[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 44

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 44ème épisode de ce podcast.
Il est enregistré dans des circonstances un peu spéciales, en plein cœur des attentats à Paris, mais je veux vraiment poster cet épisode pour continuer à transmettre du savoir, des connaissances, de l’actualité qui fait rêver. C’est ma petite pierre à l’édifice d’un monde que j’essaye, à mon humble échelle, de rendre meilleure…
Donc ! Je vais vous parler de l’atterrissage historique de Philae sur la comète, d’avancées dans le domaine de l’exploration habitée, de la vie dans la Station Spatiale Internationale et d’un fabuleux court-métrage…

 

HISTORIQUE : PHILAE S’EST POSÉ SUR LA COMÈTE !
Et l’événement du moment est évidemment historique, puisque nous nous sommes posés pour la première fois sur une comète ! Et quand je dis nous, c’est certes l’humanité avec un artefact, mais aussi parce que c’est une mission européenne… Pour l’anecdote, la NASA a passé la journée du 12 novembre à expliquer aux internautes qu’elle n’y était pour rien dans cet exploit.
Mais revenons justement sur cette fameuse journée, riche en émotions et surtout en surprises… À la fois tout et rien s’est déroulé comme prévu, c’était des moments absolument dingues à vivre. D’ailleurs pour ma part j’étais à la Cité des Sciences avec le CNES et j’étais bien entourée puisque Bruce, de la chaîne e-penser et Sébastien du Collectif Conscience étaient là aussi pour qu’on puisse vivre cet événement tous ensemble… Et ça restera un souvenir trop génial.
Voici donc une petite rétrospective en images de ce qui s’est passé à 500 millions de kilomètres de la Terre ce jour-là…

Il était une fois, dans l’Univers, Rosetta et Philae. Leur mission fut conçue l’année de ma naissance, en 1983. Son financement arriva plus de 10 ans plus tard, en 1994, et c’est le 2 mars 2004 que la sonde Rosetta et l’atterrisseur Philae quittèrent notre jolie planète.
À ce moment-là, sur la Terre, Twitter n’existait pas encore et un jeune homme du nom de Mark Zuckerberg avait créé Facebook un mois auparavant.

Mais Rosetta et Philae filaient déjà dans l’espace et commençaient leur long périple. Les merveilleux ingénieurs et scientifiques de la Terre leur avaient calculé une trajectoire à peine croyable où elles purent profiter de l’assistance gravitationnelle des planètes pour se propulser à chaque fois plus loin et gagner à chaque fois plus de vitesse.

Pendant leur visite du système solaire intérieur, elles croisèrent des astres et envoyèrent des selfies à la Terre. Là par exemple, avec Mars. Et puis elles firent de drôles de rencontres, aussi. L’astéroïde Steins en forme de diamant en 2008, par exemple.

Et petit à petit, elles s’éloignèrent du Soleil pour mieux se rapprocher de la comète Chury, le but de leur voyage. Alors elles décidèrent de se reposer et commencèrent à hiberner dans le froid interplanétaire. En janvier 2014, presque 10 ans après leur départ, Rosetta se réveilla. Toute l’équipe sur Terre était très heureuse de la retrouver en pleine forme. Commencèrent alors les dernières étapes de leur périple avant la rencontre tant attendue avec la comète Chury. Il y eut des manœuvres à gogo, des séries de freinage à la pelle, et bien sûr… les premières images de la comète que les Terriens attendaient avec grande impatience. Quelle ne fut pas notre surprise alors que nous découvrîmes que Chury avait un double noyau et la forme d’un canard en plastique ! Ce fut un moment de sidération et d’excitation mêlées à la crainte que la mission ne se complexifie pour le petit Philae.

Mais comme la mise en orbite de Rosetta autour de la surprenante comète se déroula absolument sans accroc, on s’inquiéta sans excès. Et puis le grand jour arriva. Le 12 novembre, Philae dut se séparer de Rosetta après plus de 10 ans de vie commune et plus de 6 milliards de kilomètres parcourus. Certes, ça crée des liens, mais le petit Philae prit son indépendance avec une joie non dissimulée. Alors qu’il entamait sa descente vers Chury, il se retourna une dernière fois et pris une photo de Rosetta en guise d’adieu. Rosetta, de son côté, suivit d’un regard tendre le petit Philae… jusqu’à ce qu’il disparaisse.

Mais Philae était très excité par son aventure et commença à mitrailler Chury. Il prit un premier cliché… puis un deuxième à 40 mètres de la surface. Et enfin, à l’heure prévue et à l’endroit exact calculé par son équipe, Philae toucha pour la première fois le sol de la comète. En voici le son… Encore une fois…

Mais le filou Philae, qui ne s’était pas dégourdi les jambes depuis plus de 10 ans, décida de bloquer ses harpons qui l’auraient tout de suite cloué au sol. Il fit donc un rebond de 2 heures pour visiter Chury et ses sublimes paysages avant de se décider enfin à se poser définitivement. Mais comme il avait pris un peu trop d’élan, il rebondit encore et finit sa course de guingois contre une falaise. Nullement impressionné, le petit Philae, désormais premier artefact à se poser sur le sol d’une comète et définitivement entré dans l’Histoire, prit alors le premier cliché de sa nouvelle maison !

Mais bien décidé à faire une blague à Rosetta et aux Terriens tout là-bas, il resta bien caché de manière à ce qu’on respecte son intimité. À l’heure qu’il est, le filou Philae n’a toujours pas été retrouvé ! Confortablement installé malgré un de ses trois pieds en l’air, il mena à bien la plupart des expériences scientifiques pour lesquelles il avait été programmé. Puis, épuisé, et après avoir pris soin d’envoyer toutes les données précieuses à son équipe et s’être légèrement déplacé pour mieux capter la lumière du soleil à l’approche du gros astre, il s’endormit pour un repos bien mérité. Il pourra être réveillé mars prochain… Pendant ce temps-là, sur Terre, les scientifiques et les ingénieurs bouleversés se remirent de leurs émotions pour continuer à travailler sur la mission… Et voilà pour l’histoire de Philae ! Suite au prochain épisode…

 

UN TOUR DE LUNE CHINOIS

En Europe, on était tellement excité par l’atterrissage de Philae sur la comète qu’on a un peu éludé l’actualité spatiale du reste du monde… Et pourtant, il s’en est passé, des choses intéressantes ! Après s’être posés sur la Lune il y a maintenant 1 an avec Chang’E 3 et le Lapin de Jade, ils viennent d’en faire le tour avec Chang’E-5-T1… Ils ont décollé le 24 octobre dernier et le but de cette mission était de tester la rentrée dans l’atmosphère d’une capsule qui contiendra des échantillons lunaires prélevés lors d’une mission future… Chang’E-5-T1 était juste un test, en fait. Après 4 jours de voyage, elle a contourné la Lune à environ 13 000 kilomètres de distance – et elle en a profité pour prendre cette photo très très très impressionnante et très très très émouvante…

Elle a ensuite largué la capsule qui s’est posée comme prévu le 31 octobre en Mongolie… Toute cette mission est une réussite pour la Chine, qui rapportera donc un jour des échantillons lunaires, mais qui semble également préparer des futurs vols habités vers notre satellite – comme le montre ce montage publié sur le site Enjoy Space et qui compare Chang’E-5-T1 à leur capsule habitée… Rien d’officiel du côté chinois, cependant, mais on peut raisonnablement le penser étant donné leurs ambitions.

LE PREMIER TEST RÉUSSI DE LA CAPSULE AMÉRICAINE ORION

Il n’y a pas que la Chine qui a des ambitions de missions habitées ! Le 5 décembre dernier était un jour historique pour les Etats-Unis qui ont fait le premier pas vers une mission martienne habitée en testant leur nouvelle capsule Orion ! Elle a décollé de Cap Canaveral sans aucun problème et on a pu tout suivre en direct grâce à la web TV de la NASA qui a retransmis la mission. Tous les lanceurs sont équipés de caméras, maintenant, grâce auxquelles on peut regarder, en direct, donc, la Terre s’éloigner doucement… C’est toujours incroyablement émouvant… La capsule Orion a atteint 5800 kilomètres d’altitude, bien loin des 400 kilomètres de la Station Spatiale, elle a traversé deux fois la ceinture de Van Allen intérieure qui nous protège des vents solaires et des rayons cosmiques, puis elle est revenue vers la Terre. L’objectif était de tester le bouclier thermique, qui a donc très bien résisté à une température de 2200 degrés en entrant dans l’atmosphère, mais aussi l’ordinateur de bord et les parachutes. Evidemment, les scientifiques et les ingénieurs ont profité de ce vol de test – donc à vide, hein, il n’y avait pas d’astronautes dedans – pour y placer plus de 1000 capteurs qui ont transmis des données notamment sur les vibrations, le bruit, et la température. Orion servira à envoyer des hommes et des femmes sur la Lune sans doute, dans un premier temps, mais l’objectif visé est le voyage habité vers Mars.

 

Elle a amerri de manière très gracieuse dans le Pacifique après un vol qui s’est déroulé à la perfection… Bravo à la NASA pour cet exploit !!
Et comme tous les évènements liés à l’espace, je rappelle que c’est retransmis en direct sur Internet – je live-tweete quand je le peux, donc n’hésitez pas à me suivre sur Twitter si vous voulez suivre ça également en direct dans un coin de votre ordinateur ou de votre bureau…

WANDERERS
En attendant que des Américaines et des Américains voyagent vers la Lune ou Mars, je vous conseille très, très, très vivement d’aller regarder ce court-métrage qui est tout simplement le plus sublime que j’ai jamais vu.
Il s’appelle Wanderers, qui veut dire vagabonds, et il traite justement en moins de 4 minutes des voyages futurs de l’humanité dans le système solaire, sur la voix de Carl Sagan et avec les paysages les plus réalistes qu’il m’ait été donné de voir dans une fiction.
Il a beaucoup été partagé sur les réseaux sociaux, mais si vous ne l’avez pas vu, courez-y.
Je l’intégrerai évidemment dans le billet dédié à ce podcast sur mon blog et dans les liens sous la vidéo Youtube.

Wanderers – a short film by Erik Wernquist from Erik Wernquist on Vimeo.

Et puisqu’on est dans la culture, je vous conseille également à nouveau l’Exoconférence, le spectacle d’Alexandre Astier sur la question de la vie extraterrestre, qui est actuellement en tournée d’hiver et qui reprendra à partir de septembre prochain dans toute la France à nouveau. C’est passionnant, intelligent, drôle, et émouvant. Un beau spectacle d’un grand artiste – ne le manquez pas si vous pouvez vous l’offrir, il fait voyager presque autant que le court-métrage Wanderers…

ROMAIN CHARLES, DE MARS500 À MDRS147
Pour rester dans le thème du voyage… Je vais bientôt partir aux Etats-Unis pour simuler une mission sur Mars dans le désert de l’Utah, au sein de la 148ème équipe à se relayer dans la Mars Desert Research Station. Mais avant de vous en parler en détail, j’ai enfin pu rencontrer Romain Charles, le Français qui a fait partie de l’expérience Mars 500. Mars500, c’était une équipe de 6 hommes qui ont justement une mission vers Mars, aller-retour, pendant environ 500 jours. Et Romain fait également partie de l’équipe 147, celle juste avant nous dans l’Utah que nous allons relever, donc…
Autant de raisons pour lesquelles j’ai voulu lui poser tout plein de questions sur Mars500, sur son métier, sur son rapport à la communication dans le domaine du spatial sur les réseaux sociaux… Et il m’a fait l’honneur de me raconter une très jolie histoire qu’il n’avait jamais racontée publiquement jusqu’ici, ça concerne les mineurs chiliens qui étaient restés bloqués sous terre il y a quelques années de ça – je vous laisse écouter…

Et ce sera notre tour à partir du 24 janvier jusqu’au 8 février, donc. La Mars Desert Research Station, c’est un module d’habitation qui accueille des équipes depuis une petite quinzaine d’années pour recueillir le plus de données possibles pour préparer les futures missions habitées vers Mars. C’est géré par la Mars Society, une organisation internationale à but non lucratif, qui promeut l’exploration humaine de Mars et qui met en œuvre des tas de choses pour aller dans ce sens. Donc voilà, je fais partie de l’équipage 148 grâce à Lucie Poulet, notre commandant, dont je vous avais déjà parlé, et mon rôle sera de communiquer autour de la mission. Je posterai donc des nouvelles toujours sur notre blog, sur Twitter et sur les réseaux sociaux – mais en respectant toujours un décalage de 20 minutes pour respecter la simulation d’un vrai séjour sur Mars qui se trouve à environ 20 minutes-lumière de la Terre, donc.
Je ferai des photos, des vidéos, des billets bilingues, j’organiserai sans doute des petits évènements sur les réseaux sociaux… N’hésitez pas à suivre tout ça si ça vous intéresse, en tout cas moi j’ai vraiment hâte, ça va être beaucoup de travail mais je suis sûre que ça va être une expérience super fun aussi !!

FRIENDS IN SPACE
Et justement, en parlant d’interactions avec les réseaux sociaux, j’en viens au bidule 2.0 et à Samantha Cristoforetti, l’astronaute italienne actuellement dans l’ISS dont parlait Romain tout à l’heure…
On peut lui faire coucou grâce à une application : quand la Station passe au-dessus de nos têtes, il suffit de la « poker », en quelque sorte, elle peut nous répondre depuis l’espace.
Ça s’appelle « Friends In Space » et c’est aussi un réseau social entre passionnés du spatial qui ne durera que les 6 mois de sa mission.

L’IMPRESSION 3D DANS L’ESPACE : ÇA FONCTIONNE !
Restons dans la Station Spatiale avec l’image de cet épisode : il s’agit du premier objet imprimé en 3 dimensions dans l’espace ! C’est un rectangle en plastique blanc, avec un trou dans chaque coin du bas, et sur lequel est inscrit en lettres en relief « made in space, NASA ». Ce n’est pas juste un premier test pour rien puisqu’il s’agit d’une pièce de l’imprimante 3D – le but étant évidemment à terme qu’elles puissent se répliquer.

La chef de projet de la NASA, Niki Werkheiser, a d’ailleurs déclaré, je la cite : « Cette impression réussie est le premier pas vers la mise en place d’un véritable banc de fabrication extra-terrestre. Si demain nous utilisons des imprimantes 3D dans l’espace pour remplacer rapidement des pièces, la priorité est d’être capable de fabriquer l’imprimante elle-même. »
Imprimer des pièces de rechange pour des réparations et créer des nouvelles imprimantes, ça a l’air donc bien parti, mais le plus rigolo, c’est que la chef de projet avait précisé qu’il suffirait d’envoyer des objets par e-mail, désormais – et c’est chose faite, déjà !

Parce que si ce premier test a été rendu public le 25 novembre, les astronautes ont eu besoin d’une nouvelle manivelle en décembre et hop ! un mail de la NASA pour leur fournir le fichier de l’objet réalisé à l’aide d’un logiciel 3D et bim ! la manivelle toute neuve a été imprimée dans l’espace.
C’est trop cool, non ? Je trouve ça hyper cool, moi.

3 TWEETS POUR LA TERRE
Et je termine avec le tweet, ou plutôt les tweets puisqu’ils sont au nombre de trois… Ils ont été postés par Alexander Gerst le 8 novembre dernier depuis l’ISS également, et voici ce qu’ils disent…
Pour savoir que les humains peuvent vivre dans l’espace, il m’aura fallu 6 mois là-haut.
Pour réaliser à quel point la Terre est belle, il m’aura fallu une minute.
Et pour prendre conscience de la fragilité de notre petite planète bleue, je n’aurai eu besoin que d’un seul coup d’œil.

 

 

C’est la fin du 44ème épisode de la Folle histoire de l’Univers, merci beaucoup de l’avoir regardé ou écouté dans ces circonstances particulières – j’ai beaucoup de choses chouettes à vous signaler mais je n’ai pas trop le cœur de m’y attarder, alors je vous donne les infos un peu brutes, désolée pour ça.

D’abord le prochain mardi de l’espace aura lieu le 20 janvier au Café de Pont Neuf à Paris – l’entrée est libre mais c’est 6 euros la conso – et le thème sera le champ magnétique terrestre, j’y serai sans doute.

Autre date dans l’agenda, c’est Etienne Klein qui se produira sur la scène du théâtre du Rond-Point le 23 janvier à 18h30 pour parler du boson de Higgs – et pour le coup je ne pourrai pas y être parce que je serai dans l’avion en direction de l’Utah et je suis bien dégoûtée. Vous me raconterez…

Ça c’était pour les Parisiens – à tout le monde je conseille « Objectif Mars », un docu de France Culture vraiment très chouette auquel Romain Charles et moi-même avons participé – c’est d’ailleurs dans ce cadre que j’ai pu le rencontrer et lui poser toutes mes questions de tout à l’heure…

J’ai la joie immense de vous annoncer, non sans fierté, je vous avoue, la sortie du « Projet Mars », d’Andreas Eschbach aux éditions L’Atalante. C’est un roman qu’on peut lire à partir de 13 ans mais que j’ai dévoré malgré mon âge canonique, il est en 5 tomes, et j’ai écrit les préfaces des 4 premiers… Voilà, je suis vraiment folle de joie, j’ai hâte de les avoir entre mes mains, et vous me direz ce que vous en aurez pensé – sortie prévue le 22 janvier…

Je vous signale que grâce à des moyens techniques que j’ai enfin pu me procurer, je me suis lancée dans la vidéo où je parle de choses autrement qu’en voix-off, ça s’appelle les Perles du PAF, il y a déjà 4 épisodes, et j’espère que ça vous plaira !! Parce que j’ai d’autres projets de ce genre dans mes tiroirs que je compte bien mener à terme…

Je me suis également créé un compte Tipeee, je ne me sens pas trop de vous expliquer la démarche pour le moment mais j’y reviendrai au prochain épisode, vous saurez tout c’est promis… Dans tout les cas je remercie chaleureusement les 10 premiers tipeurs, merci à vous, vraiment…

Et merci également à tous ceux qui téléchargent ce podcast via iTunes, qui le regardent sur Youtube, n’hésitez pas à laisser des étoiles, des commentaires, à vous abonner à ma chaîne et la page Facebook du blog.

En cette année internationale de la lumière, je vous souhaite une merveilleuse année 2015 – je suis sûre, je suis persuadée, malgré tous les évènements récents, qu’elle sera belle, qu’elle nous offrira des moments magnifiques, et n’hésitez pas à partager vos connaissances autour de vous, c’est l’année de la lumière, pas de l’obscurantisme.
Je vous embrasse, prenez soin de vous et de notre planète, et n’oubliez pas, surtout, de rester le nez en l’air à ne rien faire…

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 31

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 1er épisode de cette saison 2 de « La folle histoire de l’Univers » (disponible également sur iTunes) !
Je vais vous parler de toutes sortes d’infinis, de Saturne, d’astéroïde, et du moyen de transport du futur…

LA DATE
Mais commençons par la date avec quelque chose qui me tient à cœur puisque ça y est, depuis le 31 août dernier, l’appel à candidatures du projet Mars One est clos ! Et puis depuis le 5 septembre, les candidats qui avaient payé leur droit d’entrée et qui n’avaient pas encore mis leur vidéo en ligne ne peuvent plus le faire… C’est donc officiel, le premier tour est terminé !
Je rappelle que le projet Mars One consiste à envoyer des êtres humains sur Mars pour y fonder une base scientifique sans billet retour et que la première équipe, composée de 2 femmes et de hommes de 4 nationalités différentes, est censée partir en 2022 pour une arrivée en 2023.

Et comme je vous l’avais déjà annoncé, et malgré le fait qu’il y a un an, je vous en parlais déjà et que j’étais ni convaincue ni emballée par le projet, je suis candidate…
Vous pouvez retrouver ma candidature sur le site de Mars One, et si vous voulez me mettre des étoiles pour m’envoyer sur cette planète, vous pouvez, ça me fera plaisir, mais ça ne fera que ça, parce que ça n’aura absolument aucune influence sur le choix des personnes qui passeront aux second tour.

Ah, et j’ai interviewée par VSD à propos, comme 2 ou 3 autres, alors si pareil, dans les prochaines semaines vous tombez sur mon nom chez mémé ou chez le dentiste, ne vous étonnez pas.

LA PERSONNALITÉ
Mais quand je ne suis pas interviewée, je suis intervieweuse… Il n’est pas candidat à Mars One et il n’est même pas astronaute, mais j’ai absolument voulu avoir l’avis de Romain Charles parce qu’il fait partie des 6 personnes qui ont participé à Mars500.
Mars500, c’était une expérience qui a duré 520 jours et qui consistait à simuler un aller-retour sur Mars avec 1 mois « sur place ».
Ça voulait dire que les 6 volontaires sont restés dans leur module pendant tout ce temps, qu’ils ne pouvaient communiquer qu’avec l’équipe « au sol », et évidemment la simulation prenait aussi en compte l’éloignement virtuel et donc le décalage temporel quand ils devaient communiquer avec « la Terre ».
C’était organisé par l’Institut des problèmes bio-médicaux (IBMP), l’Académie des sciences de Russie, l’Agence spatiale européenne (ESA) et l’Agence spatiale fédérale russe (Roscosmos).
Et le but, c’était bien sûr de savoir si psychologiquement et physiologiquement, une équipe de 6 personnes était capable de faire un tel voyage.
Il n’y avait pas de femme, hélas, dans cet équipage, mais il y avait un Français, Romain Charles, donc, et j’ai fait un Hangout avec lui pour savoir ce qu’il pensait de Mars One. L’entretien dure une demi-heure, je le mettrai en ligne sur mon blog, mais voici un court extrait où il me raconte comment il a changé d’avis sur Mars One alors qu’au début il n’était pas convaincu du tout…

Voilà ! C’est Buzz Aldrin qui l’a fait réfléchir, c’est quand même la grosse grosse classe… Et en parlant de Mars One et de réfléchir, j’ai créé une sous-URL à mon blog, mars-one.florence.com, où vous pouvez justement retrouver des billets où je réfléchis sur différents aspects de ce que propose Mars One…

LE BIDULE 2.0
De côté 2.0, c’est le site Brain Magazine qui a mis en ligne un scan de 2 documents, 2 lettres, qui expliquent que vous êtes bien gentilles et mignonnes, mesdames, mais que vous allez le rester parce que ni la NASA ni Disney ne veut de vous.
Evidemment, ça ne date pas d’aujourd’hui, mais c’était il y a seulement une cinquantaine d’années quand même…

Voilà, prends ça dans ta face.
Heureusement, la NASA a récemment recruté 8 nouveaux astronautes, dont 4 femmes… Alleluia !

Et merci aux amis de Ciel et Espace chez qui j’ai trouvé l’info – d’ailleurs je vous conseille vraiment le numéro de septembre, il est très, très bon.

LA CULTURE
En parlant de lecture, je vous conseille aussi vivement « Désir d’infinis » de Trinh Xuan Thuan, que j’ai dévoré.
En-dessous du titre sur la couverture il y a aussi écrit « des chiffres, des univers et des hommes », et c’est exactement ça : ce bouquin est génial, il est passionnant, j’ai appris des milliards de choses sur l’histoire du concept d’infini, sur l’histoire des mathématiques et des mathématiciens dont certains sont devenus fous, sur les expériences de pensées qui te retournent le cerveau, sur les théories en cosmologie…
D’ailleurs vous aviez été tout plein à retweeter cette citation que j’avais partagée, cet été :

 

Et vous saviez, vous, que c’était Descartes qui avait inventé le système de coordonnées en X Y ? Moi je savais pas. Mais c’est génial de savoir ça !!
Et le paradoxe de Zénon, une des expériences de pensée qui te retournent le cerveau ! En fait, c’est l’histoire d’un coureur qui ne peut jamais atteindre la ligne d’arrivée, parce qu’en fait, de son point de départ A à son point d’arrivée B, il doit d’abord parcourir la moitié de la distance entre les deux points, puis la moitié de la distance restante, puis encore la moitié de ce qui reste, et ainsi de suite, mais du coup… Il n’y arrivera jamais puisqu’il y aura toujours une moitié de distance qui restera à parcourir !
Tu m’étonnes que les mathématiciens qui ont travaillé sur l’infini sont devenus fous…
Bref, « Désir d’infinis » de Trinh Xuan Thuan chez Fayard, et ça coûte 21 euros 50. Vous m’en direz des nouvelles. Si c’est trop cher mais que vous voulez quand même découvrir cet astrophysicien bouddhiste qui vulgarise à merveilles, alors je vous conseille « Le cosmos et le lotus », en Livre de Poche pour 6 euros 60.

L’ÉVÈNEMENT
Et en parlant d’infini, il y a un événement à inscrire dans votre agenda dès maintenant pour ceux qui habitent à Paris et pas loin autour, c’est justement le festival des deux infinis du 28 septembre au 6 octobre, avec notamment des conférences tous les soirs à 19h à Jussieu du lundi 30 au vendredi 4 et des randonnées astronomiques à thème, avec notamment un circuit cadrans de Paris ou un circuit Louvre-Observatoire.
Toutes les activités sont gratuites, il faut juste s’inscrire pour les randonnées ou les visites, et, alors ça c’est vraiment cool, on peut voir les conférences sur Internet en envoyant une demande par mail pour avoir les codes d’accès au live. Merci à eux !

Et le Collège de la Cité des Sciences fait sa rentrée le 1er octobre avec un premier intervenant de poids puisqu’il s’agit de notre prix Nobel de physique, Serge Haroche, qui tiendra une conférence sur la physique quantique 100 ans après l’atome de Bohr.
J’avais dit que j’irais, mais ce jour-là je ferai un truc incroyable le matin à Bordeaux… oui !!!! oui, je vais faire un vol parabolique !!! je suis totalement surexcitée… donc je ne sais pas si je serai rentrée à temps pour aller voir cette conférence, et surtout si je serai assez fraîche… On verra bien !

LE TWEET
Je vais donc faire un vol parabolique et je vais découvrir les joies de l’apesanteur dans un vol où il y aura plein d’expériences scientifiques qui se tiendront, et ça se passe dans un avion spécialement équipé pour, mais il y en a justement un que j’admire, dont je vous parle souvent, et qui trouve que l’avion, c’est quand même un peu surfait – d’ailleurs, il construit des fusées – et qui travaille donc sur le 5ème moyen de transport : l’hyperloop.
Il l’a annoncé sur son compte Twitter pendant l’été

 

Et le lien est effectivement arrivé juste après.

 

Voici une vidéo qui explique très bien ce que c’est, avec plein d’explications et un témoignage de sceptique.

Voilà ! Donc l’hyperloop, peut-être bientôt – pour l’overboard, Elon Musk ne s’est pas exprimé sur la question.

L’IMAGE
Et si on faisait un petit tour du côté de l’espace, maintenant ? Regardez cette image… Elle est belle, hein ?… Et ce petit point, là, ce n’est pas Titan ou une autre lune de Saturne, non… C’est nous…

Cette photo a une jolie histoire puisqu’elle a été prise le 19 juillet dernier, et c’était la première fois dans l’histoire de l’humanité que les terriens savaient exactement à quel moment ils allaient se faire tirer le portrait depuis le système solaire extérieur.
Et comme la NASA trouvait super dommage qu’on sache ça mais qu’on nous voie pas vraiment sur la photo, comme vous pouvez le constater, et comme elle savait sous quel profil se présenterait la Terre au moment de la prise de vue – celui-ci précisément mais c’est une image de simulation – eh ben elle a organisé une campagne qui s’appelait Wave At Saturn, et le but du jeu c’était de sortir lui faire coucou au moment de la photo et de se faire prendre en photo à ce moment-là et de leur envoyer. Ensuite, ils ont reconstruits l’image de la Terre avec toutes les photos qu’ils ont reçue. Et là voilà !

J’ai trouvé l’idée géniale. Il faisait nuit en France donc j’ai pas envoyé de photo, mais je suis bien sortie faire coucou et j’aime même mon certificat. Ouais.

Et quelques chiffres quand même : c’est la première fois que Cassini voit la Terre et la Lune comme 2 objets distincts. Elle se trouvait à 1,44 milliards de kilomètres au moment de la prise de vue, donc à 80 minutes-lumière, ce qui a été compté dans l’horaire donné par la NASA pour sortir faire coucou. Et le lendemain, la sonde Messenger nous a également pris en photo, mais sous un autre angle, depuis Mercure.

Et ça me fascine toujours autant.

L’INFO
Mais si les planètes nous observe, nous, on continue à observer le ciel aussi… Et un astronome français, Jean-Claude Merlin, a découvert un astéroïde il y a quelques mois à l’aide d’un télescope de 80 centimètre basé en Arizona qu’il contrôlait directement depuis sa maison via internet, et il a demandé à l’appeler Jodorowsky en hommage au scénariste de BD de science-fiction du même nom qui est toujours vivant, qui a 84 ans, et le Centre des Planètes Mineures, qui est une branche de l’Union Astronomique Internationale, a accepté.
Depuis le 24 juillet dernier, il y a donc un astéroïde qui s’appelle officiellement 261690 Jodorowsky. Il rejoint 2675 Tolkien et 13070 Seanconnery, entre autres. Ça doit être des barres de rire, entre Mars et Jupiter, ma parole !

Voilà, je suis absolument ravie de vous retrouver, même si là tout de suite je ne vous vois pas et je ne vous entends pas…
Par contre, je ne pourrai pas faire comme l’année dernière, je ne peux plus sacrifier mes week-ends et ma vie privée pour faire ce podcast. J’ai essayé de le faire financer pour pouvoir un minimum gagner ma vie avec mais plus personne n’a de budget, et j’ai pensé à le crowdfunder comme beaucoup d’entre vous me l’avait suggéré mais après réflexion ce n’était pas une bonne solution non plus.
Alors les épisodes arriveront comme ils arriveront, quand j’aurai le temps, et j’en suis désolée mais c’est la seule solution que j’ai trouvée.
Dans tous les cas, vous pouvez quand même m’entendre parler de toutes ces choses de l’espace les lundis et les jeudis à 14h45 sur France Inter, dans « La tête au carré« , et ça, c’est carrément trop génial !

Je vous souhaite une excellente rentrée, et à très vite !

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 27

8 rubriques, 8 bonnes nouvelles, cette semaine ! Ça équilibrera avec la semaine dernière où j’étais un peu ronchon… :p Bonne émission !


André Brahic, mon héros <3

 

Saturne au plus près de la terre

http://www.science-et-vie.com/2013/04/11/saturne-au-plus-pres-de-la-terre/

Ils ont pris ISON en photo

http://www.cieletespace.fr/node/10367

Premier essai réussi pour la fusée Antarès

http://www.lepoint.fr/science/premier-lancement-reussi-pour-la-fusee-antares-d-orbital-sciences-24-04-2013-1659397_25.php

 

 

Un vol habité avec un ticket de métro

https://twitter.com/Thom_astro/status/327066924238376962

Voyager 1 et l’Histoire de l’Humanité 

http://jcml.fr/~jacomyal/lv/

Comment le spatial nous est utile au quotidien

http://spaceonearth.ubimix.com/

Hello Alien ! 

http://helloalien.herokuapp.com/

Mars One, et ça part

http://applicants.mars-one.com/
http://www.lepoint.fr/science/une-telerealite-en-direct-de-mars-23-04-2013-1658034_25.php

 

Le Vinvinteur, le data journalisme et Patrick Juvet (attention à la rétine)

Vinvinteur n°26 – Le datajournalisme par levinvinteur