question des institutions, question selon lui « dépassée, que l’on pose depuis dix, quinze ans ».

La volonté pour un artiste de ne pas être institutionnalisé semble compréhensible.

Y a-t-il une visibilité possible des artistes en dehors des institutions ?

 

 

Ornella Lamberti

Florence Porcel

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[CINEMA] La Rafle

On ne critique pas la Rafle comme on critique un film. Tout simplement parce que la Rafle n’est pas un film. C’est un témoignage.

Les spectateurs sont prévenus : tous les évènements, « même les plus extrêmes », ont bien eu lieu. Tous les personnages ont existé. Ces faits et ces personnes sont dévoilés à travers le regard de Joseph Weismann, qui avait 11 ans à l’époque, qui est vivant aujourd’hui. Un des rares, très rares rescapés de la rafle du Vel d’Hiv le 16 juillet 1942.


Tous les points de vue sont présents, sans parti pris. Ceux qui ont orchestré. Ceux qui ont eu confiance. Ceux qui ont fui. Ceux qui se sont opposés.

A chacun de voir. Et de juger.


Montrer ce film au plus grand nombre et le voir, absolument, n’est pas seulement se renseigner, s’instruire, s’informer.


C’est un devoir.

La Rafle, écrit et réalisé par Roselyne Bosch, avec Jean Reno, Mélanie Laurent, Gad Elmaleh, Hugo Leverdez. Sorti le le 10 mars 2010.

[TWITTER] A ceux… qui ont live-tweeté les Victoires de la Musique

… ou Twitter expliqué (par un exemple) aux néophytes.

MERCI. Merci à vous, ô followings adorés, pour cette soirée passée à rire devant mon écran. Vous étiez nombreux, hier soir, à suivre les Victoires de la Musique retransmises du Zénith en direct sur France 2. Et vous étiez également nombreux à les commenter en direct sur ce fabuleux site de micro-blogging…

http://poncier.org/blog/wp-content/2009/09/twitter.jpg
Je n’étais pas tout le temps d’accord avec vous : par exemple, bah oui, moi j’aime bien Grégoire, c’est sympa et ça se prend pas la tête. En revanche, je déteste Bashung… mais je ne prendrai pas le risque de le dire sur Twitter… Parce que parfois (souvent ? tout le temps ?), les abonnés font montre d’une étroitesse d’esprit et d’un élitisme qu’ils clament combattre… 
Je n’étais pas tout le temps d’accord avec vous, donc, mais qu’est-ce que j’ai ri… Et un tel bon moment, ça se partage. Je me suis dit qu’en plus de le partager, ça pourrait devenir un merveilleux exemple de ce que peut être Twitter, pour ceux qui se demanderaient à quoi ça peut bien servir (rassurez-vous, je me posais encore la questions pas plus tard qu’il y a quelques semaines).

Chers amis internautes, voici donc une sélection tout à fait arbitraire des meilleurs tweets d’hier soir. 

[Aux néophytes : j’estime que rien ne vaut la pratique pour comprendre. Je ne compte donc pas faire un glossaire des mots à connaître. J’expliquerai au fur et à mesure en rouge ce qui me semble utile d’être expliqué. Cela dit, quelques notions doivent être connues avant de commencer.]

But du jeu : vous résumer ma soirée avec les meilleurs « tweets » (c’est un message court de 140 caractères)En fait, plusieurs de mes « followings » (ceux dont je suis les tweets) ont « live-tweeté » (commenté en direct sur Twitter) les Victoires de la Musique.
Autre élément à savoir : les hashtags. Un « hashtag », c’est un mot-clé que l’on précède du caractère « # ». Il sert à mettre un tweet dans une certaine catégorie. Ce soir, les principaux tweets des Victoires ont été « hashtagués » #VDM ou #vicmusic. 
En fait, ils sont très utiles : ça permet d’avoir tous les tweets de tout le monde sur un même sujet quand on tape un mot-clef dans « rechercher ». Souvent, le « hashtag » précise quelque chose, indique une ironie, classe dans une conversation sur un sujet précis, etc…

Attention… C’EST PARTI !!

[Amis Twitteux, je n’ai fait que copier-coller, sans corriger l’orthographe. Je n’ai pas non plus repris les pseudos par souci de facilité de lecture. Les cités se reconnaîtront, je les en remercie.] 


Il y a quand même une revendication « C’était mieux avant la zik française » qui traîne dans cette soirée…#vicmusic
PPDA sur France 2. über-laule. #VDM
« Ma chanson est naïve, un peu bête ». Nooooooon, sérieux? #VDM
PPDA remue ses genoux sur @lafouine78 ca c’est Gangsta
(La Fouine était sur scène à ce moment-là. J’en conclus donc que @lafouine78 est son compte Twitter.) 
« Machin est dans la place », le truc qui se dit plus depuis 1993. #vicmusic
PPDA humour toujours !!!!! « il va retourné fouiner en coulisse !!« 
C’est moi ou ils ne remettent aucun prix à cette cérémonie? #vicmusic En même temps personne n’en mérite.
C’est moi où un gamin tient une bière derrière Jack Lang? #VDM
+1 Bonne nuit ! RT @soubrou J’allume la TV. Grégoire, PPDA, La Fouine. Gicquel est mort. J’éteins…
(Traduction : Quand on veut réagir au tweet de quelqu’un devant tout Twitter, on le « ReTweete », donc on écrit RT + pseudo + copié-collé de son tweet. Et avant le RT, on écrit ce qu’on veut dire. Et quand on aime le tweet de quelqu’un, on peut mettre « +1″, ou plus +1000000 » etc… si on aime vraiment.)
« Un énorme élan d’enthousiaSTE pour tout ce qui est dialogue ». Hum. #vicmusic
Il est vert Hugues Auffray ou j’ai mal réglé ma TV ? #vicmusic #Liebiglegumes
Bon, certaines personnes de la TL voient Hugues Auffray « ocre foncé » ou « orange », moi « vert »… j’en déduis qu’il moisit. #vicmusic
(Twitter n’est pas connu pour être tendre… Mais c’est ça qui est drôle !! – Ah pardon, et TL veut dire « timeline ». Ce sont tous les tweets qu’on voit s’afficher sur son compte.)
Après drucket, ppda, delarue, voilà sabatier….le prochain c’est guy lux …ah on me dit en régie qu’il est mort
(Ces deux-là sont drôles : écrits exactement à la même minute, ils donnent deux points de vue complètement opposés !! C’est la magie Twitter…)
Positivons : au moins les chanteurs présents aux Victoires de la musique n’encouragent pas le téléchargement illégal.
On va être obligé de télécharger tellement c’est mauvais. Les major se tirent une balle dans le pied #hadopi #VicMusic
qui est ce qui a invité le soutif de Lombroso ? Et sundé with a flou. Mais son accent pue du cul!
Qqun peut dire au clone de Charlie Winston de sortir, et de laisser faire les grandes personnes? #VDM
RT @FlorencePorcelhttp://twitpic.com/170w24 – Points de vue… #megalol #VDM +1000
(Ca, c’est donc quelqu’un qui m’a « retwittée ». Vous pouvez cliquer sur le lien, vous verrez la capture d’écran des 2 tweets contradictoires. Et il a rajouté +1000 à la fin.)
Philippe Gildas ou le brushing qui tient toute la vie #vicmusic #revedecoiffeur #fileladressepourmagrandmere
(Voilà le tweet le plus drôle de la soirée. En voyant le hashtag #fileladressepourmagrandmere », j’ai cru que j’allais faire pipi-culotte.)
Le show est sur Twitter, pas dans ta télé. Bienvenue sur le web 2.0. #VDM
(Ca c’est moi !! :-p)
(Le tweet suivant est une réponse à @lagendart qui me demandait si les live-tweets me plaisaient.)
@lagendart J’ai pas ri autant depuis la dernière rediff de Rasta Rocket.
(Et sa réponse 🙂
@FlorencePorcel Oulaaah c’est qu’on est bon. huhu.
Si j’avais l’âge que j’ai, je me ferais bien Maxime Nucci pour mon goûter. #VicMusic
Que pense Claude François de cette soirée, on pourrait lui demander via interview médium #vicmusic
(Ah oui, vous ne pouvez pas comprendre si vous n’êtes pas au courant de ça. Oui, c’est d’un autre monde. Sans mauvais jeu de mot.)
Nagui : « le Zénith est encore rempli ». T’as raison de préciser, parce que nous aussi ça nous surprend #vicmusic #fail !
heuh quelqu’un peut buter la voix off avant que je fasse un frontkick à ma TV !
RT @abstraitconcret: « merci oxmo puccino qui va repartir pucciner en coulisses »
mdr ! RT @jeymer a quand la catégorie du « plus grand téléchargé » #vicmusic
(+ 1 000 000 000 000 000 000 000)
France2tv un bouchon de Champagne vient de me sauter dessus..
(Quand je serai grande, je serai journaleuse.)
Faudra vraiment qu’on m’explique ce défilé des animateurs #vicmusic
(En effet, maintenant que tu le dis…) 

Voilà ! J’espère, pour les néophytes, que vous appréhendez un peu mieux ce merveilleux outil. Si vous voulez en savoir plus sur Twitter, je vous conseille de regarder le reportage d’Envoyé Spécial diffusé le jeudi 04/03/2010 sur France 2. Il est très bien fait ! Ainsi que mon mode d’emploi drôle et illustré.