Je n’avais pas autant ri devant un Disney depuis les fabuleux Aladdin et Hercule. Voici dix bonnes raisons d’aller voir Raiponce, le dernier-né des dessins animés conçu pour les petits comme pour les grands.
1. La beauté des images
On atteint là une perfection assez éblouissante. Il est loin, le temps de Blanche-Neige, ou même d’Aladdin. Ici, plus de dessins à la main, c’est l’ordinateur qui prend le relais. Et paradoxalement, il y a une vie dans le graphisme jamais égalé jusqu’ici.
Le diable est dans les détails, dit-on, alors Raiponce est diaboliquement bien mise en images. La texture de la peinture sur ses pinceaux, le bois où l’on peut voir jusqu’à la moindre écharde, la poêle à frire dont on peut détailler toutes les aspérités dues à l’usure et à des mets trop souvent brûlés… Sans oublier bien sûr les cheveux. Ceux de Raiponce, bien sûr, personnages centraux du film, mais également ceux de sa mère dont la crinière bouclée offre un rendu digne d’une pub Schwarzkopf. Jusqu’au duvet sur les tempes d’Eugène, tellement crédible qu’on a envie de caresser… (Et encore. Je ne l’ai pas vu en 3D.)
2. L’expressivité des personnages
Les yeux des personnages humains sont exagérément grands pour donner son charme et son identité particulière au film, mais ils sont assez proportionnés pour être crédibles. Les sourcils, dont on pourrait détailler chaque poil, les cils dont l’ombre n’est jamais négligée, et les iris soignés donnent vie aux personnages comme jamais auparavant. Et les bouches ne sont pas en reste. Des rictus parfois à peine perceptibles changent complètement la donne.
Et les animaux… La caméléon Pascal (affublé d’un nom un peu WTF quand même pour une bestiole de dessin animé) ne dit jamais rien, mais il a une palette d’expressions et d’émotions assez impressionnante. Et même avec trois « doigts » seulement à chaque patte, il réussit l’exploit de parler avec les mains ! On salue le génie des chargés d’animation.
3. Maximus, le cheval
Ce cheval est un sketch à lui tout seul. Il est responsable de la moitié des fous rires du film. Le comportement d’un chien, têtu comme une mule, et vexé comme un pou, on le trouve sous-exploité tellement il est drôle. Et là encore, l’expressivité réussit le dosage parfait entre l’être humain et le toon.
4. Le chérubin alcoolique
Ce personnage est le truc le plus WTF jamais pondu par Disney. Je ne vois que trois explications à son existence : un pari perdu par le producteur, une lubie pondue par le DA un soir de beuverie très avancée, ou un excès de substances illicites pendant les réunions.
Quoi qu’il en soit, RIEN QUE POUR LUI, il faut voir Raiponce. C’est obligé.
Je vous parie ma petite culotte qu’il va devenir culte. (Cherchez pas, les garçons, ça ne veut rien dire.)
(D’ailleurs pas d’image, ce serait trop bête de vous gâcher la surprise. Je vous jure qu’il faut le voir pour le croire.)
5. La MILF
La marâtre a été conçue par des connaisseurs. Crinière de lionne, visage harmonieux tout en ayant du caractère, des yeux magnifiques, et des boobs…
Je ne sais pas comment l’exprimer autrement que comme ceci : la Môman de Raiponce, elle est bonne.
(Désolée.)
6. Des clichés dézingués
Un chérubin alcoolique qui cherche tout le temps à pécho, une princesse avec du caractère, un bellâtre qui a conscience de l’être et qui en joue tout en sachant qu’il ne faut pas, les brigants qui… Je ne spoilerai pas. Mais un certain nombre de stéréotypes et de clichés particulièrement grossiers et présents dans les Disney sont utilisés pour être montrés du doigt. Mais sans aspect moralisateur. Moi je dis, bravo.
7. Un dessin animé ancré dans son époque
Ce qui m’a notamment plu dans les excellents Aladdin et Hercule (oui, bah, j’en démords pas, hein), c’était d’être ancrés dans leurs époques respectives. Dans les années 90, nous étions en plein boom des talk shows, que ce soit aux USA ou en France. Le génie d’Aladdin, dans ses délires, utilise beaucoup de références aux talk shows.
Hercule est sorti en 1997, année de la sortie de Titanic et de la folie DiCaprio auprès d’un public jeune et féminin, et période des boys band. Beaucoup de références à l’hystérie des jeunes filles, aux produits dérivés marketing à l’effigie d’un beau gosse, etc…
Raiponce est dans la même lignée sociologico-cinématographique. Cette fois-ci, c’est la « psychologisation » à tout va qui est critiquée, de l’éducation des enfants à l’analyse des rapports conflictuels entre individus. Et c’est drôle. Immensément drôle.
8. Les références
Un Disney sans références n’est pas un bon Disney. Celui-là n’échappe pas à la règle, et son succès est dû à ses nombreuses références : cinématographiques (Mission Impossible, Les chimpanzés de l’espace, etc…), architecturale (le Mont-Saint-Michel), artistique (le mime Marceau), de la culture geek (la collection de licornes), etc…
Il y en a pour tous les goûts et pour toutes les cultures, des moins riches aux plus érudits. Un vrai bonheur.
9. Une palette complète d’émotions
Un bon Disney fait passer du rire aux larmes. Ca a été le cas ici, en ce qui me concerne. Des fous rires incontrôlables, des éclats de rire généreux, des yeux humides, des frissons, des envies d’aimer la terre entière, de l’euphorie… Je suis passée par tous les états en l’espace d’1h40, et c’est juste bon.
10. Pour tous publics
Les filles, les garçons, les petits, les grands… Ce film peut parler à absolument tous les publics tellement il est riche d’émotions diverses, de références, de personnages différents, de situations et d’émotions universelles… Des lenteurs et des chansons qui mettront en émoi les petites filles, des scènes romantiques qui donnent des frissons aux célibattantes les plus indécrottables, des courses-poursuites et des situations héroïquent dont rêvent tous les petits garçons, un humour et des références à la culture masculine qui raviront les hommes…
Tout le monde trouvera son compte dans Raiponce.
Courez-y.
Courez voir aussi la réponse de mon ami @trollator, qui livre dans « 10 bonnes raisons de ne pas aller voir Raiponce » un argumentaire serré et souvent drôle (mais avec une réflexion fort intéressante sur le fond) en trollréponse à ma critique. Je m’octroierais bien un droit de Raiponce réponse mais malheureusement ce serait sans fin. Merci à lui pour cet autre point de vue, fort instructif et enrichissant !