[CHANSON] Berceuse pour Philae

J’ai la joie de vous présenter ma « Berceuse pour Philae », l’atterrisseur de la mission européenne Rosetta à destination de la comète Churyumov-Gerasimenko.
Bravo et merci à toutes les équipes de l’ESA, du CNES, des institutions, des centres de recherche, des laboratoires et des industries pour les succès de cette mission historique… à rebondissements.

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Clip écrit et réalisé par Virginie Sarrazin.
Étalonnage, effets additionnels et générique par Antoine Sarrazin.
Montage par Florence Porcel et Virginie Sarrazin.

Chanson écrite, composée et interprétée par Florence Porcel.
Enregistrement et mixage par Arnaud Léonard.
Arrangements par Véronique Fruchart.
Arrangements pour cordes et cordes par Arnaud Léonard.

Tourné en Champagne en août 2015 sous un soleil à faire fondre cent comètes, avec la participation de Wifi.

Merci au blog Ciloubidouille pour les plans de la fusée, et merci à Pythagore pour m’avoir permis de calculer les longueurs des triangles du toit de notre fusée au millimètre près.

[SCIENCE] La « Bohemian Rhapsody » revisitée façon théorie des cordes

[Attention, réclame. OH REGARDE !!! Le petit macaron juste à gauche, là, te permet de voter pour ce blog tous les jours pour les Golden Blog Awards !]

Ceux qui suivent ce blog depuis longtemps doivent connaître mon amour de la musique a capella. J’avais notamment interviewé Arnaud Léonard à ce sujet, le meilleur artiste du genre en France.

Même ceux qui ne suivent pas ce blog depuis très longtemps (voire pas du tout) ont dû remarquer mon léger penchant pour la science. Alors mélangez voix chantées et physique théorique et votre serviteuse (oui) retrouve foi en l’humanité. (Pourtant, souvent, c’est pas gagné.)

Un jeune étudiant en physique canadien de 23 ans, Tim Blais, reprend donc Queen a capella, et pas la plus facile, dans une version parodique où le texte d’origine est complètement réécrit pour expliquer la théorie des cordes. Kamoulox ? Eh ben même pas. C’est brillant.

Voilà l’objet du génie : 

Bon, ben je crois qu’il n’y a rien à rajouter, hein. Ah si, peut-être : pour encourager ce jeune homme, j’ai acheté sa chanson, elle est disponible sur iTunes à 0,99 €.

Et pour ceux qui se poseraient la question de la justesse scientifique des paroles, elle est irréprochable. Stéphane Detournay, chercheur en physique théorique et mathématiques au FNRS (le CNRS belge), a analysé la vidéo pour moi (un grand merci à lui). C’était d’ailleurs l’objet d’une de mes chroniques sur France Inter.

Ce n’est d’ailleurs pas le coup d’essai de ce petit génie de la musico-physique puisqu’il avait déjà parodié Adele l’année dernière avec « Rolling in the Higgs ». (Si tu veux comprendre ce qu’est ce fichu boson de Higgs, va donc lire ça, il s’explique lui-même en personne.)

Là encore, la parodie est disponible sur iTunes pour une somme tout à fait modique.

De mon côté, j’espère tout plein d’autres parodies scientifiques a capella de ce genre. Et ça semble bien parti puisque Tim laisse de côté la physique pour le moment pour se lancer dans la musique. Je lui souhaite toute la chance qu’il mérite mais je ne m’en fais pas trop pour lui, étant donné toutes les différentes cordes qu’il a à son arc… #PoumPshh

 

 

Oh, et je rappelle que Brian May, le guitariste de Queen, est docteur en astrophysique. Quand on vous dit que musique et mathématiques sont les langages les plus universels…

[MUSIQUE/ITW] Arnaud Léonard : pas people mais très vocal

J’ai toujours été très, très sensibles aux voix. Quand j’étais petite, je voulais toujours épouser les méchants des dessins animés parce que c’était eux qui avaient les voix les plus graves ou les plus typées. Un peu plus tard, je me suis fait des compilations sur K7 audio de bouts de dialogues de Jeremy Irons, d’André Dussollier, de Richard Berry et de Gérard Darmon.

Et puis j’étais musicienne, aussi : le chant, le piano, les instruments médiévaux pendant 20 ans… Alors forcément, quand les Internets sont arrivés avec leur lot de talents, je me suis souvent émerveillée. Une des toutes premières notes de ce blog concernait un jeune prodige, Fredrik Larsson, qui non seulement est un excellent chanteur et musicien, mais en plus réalisait des performances qu’il mettait en scène de façon amusante.

Autre performance vocale mise en scène en vidéo, le stupéfiant Nick Pitera qui interprète à lui tout seul tous – absolument tous – les personnages Disney en tout genre et de tout poil.

Et puis un peu plus tard, après deux Fredrik Larsson en un et un Nick Pitera pour neuf, je tombe sur huit énergumènes habillés et peinturlurés en blanc des pieds à la tête qui livrent une vidéo venue d’ailleurs.

Et quand j’ai un coup de coeur, j’ai tendance à surconsommer. Je dois être responsable de 20% des vues de chacune des vidéos et j’ai vu 5 fois (bientôt 6 !) le spectacle des VocaPeople à Bobino.

Et dernièrement, au hasard des lectures de ma TL, je tombe sur un lien tweeté par Alexandre Astier… Je fais confiance et je clique. V’là t-y pas que je tombe sur une orgasmique voix de basse multipliée par neuf qui chante… Kaamelott !!

Kaamelott, donc, que j’ai très oh TRÈS LÉGÈREMENT tendance à surconsommer aussi, gnnnnnn… <3

Nous avons donc : une voix grave, un musicien, une vidéo rigolote, Kaamelott. Ça ne fait ni une ni deux, je me penche sur ce mystérieux chanteur… pour découvrir qu’il fait partie des VocaPeople, ces êtres venus de la planète Voca échoués sur la Terre pour une raison obscure (y aurait une histoire de fin du monde là-dessous que ça ne m’étonnerait pas). La boucle était bouclée. Je me suis dit que du coup, ça méritait bien une interview.

Qui es-tu Arnaud Léonard ? 
Je suis né en Belgique en l’an de (dis)grâce 1975. C’est là qu’il a fallu faire des trucs. Donc violon depuis l’âge de 5 ans, piano encore un peu plus tôt (mais tout seul, parce que j’aimais pas qu’on me montre), guitare, basse, sax alto, percus, voilà pour la musique.

Arnaud Léonard

A 12 ans, une rencontre, un homme de théâtre (le comédien et metteur en scène Jean-Marie Pétiniot, gloire nationale chez moi) et une décision absolue : je serais acteur. Ça tombait bien, étant donné qu’avant, j’avais voulu successivement être policier à moto, mécanicien, super-héros (Ayato dans San Ku Kaï), clown, cascadeur, plombier-zingueur (ben quoi?), re-policier à moto et pilote d’avion. Le seul métier qui pouvait éventuellement permettre de cumuler le tout est donc celui que j’ai choisi.

Le chant est arrivé à la fois plus tôt et plus tard ; en réalité, je n’y ai jamais vraiment prêté attention… J’ai toujours chanté, c’était normal à la maison. Sauf que je suis passé de soprano colorature dans la chorale des enfants à Basse profonde en deux jours! Je jure que c’est vrai. A 15 ans. Pas de mue, juste une aphonie (la seule de ma vie) et 2 octaves et quelque sur lesquelles j’ai pu m’asseoir… Bim.

Accessoirement, j’ai décroché un master en Communication Appliquée (en Education permanente) et un double Premier Prix (Théâtre et Interprétation poétique) au Conservatoire Royal de Bruxelles.

J’ai essayé à peu près tout ce qui était possible dans ce métier en Belgique (théâtre, comédie musicale, télé, radio, synchro, pub, j’ai même donné des cours); je m’amusais bien mais me dispersais énormément.

En 2005, j’ai découvert une annonce de casting pour Le Roi Lion au Théâtre Mogador ; j’avais vu le spectacle quelques mois plus tôt à Londres, ri et pleuré pendant trois heures… et considéré immédiatement que c’était la plus belle chose que j’avais vue de toute ma vie. Bref, au bout d’un an d’auditions, j’ai été choisi avec 70 autres camarades pour constituer le cast français du Roi Lion.
Je me suis donc installé à Paris à l’été 2007, et ne l’ai pas quittée depuis. Une impression très nette d’être enfin rentré à la maison y est pour beaucoup.

Trois ans de Roi Lion donc, puis « Il était une fois Joe Dassin » (mis en scène par Christophe Barratier) en 2010-2011 et Voca People depuis cette saison.

Pourquoi avoir choisi d’interpréter Kaamelott a capella en vidéo ?
J’ai découvert Kaamelott assez vite, dès sa sortie télé ; je jouais sur un spectacle et une de mes potes comédiennes m’a dit que, dans mon jeu, je lui faisais beaucoup penser à Alexandre Astier… que je n’avais jamais vu à l’époque ! J’ai donc regardé un ou deux épisodes, par curiosité. Après un court séjour en réanimation pour étouffement par fou-rire, j’ai pris le risque de continuer à suivre la série…

Non, sérieux, je suis (comme beaucoup) un fan absolu… J’étais même à la Nuit Kaamelott au Grand Rex pour la présentation de la saison VI (la séance du soir, celle où on a eu droit à 7 épisodes, et toc!) Et comme Astier est également un musicien et un compositeur de grand talent, j’éprouve énormément de plaisir à revisiter ses musiques. Ça me le fait avec John Williams, Hans Zimmer et Danny Elfman aussi. Ouais, absolument, je compare. Je piédestalise, même.

As-tu eu un retour d’Alexandre Astier ?
Yes ! Sur les trois vidéos, il a eu l’extrême gentillesse de me retweeter et de les commenter. Comment dire que j’ai une fois de plus failli mourir de décès…

Comment se passe la préparation des vidéos ? 
Je ne possède aucune partition : je suis frappé de l’oreille absolue, à l’instar d’Alexandre Astier. Donc les relevés sont beaucoup plus rapides à la « feuille » qu’à l’écrit, en ce qui me concerne. L’arrangement n’a que très peu besoin d’être modifié (et uniquement en fonction du fait qu’il faut que ça sonne avec juste ma voix) ; au- delà de ça, je considérerais comme une trahison de transposer ou, pire, de changer une ligne de sa musique. Elle n’en a pas besoin. En revanche, pour la troisième vidéo et le passage au violon, là, oui, je me suis permis quelques libertés… mais au lu de ses derniers commentaires, ça n’a pas l’air de lui avoir déplu. Ouf.

Comment enregistres-tu ?
Je possède un petit matériel bien suffisant pour l’usage que j’en ai ; je branche ma carte son sur mon MacBook Pro et je bosse sur Logic. Pour le montage vidéo, j’utilise FinalCutProX.

Combien de temps tu mets pour préparer une seule vidéo ?
En moyenne, chaque capsule me prend une vingtaine d’heures en tout.

Quelle sera la suivante ?
Ahaaaaa… Vous aimeriez bien le savoir, hein ? (NDLR : OUI.) Franchement, j’hésite.

Tu es Tubas, l’un des huit Voca People échoués sur Terre actuellement à Bobino. Comment devient-on Voca People ?
Eh ben on passe une audition, puis une autre, puis une finale, et on est choisi. Ou pas. Mais pour devenir un VocaPeople, il vaut mieux être choisi. Ça aide.

Les VocaPeople, actuellement à Bobino. Arnaud Léonard est le 4ème en partant de la gauche !

Quel est le morceau que tu prends le plus de plaisir à chanter dans ce spectacle ? Et le plus  galère ?
Mon vrai kif, c’est le medley Queen (« Bohemian Rhapsody » parsemée d’autres thèmes bien magnifiques aussi). (NDLR – Côté public, je confirme, c’est un TRUC DE MALADE.) Le plus galère, y en a pas. Shai Fishman (le génialissime directeur musical du spectacle) a vraiment fait un travail monstrueux sur les arrangements. C’est trop bon à chanter.

Vous jouez beaucoup avec le public. As-tu déjà vécu un moment de solitude ?

Etonnamment, pas tant que ça ! Les gens sont bienveillants pour la plupart ; ça tient sans doute au fait qu’on les rappelle à l’enfance en incarnant des extraterrestres qui sont, eux-mêmes, des mômes.

Combien de temps de préparation avez-vous avant d’entrer sur scène ?
Une heure environ.

Quel effet ça fait de jouer un extraterrestre chanteur quand on est musicien passionné d’astrophysique ?
Voilà, tu as posé la meilleure question qui soit. Ça fait de l’effet. Si on m’avait dit qu’un jour ces deux passions-là se rejoindraient… Mais bon, Hubert Reeves et Stephen Hawking comptent parmi les grands poètes contemporains, je trouve, alors…

Le spectacle se poursuivra-t-il en 2013 ?
On est à Bobino jusqu’au 20 janvier et on part en tournée tout de suite derrière jusque… wow… Pas de fin prévue, là ! On joue tous les jours et c’est un kif énorme ! Et sinon, je fais quelques synchros (notamment dans le dernier Disney, « Les mondes de Ralph »).

[MUSIQUE] Barcella : abracadabresque Charabia

Barcella est sûrement le seul garçon au monde à pouvoir caser dans ses disques « salope », « biffle », « mettre une cartouche » en face A et « billevesée », « mistinguette », « bande de jeunes freluquets » en face B – et, par-dessus le marché, de nous faire trouver ça tout à fait charmant pour la première et tout de même un peu osé pour la deuxième.

Parce qu’il est comme ça, Barcella. Il réconcilie un Français tendrement désuet et un verlan du meilleur effet d’une chanson à l’autre (quand ce n’est pas au sein du même texte) de son nouvel album, le bien nommé Charabia.

Il a le verbe nostalgique dans l’émouvant « L’âge d’or » qui noie mes yeux à chaque écoute : « Pourtant, pourtant / Les tranches de pain d’épices / Me manquent maintenant que / Les années me trahissent… » ;

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et la verve coquine quand il s’agit de narrer la rencontre entre une feuille et un stylo : « Emarge-moi Rocco, effeuille-moi à en prendre haleine / J’ai connu des pinceaux, ne me raconte pas tes poèmes / Tu m’as prise pour une vierge ou quoi ? Je veux que tu m’éclabousses / Qu’attends-tu donc pour me mettre une cartouche ? »

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(Ce genre de chanson-métaphore aux images bien tournées est une merveille littéraire… Cependant, cela représente un léger désavantage : je comptais offrir l’album à ma grand-mère…)

Mais Barcella ne s’amuse pas qu’avec ces mots-là sur des accompagnements tour à tour mélodieux et entraînants : champion de France de slam de son état (excusez du peu), il nous offre avec « Mixtape » une performance du genre impressionnante de célérité et de poésie. Et pour l’avoir vu une bonne dizaine de fois en concert, croyez-moi, il ne s’agit pas d’un tour de passe-passe comme on peut le faire en studio : ce gars-là enverrait Chuck Norris chez un orthophoniste jusqu’à la fin de ses jours. Et musicalement, c’est à croquer.

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Avec ce deuxième album, l’auteur-compositeur-interprète champenois (COCORICO !!! 51 représente…) réussit l’exploit de ne pas décevoir après l’excellente « Boîte à musique ».  Babar (pour les intimes) nous raconte encore ses histoires et celle des autres. Celle de Cerise, par exemple (oui oui, la fameuse jeune fille de la publicité pour une assurance dont je ne citerai pas le nom), qui clame à qui veut l’entendre : « Je suis blonde et je vous emmerde » sur un air tellement sautillant et souriant qu’on en oublie qu’elle nous envoie paître. (D’ailleurs, ladite jeune fille a apprécié l’album, nous a glissé Barcella l’autre jour au Café de la Danse sur le ton de la confidence.)

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Il traite encore de ses sujets de prédilection en les réinventant : l’enfance, tour à tour amèrement nostalgique (L’âge d’or, L’insouciance) et joyeusement sucrée (Les monstres, Le cahier de vacances), et les rapports hommes/femmes (Abracadabra, Salope, Ma douce, Claire fontaine) avec cette vision si moderne et désabusée des comportements des deux sexes.

Mais si, dans ses textes, l’homme semble être un petit garçon apeuré face à des femmes volontaires et rentre-dedans, Barcella a quand même eu le culot et les coucougnettes de faire chanter à l’unisson tout le Café de la Danse un jour de Journée de la Femme son fameux refrain : « SALOOOOPE-EUH !! », et rien que pour ça, on dit respect, monsieur, respect. (En vrai, ça soulage, je vous le conseille.)

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Bref, tout ça pour vous dire : va chercher bonheur dans l’AilleTounz des Internets ou (pour faire adorablement galvaudé) chez un disquaire en dur. Cet album est aussi magique qu’éclectique. Et je laisse le mot de la fin à l’artiste : « Les vrais font la diff’ entre la daube et le bon onss ! »

(Oh, et une astuce : ce mec est une bête de scène. S’il passe près de chez toi, fais pas le con, ne loupe pas ça !)

[PARODIE] Je DM

Jcfrog est une de mes idoles des Internets mondiaux et j’ai eu l’occasion de le rencontrer à plusieurs reprises grâce au Grand Webze.

Dieu est grand, je suis toute petite !

J’ai eu envie, il n’y a pas longtemps, de lui rendre hommage en parodiant ses parodies (hein ? oui, c’est tiré par les cheveux).

J’ai enregistré la chanson, inventé un personnage, commencé à coucher trois ou quatre vannes sur le papier… Et au moment de me retrouver devant la webcam, je ne l’ai pas senti. Au mieux ça n’aurait pas été drôle, au pire… pathétique.

Je m’abstiens donc… mais voici tout de même, rien que pour vous embêter, la fameuse chanson… Et du coup, ça m’a donné envie d’en faire plein d’autres.

(Enregistrée le 31 décembre chez mes parents sur le dictaphone d’Ernest, sous l’oeil torve du chat. Mixée sur Audacity. Ah ouais : attention, y a du moyen technique.)

Je DM by FlorencePorcel

(Eh, oh, ça va, hein. La dernière fois que j’ai pris un cours de chant, Twitter n’était pas né, alors…)

 

JE DM

(Chanson originale : « Je t’aime » – Lara Fabian/Rick Allison)

 

D’accord il existait d’autres façons de se draguer

Un coup de fil ou un verre mais ça fait pas très connecté

Pis comme je suis un trouillard, ça m’arrange bien de me cacher

Derrière un avatar photoshopé

 

D’abord je trolle un peu, ça m’amuse de te voir t’énerver

Ensuite, dès que je peux, je te #FF, je te RT

Tu abaisses ton pare-feu, ah enfin tu m’as followé

Maintenant faut jouer franc-jeu, je vais te plugger

 

Je DM, je DM

Une dose de geek, une dose de LOL

Pour t’encapsuler le protocole

Je DM, je DM

Un mot fripon, un mot sympa

140 caractères pour toi

Tu vois je DM comme ça

 

D’accord je t’ai confié tous mes ID, toutes mes IP

Même celles dont seul Zuckie est le gardien inavoué

Sur ces réseaux du web, l’ACTA nous regardait surfer

J’ai tant voulu tes boobs en webcam mais t’as refusé

 

Je DM, je DM

Une dose de geek, une dose de LOL

Pour t’encapsuler le protocole

Je DM, je DM

Un mot fripon, un mot sympa

140 caractères pour toi

Tu vois je DM comme ça

[MUSIQUE] Les zizis en chansons

N’allez pas croire du tout que je fais dans le racoleur. Je me suis toujours refusée d’écrire le mot « sexe » dans les trois premières lignes d’un article pour un meilleur référencement, je m’y tiendrais encore cette fois-ci.

Je me suis juste fait la réflexion il y a quelques jours, quand j’ai écrit mon billet sur Barcella, que le sexe masculin avait eu droit à de nombreuses chansons, toutes plus différentes les unes que les autres.

Comme pour le Mur de Berlin ou pour les chiens, je me lance donc dans un billet musical thématique sur nos amies les bêtes la Bête.

Alors… bon… qu’on se mette d’accord tout de suite… LOIN-DE-MOI-L’IDEE de prendre à la légère un attribut aussi sérieux. Aucune blague n’aura sa place ici : elles en sont l’exact inverse si l’on en croit l’adage « les blagues les plus courtes sont les meilleures ». C’est cul Eve-Day, hein.

Ceci étant  dit, voici ma sélection des chansons les plus représentatives de l’engin de ces messieurs – en laissant volontairement de côté toutes les chansons paillardes existantes qui mériteraient non un post mais carrément un blog à elles toutes seules.

Quelques chansons un peu coquines

Où les messieurs nus comme ces vers

Se font déshabiller la pine

Et les dessous de leurs affaires.

Ne croyez pas ce qu’on y dit :

La verge en serait fort marrie…

(Comment ? Ah, non, c’était pas une chanson, ça. C’était juste une transition. Ouais, cherchez pas.)

Le zizi drôle de Lynda Lemay

Honneur aux dames !

(Attendez. Finalement, je ne suis pas sûre de l’emploi de l’expression « honneur aux dames » dans un billet traitant de pénis. Bien. Je sens que ça va être plus dur que prévu…)

(Attendez encore. Je ne suis pas sûre de l’emploi de la phrase « je sens que ça va être plus dur que prévu » dans un billet traitant de pénis. Bien. ON VA Y ARRIVER olé olé.)

On ne peut pas retirer à Lynda Lemay, qu’on l’apprécie ou non, sa plume incroyable qui chatouille souvent là où ça fait mal. Les hommes en prennent souvent pour leur grade et c’est sur leur intimité qu’elle se penche (dans tous les sens du terme, oui oui…) ici.

C’est à pleurer de rire et, parité oblige, elle rend la pareille à ces dames par la suite…

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Le zizi choupinou de Barcella

Eh oui, je reviens dessus (…) (GNNN…) mais Barcella sait comment attendrir les filles avec son « moineau ». D’abord petit garçon angoissé puis adolescent complexé, il prend une revanche éclatante auprès de beautés décérébrées avec une verve verbiale dont lui seul a le secret.

Et d’ailleurs… en parlant de secret… Il a beau se défendre de tout texte autobiographique dans son album et accuser son pianiste en concert, le mystère rôde toujours : cette chanson sent-elle le vit-cul vécu ? Voilà qui mériterait une enquête journalistique approfondie… (PREM’S !!! Eh, oh.)

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Le zizi crâneur de Jacques Dutronc

Alors ça, c’est typiquement le genre de mec qui me hérisse le poil (que je… non, rien). Désolée, mais ce genre de mec à gros cigare, très peu pour moi. C’est du genre à fumer après l’amour, en plus. Berk. Os-kour, quoi.

(Ouais je sais, ça fait beaucoup de « genre », mais c’est dans le genre « mauvais genre », tavu.)

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Le zizi docte de Pierre Perret

Voilà un trublion chantant qui nous promet de « tout » nous apprendre sur le zizi. Mouais. Je suis pas convaincue, personnellement. J’ai pas eu l’air con, quand j’ai demandé où était « le grand cou » du premier zizi tout mou que j’ai vu, moi, tiens… (Enfin bon. Ca a eu le mérite de le faire rire, hein. Et homme qui rit… homme qu’on pécho, eh ouais.)

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Le zizi python des Monty Python

Et enfin, last but not least, la Chanson du Pénis tirée (non… ne dites rien) du film « Le sens de la vie » (ça tombe d’ailleurs sous le sens si je puis me permettre).

Trêve de commentaires débiles, place aux maîtres.

 

Si vous voyez d’autres chansons à ajouter, n’hésitez pas. En attendant, soyez fripons… mais sortez couverts !

[MUSIQUE] Barcella : drôle de poète chantant

J’ai découvert Barcella complètement par hasard, à l’été 2009 à la Foire de Châlons : il faisait la première partie de La Chanson du Dimanche (que j’étais venue voir) qui faisaient eux-mêmes la première partie de Grégoire.

Etant en avance pour La Chanson du Dimanche, je suis donc arrivée au beau milieu du spectacle d’un drôle d’énergumène au pantalon large, aux bretelles et à la queue de pie, qui chantait des chansons tour à tour tendres, drôles et grinçantes avec un accent indéfini délicieusement désuet accompagné d’un pianiste, d’un accordéoniste et lui-même à la guitare.

Au début, il m’a fait penser à Thomas Fersen : un décor constitué de détails dans les tons sombres avec des parapluies ouverts et de vieilles liseuses, un costume hors du temps et un vocabulaire fouillé. Mais très vite, je suis rendu compte que Barcella n’était personne d’autre que lui-même.

Après une ou deux chansons prises en cours de route et le temps qu’il m’a fallu pour entrer dans son univers, il a entamé « Mademoiselle ». Un piano, une voix, un artiste pétri d’une généreuse émotion, un texte qui remue les tripes de ma génération et les plus jolis vers que j’ai jamais entendus : « Mais pour celles qui y croient, tout comme pour ceux qui osent, la vie ouvre des portes avec ou sans cadenas qui pouvaient sembler closes… »

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Sans nous laisser le temps de s’apesantir sur une grosse boule dans la gorge, Barcella enchaîne avec « Les monstres ». Une sombre histoire de petit garçon qui va faire pipi la nuit et qui réveille des terreurs nocturnes universelles… Le gars se révèle showman et on se prend à sautiller sur place pour finir les bras en l’air à frapper frénétiquement (mais en rythme !) dans ses mains pour accompagner son incroyable énergie et un humour à toute épreuve.

 

Après cette franche rigolade, il nous présente une performance de impressionnante : Barcella n’est pas seulement un saltimbanque musical, il est également champion de France de Slam Poésie. Après avoir fait rougir tous les profs de diction du monde avec « Babar » (lui, pour les intimes), il enchaîne sur un texte où la métaphore file la faune océane (de 1’58 à 3’05 dans la vidéo ci-dessous).

 

Mais le Rémois désormais illustré nationalement ne renie pas ses origines champenoises : on sent le vécu de l’enfant qu’il a été et qu’on a emmené en sortie dominicale au Lac du Der dans cette chanson sur « Les sornettes » proférées par les adultes…

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La référence réjouira au plus haut point les autochtones (dont je suis) et permettra sans doute aux autres, et notamment aux Parisiens, de savoir que le Der est le plus grand lac artificiel d’Europe et qu’il a été construit pour désengorger la Seine et protéger Paris des inondations (ceci n’est pas un billet sponsorisé par l’office du tourisme de Champagne-Ardenne).

Alors bien sûr, autant de légèreté ne saurait aller sans une autre claque. Après « Mademoiselle » et son interprétation d’une génération désabusée, il analyse avec « Mémé » un sujet de société difficile. Et quand on a vécu la situation à plusieurs reprises, il est bien difficile de retenir ses larmes.

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Et puisque le yoyo semble être son jouet préféré (est-ce une espièglerie de mon inconscient ou bien en ai-je vu un accroché à sa ceinture ?…), il choisit de nous achever à coup de fou rire avec une chanson traitant de son… sexe. Je ne vous en dis pas plus, mais elle est – naturellement – jouissive. (Eh, Babar, si tu me lis, mon numéro commence par 06 et finit par 69 – par le plus grand des hasards, hein, entendons-nous bien.)

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Je l’ai revu en concert à la bibliothèque de Châlons un an après. Mais cet artiste, sacré « Album de l’année 2010 » par les Francofans avec « La boîte à musiques », mérite les plus belles salles parisiennes. Des mélodies entraînantes, une plume incroyable et un sens de la scène que j’ai rarement vu ailleurs : Barcella, 30 ans tout rond, mériterait de pétiller hors des frontières de la Champagne.

[MUSIQUE] Les chiens en chansons

Je ne suis pas très « chien ». En fait, je déteste ces sales bêtes bruyantes qui puent complètement assistées. Je suis plus « chat ». Parce que les chats, c’est KRO MIGNON.

Mais on s’en fout. J’ai quand même eu envie de répertorier quelques chansons qui traitent du « meilleur ami de l’homme ». (Perso on m’a pas demandé mon avis avant de pondre cette expression débile, mais c’est peut-être aussi parce que j’ai pas de zizi. Allez savoir.)

Comme je suis une fille ouverte (comprenez : qui s’intéresse à tout – bande de pervers) et qui sait oublier sa mauvaise foi légendaire, il faut bien avouer que des chansons sur les chiens, y a quelques-unes qui me plaisent, et pour des raisons diverses.

LA PLUS MIGNONNE

Henri Dès, c’est l’idole de mon enfance. (Même que j’ai été tout émotionnée quand je l’ai eu au téléphone il y a quelques mois pour une interview ma foi fort intéressante.)

Et Henri Dès, bah il a fait une chanson trop mignonne sur un chien moche qui pue bruyant toussa toussa mais qu’il aime-euh ! quand même-euh ! Et voilà voilà.

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LA PLUS DRÔLE

Attention. Âmes sensibles, s’abstenir quand même. Oldelaf et Monsieur D. nous raconte à quel point Raoul le pitbull est bon chien-chien, mais qui a un peu tendance à bouffer tout le monde quand même. C’est horrible, c’est affreux, c’est très humour noir, et c’est tellement pour ça que c’est bon.

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LA PLUS CONNUE

Z’avez pas vu Mirza ? Non ? NON ??… Ah… ah bon. Bon ben tant pis, alors. Mais depuis le temps qu’elle tourne sur les ondes, cette chanson de Nino Ferrer, il aurait quand même dû le retrouver.

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LA MIEUX ECRITE

C’est un petit bijou, et c’est signé Georges Brassens. Y a pas de secret. Interprétée par Maxime Le Forestier qui excelle dans l’exercice des « nouvelles » du regretté chanteur, elle est malheureusement bien mal connue. Je vous conseille tout le reste de l’album, y a rien à jeter.

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LA PLUS A DOUBLE-SENS

Encore un texte magistralement écrit ! Une métophore filée entre un chien et un homme… Lynda Lemay réussit l’exploit de nous offrir une histoire à double-sens qui est aussi crédible quand on s’imagine le chien ou quand on s’imagine l’homme. Encore un tour de force. Bah moi je dis : bravo, et respect.

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J’espère que cette petite sélection vous aura plue / fait rire / touchée / découvrir de jolies nouveautés. N’hésitez pas à partager vos coups de coeur sur nos amis les iench en commentaire.

Oh, et si vous aimez ces vilaines bestioles et que vous habitez à Paris, je vous conseille le spectacle « Chienne » d’Alexandre Bonstein (voir lien intégré ci-avant), qui n’a rien de NSFW (quoi que, faut voir) mais qui est une comédie musicale qui traite d’un caniche royal femelle qui s’ennuie attachée à un arbre et qui se met donc à réfléchir. Ca dure une heure, dont trois heures de fous rires garantis.

Wouf !!

[MUSIQUE] Le Mur de Berlin en chansons

Un jour, Pôpa est rentré à la maison en claquant très fort la porte du bas, ce qui a fait trembler les murs et résonner très fort dans le hall d’entrée. Si j’étais habituée à ce que cette porte en fer prenne trop d’élan pour se refermer, j’ai commencé à m’inquiéter quand je l’ai entendu monter les marches quatre à quatre et ouvrir la porte de l’appartement à la volée.

« Le mur est tombé !!! », s’est-il écrié.

Je vous avoue que j’ai eu peur. Je pensais que le mur d’en bas s’était écroulé, et que l’appartement, où nous étions tous, allait suivre.

Heureusement, il ne s’agissait pas du mur de l’école où nous habitions. Mais bien du Mur de Berlin. C’était le 9 novembre 1989. J’avais 6 ans.

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Comme je n’avais pas vraiment l’âge de comprendre toutes les subtilités de cette page de l’Histoire qui se tournait (et même si, exceptionnellement, nous avions eu le droit de regarder les infos), Pôpa a profité de ma midinette-attitude pour Patriiiiick Bruel quelques années plus tard pour m’expliquer, via sa chanson sur le sujet, l’évènement en question.

J’ai trouvé cette méthode bien plus agréable, digeste, et compréhensible que les cours d’Histoire du lycée. C’est pour ça que pour le 21ème anniversaire de la Chute du Mur, j’ai voulu répertorier les chansons sur le sujet, pour comprendre l’Histoire via des histoires en musique.

(La liste est certainement non-exhaustive. N’hésitez pas à me dire en commentaire les chansons que je n’aurais pas trouvées…)

COMBIEN DE MURS

Celle-ci reste ma préférée. Si Patrick Bruel a beaucoup été tourné en dérision, il reste un compositeur et un parolier de talent. Cette chanson me fout les poils à chaque fois, et je regrette qu’elle soit si peu connue…

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WIND OF CHANGE

L’incontournable. C’est en quelque sorte l’hymne de la réunification et de la fin du Rideau de Fer. D’ailleurs, c’est la chanson la plus vendue en Allemagne de tous les temps.

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BERLIN CE JOUR-LA

Salvatore Adamo fera toujours du Salvatore Adamo. Médolie et instrumentation typique des années 80, avec des rimes faciles et une intrigue simple : deux amoureux sont enfin réunis puisque le Mur est tombé. Ce serait risible et fleur bleue si de telles situations n’avaient pas réellement existé…

MAUER

Chantée en Allemand par une femme, cette chanson de Sébastien Tellier raconte l’histoire d’une joueuse de tennis triste, parce qu’elle avait pris l’habitude de jouer en solitaire contre le Mur.

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L’AUTRE COTE

Yves Duteil est fidèle à lui-même dans les arrangements : grandes envolées lyriques d’instruments (très efficaces), et un texte à la fois très mélodieux et proche des gens. Il y raconte la construction du Mur, sa chute, et ouvre sur d’autres murs physiques ou symboliques.

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LES AVENTURES DE SIMON ET GÜNTHER STEIN

Cette chanson de Daniel Balavoine ne présente pas un grand intérêt, ni musical ni au niveau de l’histoire. Il s’agit de deux frères allemands, Simon et Günther, à deux époques de leur vie, en 1941 pendant la guerre, et en 1961 à la construction du Mur.

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A GREAT DAY FOR FREEDOM

Une magnifique et dernière chanson sur le sujet, par Pink Floyd.

[SPECTACLE] « Chienne » : comédie musicale incisive et canine d’Alexandre Bonstein

Rares sont les personnes dont je tombe folle amoureuse professionnellement parlant. Alexandre Bonstein fait partie de celles-là. Je resterai toujours béate d’admiration devant son génie artistique (et un peu jalouse aussi, huhu) et si je vous dis ça, c’est par honnêteté vis-à-vis de vous : ma critique de son dernier spectacle sera encore plus subjective qu’une critique digne de ce nom. Ceci étant précisé, je vais tout de même essayer d’être constructive.

« Chienne » est une comédie musicale dont le postulat de départ est simple : un caniche femelle, lauréate d’un prix de beauté pour chien, est attaché à un arbre dans la rue en attendant que son maître, parti faire quelques courses, revienne. Que se passe-t-il dans la tête d’un toutou pendant ces moments-là ?…

Et c’est là que la folie douce d’Alexandre Bonstein intervient. La chanson d’ouverture résume mieux que soixante critiques l’esprit du spectacle. Un extrait du texte, parce que c’est vous, et je vous laisse apprécier cet hymne en intégralité ci-dessous : « Le Poil est fait pour la caresse, pour qu’on y perde avec ivresse ses griffes dans sa jungle épaisse, le Poil mérite qu’on le connaisse… »

LE POIL (Alexandre Bonstein) – Interprète : Isabelle Ferron

Voilà voilà voilà. Du grand Alexandre Bonstein, vous dis-je. (Pour les plus observateurs d’entre vous, vous l’aurez reconnu dans la vidéo, déguisé en animal, à côté du pianiste Patrick Laviosa pour les choeurs.)

Mais attention, ceci n’est pas un extrait du spectacle. Il faut, bien entendu, s’imaginer Isabelle Ferron costumée en caniche. Ce qui donne ceci :

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Isabelle Ferron (Lady Capulet dans le Roméo et Juliette de Gérard Presgurvic, notamment) campe donc cette « fifille » tour à tour angoissée, frétillante, orgueilleuse, philosophe et canico-sociologue (oui, je l’invente). Elle nous livre un grand numéro de comédienne, avec une palette de couleurs qui va de l’adolescente débile à la reine de beauté vieillissante, en passant par la coquine et la diva. Elle réussit à nous faire piquer des fous rires incontrôlables, pour, l’instant d’après, nous raidir sur notre siège et nous faire dresser les… poils. Sa voix est impeccablement maîtrisée sur le plan technique, et la qualité du texte lui permet de s’amuser dans les divers registres qui lui sont offert.

Cela dit, on peut regretter que la mise en scène d’Alexandre Bonstein ne l’autorise pas à se déplacer plus souvent : certes, elle joue le rôle d’une chienne attachée à un arbre mais la convention théâtrale pourrait très bien la dispenser de laisse. On a l’impression qu’elle est frustrée d’être aussi peu mobile dans l’espace – et si la frustration peut se concevoir pour le personnage, c’est plus dommage quand on la ressent de la chanteuse-comédienne. Le public préfèrerait aussi la voir gambader comme on le lui autorise dans de trop rares numéros « libérés ».

Mais elle n’est pas seule sur scène. Deux musiciens à l’air joyeusement cabot (Jérôme Lifszyc et Thomas Suire) l’accompagnent, tour à tour aux instruments (dont quelques-uns étranges, j’irai me renseigner pour vous), aux accessoires, au décor, à la réplique qui fait wouche ou aux choeurs admirablement déjantés. Ils ont l’air bête, ils ont des visages de toons et on voudrait qu’ils interagissent un peu plus souvent.

Chienne_VingtiemeTheatre.jpgDerrière la légèreté du propos de départ, Alexandre Bonstein réussit tout de même l’exploit de rendre intéressant et scientifique une étude sociologique poussée sur le pipi et les étrons canins (il faut aller le voir pour le croire), et fait passer une critique assez caustique des petits travers de notre société contemporaine. Que ce soit à travers des jeux de lumière, des accessoires loufoques, ou des gestuelles  ridicules empruntées aux pseudo-chanteurs de télé-réalité, il dénonce avec humour (et en vrac) la tendance des jeunes voix françaises aux vibes à outrance, la dictature de la minceur, l’hypocrisie des pseudos sur les sites de rencontre, et la variété française bas de gamme.

Finalement, cette chienne amoureuse de son maître s’avère très perspicace dans son analyse de la société humaine, et son oeil extérieur décomplexé nous renvoit à notre volonté désespéré de plaire. Et tout ça avec un fou rire toutes les deux minutes.

Parce qu’Alexandre Bonstein, c’est ça : entre Tex Avery et les Monthy Python, des situations imaginées par un esprit rétrogradé au stade anal sans pour autant s’être départi d’un oeil tendrement critique, et des textes ciselés entre vraie poésie et fausse légèreté. Le tout servi par une comédienne survoltée et deux musiciens sortis tout droit d’une bande-dessinée.

« Chienne », ça ferait glousser Droopy, ça illuminerait l’oeil de Rantanplan, ça donnerait du caractère à Milou, et c’est surtout drôle, intelligent et visuellement et musicalement riche pour nous autres humains.

Bref… toutou pour plaire !

Et je vais pas faire ma chienne, voici un autre extrait du spectacle. « Naturelle comme le soleil, comme les chevaux, comme les produits qu’on appelle bio ». (Attention, RISQUE DE DEPENDANCE AUX CHANSONS PRESENTEES DANS CET ARTICLE.)

En fait, Alexandre Bonstein, il est déprimant (c’est la jalouse en moi qui parle). Non seulement c’est un génie de la scène française (je fais régulièrement des crises de manque de Créatures), mais en plus ses spectacles sont comme du bon vin (pour ceux qui me connaissent, partez du principe que j’aime ça, hein) : ils s’améliorent toujours avec le temps. Et finalement, c’est à ça qu’on reconnaît un spectacle vivant de qualité : il n’est pas figé, il évolue, il trouve d’autres choses, il n’arrive jamais à maturité tout en restant au sommet de son art.

Merci, Alexandre. Et avoir travaillé avec toi reste ma plus grande fierté et mon plus grand honneur d’artiste.

Je suis intimement convaincue que tu deviendras culte…

(Chers lecteurs, faites-moi penser quand je l’interviewerai à lui demander ce qu’il a exactement contre Pina Bausch et contre les gnous. Et contre les labradors.)

Faites pas vos cabots, c’est au Vingtième Théâtre du mercredi au samedi à 20 heures (y a un spectacle après, donc attention, ça commence à 20 heures pétantes !!). Plein tarif 24€, seniors et habitants du XXème 19€, étudiants 12€. Location 01 43 66 01 13.

Il y a bien sûr le site officiel et la page Facebook.