[VIDÉO] Pourquoi dit-on que le temps passe lentement quand on va vite ?

Premier de la série « Basique Einstein », une mise au point temporelle qui fait intervenir la relativité restreinte…

Aucun alien n’a subi de sévices sexuels et l’étoile noire était majeure.

Les livres dont je me suis inspirée :
« Einstein à la plage » de Marc Lachièze-Rey (Dunod)
« L’Univers élégant » de Brian Greene (Folio)
« Les tactiques de Chronos » d’Étienne Klein (Flammarion)

Merci de faire tourner cette vidéo. Mais en ligne droite, et à vitesse constante.

[VIDÉO] Les perles du PAF – Chère Ségolène…

L’autre jour, je suis tombée sur ça… (à partir de 5’15)


Royal ou l’art d’esquiver les questions qui… par FranceInfo

Alors du coup, j’explique à Ségolène Royal en quoi l’atterrissage de Philae sur la comète Chury n’a pas grand-chose à voir avec le réchauffement climatique…

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 48

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers et je vous souhaite la bienvenue dans le 48ème épisode de ce podcast où je vais vous parler d’astéroïdes, d’une photo historique, de tweets de l’espace et d’une expo lumineuse…

PLUTON (ET CHARON) EN COULEURS POUR LA PREMIÈRE FOIS !
Et commençons justement avec la photo historique : ça y est ! La sonde New Horizons se trouve à moins de 100 jours de Pluton et elle a réussi à faire ce cliché qui est donc la toute première photo en couleurs que l’œil humain puisse voir de Pluton et Charon… Faut quand même avouer que c’est vachement mieux qu’un des clichés précédents qui ne montrait pas grand-chose… Bon, certes, c’est encore un peu flou mais on distingue nettement les deux corps dans les tons beige, rapprochés l’un de l’autre. Je rappelle que la sonde doit arriver le 14 juillet à destination après une traversée du système solaire qui aura duré 9 ans et demi…

UNE MISSION ESA/NASA POUR ÉVITER L’IMPACT AVEC UN ASTÉROÏDE
Outre New Horizons, il y a des corps naturels qui traversent le système solaire, et ceux qui nous inquiètent le font dans l’autre sens puisqu’il s’agit des astéroïdes… Les experts de l’Agence Spatiale Européenne ont identifié environ 500 astéroïdes qui pourraient menacer la Terre dans les 100 prochaines années – ce qui n’est pas négligeable – mais la probabilité pour qu’un impact ait lieu reste très faible donc pas de panique.

Enfin… pas de panique, c’est quand même vite dit, parce qu’on risque à tout moment de se faire méchamment frapper par un gros caillou – la météorite de Tcheliabinsk que personne n’avait vu venir nous l’avait rappelé – et pour des raisons de sécurité il faudrait à tout prix que les agences gouvernementales aient une mission toute prête à envoyer en cas de menace réelle.

On n’y est pas encore, mais il y a des groupes de travail qui commencent quand même à plancher dessus. Le 13 avril dernier, justement, l’Agence Spatiale Européenne a réuni plusieurs scientifiques pendant quelques jours pour travailler sur une étude de cas. Cette année, le scénario – fictif évidemment – impliquait la détection d’un astéroïde qui nous foncerait droit dessus et qui heurterait la Terre le 3 septembre 2022. Il faut savoir que lors d’un exercice de ce genre précédent, personne n’avait réussi à se mettre d’accord et que l’astéroïde serait tombé sur Nice…

Mais du coup, on en est où, concrètement, des solutions à ce problème ? Eh ben figurez-vous qu’en 2022, on va tester une technique dans des conditions réelles. C’est une mission conjointe ESA/NASA et le but de l’opération est simple : l’ESA va envoyer une sonde vers l’astéroïde Didymos pour recueillir des données sur sa lune, qui a été nommée Didymoon, du coup, et ensuite la NASA ira y crasher un impacteur à grande vitesse pour tenter de la dévier de sa trajectoire – et on verra si ça marche. Tout ceci à 11 millions de kilomètres de la Terre et sans aucun danger pour nous, évidemment.
Maintenant, il n’y a plus qu’à espérer pour qu’un gros caillou ne nous menace pas vraiment avant 2022, quoi…

UNE APPLICATION POUR DÉTECTER DES ASTÉROÏDES
Et justement, si vous êtes astronome amateur et que vous avez un télescope, vous pouvez aidez la NASA à repérer une éventuelle menace – et contribuer à sauver le monde, du coup – si si c’est classe.
Pour ça, il vous suffit de télécharger une application – compatible PC, Mac et Linux – et d’y télécharger les images prises par votre télescope. Ensuite, un algorithme qui est plus efficace de 15% par rapport à celui utilisé pour repérer les objets de la Ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter analysera les images et pourra y détecter d’éventuels nouveaux objets.
Il n’y a pas de configuration à faire et en plus elle est en open source, donc modifiable si ça vous chante.
Je vous mets évidemment tous les liens sous la vidéo, et dans le billet dédié à ce podcast sur florenceporcel.com

MÊME JOUEUR ESSAYE ENCORE POUR SPACEX
Plus terre à terre, maintenant… Le 14 avril dernier, SpaceX a envoyé une capsule de fret Dragon vers la Station Spatiale Internationale – rien de bien incroyable jusque-là, même si le fait que tout se soit bien passé reste quand même du domaine de l’incroyable dans ce secteur à risque qu’est le spatial, ne l’oublions pas – mais c’était surtout l’occasion pour la firme d’Elon Musk de tenter une deuxième fois de faire revenir le 1er étage du lanceur à la verticale sur une barge flottante.

Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’essai précédent que je vous avais déjà montré, mais là quand même, mais si c’est encore loupé, y a une nette amélioration.
Le truc arrive tranquille, bien verticalement, à l’endroit prévu – ce qui est déjà hyper bluffant – et tout se passe bien jusqu’à l’arrivée – jusqu’à ce que ça explose après avoir malencontreusement basculé. Bon. Mais on avance, on avance !
En tout cas je sais pas vous, mais moi je kiffe trop de voir l’évolution de tout ça, c’est vraiment chouette de la part de SpaceX de partager tous ces essais avec le grand public…

#YEARINSPACE
La capsule avec des vivres et des expériences scientifiques est arrivée à bon port, et justement dans la Station se trouvent désormais 2 astronautes, sur les 6 actuellement à bord, qui vont y passer 1 an au lieu de 6 mois.
À ce propos je vous présente mes excuses pour avoir dit une grosse ânerie dans l’épisode précédent, ce ne sont pas du tout les deux Russes qui vont rester un an, mais Scott Kelly, un Américain, qui a son jumeau resté sur Terre pour comparaison, et Mikhaïl Kornienko, un Russe, donc.
Le but de cette mission est évidemment de voir comment se comportent les astronautes, d’un point de vue physique, physiologique et psychologique, pendant un an dans l’espace, en apesanteur, dans un endroit confiné – et ce pour préparer les futurs vols habités vers Mars même si un an dans l’ISS, c’est le Club Med par rapport à une mission de plus de 2 ans à des dizaines de millions de kilomètres de la Terre…

QUAND SAM PARLE À THOMAS DEPUIS L’ESPACE
Le tweet de cet épisode nous arrive directement depuis l’ISS, justement, il s’agit de Samantha Cristoforetti qui répond avec beaucoup d’humour à notre astronaute Thomas Pesquet qui s’entraîne en vue d’une future mission et qui visiblement a appris à ses dépends que ranger correctement ses affaires évite de perdre sa serviette… et de se retrouver avec une autre – héhéhé.
Et Samantha de lui répondre depuis l’espace qu’elle est très fière de lui, qu’il apprend vite, et qu’il répète après elle : la réponse est 42 !
Mais surtout, dans ce tweet, elle lui envoie également une photo de la France prise de là-haut la nuit… et c’est très beau.
Voilà.

 

LE PROJET DE KAREN URIOT
La personnalité de cet épisode s’appelle Karen Uriot, elle a 26 ans et elle termine sa thèse en biophysique à l’institut Jacques Monod à Paris – elle travaille sur la caractérisation des interactions entre deux protéines à la surface des cellules, pour les connaisseurs.
Quel est le rapport avec la choucroute, vous allez me demander – et vous aurez raison. En fait, cette jeune femme a un projet génial : elle veut ouvrir un espace de co-working dédié aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie, aux arts, et aux maths – donc environ à tout ce qui me parle – qui serait aussi un salon de thé – donc environ le paradis sur Terre en ce qui me concerne.
Mais le mieux, c’est encore qu’elle vous le présente elle-même…

J’adorerais vraiment qu’un tel lieu puisse se monter – et pas que à Paris, d’ailleurs – et si vous voulez l’encourager, elle participe à un concours dont le premier prix est un kit pour l’aider à monter son entreprise. Alors je suis très à la bourre, je sais, on n’a que jusqu’à samedi, le 25 avril, pour voter, mais si on s’y met à plusieurs et qu’on vote tous les jours, ça peut faire la différence parce qu’elle est dans le top 3 à l’heure où je vous parle. Donc n’hésitez pas à lui filer un coup de pouce si le projet vous parle, c’est vraiment une démarche que je voudrais encourager à fond.

CULTURE
Et finissons avec un peu de culture et je voudrais vous signaler l’exposition « L’odyssée de la lumière » dont voici le teaser…

Alors d’accord, c’est à la Cité des Sciences à Paris, mais si vous êtes loin ce n’est pas grave, il y a un super webdoc qui est fait autour de l’expo et que je vous indiquerai dans les liens, évidemment. En tout cas c’est cool d’avoir des contenus comme ça en parallèle, ça permet de profiter de la culture sans avoir forcément le musée dans son secteur géographique…
Je l’ai vue, cette expo, évidemment, et si vous y passez, n’hésitez pas à faire un tour dans cette salle un peu magique et totalement planante où on se croirait flotter dans l’Univers…

Voilà, c’est sur ces paroles emplies de modestie et d’humilité que se termine ce 48ème épisode de « La folle histoire de l’Univers », merci beaucoup de l’avoir suivi.

Je vous rappelle que vous pouvez le trouver sur plusieurs supports : sur ma chaîne Youtube d’abord, n’hésitez pas à vous abonner et à partager la vidéo, tout ça me rend bien service ; il est disponible également sur iTunes où vous pouvez mettre des étoiles et des commentaires qui me donnent la force de continuer quand je suis un peu fatiguée (parce que créer un contenu comme ça, c’est énormément de travail et que ça m’arrive comme tout le monde d’avoir des coups de mou) ; vous pouvez également le retrouver en version audio sur Stitcher, une application gratuite, pour l’écouter dans les transports en commun, dans une voiture ou au bord de la plage, que sais-je, mais surtout envoyez-moi une photo si c’est un endroit qui peut m’envoyer du rêve, et là c’est pareil, vous pouvez mettre des étoiles et poster un commentaire. Et bien sûr, je le relaye sur mon blog avec tous les liens, les images, les vidéos etc si vous voulez aller plus loin.

Sur mon blog, d’ailleurs, vous pouvez vous inscrire à ma newsletter, j’envoie des nouvelles une fois par mois avec un petit strip inédit – voici le premier si ça vous amuse de le voir… Il suffit de laisser votre adresse mail et je m’occupe du reste.

Du côté de Facebook, je poste une vidéo par jour en fonction de l’actualité de l’espace et des sciences sur ma page « La galaxie de Florence Porcel » et vous pouvez bien sûr me retrouver sur Twitter où j’essaye de live-tweeter le plus d’évènements possibles en rapport avec l’espace.
Et bien sûr, merci, merci beaucoup à tous les tipeurs qui me filent un coup de pouce financier – ce qui me permet d’enregistrer ce podcast avec un meilleur son et d’avoir pu m’acheter un bon logiciel de montage. Avec la très grosse cagnotte du mois dernier que je toucherai bientôt, je vais m’acheter du son pour mes autres vidéos, pour info. D’ailleurs n’hésitez pas à faire un tour sur ma chaîne Youtube pour aller voir les autres contenus que je propose en plus de mon podcast…

Et je vous laisse avec quelques images… Elles sont tournées par un astronaute qui s’appelle Michel Tognini, qui est allé deux fois dans l’espace, et qui m’a emmenée faire un tour en avion. Si. Siiiii si si. Donc voilà, si vous voulez savoir ce que ça fait de voler avec un astronaute, regardez ça – et attention, c’est moi qui pilote… Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air… à ne rien faire. À très vite !

[SOCIÉTÉ] Les femmes, les sciences, et le reste

En cette Journée Internationale des Droits des Femmes, voici un petit état des lieux de ce qui fourmille de manière brouillonne dans ma tête concernant les femmes, les sciences et le reste.

QUELQUES DATES

Je commence en 1983 pour avoir une idée de ce qui a pu se passer dans l’évolution des droits et de la place des femmes depuis ma naissance.

1983 : Sally Ride devient la première Américaine dans l’espace (précédée par deux Russes, Valentina Terechkova et Svetlana Savitskaïa, respectivement en 1963 et 1982). C’est également, à ma connaissance, la seule astronaute bisexuelle (je ne connais pas d’astronaute ouvertement gay, lesbienne, bisexuel, transgenre) même si c’est seulement à sa mort en 2012 que sa compagne a rendu public leurs 27 années de relation.

1983 : Marianne Grunberg-Manago est la première femme à diriger l’Union internationale de biochimie. Elle a notamment découvert une enzyme qui a bouleversé la recherche sur l’hérédité et permit une meilleure compréhension de l’ADN (source).

1984 : l’épreuve du marathon aux Jeux Olympiques devient autorisée aux femmes.

1984 : Kathy Sullivan est la première Américaine à marcher dans l’espace.

 

1995 : Marie Curie est transférée au Panthéon, y devenant la seule femme honorée pour son travail (les quelques autres n’y sont qu’en qualité d’épouse de). Marie Curie est une des très rares personnes (et la seule femme) à avoir reçu deux Prix Nobel et c’est la seule personne tous genres confondus à avoir reçus deux Prix Nobel dans deux disciplines scientifiques différentes (en physique en 1903 avec Pierre Curie et Henri Becquerel, et en chimie en 1911).

1996 : Claudie Haigneré devient la première femme astronaute française.

1997 : Catherine Bréchignac devient la première femme directrice du CNRS.

Caroline Aigle

1999 : Caroline Aigle devient la première femme pilote de chasse en France (première femme à être affectée au sein d’un escadron de combat de l’Armée de l’air française). Une femme admirable qui ferait sûrement partie du corps des astronautes européens si elle n’était pas décédée si jeune. Je vous conseille d’aller faire un tour sur sa page Wikipédia si vous n’avez jamais entendu parler d’elle, ça résume bien son parcours exceptionnel.

2007 : Peggy Whitson est la première femme commandant de l’ISS.

Avril 2014 : le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian annonce que les femmes vont être autorisées dans les sous-marins. À l’heure où je vous parle, ce n’est toujours pas fait : les premières candidates doivent entrer en formation cette année pour une durée de deux ans.
Juste pour info, voici une capture d’écran du paragraphe « Féminisation » de la page Wikipédia des sous-mariniers. (Le cas du Danemark est particulièrement « savoureux »…)

Août 2014 : Maryam Mirzakhani devient la première femme à recevoir la Médaille Fields (la plus grande récompense existante en mathématiques).

Décembre 2014 : Françoise Combes devient la première femme à décrocher une chaire d’astrophysique au Collège de France. Elle est titulaire de la chaire « Galaxies et Cosmologie« .

Cette liste n’est pas exhaustive et je suis sûre qu’il y a eu cette année encore de multiples « première femme à ». Si j’ai un voeu à faire en ce 8 mars, ce serait de ne plus jamais entendre cette expression : ça voudrait dire que les femmes à accomplir des exploits ou à occuper des postes importants ne seraient plus des exceptions, mais la norme.

Concernant le spatial, il faut savoir que la personne qui a fait la sortie dans l’espace la plus longue est une femme, Susan Helms, avec une EVA de 8 heures et 56 minutes.

Voici également un diaporama réalisé l’année dernière et intitulé « 50 Years of Women In Space« .

QUELQUES FEMMES SCIENTIFIQUES AUXQUELLES JE PENSE AUJOURD’HUI

Si on demandait aux gens dans la rue de citer 5 femmes scientifiques, je suis prête à parier pour qu’on ait quelques « Marie Curie » et puis… personne d’autre.
Voici quelques scientifiques auxquelles je pense aujourd’hui (de manière totalement aléatoire, c’est juste celles qui me viennent à l’esprit au moment où j’écris ces lignes).

Françoise Héritier (1933-)
Elle est ethnologue et anthropologue. J’ai eu la chance d’aller lui serrer la main avant de faire une de mes chroniques dans « La tête au carré » et de la remercier pour tout ce qu’elle avait fait, scientifiquement ou pas, pour la cause des femmes. Rien que de penser que j’ai eu la chance immense de lui dire « merci » en personne, j’en ai les larmes aux yeux.
MERCI, madame, pour tout.
Si vous ne connaissez pas son travail, je vous le conseille chaleureusement, évidemment. Elle a écrit de très nombreux ouvrages. Récemment, vous l’avez peut-être vue dans le formidable (et édifiant) documentaire « Pourquoi les femmes sont-elles plus petites que les hommes ? » (que je ne saurai que trop vous conseiller).

Cecilia Payne (1900-1979)
Elle reste dans la communauté scientifique l’auteure de « la thèse de doctorat la plus brillante jamais écrite en astronomie ». C’est elle qui a compris la première que les étoiles sont constituées d’hydrogène. Mais comme c’était une théorie farfelue pour l’époque (et que c’était une femme), un scientifique la dissuade de publier quoi que ce soit dans ce sens. Ce même scientifique reprendra cette découverte quelques années plus tard à son compte, bien évidemment. Et son parcours est une longue et triste liste de discriminations sexistes dans ce genre.

Anne-Marie Lagrange (1962-)

Hedy Lamarr

Elle est astrophysicienne. Pendant sa thèse, elle découvre un disque de poussières autour d’une étoile et elle est la première à évoquer la possibilité de la présence de planètes autour de cette étoile. Sauf qu’à l’époque (début des années 80…), on croit que le Soleil est la seule étoile à posséder des planètes… jusqu’à ce qu’on découvre la première exoplanète en 1995 et que ça lui donne raison. Elle est également la première à avoir découvert une exoplanète par imagerie directe (en 2008). Je la verrais bien sur un billet de banque.

Hedy Lamarr (1914-2000)
C’est une actrice hollywoodienne. Mais pas que. Elle a inventé un codage de transmission qui permet aujourd’hui le GPS et le Wifi. Rien que ça, ouais.
Dans un monde idéal, on ferait un biopic de cette femme et j’aurais le rôle principal.

Hélène Courtois
Elle a découvert Laniakea, le continent extragalactique dans lequel se trouve la Voie Lactée. D’ailleurs, la vidéo de « Nature » associée à sa découverte est jusqu’à présent la plus vue, toutes sciences confondues.

Margaret Hamilton (1938-)
Alors pour être incroyable, cette femme est incroyable. Margaret Hamilton représente tout ce qu’il y a de plus « cool » dans la définition pop-culture. Elle est informaticienne et mathématicienne. Pour résumer grossièrement, c’est elle qui a écrit le code source du programme Apollo. Sans elle, pas d’hommes sur la Lune. En voilà encore une, d’idée de biopic qui déchirerait !

Margaret Hamilton avec son code source écrit pour le programme Apollo (NASA)

Il y en a évidemment des dizaines d’autres, tout aussi incroyables et méritantes. Une blogueuse américaine en a listé 25 ici, pour la plupart en début de carrière, qui peuvent servir de modèle aux petites filles qui en manquent encore cruellement.

Plus proches de moi, je pense à mes co-équipières de MDRS 148 (ma mission de simulation sur Mars) :
Lucie Poulet est ingénieure en aérospatial et doctorante en génie des procédés biologiques. Elle parle 5 langues, a son brevet de pilote et son brevet de plongée, court des marathons, et elle a participé à 3 missions de simulation martienne, dont une de 4 mois à Hawaii organisé par la NASA.
Louise Lindblad est ingénieure dans le spatial également – elle travaille principalement sur les logiciels des satellites. Elle fait également partie de l’équipe de Suède de gym et elle est classée au niveau national.
Tiffany Swarmer est microbiologiste et spécialiste des facteurs humains dans l’aérospatial. Elle est testeuse de combinaisons spatiales, aussi. Outre la mission MDRS 148, elle était avec Lucie dans la mission de 4 mois de la NASA à Hawaii.

Tiffany et Lucie pendant MDRS 148 avec leur t-shirt HI-SEAS

Tout ça pour dire : il y a tellement de personnes passionnantes et méritantes à mettre en avant ! Et ces personnes n’ont aucune présence médiatique… J’ai fait de mon mieux quand j’étais chroniqueuse sur France Inter, j’avais systématiquement le réflexe de donner la parole à une femme, à compétences égales. Dans mon podcast, je les mets en avant autant que je peux également. S’il y a des journalistes, des marketeux ou des communicants qui me lisent : s’il vous plaît, essayez d’aller chercher un peu plus loin. Il y a une vraie richesse humaine qui n’est pas du tout exploitée ici. Ce serait tellement dommage de continuer à vous en priver et à en priver le public…

QUID DES VIDÉOS DE SCIENCES ?
Mon podcast « La folle histoire de l’Univers » existe depuis 2012. Je ne fais des vidéos « façon Youtubeur » que depuis décembre 2014 pour la seule et basique raison qu’avant ça, je n’avais pas les moyens techniques de le faire.
Mais je constate qu’en sciences, sur Youtube, si les garçons sont évidemment parfaitement représentés dans toutes les disciplines (Léo avec DirtyBiology, Mickaël avec MicMaths, Bruce avec e-penser, pour ne citer qu’eux), j’ai l’impression d’être une extraterrestre (autre définition de la femme dans un univers particulièrement masculin) et d’avoir plus de mal à me faire entendre ou à m’imposer alors que je pense proposer des contenus de qualité égale aux sus-cités (et souvent depuis bien plus longtemps).
Je ne connais pas tout l’Internet non plus, donc si vous avez des suggestions à me faire de youtubeuse sciences, je prends !!
Heureusement, il n’y a pas que Youtube dans la vie 2.0, et les blogueuses scientifiques sont nombreuses et talentueuses (voici une liste).

Il y a également le cas d’Elise Andrew. C’est elle qui a créé la célébrissime page Facebook « I fucking love science« . Le jour où elle a invité les fans de la page à la suivre sur son compte Twitter, ceux-ci ont découvert qu’elle était une femme et ça a visiblement était un choc pour nombre d’entre eux. Elle s’est pris tellement d’insultes sexistes que ça a été médiatisé. Elle a même dû aller s’expliquer sur un plateau de CBS… (j’en avais fait une chronique sur France Inter).

QUELQUES AUTRES CONTENUS

Marion Montaigne me fait régulièrement pleurer de rire. Je vous conseille les 3 tomes de sa BD « Tu mourras moins bête (mais tu mourras quand même) » chez Delcourt.

Mon billet sur l’histoire des femmes dans l’exploration spatiale a été publié dans « L’anthologie des meilleurs blogs de science » aux éditions MultiMondes l’année dernière – ce qui m’a remplie de joie.

Je ne vous avais pas parlé du livre « Trop belles pour le Nobel » de Nicolas Witkowski parce que je l’ai trouvé souvent maladroit et parfois hors-sujet, mais il a le mérite d’exister et d’au moins fournir une liste de personnages qu’on ne connaît pas assez.

Mon ouvrage préféré sur la question reste « L’astronomie au féminin » de Yaël Nazé, qui vient d’être réédité. Si vous préférez, elle en avait fait une (très drôle) conférence qui devrait être diffusée dans les écoles.

Et voilà, c’est à peu près tout pour aujourd’hui 🙂

Si je devais résumer mon sentiment d’aujourd’hui en une phrase, ce serait : « Mais bordel il y a tellement de femmes incroyables dans tous ces domaines, pourquoi on n’en entend jamais parler ?? » Parce que quand on creuse un peu, on devient (enfin moi, en tout cas) excité par tous ces parcours et par toutes ces personnes à suivre, admirer, connaître, écouter, raconter, partager, critiquer aussi (ça n’empêche pas, hein) et desquelles s’inspirer.

QUELQUES SOLUTIONS
C’est bien joli de râler, mais proposer des solutions, c’est mieux. Donc, en vrac :
– Changer les manuels scolaires et parler aussi des femmes scientifiques qui ont fait l’histoire des sciences (il y en a des tas d’autres que Marie Curie)
– Donner plus de places aux femmes dans les médias (merci notamment à Etienne Klein qui est à 50/50 au niveau de ses invités dans son excellente « Conversation scientifique » sur France Culture – enfin j’ai pas compté mais à vue de nez c’est équilibré)
– Créer, compléter, enrichir les pages Wikipédia (je le fais moi-même dès que je le peux)
– M’embaucher si tu es une chaîne de télé/un producteur/un créateur de chaîne Youtube pour parler de sciences (mon CV)
– Veiller à remplacer hôtesse de l’air/infirmière/secrétaire par pilote/neurochirurgienne/PDG quand vous demandez à votre petite nièce/cousine/filleule ce qu’elle voudrait devenir plus tard
– Partager ce billet. Merci ! 🙂

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 46

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 46ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de planètes naines (au pluriel), de vaisseaux spatiaux, de femmes de sciences et de sortie dans l’espace…

TERRY VIRTS DANS L’ESPACE
Et commençons justement par la sortie dans l’espace avec les tweets de l’astronaute américain Terry Virts ! Le 22 février dernier, il a posté un selfie de lui en sortie extravéhiculaire où on voit la Terre se refléter dans son casque avec un message que je traduirais comme suit : « Ma toute première sortie dans l’espace aujourd’hui – c’était trop génial !!! »

Et un tweet suivant où il partage deux photos de lui en pleine action, sur fond de lever ou de coucher de soleil derrière notre belle planète bleue. Ben c’est beau.

 

Et quelques jours plus tard, il a tweeté seulement cette photo du salut vulcain sur fond de Terre, sans texte, pour rendre hommage à Leonard Nimoy, l’interprète de Monsieur Spock dans Star Trek, décédé le 27 février dernier.

 

LES 25 ANS DU PORTRAIT DU SYSTÈME SOLAIRE
Restons dans les dates avec le 14 février ! On y a fêté cette année les 25 ans de cette photo culte… C’est le premier – et toujours le seul, à ce jour – portrait du système solaire. C’est la sonde Voyager 1 qui l’a fait, ce portrait de famille cosmique, et de gauche à droite on peut y voir Jupiter, la Terre, Vénus, Saturne, Uranus et Neptune – toutes aussi grosses que des points plus ou moins bleus ou grisâtres. À 6 milliards et demi de kilomètres du soleil, on n’est vraiment pas beaucoup plus gros qu’une poussière, déjà, et on est juste un peu loin dans le système solaire. N’hésitez pas à aller voir ce cliché, je mettrai le lien sous la vidéo et sur mon blog, florenceporcel.com, évidemment, il est vraiment bouleversant.

Alors par contre il manque Mercure, qui était trop proche du Soleil pour que Voyager 1 puisse la voir, et Mars qui s’est perdue dans la luminosité du soleil aussi sur l’objectif de l’appareil photo.
Il manque également Pluton, qui non seulement était encore une planète, à l’époque, mais qui en plus était plus proche du Soleil que Neptune ! Ça lui arrive de temps à l’autre, c’était le cas il y a 25 ans, mais elle était trop petite et trop peu lumineuse pour être vue.

PLUTON ET CHARON PAR NEW HORIZONS
Mais ça, c’était y a 25 ans, parce qu’aujourd’hui on a une sonde qui s’appelle New Horizons et qui se dirige justement droit sur elle pour lui rendre une petite visite – et je vous présente donc l’image de cet épisode qui est animée, prise par New Horizons du 25 au 31 janvier dernier, et où on voit Pluton et Charon.

Cette image est très intéressante parce qu’on y voit nettement que l’orbite de Pluton est perturbée par Charon qu’on présente souvent comme sa lune. Or, peut-on vraiment parler de satellite quand un corps – plus petit certes – perturbe à ce point l’orbite de l’astre autour duquel il tourne ? D’ailleurs tourne-t-il réellement autour de Pluton ? Eh ben non. Et c’est là que je vais vous causer du barycentre.

On parle de barycentre en astronomie pour désigner le centre de gravité d’un système à deux corps. Ne partez pas tout de suite je vais essayer de vous expliquer clairement ce que ça veut dire.
Vous avez deux corps, par exemple la Terre et le Soleil. Quand il y en a un qui beaucoup plus massif que l’autre, le barycentre se trouve très très près du centre du plus gros – d’ailleurs on confond souvent centre du noyau et barycentre pour aller plus vite – et donc le plus petit tourne autour du plus gros – comme la Terre autour du Soleil. C’est valable aussi pour la Lune autour de la Terre, pour Neptune autour du Soleil ou pour Titan autour de Saturne, pour vous donner plein d’exemples.

Bon. C’est un peu différent pour les systèmes où les corps n’ont pas des masses très très différentes. Dans ces cas-là, le barycentre ne se trouve pas au centre d’un des deux corps, mais à l’extérieur, quelque part dans l’espace entre les deux corps, qui du coup orbitent tous les deux autour du barycentre au lieu d’en trouver un qui tourne autour de l’autre. C’est le cas de Pluton et Charon. Charon ne tourne pas vraiment autour de Pluton – il est plus rigoureux de dire que Pluton et ! Charon tournent autour de leur barycentre – et donc certains scientifiques les qualifient de double planète naine.

Pour revenir sur cette histoire de barycentre et si c’est pas clair, imaginez que vous êtes à un mariage et qu’il y ait une piste de danse. Vous devez trouver un partenaire, vous mettre face à face, vous prendre par les mains et tourner sur vous-mêmes. Si vous êtes face à un jeune enfant, le petit bout de chou aura beau tirer vos bras de toutes ses forces, il ne fera pas le poids face à vous et au bout de quelques tours, vous tournerez tout seul sur vous-mêmes en faisant tournoyer le gnome autour de vous à bout de bras – en général les enfants adorent. Dans cette situation, c’est un peu comme si vous étiez le Soleil et le gnome, la Terre. Bon, mais si maintenant vous vous retrouvez face à un partenaire qui fait le même poids que vous, alors vous tournerez tous les deux autour d’un point qui se trouvera quelque part exactement à mi-chemin entre vous deux. Et si vous êtes plus léger que votre partenaire, ce point se rapprochera de lui – exactement comme dans le cas de Pluton et Charon.

Mais attention, ce n’est pas une très bonne analogie parce que dans le cas des astres c’est la gravitation qui est en jeu, alors que dans le cas de la danse c’est l’effet centrifuge – en terme physique c’est pas tout à fait la même chose.
Et si vous voulez une dernière analogie, Pluton et Charon c’est comme si on remplaçait la Lune par une très grosse Mars – et qu’on la plaçait un peu plus proche, d’ailleurs, mais ça j’ai pas vérifié.
En tout cas, ces images prises par New Horizons confirment bien que le barycentre ne se trouve pas du tout au centre de Pluton.

Voici une autre image de la sonde où on peut voir deux lunes, Hydre et Nix – les deux autres ne sont pas visibles sur cette image – tourner autour de Pluton et Charon. Cette animation a été rendue publique le 18 février, soit le jour du 85ème anniversaire de la découverte de Pluton.

J’ai hâte que New Horizons arrive au plus près pour avoir d’autres images, en tout cas – encore quelques mois à attendre…

LES TACHES DE LUMIÈRE DE CÉRÈS
En attendant, c’est une autre planète naine qui fait l’actualité ! Elle est beaucoup plus proche de nous puisqu’elle se trouve dans la Ceinture d’Astéroïdes qui se situe entre Mars et Jupiter, elle s’appelle Cérès, et il se passe des trucs bizarres, là-bas…
C’est la sonde Dawn, actuellement en route pour aller la rejoindre, qui nous transmet ces images. On y voit un astre qui ressemble à la Lune, gris foncé constellé de cratères, mais des taches blanches apparaissent un peu partout… Et plus incroyable encore, une de ces taches blanches s’avèrent être doubles ! Comme si quelqu’un avait oublié d’éteindre ses phares, là-bas…

C’est très étonnant ! Les scientifiques n’ont aucune idée de ce que ça peut être. La théorie la plus avancée est celle du cryovolcanisme, mais ils pensent également à des roches très claires qui reflèteraient pas mal la lumière du soleil. En tout cas la sonde Dawn doit arriver demain, le 6 mars, pour se mettre en orbite et j’espère bien qu’on pourra avoir des images plus détaillées pour élucider ce mystère Cérès !…

UN SUCCÈS POUR L’IXV
L’événement de cet épisode, c’est bien sûr l’Agence Spatiale Européenne qui vient d’entrer dans une nouvelle ère avec le test 100 % réussi de l’IXV – c’est son petit nom – un engin spatial hybride, à mi-chemin entre la capsule Soyouz et la navette spatiale.
L’IXV a décollé de Kourou le 11 février dernier et il a effectué un vol de 100 minutes où il est monté jusqu’à 420 kilomètres d’altitude – l’altitude où évolue la Station Spatiale – et il est ensuite redescendu dans l’atmosphère sans encombre pour amerrir dans le Pacifique.
L’objectif de ce vol d’essai était surtout de tester trois choses : les comportements des dispositifs d’isolation thermique (moi je traduis ça par comment ça se passe au niveau des matériaux qui doivent isoler l’intérieur de l’engin des températures extérieures), les effets de la rentrée dans l’atmosphère (qui est la partie la plus délicate d’un vol de retour sur Terre), et l’évaluation des techniques de guidage du vaisseau (en gros, est-ce qu’il est allé où on voulait qu’il aille).
Tout s’est donc très bien passé et à l’heure où je vous parle, les scientifiques et les ingénieurs sont en train d’éplucher les données des 300 capteurs présents sur le vaisseau.
En tout cas ce premier succès fait entrer l’Europe dans le club des nations – ou assimilées, hein – capables de ramener du contenu sur Terre, que ce soit des astronautes ou des échantillons, même si ce vol d’essai était vide, évidemment. Il faut savoir que c’était une technologie qu’on n’avait pas, avant l’IXV – alors que les Russes font revenir les astronautes dans leur Soyouz qui date de Mathusalem, environ, les Chinois pareil avec leur capsule inspirée du Soyouz, les Américains avaient leur navette et SpaceX a ses capsules Dragon pour les retours de matériel.
Et l’IXV, qui a été développé par Thales Alenia Space, une entreprise franco-italienne, est une sorte de mélange entre une capsule et une navette : il mesure 5 mètres de long pour 2 tonnes, il n’a pas d’ailes mais il a une forme allongée et on peut le diriger.
Bref – ce prototype non-habité a fait ses preuves, et maintenant le but c’est de fabriquer une mini-navette réutilisable, donc capable d’atterrir. Elle s’appellera l’ISV et devrait être testée en 2020.

 

YEONMI PARK
Passons à la personnalité de cet épisode… Exceptionnellement, je voudrais vous parler de quelqu’un qui n’a aucun rapport avec les sciences ou avec le spatial. Il s’agit d’une jeune femme coréenne de 21 ans qui s’appelle Yeonmi Park qui a fait un discours lors du sommet One Young World de Dublin il y a quelques mois. Elle y parle des conditions de vie en Corée du Nord et comment elle a réussi à s’en échapper. Evidemment tout ce qu’elle raconte est absolument épouvantable mais à un moment, elle explique comment elle a pu, avec sa maman, se guider dans le désert de Gobi grâce aux étoiles…


Corée du Nord : le discours de Yeonmi par positivr

Si j’ai eu envie de vous parler d’elle aujourd’hui, c’est non seulement parce que son témoignage m’a beaucoup beaucoup émue mais aussi parce que cette anecdote fait écho à des choses que j’ai vues et vécues ces derniers temps.
Je suis de plus en plus inquiète de la dépendance de nos sociétés aux technologies qui continuent à se développer de manière exponentielles alors qu’elles sont elles-mêmes dépendantes de sources d’énergie qui commencent déjà à nous manquer, et dont on doit de toute façon réduire notre consommation pour lutter contre le réchauffement climatique.
On a de plus en plus tendance à s’en remettre à des technologies pour faire les choses à notre place – comme du calcul mental ou le chemin qu’on doit prendre pour aller d’un point à un autre – ce qui est très pratique mais qui ne devrait pas, je trouve, se substituer totalement à ce qu’on pourrait faire sans. En gros, on ne prend plus la peine d’apprendre des choses qui pourraient nous être très utiles sans technologie.

Alors certes, la probabilité pour qu’on soit perdu dans un désert comme Yeon-Mi avec une boussole cassée est relativement faible pour la plupart d’entre nous – mais voici ma question : est-ce que cette jeune femme serait là aujourd’hui pour nous apporter son témoignage si elle et sa maman n’avaient pas su se guider grâce aux étoiles ?
En d’autres termes, j’ai la crainte qu’on oublie d’apprendre des choses qui pourraient nous être très utiles à l’avenir, quand l’énergie sera rationnée. Je ne pense pas qu’être complètement dépendant d’instruments soit une bonne chose – même aujourd’hui en cas de panne, de casse ou d’oubli, par exemple.
Or, si on fait un sondage dans la rue, je suis sûre que les personnes qui savent repérer le nord grâce aux étoiles, ou qui savent que le soleil se lève à l’est et qu’il se couche à l’ouest sont plutôt rares.

Et j’ai eu un premier écho de ces questionnements dans l’Exoconférence d’Alexandre Astier quand il explique qu’on n’a jamais été aussi avancé technologiquement, mais que quand même, dans le passé, les enfants avaient besoin de connaissances en astronomie pour savoir lire l’heure. Ça paraît anecdotique mais je pense qu’il y a une vraie question – et le témoignage de Yeon-Mi me renforce dans cette idée.
Et deuxième chose, je me suis justement retrouvée au beau milieu d’un désert récemment, sans boussole ni GPS – c’était dans l’Utah aux Etats-Unis lors de ma mission de simulation martienne. Au début, j’étais complètement désorientée parce que c’était un paysage vraiment nouveau pour moi – et c’est hyper rare que je sois désorientée parce que pour une raison que j’ignore, je sais toujours où se trouve le nord. C’est pas vraiment rationnel, mais je peux toujours vous l’indiquer où que je sois, comme si j’avais une sorte de boussole interne, et sans m’aider du soleil ou des étoiles – je le sens, c’est tout.
Mais le jour de notre arrivée, avec le décalage horaire et cet environnement un peu extraterrestre, j’avais littéralement perdu le nord et j’étais pas bien. On a profité de ne pas être encore en simulation le premier soir pour sortir voir les étoiles, et là j’ai pu le repérer tout de suite, et je me suis sentie mieux. Et quand après on sortait en sortie extra-véhiculaire et que j’avais un doute, je pouvais me repérer grâce au soleil.

Bref, voilà, il n’y a pas vraiment de conclusion à tout ça. Je ne dis pas que la technologie c’est mal, attention, hein, je dis juste que c’est dommage qu’on perde un peu le réflexe de faire un peu de calcul mental de temps en temps, d’utiliser une carte ou un plan ou d’apprendre à se repérer dans l’espace grâce aux astres. Et le témoignage de cette jeune fille en est un exemple.
C’était juste des réflexions comme ça… sans autre but que de poser des questions et de réfléchir un petit peu.

DES FEMMES DE SCIENCES EN PAGAILLE
Après ces considérations cosmico-philosophiques, voyons ce qu’il y a du côté du bidule 2.0… Vous n’êtes pas sans savoir que c’est bientôt la Journée Internationale pour les Droits des Femmes, je ne peux donc pas m’empêcher de les mettre à l’honneur – ce qui est complètement débile comme phrase puisque c’est ce que je fais dans quasi tous les épisodes mais bon.
Figurez-vous que j’ai trouvé un jeu de cartes à télécharger sur Imgur sur les femmes scientifiques – il y a la règle du jeu avec, donc si vous ne savez pas quoi faire de votre prochain samedi soir et que vous comprenez l’anglais, n’hésitez pas (en envoyez-moi une photo, ça m’intéresse.) Ça permet d’apprendre à connaître des scientifiques qu’on connaît évidemment beaucoup moins que leurs homologues masculins, ce qui est toujours intéressant à prendre.
Et je ne sais pas s’il y a un lien de cause à effet mais quelques jours plus tard, je suis tombée sur un crowdfunding québécois pour un jeu de cartes également à propos de femmes scientifiques. Apparemment c’est un couple qui cherchait des modèles d’inspiration pour leur fille de 7 ans et ils veulent financer la création d’un jeu – c’est en français, pour le coup, prévu pour que les enfants puissent y jouer et ils reverseront de l’argent à des organismes de promotion des sciences. Donc si ça vous intéresse de participer à ce projet, je mets le lien sous la vidéo et sur mon blog, florenceporcel.com

MARS !
Et pour finir un peu de culture avec un livre qui s’appelle tout simplement « Mars » de Ben Bova. Je voudrais remercier beaucoup beaucoup beaucoup le jeune homme qui me l’a conseillé aux Utopiales ! Il se reconnaîtra, j’espère, en tout cas j’ai kiffé ma race vous avez pas idée. C’est bien simple, j’ai passé mes deux plus gros vols en avion à le lire : moitié à l’aller, moitié au retour.
Il n’est pas récent, il date de 1992, mais c’est le meilleur roman à propos de Mars que j’ai pu lire jusqu’ici – avec « Seul sur Mars » d’Andy Weir.
J’ai particulièrement bien aimé le fait que le personnage principal ne fasse pas partie d’une majorité : bon c’est un homme, occidental, mais il est à moitié Peau-Rouge, ce qui est un aspect important de l’histoire.
Et à la base il est quand même d’abord géologue et il fait partie de la toute première mission habitée vers Mars où il va se passer tout plein de choses, vous imaginez bien. Ça se lit tout seul, c’est un vrai bonheur, et Mars et les conditions de voyage et de séjour là-bas sont tellement crédibles qu’on s’y croirait vraiment, et ça, c’est cool. Et il est disponible en livre de poche, pour ne rien gâcher.

Et voilà ! C’est la fin de ce 46ème épisode – je voudrais remercier Sébastien Carassou qui m’a relue – et ses félicitations me vont droit au cœur parce que bon quand même il est astrophysicien et pas moi, donc ça fait toujours plaisir de savoir qu’avec beaucoup de travail, je réussis à ne pas dire de bêtises.

Je voudrais remercier tous ceux d’entre vous qui me filent un coup de pouce sur Tipeee ! C’est vraiment super touchant, vous êtes nombreux et ça m’émeut beaucoup… Donc merci, vraiment. Je rappelle que le principe de Tipeee, c’est que si vous voulez m’aider financièrement à continuer à créer des contenus, vous pouvez le faire à partir d’un euro, soit par mois, soit une seule fois, et que vous pouvez donner n’importe quand et arrêter de donner n’importe quand aussi. En tout cas sachez qu’avec ce que vous m’avez déjà donné, je me suis acheté un micro pour vous proposer du meilleur son – j’espère qu’il vous plaît, n’hésitez pas à me dire…

Si ça ne vous intéresse pas de donner de l’argent mais que vous voulez m’aider un peu quand même, la meilleure manière de le faire est évidemment de vous abonner à ma chaîne Youtube, de cliquer sur le pouce vert et de partager cette vidéo. Si vous êtes abonné à ce podcast sur iTunes n’hésitez pas à lui mettre tout plein d’étoiles et un commentaire sympa.
Et j’en profite pour vous dire que la version audio de ce podcast est désormais disponible sur l’application Stitcher ! Elle est gratuite et c’est le meilleur moyen d’écouter des contenus depuis un téléphone ou une tablette – mais j’aurai l’occasion de vous en reparler.

N’hésitez pas à aller découvrir les autres vidéos que je poste sur ma chaîne Youtube et de les partager, en tout cas, il va y en avoir des nouvelles très vite, et pour info je serai le 12 mars à Nancy pour faire un troisième TEDx, cette fois-ci en duo avec Lucie Poulet, dont je vous avais déjà parlé, qui est ingénieure en aérospatiale et doctorante en génie des procédés biologiques et qui était le commandant de notre mission de simulation martienne. A ce propos, je ne vous en ai pas beaucoup parlé dans cet épisode mais c’était une expérience de dingue et j’essaye d’en faire un épisode spécial très vite.

En attendant prenez soin de vous ! Prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire…

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 44

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 44ème épisode de ce podcast.
Il est enregistré dans des circonstances un peu spéciales, en plein cœur des attentats à Paris, mais je veux vraiment poster cet épisode pour continuer à transmettre du savoir, des connaissances, de l’actualité qui fait rêver. C’est ma petite pierre à l’édifice d’un monde que j’essaye, à mon humble échelle, de rendre meilleure…
Donc ! Je vais vous parler de l’atterrissage historique de Philae sur la comète, d’avancées dans le domaine de l’exploration habitée, de la vie dans la Station Spatiale Internationale et d’un fabuleux court-métrage…

 

HISTORIQUE : PHILAE S’EST POSÉ SUR LA COMÈTE !
Et l’événement du moment est évidemment historique, puisque nous nous sommes posés pour la première fois sur une comète ! Et quand je dis nous, c’est certes l’humanité avec un artefact, mais aussi parce que c’est une mission européenne… Pour l’anecdote, la NASA a passé la journée du 12 novembre à expliquer aux internautes qu’elle n’y était pour rien dans cet exploit.
Mais revenons justement sur cette fameuse journée, riche en émotions et surtout en surprises… À la fois tout et rien s’est déroulé comme prévu, c’était des moments absolument dingues à vivre. D’ailleurs pour ma part j’étais à la Cité des Sciences avec le CNES et j’étais bien entourée puisque Bruce, de la chaîne e-penser et Sébastien du Collectif Conscience étaient là aussi pour qu’on puisse vivre cet événement tous ensemble… Et ça restera un souvenir trop génial.
Voici donc une petite rétrospective en images de ce qui s’est passé à 500 millions de kilomètres de la Terre ce jour-là…

Il était une fois, dans l’Univers, Rosetta et Philae. Leur mission fut conçue l’année de ma naissance, en 1983. Son financement arriva plus de 10 ans plus tard, en 1994, et c’est le 2 mars 2004 que la sonde Rosetta et l’atterrisseur Philae quittèrent notre jolie planète.
À ce moment-là, sur la Terre, Twitter n’existait pas encore et un jeune homme du nom de Mark Zuckerberg avait créé Facebook un mois auparavant.

Mais Rosetta et Philae filaient déjà dans l’espace et commençaient leur long périple. Les merveilleux ingénieurs et scientifiques de la Terre leur avaient calculé une trajectoire à peine croyable où elles purent profiter de l’assistance gravitationnelle des planètes pour se propulser à chaque fois plus loin et gagner à chaque fois plus de vitesse.

Pendant leur visite du système solaire intérieur, elles croisèrent des astres et envoyèrent des selfies à la Terre. Là par exemple, avec Mars. Et puis elles firent de drôles de rencontres, aussi. L’astéroïde Steins en forme de diamant en 2008, par exemple.

Et petit à petit, elles s’éloignèrent du Soleil pour mieux se rapprocher de la comète Chury, le but de leur voyage. Alors elles décidèrent de se reposer et commencèrent à hiberner dans le froid interplanétaire. En janvier 2014, presque 10 ans après leur départ, Rosetta se réveilla. Toute l’équipe sur Terre était très heureuse de la retrouver en pleine forme. Commencèrent alors les dernières étapes de leur périple avant la rencontre tant attendue avec la comète Chury. Il y eut des manœuvres à gogo, des séries de freinage à la pelle, et bien sûr… les premières images de la comète que les Terriens attendaient avec grande impatience. Quelle ne fut pas notre surprise alors que nous découvrîmes que Chury avait un double noyau et la forme d’un canard en plastique ! Ce fut un moment de sidération et d’excitation mêlées à la crainte que la mission ne se complexifie pour le petit Philae.

Mais comme la mise en orbite de Rosetta autour de la surprenante comète se déroula absolument sans accroc, on s’inquiéta sans excès. Et puis le grand jour arriva. Le 12 novembre, Philae dut se séparer de Rosetta après plus de 10 ans de vie commune et plus de 6 milliards de kilomètres parcourus. Certes, ça crée des liens, mais le petit Philae prit son indépendance avec une joie non dissimulée. Alors qu’il entamait sa descente vers Chury, il se retourna une dernière fois et pris une photo de Rosetta en guise d’adieu. Rosetta, de son côté, suivit d’un regard tendre le petit Philae… jusqu’à ce qu’il disparaisse.

Mais Philae était très excité par son aventure et commença à mitrailler Chury. Il prit un premier cliché… puis un deuxième à 40 mètres de la surface. Et enfin, à l’heure prévue et à l’endroit exact calculé par son équipe, Philae toucha pour la première fois le sol de la comète. En voici le son… Encore une fois…

Mais le filou Philae, qui ne s’était pas dégourdi les jambes depuis plus de 10 ans, décida de bloquer ses harpons qui l’auraient tout de suite cloué au sol. Il fit donc un rebond de 2 heures pour visiter Chury et ses sublimes paysages avant de se décider enfin à se poser définitivement. Mais comme il avait pris un peu trop d’élan, il rebondit encore et finit sa course de guingois contre une falaise. Nullement impressionné, le petit Philae, désormais premier artefact à se poser sur le sol d’une comète et définitivement entré dans l’Histoire, prit alors le premier cliché de sa nouvelle maison !

Mais bien décidé à faire une blague à Rosetta et aux Terriens tout là-bas, il resta bien caché de manière à ce qu’on respecte son intimité. À l’heure qu’il est, le filou Philae n’a toujours pas été retrouvé ! Confortablement installé malgré un de ses trois pieds en l’air, il mena à bien la plupart des expériences scientifiques pour lesquelles il avait été programmé. Puis, épuisé, et après avoir pris soin d’envoyer toutes les données précieuses à son équipe et s’être légèrement déplacé pour mieux capter la lumière du soleil à l’approche du gros astre, il s’endormit pour un repos bien mérité. Il pourra être réveillé mars prochain… Pendant ce temps-là, sur Terre, les scientifiques et les ingénieurs bouleversés se remirent de leurs émotions pour continuer à travailler sur la mission… Et voilà pour l’histoire de Philae ! Suite au prochain épisode…

 

UN TOUR DE LUNE CHINOIS

En Europe, on était tellement excité par l’atterrissage de Philae sur la comète qu’on a un peu éludé l’actualité spatiale du reste du monde… Et pourtant, il s’en est passé, des choses intéressantes ! Après s’être posés sur la Lune il y a maintenant 1 an avec Chang’E 3 et le Lapin de Jade, ils viennent d’en faire le tour avec Chang’E-5-T1… Ils ont décollé le 24 octobre dernier et le but de cette mission était de tester la rentrée dans l’atmosphère d’une capsule qui contiendra des échantillons lunaires prélevés lors d’une mission future… Chang’E-5-T1 était juste un test, en fait. Après 4 jours de voyage, elle a contourné la Lune à environ 13 000 kilomètres de distance – et elle en a profité pour prendre cette photo très très très impressionnante et très très très émouvante…

Elle a ensuite largué la capsule qui s’est posée comme prévu le 31 octobre en Mongolie… Toute cette mission est une réussite pour la Chine, qui rapportera donc un jour des échantillons lunaires, mais qui semble également préparer des futurs vols habités vers notre satellite – comme le montre ce montage publié sur le site Enjoy Space et qui compare Chang’E-5-T1 à leur capsule habitée… Rien d’officiel du côté chinois, cependant, mais on peut raisonnablement le penser étant donné leurs ambitions.

LE PREMIER TEST RÉUSSI DE LA CAPSULE AMÉRICAINE ORION

Il n’y a pas que la Chine qui a des ambitions de missions habitées ! Le 5 décembre dernier était un jour historique pour les Etats-Unis qui ont fait le premier pas vers une mission martienne habitée en testant leur nouvelle capsule Orion ! Elle a décollé de Cap Canaveral sans aucun problème et on a pu tout suivre en direct grâce à la web TV de la NASA qui a retransmis la mission. Tous les lanceurs sont équipés de caméras, maintenant, grâce auxquelles on peut regarder, en direct, donc, la Terre s’éloigner doucement… C’est toujours incroyablement émouvant… La capsule Orion a atteint 5800 kilomètres d’altitude, bien loin des 400 kilomètres de la Station Spatiale, elle a traversé deux fois la ceinture de Van Allen intérieure qui nous protège des vents solaires et des rayons cosmiques, puis elle est revenue vers la Terre. L’objectif était de tester le bouclier thermique, qui a donc très bien résisté à une température de 2200 degrés en entrant dans l’atmosphère, mais aussi l’ordinateur de bord et les parachutes. Evidemment, les scientifiques et les ingénieurs ont profité de ce vol de test – donc à vide, hein, il n’y avait pas d’astronautes dedans – pour y placer plus de 1000 capteurs qui ont transmis des données notamment sur les vibrations, le bruit, et la température. Orion servira à envoyer des hommes et des femmes sur la Lune sans doute, dans un premier temps, mais l’objectif visé est le voyage habité vers Mars.

 

Elle a amerri de manière très gracieuse dans le Pacifique après un vol qui s’est déroulé à la perfection… Bravo à la NASA pour cet exploit !!
Et comme tous les évènements liés à l’espace, je rappelle que c’est retransmis en direct sur Internet – je live-tweete quand je le peux, donc n’hésitez pas à me suivre sur Twitter si vous voulez suivre ça également en direct dans un coin de votre ordinateur ou de votre bureau…

WANDERERS
En attendant que des Américaines et des Américains voyagent vers la Lune ou Mars, je vous conseille très, très, très vivement d’aller regarder ce court-métrage qui est tout simplement le plus sublime que j’ai jamais vu.
Il s’appelle Wanderers, qui veut dire vagabonds, et il traite justement en moins de 4 minutes des voyages futurs de l’humanité dans le système solaire, sur la voix de Carl Sagan et avec les paysages les plus réalistes qu’il m’ait été donné de voir dans une fiction.
Il a beaucoup été partagé sur les réseaux sociaux, mais si vous ne l’avez pas vu, courez-y.
Je l’intégrerai évidemment dans le billet dédié à ce podcast sur mon blog et dans les liens sous la vidéo Youtube.

Wanderers – a short film by Erik Wernquist from Erik Wernquist on Vimeo.

Et puisqu’on est dans la culture, je vous conseille également à nouveau l’Exoconférence, le spectacle d’Alexandre Astier sur la question de la vie extraterrestre, qui est actuellement en tournée d’hiver et qui reprendra à partir de septembre prochain dans toute la France à nouveau. C’est passionnant, intelligent, drôle, et émouvant. Un beau spectacle d’un grand artiste – ne le manquez pas si vous pouvez vous l’offrir, il fait voyager presque autant que le court-métrage Wanderers…

ROMAIN CHARLES, DE MARS500 À MDRS147
Pour rester dans le thème du voyage… Je vais bientôt partir aux Etats-Unis pour simuler une mission sur Mars dans le désert de l’Utah, au sein de la 148ème équipe à se relayer dans la Mars Desert Research Station. Mais avant de vous en parler en détail, j’ai enfin pu rencontrer Romain Charles, le Français qui a fait partie de l’expérience Mars 500. Mars500, c’était une équipe de 6 hommes qui ont justement une mission vers Mars, aller-retour, pendant environ 500 jours. Et Romain fait également partie de l’équipe 147, celle juste avant nous dans l’Utah que nous allons relever, donc…
Autant de raisons pour lesquelles j’ai voulu lui poser tout plein de questions sur Mars500, sur son métier, sur son rapport à la communication dans le domaine du spatial sur les réseaux sociaux… Et il m’a fait l’honneur de me raconter une très jolie histoire qu’il n’avait jamais racontée publiquement jusqu’ici, ça concerne les mineurs chiliens qui étaient restés bloqués sous terre il y a quelques années de ça – je vous laisse écouter…

Et ce sera notre tour à partir du 24 janvier jusqu’au 8 février, donc. La Mars Desert Research Station, c’est un module d’habitation qui accueille des équipes depuis une petite quinzaine d’années pour recueillir le plus de données possibles pour préparer les futures missions habitées vers Mars. C’est géré par la Mars Society, une organisation internationale à but non lucratif, qui promeut l’exploration humaine de Mars et qui met en œuvre des tas de choses pour aller dans ce sens. Donc voilà, je fais partie de l’équipage 148 grâce à Lucie Poulet, notre commandant, dont je vous avais déjà parlé, et mon rôle sera de communiquer autour de la mission. Je posterai donc des nouvelles toujours sur notre blog, sur Twitter et sur les réseaux sociaux – mais en respectant toujours un décalage de 20 minutes pour respecter la simulation d’un vrai séjour sur Mars qui se trouve à environ 20 minutes-lumière de la Terre, donc.
Je ferai des photos, des vidéos, des billets bilingues, j’organiserai sans doute des petits évènements sur les réseaux sociaux… N’hésitez pas à suivre tout ça si ça vous intéresse, en tout cas moi j’ai vraiment hâte, ça va être beaucoup de travail mais je suis sûre que ça va être une expérience super fun aussi !!

FRIENDS IN SPACE
Et justement, en parlant d’interactions avec les réseaux sociaux, j’en viens au bidule 2.0 et à Samantha Cristoforetti, l’astronaute italienne actuellement dans l’ISS dont parlait Romain tout à l’heure…
On peut lui faire coucou grâce à une application : quand la Station passe au-dessus de nos têtes, il suffit de la « poker », en quelque sorte, elle peut nous répondre depuis l’espace.
Ça s’appelle « Friends In Space » et c’est aussi un réseau social entre passionnés du spatial qui ne durera que les 6 mois de sa mission.

L’IMPRESSION 3D DANS L’ESPACE : ÇA FONCTIONNE !
Restons dans la Station Spatiale avec l’image de cet épisode : il s’agit du premier objet imprimé en 3 dimensions dans l’espace ! C’est un rectangle en plastique blanc, avec un trou dans chaque coin du bas, et sur lequel est inscrit en lettres en relief « made in space, NASA ». Ce n’est pas juste un premier test pour rien puisqu’il s’agit d’une pièce de l’imprimante 3D – le but étant évidemment à terme qu’elles puissent se répliquer.

La chef de projet de la NASA, Niki Werkheiser, a d’ailleurs déclaré, je la cite : « Cette impression réussie est le premier pas vers la mise en place d’un véritable banc de fabrication extra-terrestre. Si demain nous utilisons des imprimantes 3D dans l’espace pour remplacer rapidement des pièces, la priorité est d’être capable de fabriquer l’imprimante elle-même. »
Imprimer des pièces de rechange pour des réparations et créer des nouvelles imprimantes, ça a l’air donc bien parti, mais le plus rigolo, c’est que la chef de projet avait précisé qu’il suffirait d’envoyer des objets par e-mail, désormais – et c’est chose faite, déjà !

Parce que si ce premier test a été rendu public le 25 novembre, les astronautes ont eu besoin d’une nouvelle manivelle en décembre et hop ! un mail de la NASA pour leur fournir le fichier de l’objet réalisé à l’aide d’un logiciel 3D et bim ! la manivelle toute neuve a été imprimée dans l’espace.
C’est trop cool, non ? Je trouve ça hyper cool, moi.

3 TWEETS POUR LA TERRE
Et je termine avec le tweet, ou plutôt les tweets puisqu’ils sont au nombre de trois… Ils ont été postés par Alexander Gerst le 8 novembre dernier depuis l’ISS également, et voici ce qu’ils disent…
Pour savoir que les humains peuvent vivre dans l’espace, il m’aura fallu 6 mois là-haut.
Pour réaliser à quel point la Terre est belle, il m’aura fallu une minute.
Et pour prendre conscience de la fragilité de notre petite planète bleue, je n’aurai eu besoin que d’un seul coup d’œil.

 

 

C’est la fin du 44ème épisode de la Folle histoire de l’Univers, merci beaucoup de l’avoir regardé ou écouté dans ces circonstances particulières – j’ai beaucoup de choses chouettes à vous signaler mais je n’ai pas trop le cœur de m’y attarder, alors je vous donne les infos un peu brutes, désolée pour ça.

D’abord le prochain mardi de l’espace aura lieu le 20 janvier au Café de Pont Neuf à Paris – l’entrée est libre mais c’est 6 euros la conso – et le thème sera le champ magnétique terrestre, j’y serai sans doute.

Autre date dans l’agenda, c’est Etienne Klein qui se produira sur la scène du théâtre du Rond-Point le 23 janvier à 18h30 pour parler du boson de Higgs – et pour le coup je ne pourrai pas y être parce que je serai dans l’avion en direction de l’Utah et je suis bien dégoûtée. Vous me raconterez…

Ça c’était pour les Parisiens – à tout le monde je conseille « Objectif Mars », un docu de France Culture vraiment très chouette auquel Romain Charles et moi-même avons participé – c’est d’ailleurs dans ce cadre que j’ai pu le rencontrer et lui poser toutes mes questions de tout à l’heure…

J’ai la joie immense de vous annoncer, non sans fierté, je vous avoue, la sortie du « Projet Mars », d’Andreas Eschbach aux éditions L’Atalante. C’est un roman qu’on peut lire à partir de 13 ans mais que j’ai dévoré malgré mon âge canonique, il est en 5 tomes, et j’ai écrit les préfaces des 4 premiers… Voilà, je suis vraiment folle de joie, j’ai hâte de les avoir entre mes mains, et vous me direz ce que vous en aurez pensé – sortie prévue le 22 janvier…

Je vous signale que grâce à des moyens techniques que j’ai enfin pu me procurer, je me suis lancée dans la vidéo où je parle de choses autrement qu’en voix-off, ça s’appelle les Perles du PAF, il y a déjà 4 épisodes, et j’espère que ça vous plaira !! Parce que j’ai d’autres projets de ce genre dans mes tiroirs que je compte bien mener à terme…

Je me suis également créé un compte Tipeee, je ne me sens pas trop de vous expliquer la démarche pour le moment mais j’y reviendrai au prochain épisode, vous saurez tout c’est promis… Dans tout les cas je remercie chaleureusement les 10 premiers tipeurs, merci à vous, vraiment…

Et merci également à tous ceux qui téléchargent ce podcast via iTunes, qui le regardent sur Youtube, n’hésitez pas à laisser des étoiles, des commentaires, à vous abonner à ma chaîne et la page Facebook du blog.

En cette année internationale de la lumière, je vous souhaite une merveilleuse année 2015 – je suis sûre, je suis persuadée, malgré tous les évènements récents, qu’elle sera belle, qu’elle nous offrira des moments magnifiques, et n’hésitez pas à partager vos connaissances autour de vous, c’est l’année de la lumière, pas de l’obscurantisme.
Je vous embrasse, prenez soin de vous et de notre planète, et n’oubliez pas, surtout, de rester le nez en l’air à ne rien faire…

[VIDÉO] Les perles du PAF – Cher Internet…

NON, contrairement à ce qu’affirme un hoax bien connu, nous ne connaîtrons pas un instant d’apesanteur le 4 janvier 2015 lors d’un alignement de Jupiter et Pluton avec la Terre. Ni aucun autre jour, d’ailleurs…

Je vous explique pourquoi et comment !

Merci à Sébastien Carassou, doctorant en astrophysique, qui a bien voulu corriger mon texte et me proposer des idées de développement à base de naine blanche ! Il est blogueur également et a fondé le Collectif Conscience.

Le livre que je vous présente à la fin de la vidéo peut se trouver ici.

Si vous aussi vous vous intéressez aux maths mais que vous n’êtes pas fichu de faire une règle de 3 correcte du premier coup, alors je vous conseille VIVEMENT la chaîne de Mickaël Launay. Je vous mets ma vidéo préférée pour exemple.

Et je ne saurai vous conseiller que chaleureusement le livre « 17 équations qui ont changé le monde ». Il est fabuleux.

Une merveilleuse année 2015 à tous et à toutes !! 🙂

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 43

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 43ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de l’exploration martienne, de sons cosmiques, d’un moment historique à venir et malheureusement de tristes nouvelles…

SEMAINE NOIRE POUR LE SPATIAL PRIVÉ
Et commençons par celles-ci d’ailleurs, elles sont au nombre de deux, ces mauvaises nouvelles : une fusée Antarès a explosé le 28 octobre quelques secondes après son décollage, regardez… attention ça va être rapide.

Voilà, images impressionnantes mais ce n’est que de la tôle. 200 millions de dollars de dégâts quand même pour Orbital Sciences sans compter la casse sur le pas de tir mais il n’y a aucune victime humaine à déplorer au sol, et les astronautes dans la Station Spatiale Internationale qui attendaient la capsule de fret que la fusée devait livrer peuvent s’en passer.
Apparemment, comme pour les satellites de Galileo qui n’ont pas été envoyés sur la bonne orbite, ce serait une défaillance du moteur russe qui serait à l’origine du problème. Mais encore une fois, même si c’est bien dommage et que ça fait jamais plaisir, ce ne sont que des dégâts matériels.

En revanche, du côté de Virgin Galactic, un pilote s’est tué lors d’un vol d’essai de la navette SpaceShipTwo destinée au tourisme spatial. C’était le 31 octobre et l’enquête est toujours en cours pour déterminer exactement ce qui s’est passé. Le deuxième pilote s’en est sorti, heureusement, mais il est blessé et il sera interrogé quand il le pourra.

C’était en tout cas une semaine bien noire pour le spatial privé et ça nous rappelle à quel point ce domaine est dangereux, épouvantablement complexe, et que la moindre erreur peut avoir une issue fatale.

C’est pour ça que quand Mars One prévoit d’envoyer le premier équipage en 2024, ce n’est pas crédible deux secondes, il y a trop de trucs à régler avant et 2024, c’est juste demain.

MDRS CREW 148
Du coup… En attendant de voir comment Mars One va s’y prendre pour régler tous ces problèmes, et en combien de temps ils pensent le faire, je vous présente le premier tweet du compte Twitter officiel de l’équipage 148 de la Mars Desert Research Station.

 

J’en fais partie – et je vous avoue qu’avoir son nom sur ce genre de blason, ça fait un petit quelque chose, et nous simulerons donc une mission martienne dans un module d’habitation perdus dans le désert de l’Utah, aux Etats-Unis, du 24 janvier au 7 février prochain.

C’est la Mars Society qui organise ça – elle existe depuis 15 ans, c’est une organisation internationale à but non lucratif et son objectif est de promouvoir et d’aider l’exploration habitée de la planète Mars. Et donc depuis tout ce temps, elle organise des conférence et des concours, elle promeut l’enseignement des sciences, elle soutient les agences spatiales, et elle monte des tas de projets dont les missions de simulations.
Donc je fais partie de la 148ème à se relayer dans l’habitat de l’Utah pour 2 semaines où nous serons 6 à vivre comme sur Mars. Donc même nourriture que les astronautes, pas de sortie sans combinaison spatiale, temps de douche limité, entretien des modules, délai de communication simulé comme si on était vraiment sur Mars, etc etc… Et tout ceci en anglais bien entendu.
Cela dit le commandant de notre équipe est Lucie Poulet, dont je vous avais parlé dans l’épisode l’épisode 37 puisqu’elle a fait une mission de simulation de 4 mois à Hawaii – tout s’est très bien passé et du coup, elle rempile pour 15 jours !

Alors ce genre de mission, c’est essentiellement pour les scientifiques : Lucie, par exemple, elle est ingénieure et son but dans la vie c’est de réussir à faire pousser des plantes sur la Lune et sur Mars. Donc elle cherche notamment quelle longueur d’onde de lumière est la plus appropriée.
Je ne connais pas du tout les quatre autres mais je vous conseille d’aller sur notre site pour voir un peu quel genre de profils ils ont – en tout cas à part des scientifiques et des ingénieurs, ce genre de mission accepte aussi les communicants – ce sera mon rôle, je serai donc chargée de raconter ce qui se passe sur le site et sur les réseaux sociaux – et des artistes en résidence.

Et d’ailleurs je cherche des sponsors pour financer ma mission, il me faudrait idéalement 2000 € – moitié en billet d’avion que j’ai déjà achetés, et 1000 dollars que demande la Mars Society. Je ne veux pas faire de crowdfunding, mais si vous faites partie d’une société qui fait du mécénat ou ce genre de chose, ça m’intéresse, d’autant plus que je ne sais absolument pas comment m’y prendre.
Dans tous les cas, j’aurai évidemment l’occasion de vous en reparler…

KATE GREENE
Et d’ailleurs je vais continuer tout de suite avec la personnalité de la semaine qui s’appelle Kate Green, c’est une journaliste américaine qui a justement fait une mission de 4 mois et dont j’avais beaucoup aimé l’article sur l’ennui qu’elle en avait fait. Il n’a pas été traduit en français mais si vous lisez l’anglais, je vous le mets en lien dans le billet dédié à cet épisode sur mon blog florenceporcel.com

Et elle a écrit un autre article, qui a récemment été traduit en français sur Slate, et qui se base également sur son expérience lors de sa mission de simulation. Comme elle est scientifique de formation, elle a fait une étude sur le sommeil des membres de l’équipage, elle avait donc aussi toutes les données concernant les dépenses caloriques de chacun. Et elle s’est rendue compte que les femmes avaient besoin de 2 à 3 fois moins de calories par jour que les hommes et que, en gros – je vous résume l’article en une phrase, hein – le plus cohérent, le moins cher, et le plus confortable pour l’équipage serait de n’envoyer que des femmes vers Mars, puisque je rappelle que dans le spatial, moins la charge est lourde, plus le coût est limité – en ce moment on est à 30 000 euros le kilo, si vous voulez. Et en plus, les personnes petites et minces sont évidemment beaucoup plus à l’aise dans un endroit aux dimensions réduites – comme c’est déjà le cas dans l’ISS.
Je vous résume l’article grossièrement mais il est vraiment intéressant, avec plein d’explications d’études qui ont été conduites pendant l’histoire de l’exploration spatiale et tout – à lire, donc.

SIDING SPRING A FRÔLÉ MARS
Mais en attendant de voir la planète à travers des yeux humains, le 19 octobre dernier était un jour historique dans l’histoire du système solaire puisqu’une comète a frôlé Mars – et ça n’arrive que tous les millions d’années – autant vous dire qu’on ne la reverra pas de sitôt, celle-là. Elle s’appelle Siding Spring, elle n’a fait aucun dégât puisque les sondes en orbite avant été rangées derrière la planète pour des raisons de sécurité, et l’image que vous voyez est une vraie photo, prise par le télescope spatial Hubble.

(c) Hubble

Et quand je vous dis qu’elle a frôlé la planète, elle est passée à 136 000 km, ce qui est vraiment rien du tout, c’est le tiers de la distance Terre-Lune – et elle se déplace à 56km/s, soit 202 000 km/h… On n’aurait pas aimé qu’elle heurte un satellite, en effet.
En tout cas les rovers au sol ont pris des images qui devraient nous arriver bientôt. Et voici une autre photo, prise de la Terre cette fois-ci, par l’astrophotographe Damian Peach.

(c) Damian Peach

NOTRE BEAU SYSTÈME SOLAIRE
Restons dans les images et restons d’ailleurs dans notre système solaire avec ces tâches solaires assez impressionnantes… Alors ça n’a pas l’air comme ça sur ce gif parce qu’on n’a jamais d’emblée la taille du Soleil en tête – donc la revoilà, pour info. Oui on est là, en bas à gauche. Voilà voilà.

Donc des taches solaires impressionnantes qui sont d’ailleurs accompagnées d’éruptions de classe X, les plus puissantes.
Ce groupe de taches a été baptisé AR 2192, il est plus gros que Jupiter, ce qui n’est pas rien, et c’est la plus grosse formation observée sur notre étoile depuis 2001. Heureusement qu’elle est dans un cycle d’activité plutôt tranquillou…

Plus proche de nous, voici une photo assez sublime du système Terre-Lune vu par la sonde chinoise Chang-E5 qui a fait un petit tour lunaire et qui est revenu…

Et puisque décidément la Terre aime être accompagnée, voici une photo de la Terre et de Mars.
Mais si, regardez ! Là bas, très loin…

INTERSTELLAR
Du côté de la culture, un film qui nous emmène très loin, c’est Interstellar. Je l’ai vu le jour de sa sortie – et je n’intègre pas la bande-annonce à ce podcast parce que Youtube va bloquer la vidéo – et je n’ai pas voyagé aussi loin et été aussi emportée depuis Contact. C’est une grosse claque visuelle et auditive et ça fait un bien fou d’avoir du spectacle comme ça au cinéma, j’attendais ça depuis un brave moment. Ben depuis Contact, en gros.
Alors bien sûr y a des défauts – mais Contact aussi en avait – et c’est pas super crédible parfois – mais on s’en fout. On demande pas à un film de science-fiction d’être crédible à 100 %. Si vous recherchez ça, regardez un documentaire mais arrêtez de demander à de la fiction de tenir debout. Ça n’a pas de sens. La fiction, c’est justement un truc qui n’a rien à voir avec la réalité. Non je dis ça parce que quand je dis que j’ai aimé c’est l’argument qu’on me ressort tout le temps, alors…
Et puis aussi : arrêtez de comparer n’importe quel film de science-fiction avec 2001, odyssée de l’espace. Il faut arrêter, maintenant. Stop. C’est plus possible. Sérieusement, c’est plus possible. 2001 est sorti en 1968. 1968 !! On a fait autre chose, depuis, hein ! Et des tas de trucs bien, je vous jure ! Il faut arrêter, maintenant !!
C’est comme si on comparait systématiquement le dernier ordinateur sorti à un Minitel. Le Minitel, c’était le top du top, on est d’accord. Mais dans son contexte. Faut vraiment arrêter, avec 2001. On est passé à autre chose, quoi.
Donc, Interstellar, j’ai adoré, j’irai sûrement le revoir parce que ce film regroupe tout ce que j’attends d’un film : me divertir, m’emmener très loin dans l’espace et dans le temps, me faire voir des choses que je ne peux pas voir dans la vraie vie, et me poser des questions sur l’Univers, la vie et le reste.

SUMERKI
Et puisqu’on est dans la culture, je ne peux pas ne pas vous parler de Sumerki, qui a gagné le prix Utopiales européen, et je faisais partie du jury…

Alors Sumerki, c’est le roman le plus étrange et le plus fascinant que j’ai jamais lu. C’est l’histoire toute bête d’un traducteur russe, qui vit à Moscou, qui normalement traduit de l’anglais vers le russe ou inversement, mais qui accepte de traduire un texte espagnol parce qu’il n’a pas beaucoup de travail. Et le texte espagnol en question est un vieux manuscrit du 15ème siècle qui est le journal de bord d’un conquistador en Amérique du Sud à qui il va arriver des choses étranges…
Et ce roman en fait, c’est à la fois l’histoire du traducteur qui traduit le texte à Moscou dans le présent, et l’histoire du conquistador en Amérique du Sud dans le passé. Et on bascule je ne sais pas comment dans le fantastique puis dans la science-fiction avec une fin tellement inattendue qu’on se reprend encore une claque, et on se demande comment l’auteur a fait pour nous emporter dans un univers aussi étrange sans qu’on comprenne à quel moment on est passé d’un quotidien banal à un monde inquiétant et pâteux, gluant. Et je l’ai vécu, ce bouquin, c’est à dire que j’ai vécu une expérience physique, j’avais des palpitations, j’avais du mal à respirer, j’avais les mains qui tremblaient tellement fallait que je connaisse la suite et vite… Et cette fin !… Cette fin…
Bref. Sumerki – ça veut dire crépuscule en russe – aux éditions L’Atalante, je vous le conseille.

LA NASA SUR SOUNDCLOUD
Du côté du bidule 2.0, la NASA continue son exploration des possibilités quasi-infinies du web avec l’ouverture d’un SoundCloud où elle regroupe tout plein de sons trop bien comme des décollages de fusée, des retranscriptions audibles pour l’oreille humaine des ondes sonores des planètes, le bip bip de Spountik, des discours de Kennedy ou encore du fameux « Houston, on a un problème »…
C’est merveilleux, j’y passerai des heures, c’est trop génial.

ALLEZ PHILAE !!!!
Last but not least !… L’événement est bien sûr à venir et c’est l’atterrissage de Philae sur la comète qui se passera le 12 novembre.

Le site J a été baptisé Agilkia du nom d’une île égyptienne et on espère tous que ça lui portera bonheur… Je rappelle que la mission Rosetta a décollé il y a plus de 10 ans et que c’est la première fois dans toute l’histoire de l’humanité qu’un artefact va se poser sur une comète – et je rappelle que c’est l’Agence Spatiale Européenne, avec de nombreux partenaires européens dont le CNES, qui a lancé cette mission.
Je serai à la Cité des Sciences le 12 pour vivre ce moment, et j’espère bien qu’il y aura des dispositifs spéciaux en télé, en radio et sur Internet pour que vous puissiez aussi assister à l’événement. C’est très risqué mais on croise tous les doigts pour que ça se passe bien…
En tout cas j’espère vous apporter de bonnes nouvelles au prochain épisode !

C’est la fin de ce numéro 43, merci à tous de l’avoir regardé. Et je voudrais vous remercier surtout d’avoir été si nombreux à voter pour moi pour les Golden Blog Awards, me voici 2ème derrière les amis d’Agence Tous Geeks, chez qui j’avais été invitée l’année dernière et dont j’avais diffusé un reportage dans le numéro 37, si vous avez la curiosité d’aller voir. Pareil, le résultat des courses ça sera le 12 novembre – quelle journée !! On verra bien si le jury se prononce en ma faveur ou pas.

Je voudrais aussi saluer tous ceux que j’ai pu croiser aux Utopiales, j’ai rencontré beaucoup d’entre vous et ça m’a fait hyper plaisir de vous voir en vrai et de pouvoir échanger – plus ou moins selon les cas, et désolée si j’ai pas eu l’occasion de discuter plus avec vous que vous l’auriez voulu.

J’ai passé un festival extraordinaire et j’en reviens pas d’avoir vécu un truc aussi dingue et je voudrais remercier toutes les équipes des Utopiales pour tout. Et voici une photo de groupie avec Roland Lehoucq, astrophysicien, et président du festival.

Et pour finir en image, voici un extrait de la rencontre avec Alexandre Astier. C’est l’hommage d’un artiste aux sciences, et c’est à la fois juste, riche, brillant et très émouvant. J’espère que vous serez aussi touchés que moi… A très vite et bonne chance à Philae !

[TWITTER] Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 8

Pour en savoir plus
Nous vivons donc dans un superamas de galaxies appelé Laniakea !
Grosse tempête solaire récemment… Heureusement, aucun dégât !
Plusieurs astéroïdes nous ont frôlé ces derniers jours, dont un nommé Pitbull, et nouvelle inquiétante : la NASA n’est pas du tout au point concernant les objets potentiellement dangereux…
« L’Exoconférence » d’Alexandre Astier, c’est en ce moment !
La couche d’ozone va mieux… mais c’est toujours pas gagné quand même
Quant à notre atmosphère, elle est de plus en plus asphyxiée par le CO2 qu’on rejette (et nous avec, accessoirement)

LES ÉPISODES PRÉCÉDENTS
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 1
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 2
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 3
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 4
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 5
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 6
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 7

LA SUITE !
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 9 (à venir)
Pendant ce temps-là, dans l’Univers… 10 (à venir)

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 40

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 40ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de lunes vivantes, de soleil agité, de comète admirée et de Terre abimée…

TEMPÊTE SOLAIRE
Et commençons par de l’actu chaude, comme on dit dans le jargon, et en l’occurrence de l’actu archi brûlante puisque notre étoile est très agitée, en ce moment, et chose un peu moins courante forcément : elle est très agitée… vers nous ! Une éruption a eu lieu le 10 septembre et on a pu la filmer sous toutes les coutures – donc là par exemple avec la Terre à l’échelle à côté. Autant vous dire que c’est pas de l’éruption de débutant, c’est toujours un peu costaud, et donc ce genre de petites choses mignonnes crée des tempêtes géomagnétiques sur la Terre quand elles sont dirigées vers elle – ce qui est le cas ici, donc.

Pas de panique, c’est pas encore aujourd’hui que tous nos satellites vont se faire griller et où les réseaux électriques vont sauter, mais quand même, il y aura des perturbations à prévoir ce week-end dans les communications radio et les signaux GPS – et quand même un peu dans le réseau de distribution d’électricité canadien.

Et il sera peut-être possible de voir des aurores jusque dans le nord de la France avec un peu de chance – ça c’est pour le côté un peu plus fun de la chose. Donc si votre GPS déconne un peu, n’en changez pas tout de suite, c’est juste à cause d’une éruption solaire. Eh oui. Ne jamais oublier qu’on vit à proximité d’une étoile en pleine forme et que c’est même grâce à elle qu’on est là et même que quand elle se décidera vraiment à nous refaire une grosse tempête comme y en a eu une en 1859, ben c’est ballot ma bonne dame mais maintenant on dépend de l’électricité et de l’électronique absolument partout et pour tout et qu’on va passer du jour au lendemain du 21ème siècle au 19ème.
Et c’est pas moi qui le dis, c’est l’Académie américaine des sciences. Et ces tempêtes ne sont pas rares, on a eu chaud aux fesses en juillet 2012, par exemple. A 9 jours près ça nous tombait dessus. Alors d’ici à ce qu’une un peu costaude soit dirigée vers la Terre… Hein. Voilà. Ça peut arriver. L’espace est un endroit dangereux. On vit dedans, faut toujours le garder à l’esprit !

UNE CAPSULE TEMPORELLE POUR UN ASTÉROÏDE
Allez, on passe de l’anxiogène au rigolo – désolée pour cette entrée en matière – la NASA est en train de mettre en place une capsule temporelle qui se trouvera à bord de la sonde OSIRIS-Rex. Cette sonde partira de la Terre en 2016 et partira à la rencontre d’un astéroïde nommé Bennu pour l’étudier sur place et collecter des échantillons qui seront ensuite renvoyés sur Terre et qui doivent arriver en 2023.
Et l’idée est donc d’imaginer ce que sera l’exploration spatiale en 2023, d’en faire un tweet avec le hashtag #AsteroidMission sur Twitter ou une image sur Instagram en y taggant OSIRIS-Rex et sans oublier le hashtag.
D’après le blog du Monde Big Browser, 50 tweets et 50 images seront sélectionnées – mais la sélection ne sera pas dévoilée – et les 100 prévisions seront donc découvertes en 2023 au retour de l’échantillon. On verra bien à ce moment-là qui a vu juste…
N’hésitez donc pas à tenter votre chance, vous avez jusqu’au 30 septembre !

LE SELFIE DE PHILAE AVEC CHURY
Restons du côté de Twitter avec le tweet de la semaine, et il nous vient du CNES, l’agence spatiale française, qui a partagé cette photo sublimissime d’un panneau solaire de Rosetta pris par Philae, avec la comète Churyumov-Gerasimenko en arrière-plan…
C’est grâce à ce genre de photo qu’on se rend compte que la réalité est souvent bien plus incroyable et plus belle que toutes les images de science-fiction qu’on peut trouver…

EXPÉRIENCE EN APESANTEUR POUR LYCÉENS ET ÉTUDIANTS
L’événement de la semaine c’est peut-être vous qui pourrez le vivre – et ça pourrait bien devenir l’événement de votre vie, croyez-moi. Le CNES – toujours lui, eh oui, et trop peu ou trop mal connu, si c’est pas malheureux… Bref ! Le CNES, donc, organise comme tous les ans un concours à destination des lycéens et des étudiants dont le but est de concevoir une expérience scientifique qui sera réalisée en impensanteur au cours d’un vol zéro-g.
Voici des exemples d’expériences – et pour éviter que YouTube ne bloque mon podcast, j’ai retiré U2 de la vidéo d’origine pour la remplacer par la Sarabande de Corelli que j’ai enregistrée moi-même, désolée pour le son pourri mais c’est fait avec les moyens du bord…
Et parce que c’est quand même un truc de dingue, ces vols, je laisse Jean-François Clervoy, qui est astronaute, rappeler ce que c’est exactement – regardez bien ce que l’avion fait à droite de l’écran et estomacs sensibles s’abstenir…

Je ne résiste pas à l’envie de vous diffuser les images de mon propre vol pour illustrer la suite – sachez que 3 projets lycéens et 3 projets étudiants seront retenus pour la campagne de vol du printemps prochain – ce qui implique donc une semaine à Bordeaux au mois de mars, et que les élèves de plus de 18 ans auront peut-être la chance d’embarquer pour le vol parabolique.
Si ça vous intéresse, dépêchez-vous, il faut renvoyer le dossier de candidature avant le 25 septembre – je mettrai évidemment le lien sur le billet dédié à ce podcast sur monblog, florenceporcel.com – et surtout tenez-moi au courant ! Si vous êtes sélectionnés, ça me ferait plaisir de le savoir, n’hésitez pas à m’envoyer un petit mail, j’essayerai d’en faire un billet dans un épisode futur. Bonne chance à tous, en tout cas !

SÉBASTIEN CARASSOU ET LE COLLECTIF CONSCIENCE
Et en parlant d’étudiant, je voudrais vous parler de Sébastien Carassou – et le plus simple est encore qu’il se présente lui-même…
Voilà qui est dit ! Et qui est fait, surtout, puisque du haut de ses 22 ans, Sébastien est sur le point de démarrer une thèse à l’institut d’astrophysique de Paris où il va passer trois ans à étudier l’évolution de la forme et de la signature lumineuse des galaxies pendant les 10 derniers milliards d’années de l’histoire de l’Univers. Ça me vend un peu du rêve, je vous le cache pas.
Mais ce qui m’a surtout donné envie de le choisir comme personnalité de la semaine, c’est qu’il est à l’origine du Collectif Conscience, un projet très ambitieux et qui a beaucoup d’avenir – et là encore, le mieux est qu’il vous raconte lui-même…
Sébastien est aussi celui qui a importé le concept du compte Twitter de chercheur qui change de scientifique toutes les semaines…
Et avant-première galactique, c’est une exclu offerte par Sébastien, voici le trailer du collectif !…

Voilà, donc n’hésitez pas à suivre ça de très près, à participer et à faire tourner, c’est encore très jeune mais ça ne peut que devenir une référence de la médiation scientifique francophone…

TITAN ET EUROPE TRÈS TERRE À TERRE…
Et si on allait voir ce qui se passe du côté du système solaire, maintenant ?… Et les infos de la semaine nous proviennent des lunes de nos géantes gazeuses préférées, et en l’occurrence des deux cailloux glacés les plus passionnants de notre système – rien que ça.

Titan, d’abord ! On sait depuis longtemps que Titan est le seul corps connu du système solaire en dehors de la Terre à avoir des étendues liquides à sa surface. Pas d’océan d’eau sur le plus grand satellite de Saturne mais des lacs principalement constitués de méthane liquide dont il était connu qu’ils pouvaient être reliés à d’autres étendues liquides cachées sous la croûte.
Olivier Mousis, un chercheur du CNRS, a modélisé les interactions possibles entre les lacs de surface et les lacs souterrains pour mieux comprendre comment ils interagissent. Et son modèle permet d’apporter des explications à des bizarreries comme la faible abondance de gaz rares dans l’atmosphère et le fait que les pôles soient aplatis.
Et il est possible de vérifier tout ça puisque si le modèle dit vrai, alors les lacs alimentés par les pluies et les lacs alimentés par les réservoirs souterrains n’auraient pas du tout les mêmes compositions chimiques. Il suffira alors que Cassini fasse des mesures lors d’un prochain survol pour confirmer ou infirmer la théorie…

Quasiment 11 ans jour pour jour après sa désintégration dans l’atmosphère de Jupiter, la sonde Galileo continue à livrer des secrets puisque les scientifiques n’ont pas encore fini de décortiquer ses données. Et on en apprend de bonnes à propos d’Europe ! Europe, c’est cette lune qui abrite un océan d’eau liquide sous sa surface de glace et où je suis persuadée que ça grouille de méduses extraterrestres, là-dessous.
Mais passons.
Les chercheurs ont trouvé qu’il existe une tectonique des plaques sur ce petit monde ! Alors il ne s’agit pas de plaques océaniques ou continentales comme ici, mais des plaques de glace qui forment sa surface, donc. Et ce qui est incroyable dans l’histoire, c’est que le seul autre corps connu à avoir une tectonique des plaques, c’est la Terre. « La glaciale Europe est plus proche de la Terre rocheuse que tout autre corps planétaire que nous connaissons », a même écrit une chercheuse.
Je me demande ce qu’en pense les méduses europiennes. Ça vaudrait le coup de tailler une bavette, non ?

LA COUCHE D’OZONE VA MIEUX (MAIS C’EST PAS ENCORE ÇA)
En attendant de causer avec nos voisines aquatiques joviennes, sachez que la date de la semaine est le 16 septembre, et que le 16 septembre, c’est la journée internationale de la couche d’ozone.
Y a une bonne nouvelle concernant la couche d’ozone, qui n’est d’ailleurs pas une couche à proprement parler mais plutôt une zone de la stratosphère où la concentration en ozone est plus forte qu’ailleurs, ce qui nous protège des ultraviolets.
Désolée de ne pas paraître plus joyeuse que ça, mais vous imaginez bien qu’il y a un « mais ». Bon. La bonne nouvelle, c’est qu’elle est en train de guérir et qu’elle pourrait être à nouveau en pleine forme autour de 2050 et que le trou, entre guillemets, qui se forme tous les printemps au-dessus de l’Antarctique pourrait, lui, ne plus se former autour de 2100. Comme quoi, quand on veut, on peut.
Mais !… Mais d’abord, il faut continuer nos efforts et donc toujours veiller à respecter scrupuleusement le protocole de Montréal de 1987 qui a notamment interdit les CFC. Et ensuite, il reste de nombreux problèmes comme le tétrachlorure de carbone qui a aussi été interdit mais qui continue de progresser, et le dioxyde d’azote qui lui n’a carrément pas été interdit – mais qui devrait l’être. Et plus important encore, on a remplacé les CFC interdits par des HFC, qui ne détruisent pas l’ozone mais qui sont par contre de puissants gaz à effet de serre… Donc en gros, on déplace le problème de la couche d’ozone au climat. Si ça ne pose pas de problème à l’un, ça pose problème à l’autre. Il faut maintenant trouver des solutions qui ne fiche en l’air aucun des deux… Mais avec un peu de bonne volonté dans la durée, on voit que ça donne des résultats !

HOMO DISPARITUS
Cela dit, plus le temps passe, plus je m’informe sur la question et moins j’arrive à être optimiste sur la question du climat et des joyeusetés qui vont nous tomber sur la gueule si on continue à accélérer droit dans le mur.
Et je voudrais vous conseiller vivement de lire « Homo disparitus », de l’américain Alan Weisman, qui part du postulat suivant : imaginons que l’espèce humaine disparaisse d’un seul coup du jour au lendemain. Qu’est-ce qui se passe ? Qu’est-ce qui se passe pour la faune et la flore, pour les infrastructures, pour nos habitations, pour l’atmosphère, pour l’océan ?… Qu’est-ce qui se passe ?
J’avais découvert ce livre à sa sortie, en 2007, et pour tout vous dire je le lisais en cachette lors de mes pauses syndicales à la librairie du Bon Marché quand j’y travaillais – c’est dire si ça date. Je suis partie avant d’avoir fini de le lire et je ne l’avais pas acheté parce que j’étais étudiante et que j’avais d’autres priorités financières. Mais il m’avait déjà marquée au fer blanc et c’est notamment dans ce bouquin que j’ai entendu parler pour la première fois des continents de plastique.
Et il se trouve que j’avais oublié le titre, je ne me souvenais que de la couverture et j’ai cherché à le retrouver pendant des années, en vain… jusqu’à il y a quelques mois. Et là, c’est un peu comme si j’avais retrouvé mon livre préféré de quand j’étais enfant que j’aurais perdu du jour au lendemain – c’était un sentiment un peu magique. Et donc je l’ai lu cet été.
Et on y apprend des milliards de choses : comment s’abiment nos maisons, nos routes, nos ponts ; à quel point garder à sec le métro de New York est un miracle de tous les instants ; ce que deviendront les usines de l’industrie chimique ; j’ai appris des choses édifiantes et très inquiétantes sur les constructions dans les villes turques actuelles, etc etc… Vraiment, prendre 10 minutes pour en lire un chapitre tous les soirs ne sera du temps de perdu pour absolument personne.
Et évidemment, toutes les considérations pas très optimistes sur le CO2 qu’on a déjà balancé dans l’atmosphère et qui n’en partira pas. Et ça, c’est donc pour un livre sorti en 2007, avec donc des recherches entreprises pour l’écrire au tout début du 21ème siècle – et tout a empiré depuis.
A lire, vraiment. Vraiment, vraiment, vraiment. Il existe en poche, en plus, vous n’avez aucune excuse pour ne pas savoir.
Et pour continuer sur le réchauffement climatique, un rapport sorti cette semaine table sur une forte probabilité d’un réchauffement de + 5°C en France à l’horizon 2100.
Alors le climat de la France, ce n’est pas le climat global, qu’on soit bien d’accord. Mais si vous vous dites que 5°C, c’est pas grand-chose, écoutez ça bien attentivement.

Voilà.

C’est la fin de ce 40ème épisode de « La folle histoire de l’Univers » – oui désolée, c’est pas hyper gai tout ça, mais ça me semblait vraiment important d’en parler. Merci à tous de l’avoir suivi, merci à ceux qui m’ont mis des petits mots trop gentils sur iTunes, alors ça c’est trop cool, ça me fait hyper plaisir 😀 et n’hésitez pas à en laisser un avec tout plein d’étoiles si c’est pas encore fait.
Je vous informe que j’ai inscrit ce podcast aux Golden Blog Awards, et que si vous l’appréciez, vous pouvez voter pour lui tous les jours… Un café, un clic, par exemple, comme ça vous pourrez aussi voter pour lui du bureau, tiens.
Je vous informe également que le 27 septembre à 21h je donnerai une conférence au Manoir des Sciences à Réaumur, en Vendée – 2€ l’entrée et gratuit pour les moins de 10 ans, n’hésitez surtout pas à venir me dire bonjour si vous êtes du coin.
Et vous pouvez toujours me retrouver sur Twitter, sur Facebook, sur mon blog florenceporcel.com ainsi que du lundi au jeudi de 14h50 à 15h pour le quiz scientifique de « La tête au carré » sur France Inter, auquel vous pouvez évidemment participer si ça vous amuse.
Merci de m’avoir propulsée en tête de classement des podcasts vidéo catégorie Sciences et médecine sur iTunes, ça me fait super chaud au cœur, toujours, de voir ça…
Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire !