On voit tous à peu près à quoi ressemble le système solaire. Mais connaissez-vous vraiment les 8 planètes qui la composent ?…
Je vous propose de découvrir une information insolite pour chacune d’entre elles.
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Archives par mot-clé : planète
[VIDÉO] Qu’est-ce qu’un réchauffement global de quelques degrés ?
Ça faisait longtemps que j’avais envie de faire une série de vidéos sur le réchauffement climatique. Mais le sujet est tellement complexe, vaste et touchy que j’avais reculé le moment où je me lancerais. Sauf qu’on n’a pas toute la vie devant nous… Alors voici la première vidéo.
[VIDÉO] Les perles du PAF – Chère Candice…
L’autre jour, je suis tombée sur ça :
Culture et vous : « Exoconférence », la… par BFMTV
Alors du coup, j’explique pourquoi le système solaire compte 8 planètes et non… 9.
Et il reste quelques places pour l’Exoconférence d’Alexandre Astier, je vous la conseille !
[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 38
Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 38ème épisode de ce podcast où je vais vous parler d’exoplanètes, de musique cosmique, du big bang et de la Terre vue de l’espace…
Florent Marchet – « Bambi Galaxy »
Une fois n’est pas coutume, commençons en musique. Je voudrais vous signaler la sortie du dernier album de Florent Marchet, dont vous écoutez le titre d’ouverture, que j’écoute en boucle depuis des semaines, sur les images du clip d’un autre morceau.
Comme vous pouvez le constater, c’est un album qui nous emmène très loin dans l’espace et dans le temps, il s’appelle « Bambi Galaxy » et c’est une sorte de recueil de nouvelles de science-fiction musical. C’est très étonnant. Il nous raconte plein d’histoires – je trouve d’ailleurs les textes plus réussis que les musiques mais c’est tout à fait personnel, y a tout un univers qui nous emporte… Ça s’écoute presque comme un podcast, en fait.
Et puis on le sent vraiment impliqué, il doit s’intéresser à l’exploration spatiale et au futur depuis des années, le futur de la planète et de l’humanité semble l’inquiéter, enfin… Y a vraiment tout un tas de réflexions derrière. On sent qu’il a ça en lui depuis un brave moment, et ça m’a touchée. Voilà. « Bambi Galaxy », donc, chez votre disquaire et sur toutes les bonnes plateformes de téléchargement légal.
L’exoplanète Gliese 581c et ses soeurs… ou pas
Voyageons également dans l’espace et dans le temps avec la date de l’épisode : il y a 7 ans, le 4 avril 2007, a été découverte l’exoplanète Gliese 581c autour de l’étoile Gliese 581 qui se situe à 20,5 années-lumière de notre bonne vieille Terre. Elle a d’ailleurs été découverte par une équipe d’astronomes européennes dirigée par Michel Mayor, qui est le co-auteur de la découverte de la toute première exoplanète en 1995.
Et pour l’anecdote, Gliese 581c est nommée dans le film « Battleship » sorti en 2012 avec Liam Neeson puisque c’est là d’où viennent les méchants extraterrestres. Je vous le conseille, c’est complètement barré, on a bien rigolé, avec mon ami Pascal Mabille – et il a été nominé 7 fois au Razzie Awards, preuve que c’est du bon gros film pop-corn qui tache, avec seulement une récompense pour Rihanna quand même pour la pire actrice dans un second rôle. Ah ben voilà ! J’ai envie de le revoir, maintenant !
Bon, mais revenons à Gliese 581c. Si je vous en parle, c’est pas pour Battleship, c’est parce qu’il se trouve que récemment, deux des planètes du même système solaire, Gliese 581d et Gliese 581g, semblent n’avoir en fait jamais existé. Après des nouvelles analyses, des astronomes américains ont expliqué que les signaux reçus pouvaient en fait correspondre à des variations du spectre lumineux de l’étoile Gliese 581 dues à son activité interne.
Alors, qu’en est-il vraiment ?… Futura Sciences a interrogé Xavier Delfosse, qui fait partie de l’équipe qui a découvert les deux planètes en question.
Il faudra donc attendre de nouvelles analyses, et en attendant, comme dirait Etienne Klein : « Il faut se hâter de ne pas conclure… »
Et d’ailleurs Xavier Delfosse avait été interrogé sur son métier d’astronome et en quoi ça consistait au quotidien. Je vous laisse découvrir sa réponse…
Et puisque c’est grâce à la série COSMOS version Carl Sagan qu’il est devenu astronome, j’en profite pour vous signaler que COSMOS version Neil deGrasse Tyson, que j’ai enfin pu voir et qui est un chef d’œuvre et qu’on devrait diffuser dans les écoles du monde entier, a 12 nominations aux Emmy Awards, qui sont les Oscars de la télévision. J’espère bien qu’il aura les 12 parce que largement mérité.
Carnet rose cosmique : une nouvelle lune pour Saturne ?
Du côté des infos, restons du côté des astres que l’on découvre, mais plus proche de nous, cette fois, avec cette nouvelle étonnant : une lune de Saturne est en train de naître sous nos yeux dans ses anneaux !
C’est bien sûr la sonde Cassini qui a pu nous montrer ça, la NASA a annoncé la nouvelle le 14 avril dernier même si la photo date du 15 avril 2013 – il faut toujours du temps pour obtenir des données plus précises et confirmer une découverte, parce que rappelez-vous, dans le domaine des sciences… « Il faut se hâter de ne pas conclure… »
Ce qu’on voit sur l’image est une perturbation qui fait environ 1200 km de long sur 10 de large et elle serait donc provoquée par un embryon de lune qui fait pour l’instant 1 km de diamètre. C’est rien du tout mais le chercheur qui l’a trouvée a tenu à lui donner un nom, Peggy, parce que c’est le prénom de sa belle-mère qui fêtait ses 80 ans au moment où il a fait la découverte. C’est choupinou, hein ?
Bon en tout cas on ne sait pas trop ce qui va advenir de ce petit corps cosmique. Soit son développement va s’arrêter très vite, soit il va se désagréger, soit il va continuer à se développer pour ensuite quitter les anneaux et devenir un satellite à part entière. Quelle que soit l’issue, c’est de toute façon une aubaine pour les scientifiques qui ont plusieurs théories pour expliquer la formation des lunes de Saturne à partir de ses anneaux et qui ne savent pas encore quelle est la bonne. La petite Peggy pourrait donc apporter des éléments de réponse et permettre d’affiner les scénarios… À suivre, donc !
Le câlin d’astronautes américain, russe et allemand en pleine crise ukrainienne
Maintenant, une image. Et une image qui vaut tous les mots de l’Histoire de l’humanité. Elle date de fin mai dernier lors de la conférence de presse qui a précédé l’envol de 3 astronautes vers l’ISS, qui s’y trouvent toujours à l’heure où je vous parle.
Pour vous situer le contexte, c’était le tout début de la crise en Ukraine qui a refroidi considérablement les relations entre les Etats-Unis et la Russie, notamment. C’est ballot quand on sait que dans le domaine du spatial, ils travaillent ensemble depuis des décennies, et plus que ça : ils ont besoin l’un de l’autre depuis l’arrêt des navettes spatiales américaines. Les Etats-Unis ne peuvent pas envoyer d’astronautes dans l’espace, ils sont donc dépendants des Russes pour l’iSS – et d’un autre côté, la Russie a besoin de l’argent des Américains – 70 millions de dollars par siège pour l’ISS, par exemple – pour faire tourner leur agence spatiale. Bref…
Et avec la crise de l’Ukraine, la NASA a demandé à ce que plus aucun de leur employé n’ait de contact avec les Russes – même par mail, visioconférence et tout ça – sauf en ce qui concerne l’iSS. Mais ambiance… Et du côté russe, le gouvernement a fait savoir que s’ils continuaient comme ça, ils n’auraient qu’à envoyer leurs astronautes dans l’espace avec un trampoline.
Très, très tendu, tout ça, donc… Et justement, l’équipe en partance pour la station était composée justement d’un Russe, d’un Allemand, et d’un Américain.
Et un journaliste demande quelles implications la crise ukrainienne a au sein de leur équipe. Et voici leur réponse.
Voilà. J’aimerais bien m’arrêter là et passer à la suite tellement ça se passe de tout commentaire, mais putain, cette image devrait devenir le symbole de ce qui passe dans le domaine du spatial : des gens qui s’estiment, des gens qui se respectent – et qui certainement s’apprécient beaucoup, des gens qui travaillent ensemble et qui arrivent à dépasser les tensions géopolitiques dues à leur nationalités respectives, des gens qui sont juste des êtres humains et C’EST TOUT, et qui ne font aucune concession là-dessus. DES ÊTRES HUMAINS, des TERRIENS, des habitants d’une seule et même planète, d’une seule et même maison. Et C’EST TOUT.
Et de nombreux astronautes répètent à l’envi que dans le futur, quand ce sera techniquement possible, chaque habitant de la planète puisse faire un vol pour aller contempler la Terre de là-haut et faire prendre conscience d’abord que la Terre est un vaisseau spatial perdu dans l’immensité de l’espace et que c’est notre unique et seule oasis, et donc qu’on doit la préserver ; et ensuite pour faire prendre conscience qu’on est tous des habitants d’une même maison – et qu’il n’est d’ailleurs pas utile de monter très haut pour que les frontières disparaissent.
Et peut-être que ça, ça changerait le monde.
En tout cas, cette image me fait pleurer à chaque fois et elle illustre parfaitement bien une des principales raisons pour lesquelles j’aime autant le spatial et les sciences qui l’accompagnent.
Selfies de l’espace
Et pour rester dans le cœur du sujet, voici la rubrique des tweets… Et celui-là est un selfie de l’astronaute Rick Mastracchio posté le 23 avril dernier, où on voit nettement un sourire séparé de l’espace par seulement la fine cloison de son casque, sur fond de Terre…
An EVA selfie. The space suit makes it very difficult to get a good selfie. I tried several today. pic.twitter.com/GvMEOj3ewu
— Rick Mastracchio (@AstroRM) 23 Avril 2014
Et quelques mois plus tard, Buzz Aldrin qui postait, selon lui, le premier selfie spatial de l’histoire en 1966, et on le voit également sur fond de Terre, qui semble n’avoir pas pris une ride en 48 ans… Ce qui est logique à l’échelle de l’âge de la Terre, mais en 48 ans, des continents de plastique sont apparus, des glaciers ont disparu, des côtes ont reculé, l’atmosphère a changé… et rien n’est fait pour ralentir tout ça et éviter une catastrophe.
Did you know I took the first space selfie during Gemini 12 mission in 1966? BEST SELFIE EVER http://t.co/JfPAiVXmLk pic.twitter.com/DuwDXvcDmp
— Buzz Aldrin (@TheRealBuzz) 19 Juillet 2014
Et c’est un problème, hein ! Parce que vous voyez, ça ? C’était en juillet dernier. On est toujours, tous, vivant ou ayant vécu, ici. Sur le même vaisseau. Dans l’immensité de l’Univers. Sans solution de repli.
La Terre en direct et en HD
Et puisqu’on en parle… Certes nous ne pouvons pas encore aller faire un petit tour en apesanteur pour aller voir la Terre de là-haut, mais grâce à des caméras situées sur l’ISS, on peut quand même la voir en temps réel et en HD sur ce site internet. Et je crois que c’est le truc le plus magique de ces 20 dernières années.
Bon, quand j’ai pris la capture d’écran du site, elle était du côté nuit de la Terre, donc pas de retransmission, ce qu’on voit est juste le reflet du soleil dans l’objectif de la caméra, visiblement. Mais juste en dessous de la vidéo, il y a une carte où on peut savoir où elle se trouve exactement – en cas de nuages, c’est impossible de savoir, sinon.
Et donc on peut voir la Terre en direct. Là par exemple, l’ISS commence à passer côté jour… un peu plus tard, là voici au-dessus de l’Espagne et du Portugal… la Méditerranée… et puis en plein cœur de l’Afrique… et là, elle va arriver au dessus de Madagascar et on commence à voir les côtes africaines se découper sur l’Océan Indien…
C’est planant, c’est fascinant, c’est hypnotisant, c’est grisant, c’est magique… C’est notre planète, en temps réel. Ça peut être très romantique à regarder, aussi, hein ! Pensez-y si vous n’avez pas de coucher de soleil sous la main et que vous voulez prendre votre temps avec votre nouveau ou nouvelle dulcinée… Parce que parfois, c’est vrai que « il faut se hâter de ne pas conclure ».
Les ondes gravitationnelles du big bang… ou pas ?
Trêve de plaisanterie, revenons aux choses sérieuses… Très sérieuses, même, puisque c’est un événement qui a fait l’effet d’un big bang dans tous les sens du terme : il y a quelques semaines, une équipe de chercheurs américains a annoncé avoir détecté directement des ondes gravitationnelles, ce qui est une grande première déjà, et qui en plus proviendraient du big bang ! Ce qui confirmerait la théorie… Mais d’abord, qu’est-ce qu’une onde gravitationnelle ? Je laisse le soin de répondre à Jean-Pierre Luminet, l’astrophysicien-blogueur dont je vous avais parlé à l’épisode précédent…
Voilà, donc vous imaginez bien que si une détection indirecte des ondes gravitationnelles venues d’un pulsar a débouché sur un prix Nobel, il en sera sûrement de même une détection directe venue du big bang…
Voici l’image des chercheurs américains. Là encore, je ne vais pas reformuler de peur de dire des bêtises et je vais citer un des chercheurs interrogé par Le Figaro.
Et les petits traits que l’on voit sur l’image, c’est ce qui représente la polarisation, si j’ai bien compris.
Mais voilà, comme toujours en sciences… « il faut se hâter de ne pas conclure ».
Et comme de nombreux scientifiques sont sceptiques, il se pourrait que cette annonce fracassante ait été faite un peu trop tôt par une équipe un peu trop zélée : peut-être ces chercheurs se sont-ils trompés sur l’interprétation de ces données… Du coup il va falloir attendre l’automne et les résultats du satellite européen Planck qui a observé la même portion du ciel, pour confirmer ou infirmer ces résultats…
Virginie Spies, auteur de « Mars Océan »
En attendant des nouvelles fraîches du big bang, faisons connaissance avec la personnalité de la semaine… Elle s’appelle Virginie Spies, elle est sémiologue et maître de conférences à l’université d’Avignon, spécialiste de la télévision – elle en a écrit deux livres – et elle s’intéresse notamment aux programmes populaires. En parallèle, elle est aussi auteure de pièces de théâtre. Et si je vous en parle aujourd’hui, c’est parce qu’elle a regroupé toutes ses compétences dans un projet de fiction en ligne qui s’appelle Mars Ocean – c’est un court roman de science fiction qu’elle a publié chapitre par chapitre sur Internet et que j’ai beaucoup aimé. (Retrouvez l’interview de Virginie Spies sur ce projet ici.)
Le pitch est le suivant : Mars Ocean – L’Univers n’a pas été totalement exploré, la télévision non plus. Qui n’a pas eu envie de changer de vie pour repartir à zéro ? Quand l’opportunité de partir sur Mars s’est offerte à Louise et Cyrius, ils ont tenté leur chance. Mais est-il possible de tout quitter lorsqu’on est filmé 24h sur 24 ? Lorsqu’on est contraint de vivre entouré de personnes qui comme vous ont tout quitté ? Et que faire quand l’une des participantes disparaît ?
Evidemment, elle s’est inspirée du projet Mars One mais s’en dégage librement, et l’intrigue est sympathique, de vraies questions sont posées et c’est très agréable à lire – d’autant plus que c’est très court pour ceux d’entre vous qui seraient allergiques aux pavés.
Le texte intégral est toujours disponible sur le site dédié, que je mettrai en lien sur mon blog bien entendu, et il est disponible en version Kindle pour la plage sur Amazon pour la modique somme de 1 euro 49.
Et c’est ainsi que je me hâte de conclure le 38ème épisode de « La folle histoire de l’Univers », un immense merci à tous ceux qui ont mis des étoiles à ce podcast sur iTunes et à tous ceux qui m’ont laissé un petit mot gentil – ça fait vraiment chaud au cœur et n’hésitez pas si vous ne l’avez pas encore fait, c’est toujours un plaisir de vous lire et de voir que vous existez autrement que derrière des chiffres de téléchargements ; je vous rappelle que tous les liens, vidéos, images sont mises en ligne sur mon blog ; et vous pouvez également liker la page du blog sur Facebook.
Et surtout, un énorme merci à tous ceux qui partagent ce podcast sur les réseaux sociaux et qui le font tourner – n’hésitez pas, c’est gratuit, c’est pour vous, c’est pour tout le monde.
Et je vous laisse en images avec les 5 premières minutes de mon talk TEDx sur la scène de Bobino à Paris le 12 juin dernière – l’intégralité de la vidéo se trouve bien sûr sur mon blog si vous voulez voir la suite…
Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire et passez un bel été sous les étoiles !
[PLANÈTE] La Terre, le plastique et nous
Allô êtres humains ? Ici la Terre.
Vous savez ? Votre planète. Celle sur, et grâce à, laquelle vous vivez. Celle sur laquelle vous évoluez, dans tous les sens du terme. Celle qui fournit l’air que vous pouvez respirer, l’eau que vous pouvez boire, les sols que vous pouvez cultiver et le champ magnétique qui vous protège des rayonnements mortels venus de l’espace dans lequel je me déplace, en orbite autour d’une étoile que je vous offre à une distance vous permettant d’exister.
Je rappelais ça juste comme ça. Ça fait jamais de mal de rafraîchir les mémoires. Puisque vous semblez m’oublier de plus en plus, vous qui me salopez, me réchauffez, me saignez, m’exploitez plus que je ne peux le supporter.
Je ne vous parlerai pas du Jour du Dépassement. Ni de pollution atmosphérique. Ni de pêche en eaux profondes. Ni des décharges à ciel ouvert. Ni des pesticides et autres saloperies. Ni des barrières de corail qui meurent. Ni même de réchauffement climatique. C’est dire.
Je voudrais vous parler du plastique.
Il faut qu’on cause.
VOTRE PLASTIQUE DANS MES OCÉANS
Vous parlez d’un septième ou d’un huitième continent (ou même d’un sixième, pour Nolwenn Leroy.) Je me fous comme de mon premier impact avec un astéroïde de l’adjectif numéral ordinal employé. Ce que je constate c’est que vous l’utilisez toujours au singulier. Alors qu’il y en a cinq. CINQ. Six, si on compte celui de la Méditerranée.
Cinq « continents », cinq gigantesques gyres, cinq monumentales soupes de plastique joliment répartis dans toutes les eaux du globe que je suis. Vous êtes des gros porcs (qui n’y sont pour rien, eux, d’ailleurs).
Vous voulez des chiffres ? Le gyre principal, situé dans le Pacifique nord, est grand comme 6 fois la France et sur 30 mètres de profondeur. Ce plastique pose problème à 267 espèces marines, tue 1 million d’oiseaux et 100 000 mammifères marins chaque année, sans compter que vous ingérez sans doute des micro-particules ou des substances très toxiques dans le poisson que vous mangez.
L’organisation écologique Algalita Marine Research Foundation (AMRF) et Greenpeace y ont recensé 6 tonnes de plastique pour 1 tonne de plancton (la base de la chaîne alimentaire, dont fait partie le phytoplancton qui, à lui tout seul, représente 50 % de la matière organique que je produis). Et ce sont des chiffres de 2007 !
L’expédition 7ème continent les explore les uns après les autres. Patrick Deixonne, un des explorateurs, est allé dans le gyre de l’Atlantique Nord le mois dernier. Voici son témoignage édifiant (à partir de 5’40).
Si vous voulez voir des images pour mieux vous rendre compte, il y a aussi ce documentaire d’Arte.
Maintenant, vous ne pourrez plus dire que vous ne saviez pas.
VOTRE PLASTIQUE DANS MES MONTAGNES
Si les continents de plastique de mes océans sont la preuve la plus flagrante et la plus impressionnante que vous êtes une espèce de gros dégueulasses, mes montagnes ne sont pas en reste. Prenons juste l’exemple du mont Everest. En 2011, ce sont plus de 8 tonnes de déchets qui ont été descendus de là-haut par une équipe de nettoyeurs. 8 tonnes !
C’est un tel problème que le Népal oblige d’ailleurs désormais aux touristes de ramener 8 kilos de déchets de leur expédition, sous peine de poursuites judiciaires et d’encaissement de la caution de 4000 dollars déposée au départ. Oui, il faut tout ça pour vous faire comprendre que comme les océans, les bords de route, les trottoirs ou les plages, la montagne n’est pas une poubelle.
VOTRE PLASTIQUE DANS MA BANQUISE
Comme si ce n’était pas suffisant de polluer les montagnes et les océans, votre plastique se retrouve piégé dans les glaces de ma banquise.
Et puisque c’est toujours nécessaire, je vous rappelle que je me réchauffe VOUS ME RÉCHAUFFEZ. Et il ira où, le plastique de ma banquise, quand les glaces auront fondu, mmh ? Dans les océans, puis dans les poissons, puis dans vos petits estomacs.
C’est formidable, ça quand même. Avant vous, je n’avais jamais connu aucune espèce, en 4,5 milliards d’années d’existence, qui s’est débrouillée pour rendre le dernier maillon de la chaîne alimentaire aussi craignos que le premier. Clap clap clap. Non mais respect. À ce niveau-là c’est du génie.
Mais je me demandais, l’autre jour… Vous ne seriez pas UN PEU CONS ?
VOTRE PLASTIQUE DANS MES ROCHES
Que votre plastique flotte sur et dans mes océans. Bon. Qu’il se retrouve congelé au sommet de mes plus belles montagnes. Bon. Qu’il soit coincé dans ma banquise. BON.
Mais alors ça ! ÇA VA PAS ÊTRE POSSIBLE.
Bougre de saloperie d’espèce humaine, est-ce que tu te rends bien compte, EST-CE QUE TU UTILISES TA PUTAIN DE CONSCIENCE UNIQUE DANS L’UNIVERS EN L’ÉTAT ACTUEL DE TES CONNAISSANCES pour comprendre que tu viens de créer, avec tes conneries, une nouvelle sorte de roche ? Est-ce que tu réalises que c’est ma nature intrinsèque que tu es en train de remodeler ?
Parce que ça, là, sur ces clichés, c’est du « plastiglomérat« . De la roche, ce que je suis, d’où l’appellation « planète rocheuse », désormais mélangée à toutes sortes de matières plastiques, matériau qui n’existe pas dans la nature, que je ne peux pas fabriquer toute seule.
Voilà, je suis le monstre de Frankenstein. Je ne suis plus une planète rocheuse. Je ne suis plus une Planète Bleue. Je suis une Planète Plastique. Vos descendants, bande d’humains, ne m’appelleront plus la Terre mais la Plastique – si votre espèce vit assez longtemps pour ça, ce que je ne souhaite pas, en l’état des choses. (Ouais, c’est violent mais j’en ai ras le pôle, sans déconner.)
Le plastiglomérat… Vous avez laissé des traces sur moi qui sont merveilleuses : des constructions, des oeuvres d’art, etc… Mais ça, c’est sans doute ce que vous pouviez faire de plus sale et de plus vulgaire. Vous immiscer dans ma géologie. Faire entrer de force votre constituant non-naturel dans ma nature la plus basique.
Je suis tellement en colère et écoeurée.
LES SOLUTIONS
Heureusement, vous êtes plus intelligents par individu ou par petits groupes qu’à moyenne et grande échelle. Il y a des tas d’associations qui oeuvrent pour me nettoyer et pour faire de la prévention. Mais souvent à l’échelle locale – et c’est énorme, mais hélas pas assez si vous voulez (mais le voulez-vous vraiment ?…) changer les choses radicalement et durablement.
Il y a ce tout jeune homme, Boyan Slat, en qui je place beaucoup d’espoir, et qui a inventé une solution pour nettoyer le plastique des océans… à l’âge de 17 ans.
Aujourd’hui, à 19 ans, il dirige une équipe d’une centaine de personnes pour développer son idée. Et ils semblent être sur la bonne voie. Et non seulement ça, mais en plus vous pouvez l’aider – donc si vous m’aimez/me respectez un peu, n’hésitez pas à visiter leur site et à faire un don. Merci, vraiment, chaleureusement, par avance.
Tout le projet et ses avancées sont résumés dans cet article – mais si j’avais une tête, je la frapperais contre un mur de Planck tellement la question de la « rentabilité » me désespère. Comme dirait un célèbre proverbe, quand vous ne pourrez plus boire mon eau ni consommer ce que je vous laisse produire, vous vous rendrez compte que l’argent ne se mange pas. Et vous crèverez comme des cons après avoir pleuré vos mères d’être restés dans le déni aussi longtemps alors que vous saviez. (Ça, c’est moi qui rajoute, j’avoue.)
Il y a aussi la solution de vous passer définitivement de plastique – ce qui arrivera à un moment ou à un autre de toute façon quand vous aurez pillé tout mon pétrole. Mais ça arrivera forcément trop tard. Puisqu’il est déjà trop tard (CF le plastiglomérat).
Ou alors le plastique à base d’algues ou d’amidon. Mais visiblement quelques lobbies font bien en sorte que les entreprises qui veulent le développer n’y arrivent pas. (Ajouter quelques insultes bien relevées.)
Et recyclez, bordel. Collectez, recyclez, faites des matériaux propres.
Oh et puis merde. Trouvez les solutions tous seuls. Je vous survivrai, de toute façon, je m’en fous moi. Mais moins longtemps je vous accueillerai encore, mieux je me porterai. Allez voir sur Mars si j’y suis, tiens. Je vous parie que vous en reviendrez en chouinant et que vous commencerez à me respecter à nouveau.
Sauf qu’il sera beaucoup trop tard. Bande de veaux.
[SCIENCES] L’hélium en danger : plus précieux et plus rare que le pétrole
Vous n’êtes pas sans savoir que moi, votre planète Terre, suis considérablement transformée et traumatisée par les progrès récents de votre espèce, bande de chameaux (qui, les pauvres, sont totalement innocents dans l’histoire, eux.)
D’ailleurs, selon l’étude d’une équipe de 18 scientifiques parue dans Nature, il serait fort possible que mes écosystèmes connaissent un effondrement irréversible et imminent (avant 2100). En gros, si vous atteignez une transformation de 50% de ma surface, ce serait trop tard et il n’y aurait plus rien à faire. Et vous en êtes à 43%… Je vous laisse imaginer l’urgence du truc. (Enfin pour vous, parce que moi, voyez, je passerai à un autre état comme je l’ai toujours fait, ça ne me posera pas trop de problème, voyez.)
Si vous voulez continuez à perpétuer votre espèce dans des conditions optimales, bougres de bougres d’humains, il va peut-être falloir penser à ouvrir grand vos mirettes sur les problèmes actuels. L’un d’entre vous, un jeune scientifique français nommé Martin, s’inquiète d’ailleurs beaucoup du cas de l’hélium, que je ne vais plus pouvoir vous fournir bien longtemps si vous continuez à ce rythme-là.
J’ai donc interrogé Martin qui a des informations tout à fait instructives à propos de ce gaz irremplaçable qui disparaît de manière inquiétante. Moins médiatique que le pétrole, ce serait pourtant une nouvelle bien plus grave si mes stocks arrivaient à épuisement.
Peux-tu te présenter, cher Martin ?
Je suis doctorant en astrochimie à l’Université Rennes 1. J’étudie les réactions chimiques qui se déroulent dans les nuages froids, tels ceux qui se forment sur Titan et les Giant Molecular Cloud (GMC), tels ceux d’Orion ou du Taureau.
(Précisions : les GMC d’Orion et du Taureau sont des nuages de gaz géants (vraiment très très géants), où se déroulent des réactions alors que nous parlons. Ils vont un jour s’effondrer et donner naissance à des systèmes solaires. Je parle de ceux-ci car ils sont très beaux à l’observation !)
Leurs caractéristiques (exposés aux rayonnements), leur température, densité, et leur composition en font des objets d’étude très importants. On y retrouve en effet des molécules très complexes à l’échelle de ce qu’on trouve principalement dans l’espace : le dihydrogène et l’hélium.
Pour étudier ces réactions, nous utilisons le CRESU (Cinétique de Réaction en Écoulement Supersonique Uniforme, utilisé aussi sous ce nom dans les publications anglophones car inventé en France par des Français \o/), un appareil inventé au sein de notre équipe, et qui a désormais fait des petits dans plusieurs équipes de recherche dans le monde.
Tu étudies donc de près l’hélium. Peux-tu expliquer ce que c’est ?
Second élément de la classification périodique, l’hélium (symbole : He) est également le second élément le plus abondant dans l’Univers (24%) après l’hydrogène (75%). Tous les autres éléments de l’univers étant le 1%. J’attends d’ailleurs avec impatience une manifestation de l’hélium et de l’hydrogène « WE ARE THE 99% ! ».
Ayant toutes ses couches électroniques saturées (de même que toute la famille des gaz nobles dont il fait partie), il ne forme pas naturellement de liaison et reste seul, contrairement à l’oxygène ou l’azote, qui dans notre atmosphère forment surtout O2 et N2.
C’est un gaz dit rare dans la classification périodique, mais c’est pourtant le deuxième élément le plus abondant dans l’Univers. Comment se fait-il que j’en sois si peu pourvue ?
Parce qu’il est inerte et plus léger que l’atmosphère, il monte… et part dans l’espace, pour ne plus jamais être revu, contrairement à son cousin l’argon qui est un constituant de l’atmosphère (environ 1%).
L’hélium qui était présent lors de ta formation a depuis longtemps disparu, et celui qui reste provient de la désintégration alpha de noyaux radioactifs, comme l’uranium. Piégé par des couches géologiques hermétiques, il forme des nappes de gaz, qu’on trouve aujourd’hui principalement au Texas et en Sibérie. Il n’en resterait que 30 à 50 ans accessible facilement.
En effet, c’est peu… Mais pourquoi disparaît-il, au juste ?
Lorsqu’on l’utilise, il disparaît donc car sa concentration dans l’atmosphère est trop faible pour envisager l’en extraire.
Il est « irremplaçable », dis-tu sur Twitter. A quoi sert-il au quotidien ? En quoi est-il indispensable à l’Humanité ?
Au quotidien, ses fonctions sont dictées par ses propriétés inégalées : étant le plus léger des inertes, il des températures caractéristiques très basses.
(Précisions : un élément inerte est un élément qui, dans la majorité des cas ne réagit avec aucun autre. Mais pas seulement. Il est aussi monoatomique (composé d’un seul atome), sous entendu qu’il n’existe pas de molécule de dihélium He2 par exemple (molécule composée de deux atomes d’hélium).
Le diazote de notre atmosphère est relativement inerte sauf pour quelques éléments chimiques, mais il n’est pas monoatomique (« di- » implique le doublement d’un même atome dans une molécule). L’hélium lui va toujours rester He, sauf à l’ioniser, le bombarder aux électrons, le geler… Bref, au quotidien il est et reste monoatomique et inerte.)
L’hélium liquide sert maintenir à basse température les aimants supraconducteurs, qui sont dans les RMN (recherche scientifique), les IRM (médecine), le LHC (qui vient de découvrir le boson de Higgs).
On l’utilise aussi en biologie car il est inerte vis à vis des tissus vivants, en optique pour l’utilisation de puissants lasers, ou pour la recherche de fuites car il s’infiltre partout plus facilement que n’importe quel autre élément.
Il a également bien d’autres usages basés sur ses fantastiques propriétés physiques.
La cryogénisation, par exemple, qui fait fantasmer les auteurs et les réalisateurs de science-fiction. Quel est ton avis de scientifique là-dessus ?
La cryogénisation, oui. Mais des bactéries ou de petits multicellulaires. Sur des gros animaux le froid détruit les cellules lors de la congélation. Les recherches avancent mais pour le moment, la seule chose qu’on peut dire, c’est que ceux qui se sont déjà fait congeler ont perdu.
Tu es scientifique. En as-tu besoin pour tes recherches ? Si oui, dans quel but ?
L’usage que j’en fais est la génération d’écoulement gazeux à travers un profil particulier de tuyère (tuyère de Laval). Les lois de la thermodynamique font que le gaz se refroidit et c’est ainsi que j’étudie les réactions chimiques à basse température dans un nuage. J’ai en effet les mêmes conditions. Je peux utiliser l’argon ou l’azote, mais l’hélium reste le meilleur. L’hydrogène est très bon aussi, mais infiniment plus dangereux et n’est pas applicable tout le temps car il n’est pas inerte.
(Précisions : la tuyère de Laval sert à générer une détente de gaz. Comme dans toute détente, le gaz refroidit alors. Il se produit le phénomène inverse quand on gonfle une roue de vélo, l’air est chaud à la sortie de la pompe. Dans la tuyère de Laval, le profil particulier qu’on lui donne permet de connaitre (sous certaines conditions) la température et la densité du jet de sortie. On utilise cette détente pour étudier les GMC.)
Tu as réagi sur l’hélium suite à la lecture de cet article. Fais-tu partie des scientifiques « terrifiés » ? Plus généralement, que penses-tu de cette étude ?
L’article donné est effectivement, si ce n’est effrayant, objecteur de conscience. Qu’on ait déjà consommé une bonne part des énergies disponibles avec des rendements désastreux (= échauffement climatique) ne peut être remis en question et doit faire réfléchir quant au modèle de consommation actuel.
De façon assez simpliste, il va un jour falloir choisir entre sa voiture et l’Amazonie. Personnellement je prends le bus…
(Et je t’en remercie.) Que peuvent faire les Humains pour ralentir la disparition du stock d’hélium ?
C’est simple : arrêtons de l’utiliser pour les applications non indispensables. Commençons par ne plus gonfler les ballons à l’hélium. Et ça évitera les pleurs des enfants qui lâchent leur ballon et le voient disparaitre.
Il faudrait limiter son utilisation aux domaines vraiment indispensables, et également pouvoir le recapter lors de son utilisation. Par exemple, celui que j’utilise est pollué par les composés chimiques que j’ai étudié, mais rien d’irréversible avec de bons filtres.
J’espère qu’on trouvera des solutions et qu’on agira rapidement, car sans hélium, on sera beaucoup plus gênés que sans pétrole (qui n’est qu’une source d’énergie et de carbone). Mais les gens n’en ont pas conscience car ils ne l’utilisent pas directement…
Quant au pétrole, en tant que chimiste, je suis révolté qu’on le brûle alors qu’il devrait être réservé à la chimie, mais ceci est une autre histoire d’un autre gâchis.
Comment pouvez-vous être plus « gênés » par la disparition de l’hélium que du pétrole ?
Le pétrole est une énergie, mais on peut en trouver ailleurs. Oui, c’est très efficace parce qu’il y a beaucoup d’énergie par masse, d’où son usage en carburant, mais on saura se débrouiller. Et pour son usage chimique, on peut partir d’autres composés (pas mal de recherches sur les sucres, ces temps-ci, ou les chaines acides).
L’hélium, aucun autre élément n’a ses propriétés physiques : on ne peut pas l’imiter ni le remplacer. Quand il n’y en aura plus assez… ben les applications de l’hélium devront faire sans et être moins performantes – si tant est qu’elles puissent faire sans…
[CINEMA] Avatar : des techniques qui s’effacent au profit d’une civilisation
Avatar, sorti le 16 décembre dans les salles obscures françaises, est un spectacle de science-fiction qui révolutionne le genre. Entre des techniques ultramodernes et une réflexion sur l’essence d’une planète et d’une civilisation, le film nous offre du jamais vu.
Avatar est l’histoire de Jack Sully, un ex-Marine tétraplégique, à qui l’on demande de convaincre les Na’vi, habitants de la planète Pandora, de quitter leurs terres sous lesquelles sont enfouis des gisements de minerais convoités par les Humains. Il accepte de transférer son esprit dans le corps d’un Na’vi, et apprendra à connaître cette civilisation.
Un scénario simple à dessein
James Cameron est un homme intelligent à la démarche créatrice tout à fait noble : il réalise des films qu’il veut accessibles au plus grand nombre. Et pour ce faire, il se base sur des intrigues simples mais efficaces. Le scénario d’Avatar ne réinvente pas la narration cinématographique : il y a les bons et les méchants, des références historiques rabâchées (le 11-Septembre, la guerre du Vietnam), du suspense, de l’action, des bons sentiments qui provoquent petites larmes et frissons partout, et une belle histoire d’amour. D’aucuns trouvent ce procédé balourd et je-m’en-foutiste, mais Cameron est bien plus fin que ça : si l’intrigue est simple et attendue, c’est tout simplement qu’elle n’est qu’accessoire. Le sujet du film est ailleurs.
La technique au service du portrait d’une civilisation
Les personnages principaux d’Avatar sont la planète Pandora et la civilisation Na’vi. Pour les rendre plus crédibles qu’une planète Terre peuplée d’humains, Cameron a dû attendre quinze ans et une technologie assez avancée pour arriver au résultat souhaité. Il voulait certes son film en 3D, mais la création des avatars, personnages aux dimensions non-humaines mais au réalisme effarant, demandait une technique élaborée récemment. Il en va de même pour la planète elle-même, sa faune, et sa flore. Une fois cette technique inventée et maîtrisée, il a suffi à Cameron de laisser son talent de réalisateur s’exprimer : sa caméra est aussi efficace dans l’intime et les plans serrés que dans l’action et la plongée vers les abîmes de Pandora. De l’émotion d’un huis-clos au chaos d’une destruction, il est inconcevable que cette planète et ses habitants puissent ne pas exister.
Fort d’une technique qui n’a de but que de se faire oublier et d’une histoire aux résonnances universelles, James Cameron livre une œuvre aboutie, complexe, éblouissante de beauté et divertissante. Avatar et ses multiples dimensions, autant dans le fond que dans la forme, ouvrent la voix à une nouvelle grille de lecture et à une nouvelle étape dans le domaine du grand spectacle. Cameron réussit l’exploit de toucher l’essence même de chaque spectateur, dans ce qu’il y a en chacun d’originel. A se demander qui de la Terre ou de Pandora, qui de l’humanité ou des Na’vi, est l’avatar de l’autre.