[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 16

Il n’y a pas eu de podcast la semaine dernière parce que j’ai fait une intoxication au monoxyde de carbone (quelle idée bizarre, aussi !) Donc celui-ci est un peu plus long que d’habitude… Plus de 18 minutes – j’ai dû hélas couper toute une vidéo pour pouvoir le mettre en ligne sur Youtube. Mais la version intégrale de cet épisode peut se voir et/ou se télécharger sur iTunes !

Et pour ceux qui sont abonnés au flux RSS et qui me signalent des problèmes : il arrive que votre flux soit réglé par défaut sur 10 épisodes. Changez pour 100, et vous verrez les derniers épisodes apparaître… Magique ! Bonne émission… 🙂

Concours scientifiques

http://bit.ly/GoogleSciences2013

http://bit.ly/BourseQuebec

http://bit.ly/CNESzeroG

Impression 3D et industrie spatiale

http://deepspaceindustries.com/explore/

http://www.newscientist.com/article/dn23101-spaceminers-to-crush-asteroids-and-print-satellites.html

http://www.cieletespace.fr/node/10085

http://www.youtube.com/watch?v=w844ZrBHp3o

Challenger

http://www.nasa.gov/multimedia/imagegallery/image_gallery_2437.html

https://www.youtube.com/watch?v=j4JOjcDFtBE

https://twitter.com/NASAKennedy/status/295871469852966912/photo/1

Columbia

https://twitter.com/pioneer_astro/status/297325533908324352

https://www.youtube.com/watch?v=rvG8A4g0gEY

Elon Musk, mon héros

http://news.discovery.com/space/alien-life-exoplanets/mars-colony-spacex-121126.htm

http://www.huffingtonpost.fr/2012/05/25/elon-musk-spacex-tesla-paypal-portrait_n_1546450.html

Les Mars-érables

Le beau livre de l’Univers

http://livre.fnac.com/a3598324/Jacques-Paul-Le-beau-livre-de-l-univers-du-big-bang-au-big-rip

Notre place dans l’Univers

Nouvelle preuve en faveur du Big Bang

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronomie/d/big-bang-une-nouvelle-preuve-venue-du-rayonnement-fossile_44236/#xtor=AL-30-1[ACTU]-44236[big_bang_:_une_nouvelle_preuve_venue_du_rayonnement_fossile]

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 9

Cette semaine, je repasse sous la barre des dix minutes ! Mais avec une jolie surprise : des titres et intertitres animés concoctés par mon ami Pascal Mabille, que je remercie chaudement… Ajoutez le fait que je commence à me sentir à l’aise avec iMovie, et tout ça prend forme !

Merci encore à ceux qui notent et laissent des commentaire. C’est la meilleure façon pour vous de me dire que vous avez apprécié mon travail ! 🙂

Éclipse australienne

Google, Chrome, et la Voie Lactée

http://workshop.chromeexperiments.com/stars/
http://www.lefigaro.fr/sciences/2012/11/16/01008-20121116ARTFIG00416-100000-etoiles-de-la-galaxie-cartographiees-par-google.php

CFBDSIR2149 (à vos souhaits), exoplanète errante

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronomie/d/une-exoplanete-errante-dans-la-banlieue-du-systeme-solaire_42666/#xtor=AL-27-1[ACTU]-42666[une_exoplanete_errante_dans_la_banlieue_du_systeme_solaire

Uwingu, livre de prénoms de planètes suggérés par les internautes

http://sciencesetavenir.nouvelobs.com/espace/20121113.OBS9162/nommer-des-planetes-pour-financer-la-recherche-spatiale.html
http://betaclone.uwingu.com/nominate-planet-names/#.UKewqOMSXdM

Fibre Tigre a la fibre acide

Podcastscience, lauréat du Golden Blog Award catégories Sciences soutenu par le CNES

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[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 1

Je me lance dans le podcast ! Très humblement, hein, ouh la la, avec ma bite et mon couteau les moyens du bord. La preuve, voyez, c’est le premier et vous remarquerez que je suis une bonne grosse quiche en iMovie (mais je vais prendre des cours auprès de personnes qui bidouillent un peu, promis.)

Voici donc le premier jet expérimental, avec les liens et les images en entier sous la vidéo.

 

LES SPHÉRULES D’OPPORTUNITY

http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2012/09/18/exploration-le-robot-opportunity-revele-un-mystere-geologique-sur-mars/
http://image-cnes.fr/1-loeil-du-satellite/mysteres-geologiques-sur-mars/

LE TWEET DE VICTOR BOISSEL

https://twitter.com/VictorBoissel/status/244797571120369665

LE 21 SEPTEMBRE 2003

La sonde Galileo se désintègre volontairement dans l’atmosphère de Jupiter.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Galileo_(sonde_spatiale)
http://solarsystem.nasa.gov/galileo/gallery/top10science.cfm

ENCELADE AU GEYSER

#tweetsinspace

http://blogs.scientificamerican.com/life-unbounded/2012/09/21/tweets-in-space-are-go-today/

LES ENFANTS DE MARS, DE GREGORY BENFORD

http://livre.fnac.com/a3481946/Gregory-Benford-Les-enfants-de-Mars

SPACECRAFT 3D

L’appli du futur pour avoir Curiosity dans ton salon. Genre. Ouais.
http://itunes.apple.com/us/app/spacecraft-3d/id541089908?mt=8

BRIAN GREENE

http://www.briangreene.org/
http://livre.fnac.com/a1614345/Brian-Greene-L-univers-elegant
http://livre.fnac.com/a1994534/B-Greene-La-magie-du-cosmos


Ce Qu’Einstein Ne Savait Pas Encore 1/3 par T3RPR0


Ce Qu’Einstein Ne Savait Pas Encore 2/3 par T3RPR0


Ce Qu’Einstein Ne Savait Pas Encore 3/3 par T3RPR0

[LIVRE/ITW] « La vie imaginaire de Lautréamont », de Camille Brunel

Camille est un pote de lycée – comme ça, c’est clair. Mon avis n’est donc pas totalement objectif, mais ce n’est pas grave puisqu’il s’agit d’un billet sur mon blog personnel et non d’un article de presse.

Pour tout vous dire, et il s’en souvient bien, j’ai été sa première fan. Il me faisait lire des pages et des pages entièrement noircies de mots, de phrases, d’intrigues qui partaient dans tous les sens – et ce n’était pas grave. Ce que j’aimais déjà, c’était son style.

Camille Brunel. Photo sombre et mystérieuse, mais il l'aime bien, alors... Savez, je suis pas contrariante, moi.

Voyez-vous, rien n’a changé, au fond. Alors bien sûr, ce style a mûri, il s’est affermi, il s’est confirmé, il s’est recentré. Mais quel talent ! Ce garçon a un truc. Ce petit quelque chose ineffable qui fait pourtant toute la saveur d’une oeuvre.

Raconter la vie, certes imaginaire, de Lautréamont n’était pas une mince affaire et en plus, pour tout vous dire, je m’en fous pas mal. Je n’ai pas lu les Chants de Maldoror et ce que j’en ai entendu ne m’a pas donné envie.

Et pourtant… Pourtant, Camille réussit à m’intéresser à un auteur obscur et à une période de l’Histoire qui m’indiffère pas mal. Mais voilà tout l’extraordinaire de ce jeune écrivain : il pourrait raconter le périple d’un pot de fleur coincé sur un balcon que ça en deviendrait du génie. Parce que son style en a déjà.

« La vie imaginaire de Lautréamont » est donc, comme son titre l’indique, une biographie fantasmée d’Isidore Ducasse. La plume de Camille fait revivre une époque, des lieux et des personnages avec une modernité déconcertante. Tour à tour conteur ou simple spectateur, il épuise sans lasser différents modes narratifs qui bousculent le lecteur sans lui faire de mal. Au-delà du roman, il se fait également scénariste et réalisateur et les pages se transforment en pellicule. Son oeil aiguisé s’attarde sur des détails ou nous livre une description en plan-séquence qui contribuent au décalage charmant qui se dégage de cette lecture. Cinéma et littérature se mêlent à l’existence somme toute banale du futur Lautréamont que Camille sublime d’un oeil aux différentes focales et de l’autre profondément humaniste.

Ce premier roman grouille de fulgurances et il ne serait pas étonnant que Camille Brunel, loin des facilités des écrivains-stars de notre société peoplisée, commence très vite à peser lourd dans le cercle restreint des grands littérateurs.

En attendant, voici son interview. Attention mesdames : en plus, il est drôle.

Camille Brunel : « C’est un livre sur le film qu’on pourrait faire à partir de Lautréamont »

Qui es-tu, Camille Brunel ?
Je suis celui qui n’est pas mort à 24 ans et doit, du coup, réessayer d’écrire. C’est assez déplaisant. J’ai encore la possibilité de tout gâcher.

Comment t’es venue l’idée de ce livre ?
Je me demandais quels livres seraient inadaptables au cinéma. J’ai pensé écrire un scénario aux Chants de Maldoror. Et puis comme je ne sais pas écrire de scénario, je me suis dit que j’allais écrire un roman. Je ne savais pas non plus comment faire, en fait. Mais au moins, j’avais un modèle : les Chants.

Quel effet ça fait d’être publié chez Gallimard pour un premier roman ?
Une fois qu’on a fait le deuil de sa grosse tête, c’est assez horrible. La marge de progrès est extrêmement restreinte, mais la marge de déchéance, elle, est immense.

Pourquoi cette photo de couverture ?
Pour beaucoup de raisons… Dont la moitié ont été trouvées a posteriori… Je voulais d’abord quelque chose d’aquatique. C’est ainsi. Mon éditeur m’a proposé un poulpe et deux méduses. J’ai eu le coup de foudre pour elles. Le fond noir connote l’écran de cinéma. L’ombre derrière elles, le relief, la perfection numérique des images. Elles ont la forme de deux cerveaux, le mien, le sien. Elles ressemblent à des soucoupes volantes : annonce des passages de science-fiction et en même temps, de mon invasion dans le champ de la critique lautréamontienne – vue par les grands fossoyeurs comme une invasion de profanateurs, crois-moi. Et puis les méduses jouent un rôle très particulier dans les Chants. Je laisse au lecteur le soin de le découvrir.

Comment s’est passé le processus d’écriture ?
J’ai écrit un chapitre au hasard, comme on écrirait une nouvelle. Il a donné le la. Puis j’ai écrit un chapitre par-ci par-là, pendant bien un an. Toujours comme on écrirait des nouvelles, sans rechercher la cohérence. Puis je me suis mis à dérusher sérieusement le bouquin de JJ Lefrère, qui m’a servi de base, de scénario au film que je me suis fait. A dérusher tout ce que je trouvais sur les années qui m’intéressaient (68, 69). Il y a bien eu un mois ou deux pendant lesquels je travaillais absolument tous les jours, tous les matins. Je terminais mes études, j’étais en année sabbatique (majoritairement aux frais de ma mère). Quand l’année s’est terminée et que je suis entré, bien malgré moi, dans le monde du travail, j’ai mis le turbo. Je me suis mis une deadline, quoi. Le 24 novembre. Et je m’y suis tenu.

Quelle a été ta méthode de travail ?
J’avais un calepin dans lequel je notais les données de base, ce que Ducasse devait avoir en tête en permanence : dates de naissance, fiche d’identité des amis, adresses, et aussi le plan des rues qu’il fréquentait, la liste des aliments qu’il mangeait, les horaires de ses cours… Tout ça. J’avais aussi une feuille de papier avec la liste des chapitres, résumés par une idée, quelques mots. Et j’avais mon fichier word, chapitré également, dans lequel je déposais régulièrement mes idées, avant de me jeter dessus comme un sauvage et d’en faire des paragraphes écrits – d’abord sporadiquement, puis plus régulièrement.

Quelle est la part de réalité biographique de Lautréamont et la partie fictionnelle qui est la tienne ?
La liste est longue de ce que j’ai emprunté aux recherches. Il suffit de lire l’excellente hagiographie de JJ Lefrère pour le savoir. Mais je n’ai inventé aucun personnage. Tous les noms sont ceux de personnes réelles. Les deux personnages que j’ai inventés, Louis Durcour et Joseph Durand, sont les deux dédicataires des Poésies dont on ne sait rien. Sinon j’ai inventé toutes les histoires de filles et le parcours au lycée (en réalité on ne sait pas du tout ce qu’il a fait pendant 1862 et 1863, c’est pourquoi j’ai pu bidouiller mon histoire d’élève qui saute la seconde avant de redoubler la Terminale). Toute la partie sur la rédaction du texte est absolument fictive. On ne sait pas avec précision quand Ducasse est arrivé à Paris. Sinon, le retour en Uruguay est réel… l’autodafé aussi… la présence de Théophile Gautier à Tarbes deux semaines avant sa rentrée des classes… Tout ce que je dis sur la vie de sa mère aussi, pures déductions, probabilités psychologiques. Le chapitre en 2008, journée vécue. Allez voir si vous ne me croyez pas, quoi.

Quelle part de toi y a-t-il dans Lautréamont ?
Je me suis énormément ennuyé en cours. Je faisais des pompes pendant la rédaction du bouquin. Je peux respirer sous l’eau. Ce genre de trucs. J’ai écrit le chapitre sur le concert de Liszt après un concert de Keith Jarrett ; celui sur la mort de Baudelaire le jour de la mort de Michael Jackson…

Quelle a été l’influence de ton ancien professeur de rhétorique (référence à nos années lycée, NDLR) sur ton envie d’être publié ?
Influence négative : il n’y croyait pas. Il me faisait des remarques sur mes textes depuis quelques années mais il ne lui serait jamais venu à l’idée une seule seconde que ceux-ci puissent être mûrs pour l’édition. Je ne pense pas qu’il en soit convaincu aujourd’hui encore. J’ai donc écrit en réaction à lui. Il a lu un ou deux chapitres, puis j’ai laissé tomber : ses critiques m’agaçaient. Son intérêt distrait pour ce que je faisais a nourri ma colère, qui est un bon carburant, même si ce n’est pas le meilleur. Du coup, je ne sais pas vraiment si je dois lui en vouloir ou non.

Pourquoi avoir choisi plusieurs modes de narration ?
Parce que Lautréamont fait pareil dans les Chants. Voir la scène du jeune homme qui se déshabille avant de se faire mordre par l’araignée, chant V. Aussi parce que je ne veux pas donner l’impression de la cohérence. La cohérence me donne des boutons. Je ne la trouve nulle part dans la vie. Je ne vois pas pourquoi je l’aurais mise dans mon bouquin.

Pourquoi avoir amené à ce point les techniques du cinéma dans le roman ?
J’aime le cinéma. Plus que tout. J’ai dû regarder cinquante fois plus de films que j’ai lu de livres. Et puis ce n’est pas un livre sur Lautréamont : c’est un livre sur le film qu’on pourrait faire à partir de Lautréamont. Je veux qu’on ait l’impression de regarder un écran. Pas des pages.

Est-ce que tu fantasmes une adaptation filmée avec des codes littéraires ?
Non ! Je fantasme une adaptation absolument fidèle de ce que j’ai écrit ! J’ai même passé commande auprès d’ILM : je veux John Knoll aux effets spéciaux !

Pourquoi avoir choisi de distiller des détails anachroniques ?
Pour ne pas que le lecteur s’imagine que je lui raconte la vérité sur Lautréamont. Mais souvent, l’anachronisme n’est pas là où on le croit. Ce qui est amusant, c’est quand je peux mettre des détails de notre époque à celle de Lautréamont, et que ceux-ci soient invisibles. Je ne suis pas le premier à trouver que notre époque déborde de points communs avec le Second Empire.

Pourquoi toutes ces ruptures ? (de point de vue, de narration, d’époque…)
Même chose qu’avec la cohérence. Et puis, si je veux que le lecteur retrouve le confort du spectateur de cinéma, je veux le choquer, le secouer. Dans l’ensemble, je trouve que les gens sont de moins en moins souvent choqués. Sincèrement choqués. Il suffit de quelques heures sur internet pour nous faire oublier qu’on souffre. C’est dire. Je veux rappeler ce qu’est l’inquiétude, la vraie inquiétude, pas celle que l’on a pour soi, même pas celle que l’on a pour les gens qu’on aime. Une inquiétude plus fondamentale, que l’on est en train de perdre parce que la technologie, les supermarchés, tout ça nous donne l’illusion qu’on va plutôt bien. Je veux choquer, secouer, décontenancer le lecteur, le sortir de ses habitudes tranquilles, l’inquiéter et, en même temps, le rassurer : s’il recommence à s’inquiéter, c’est qu’il y a de l’espoir.
Sinon, comme dit l’autre (Beckett) : c’est pour rompre la monotonie, j’imagine.

Que raconterait un roman qui s’appellerait « Vie imaginaire de Camille Brunel » ?
Sérieusement, je suis en train de l’écrire. C’est pour l’instant un cauchemar sans intérêt. J’essaie de remédier à ce dernier point.

« La vie imaginaire de Lautréamont » (Gallimard) est disponible chez tous les bons libraires et même en version numérique. Vous m’en direz des nouvelles.

[LIVRE/WEB] Les miscellanées d’Internet (A. Dubuquoy, N. Prat)

En voilà un livre frais, sympathique, drôle et instructif sur les internets ! Antoine Dubuquoy, blogueur, et Nico Prat, journaliste, sortent demain chez les bons libraires leurs Miscellanées d’Internet aux Editions Fetjaine.

 

 

Je l’ai lu (parce que j’en ai un exemplaire dédicacé alors c’était la moindre des choses, hein) et j’ai bien rigolé. Mais j’ai appris des tas de choses, aussi : de l’origine du #vraimentPD à l’histoire du web, en passant par des personnalités que je ne connaissais pas et des chiffres en tout genre.

Les Miscellanées, ce sont 244 pages de tout et de n’importe quoi sous la forme de paragraphes de deux ou trois lignes à une ou deux pages. L’alternance d’informations sérieuses et de phénomènes LOL rendent le livre très agréable à lire et jamais ennuyeux. On passe du grave au WTF, de YouPorn à l’évolution du prix du gigaoctet et des mèmes à un quizz. En somme, une parfaite adéquation entre l’objet étudié (Internet) et la forme utilisée (un livre en bois d’arbre).

On sent que les deux compères se sont bien amusés à composer ce foutraque d’informations en tout genre. Le vécu crève les pages, à la plus grande joie du lecteur qui se transformera en xD pendant quelques lignes, lors de la description d’une tentative de prise de contact avec une FAI ou à la simple évocation de la zone blanche. Extrait :

« Pour l’internaute ou le simple geek en vacances, la zone blanche déclenche des suées, provoque une torsion des entrailles, la chute des cheveux, voire des dents, et déclenche un état de nervosité intense se manifestant par une propension à tourner en rond, à escalader les toits, les arbres, les collines, montagnes, poteaux télégraphiques, le bras tendu vers le ciel, le smartphone pointé vers l’immensité céleste dans l’espoir de capter ne serait-ce qu’une demi-barre. » (p.43)

Les deux auteurs savent de quoi ils parlent et beaucoup de web-addicts s’y retrouveront dans des descriptions ou des références parfois invisibles pour le grand public. Mais ils réalisent quand même l’exploit d’expliquer clairement les bases de l’histoire de ce (multi)média qui a bouleversé l’Humanité et de transmettre avec succès les éléments de cette culture particulière et émergente.

C’est un livre que j’aimerais offrir à ma grand-mère qui ne comprend rien à ce que je fais de mes journées (et c’est bien normal) ainsi qu’à mes coupines qui me reprochent (et c’est normal aussi) de leur parler avec un vocabulaire imbitable.

Ces Miscellanées couplées avec l’excellente Encyclopédie de la Web Culture de Titiou Lecoq et Diane Lisarelli sont le meilleur moyen, à mon sens, de comprendre les enjeux (géo-politique, politique tout court, économique, sociologique, culturel, etc), les nouvelles professions et les bases de la culture que représente Internet aujourd’hui. Et en se marrant, par-dessus le marché !

Parce que, et Antoine Dubuquoy et Nico Prat l’ont parfaitement bien transmis, Internet est historiquement et (donc) intrinsèquement construit par des gens qui ne se prennent pas au sérieux. « Il n’y a plus de questions, que des réponses » (p.28), affirment-ils non sans humour à propos des moteurs de recherche. « Les internautes sont de sacrés taquins… » (p.181), se réjouissent-ils au sujet des pionniers du web, champions toutes catégories de l’auto-dérision et des taquineries bon enfant.

Leur style parfois « bloguesque » aidant, ces deux passionnés d’Internet se font les passeurs d’une composante essentielle : les internautes sont des sales mômes, bourrés d’imagination, d’une créativité sans borne et flanqués d’une bonne dose d’insolence. (A nous de faire en sorte de ne pas perdre cet esprit que les grands de ce monde ne comprennent pas.) Fuck yeah !  

Interview d’Antoine Dubuquoy, blogueur, homme de médias et co-auteur des Miscellanées d’Internet

Quelle est l’histoire de ce livre ?

Blogueur depuis 2005, et amoureux du livre depuis toujours. J’ai eu envie de passer du digital au papier, par amour de l’objet. Un iPad ne sent rien. Un livre neuf sent la colle et le papier. Gamin, je rêvais de passer un jour chez Bernard Pivot… Bon, il a arrêté Apostrophes avant que je sorte mon livre… Internet est ma grande passion. Internet a bouleversé ma vie. J’ai eu envie d’écrire un livre à ce sujet… Un ami, David Brunat, qui a écrit Les Miscellanées du Tennis, m’a présenté à Gilles Verlant, le directeur de la collection. Gilles a aimé l’idée d’un livre de miscellanées consacrées à Internet.

Nico et moi avions travaillé sur un projet commun, le blog du patron d’une grosse agence de com. On a sympathisé. Je lui ai proposé de participer aux Miscellanées. On a signé le contrat. Et on a commencé à bosser…

Comment s’est fait le choix des rubriques, leur ordre et leur distribution ? 

Nous avons présenté à Jean-Louis Festjens, notre éditeur, un pitch très détaillé du livre, avec un plan, et une liste de tous les sujets dont nous souhaitions parler. Les Miscellanées étant un genre littéraire basé sur l’accumulation d’histoires, d’anecdotes, de listes, sans hiérarchisation, sans chronologie, le travail à deux sur le projet était assez simple. Lister tous les sujets, les répartir en fonction de nos centres d’intérêt, de ce que nous maîtrisions le mieux, etc… A partir de cette liste, nous avons chacun commencé à écrire de notre côté, en stockant tout sur Google Docs.

Vous n’êtes pas de la même génération. Qu’est-ce que Nico t’a apporté, et au contraire, que penses-tu lui avoir transmis ?  

J’ai traité les sujets historiques et Nico s’est concentré sur les lolcats… Normal, j’ai 47 ans, lui 26. La preuve que la Génération X peut travailler avec la Génération Y…

Je ne sais pas ce qu’on s’est transmis, mais on s’est bien marrés en écrivant le livre. On aime le rock, on aime l’humour trash. On boit des bières entre potes. A peine le manuscrit remis à l’éditeur, on a lui a soumis deux nouveaux projets… On va voir si Dubuquoy & Prat, vont être comme Leiber & Stoller, Pomus & Schuman, Gallagher & Gallagher, Lennon & McCartney, Mario & Sonic, Tintin & Milou, Boileau & Narcejac…

Un livre papier sur Internet… avec des liens non-cliquables par définition… N’est-ce pas paradoxal ? 

Internet évolue à une vitesse vertigineuse. Et son histoire même récente s’efface de la mémoire collective extrêmement rapidement. Le paradoxe du livre est d’avoir voulu compiler ces moments pour montrer qu’il y a une continuité historique. Et des constantes dans la nature même d’Internet.

Les liens non cliquables sont là pour que les curieux aillent vérifier ce que nous avons écrit… Mais nous avons écrit chaque miscellanée de façon à ce qu’elle soit totalement autonome. Ce qui dans certains cas est un vrai challenge, quand il s’agit de décrire une image publiée sur 4chan, ou de raconter Two Girls One Cup…

Y aura-t-il une version e-book ? 

Yeah ! Elle sortira peu de temps après la version papier. Et les liens seront cliquables…

Concernant le piratage, vous dites : « Il y aura toujours quelqu’un pour vous taper sur les doigts, comme si vous aviez 12 ans » (p. 29). Diriez-vous toujours la même chose si votre livre était piraté ? 

A moins de s’appeler Marc Musso ou Guillaume Levy (il y a un gag caché dans la phrase) il semble difficile d’envisager faire fortune en sortant un livre. Le livre est un vecteur de notoriété, de visibilité. Pour ce qui est du piratage, si quelqu’un a suffisamment de temps à perdre pour scanner les 250 pages des Miscellanées, notre éditeur ne sera pas ravi. Si quelqu’un fait des emprunts et tant qu’il cite ses sources, pas de souci.

En sortant un livre papier, j’accomplis un vieux rêve, tout en étant conscient du changement d’époque dans lequel nous sommes. Nous n’avons pas encore atteint le « tipping point », le point de basculement vers le 100% numérique, mais nous nous en rapprochons.

Dans la rubrique « Bonjour ! », vous avez réussi à placer « Hitler » et « sodomie » dans la même phrase. C’était un défi que vous vous étiez lancé ? :p

Aucun défi, sinon une totale liberté de ton pour parler aussi bien de sexe, de politique, que de religion, de chats, ou de technologie…

Quand vous parlez de la bulle des années 2000, du tout-facile côté entrepreunariat et des vieux modems, on sent une solide nostalgie. Est-ce le cas ?

Aucune nostalgie, plutôt un regard amusé. En 1997, quand j’ai eu ma première adresse mail, je n’avais que très peu de gens dans mon entourage familial à qui envoyer des messages par ce canal… Alors quand on en trouvait un, on lui envoyait un mail. Et on passait un coup de fil pour être sûr qu’il l’avait reçu… En plus, dès qu’il y avait deux images sur une page web, le truc ramait et on attendait des heures… L’horreur ! Donc, pas de nostalgie du tout !!!

Votre livre est très documenté. Avez-vous réellement regardé tous les documents que vous nous proposez, comme les différentes sextapes, l’intégralité de YouPorn, 2 Girls 1 Cup, Amandine du 38, Jean-Pierre du 59, etc ? 

OUI, on a fait un facts checking de folie. Nico et moi avons le sens inné de l’investigation et du travail bien fait.

Page 50, un mot so XXème siècle fait son apparition : « vidéoclub ». WTF ??

OMFG ! On a été trollés !!!

Vous qualifiez les « Kikoo Lol » de « gamines peu sûres d’elles ». Euh… comment dire. JE M’INSURGE. Un Kikoo Lol est autant un garçon qu’une fille ; qu’est-ce que c’est que cette misogynie primaire, dites donc ?? 

Ma fille n°3, qui a 12 ans, m’a fait la même remarque hier… On va avoir des ennuis, je le sens. Déjà que Nico est fâché avec toutes les blogueuses mode….

Pour expliquer ce que veut dire « IRL », vous donnez un exemple : « J’ai rencontré @machin IRL. Il est plus drôle sur Twitter. » (p. 93) JE VEUX DES NOMS.

Nico Prat par exemple. Et je pense qu’il dira la même chose de moi. IRL, je suis hyper chiant, du moins c’est ce que me disent mes enfants…

Avez-vous été censuré sur des sujets, ou au contraire vous en a-t-on imposé d’autres ? 

Aucune censure, sinon le souhait de l’éditeur que le logo Youporn ne soit pas sur la couverture… Juste quelques adoucissements ça et là, dans le choix des mots… Jean-Louis, l’éditeur, et Gilles, le directeur de collection nous ont laissé carte blanche. Bonheur, quoi.

Antoine Dubuquoy ne peut pas être foncièrement mauvais puisqu’il est amateur de madeleines longues aux oeufs frais, qu’il a un blog et même un compte Twitter.

[LIVRE] « La théorie des cordes » : un polar scientifique aux frontières de l’horreur et de la métaphysique

José Carlos Somoza livre avec ce sixième roman un polar glaçant qui se base sur la théorie de la physique la plus excitante de ces dernières années : la théorie des cordes. Sa technique de narration sans faille est au service d’une histoire oppressante, mais qui finalement amène des réflexions salutaires.

Il est des romans dont on voudrait qu’ils ne finissent jamais. La théorie des cordes de José Carlos Somoza est de ceux-là. L’auteur cubain joue avec nos nerfs : chaque page que l’on tourne nous précipite un peu plus vers la fin d’un plaisir de lecture absolument divin, et ce n’est pas concevable. Mais ce qui l’est encore moins, c’est d’attendre une autre interminable nanoseconde pour découvrir ce qui se cache sur cette « page d’après » tant redoutée. Et c’est justement de temps, d’infimes portions de temps qui peuvent s’allonger à l’infini, dont il est question dans ce roman. Le fond, la forme, tout est lié.

Une théorie complexe mais fascinante

Que les non-spécialistes se rassurent : la théorie des cordes n’est qu’un prétexte à l’intrigue. José Carlos Somoza vulgarise à merveille cette théorie complexe de la physique qui part du principe que tout dans l’univers (la matière, les forces, la lumière et… le temps) est composé de cordes de taille infinitésimale et non de particules – réalisant par là même le rêve d’Einstein en englobant dans une seule théorie sa fameuse relativité générale (pour l’infiniment grand) et la physique quantique (pour l’infiniment petit).

Une expérience qui tourne mal

Des procédés révolutionnaires de recherche sont donc mis en œuvre dans ce livre. Une équipe de scientifiques est recrutée pour participer à un projet classé secret-défense. Il consiste à ouvrir des cordes de temps et à fixer sur un support physique les photons qui s’en échappent… pour obtenir ainsi une image du passé. Malheureusement, un accident se produit lors d’une expérience et le projet est abandonné. Mais dix ans après, une série de meurtres survient, ne touchant que les personnes qui y ont participé. S’engage alors une course contre la montre pour les survivants qui doivent faire face à des assassinats de plus en plus nombreux et de moins en moins explicables scientifiquement…

Un polar haletant

José Carlos Somoza livre avec ce roman un polar d’une efficacité redoutable. Le rythme est soutenu, le suspense insupportable, la narration chiadée ; les personnages sont incarnés, l’horreur est à son comble et l’atmosphère se fait de plus en plus étouffante. L’auteur réussit l’exploit de ne jamais tomber dans les clichés du genre tout en les effleurant quand même pour ne pas perdre son lecteur. Mais son talent culmine à des sommets rarement atteints dans les toutes dernières lignes, nous offrant une chute prenant de court les lecteurs les plus perspicaces.

De la physique à la métaphysique

Au-delà de son génie littéraire, José Carlos Somoza, un ancien psychiatre, pose avec ce roman se basant sur la physique un certain nombre de questions métaphysiques universelles. Rabelais et son « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » prend ici toute son importance dans des considérations qui pourraient sembler manichéennes à première vue, mais qui finalement évitent cet écueil. Plus profonde encore, la réflexion sur la nature humaine et ses zones d’ombre fait écho à toutes les questions que chacun s’est posées un jour, en les mettant en lumière sous un angle différent – et d’autant plus enivrant.

SOMOZA José Carlos, La théorie des cordes, Actes Sud, 2008, 600 pages – 11,50€

[CULTURE/TECH] Livres, web, NTIC : débuts poussifs d’un ménage à trois qui promet

Les livres, le web, et le Kindle : trois faces d’une même révolution économique et numérique à réussir à tout prix, dans l’idéal d’un nouveau modèle satisfaisant pour tous.

A l’instar de l’industrie du disque, le monde de la littérature entre dans une phase délicate de son histoire : la transition entre l’ère du papier et celle du numérique. Si l’invention de l’imprimerie a révolutionné l’accès à la connaissance, la démocratisation du média Internet et des nouvelles technologies permet à tout un chacun d’être non plus un simple spectateur de la vie culturelle, mais d’en devenir un acteur à part entière. Les internautes, non contents de proposer leurs propres contenus littéraires, pourraient commencer à faire de l’ombre aux écrivains des grandes maisons. D’un autre côté, l’arrivée du Kindle d’Amazon risque fort de peser dans la balance économique de l’édition classique. Ces deux évènements quasi-simultanés pourraient donner le top départ d’un rapport au livre totalement nouveau.

Un premier salon réel tiré du monde virtuel

Un évènement récent symbolise l’entrée dans cette nouvelle ère : le premier« Salon facebouquins des grands auteurs de la petite édition » qui s’est tenu les 17 et 18 octobre 2009 au restaurant Le Mélange des Genres à Paris. Organisé à distance par deux membres de Facebook qui ne se connaissaient pas (Edith le Dico et Al LU-SINON), le principe était d’organiser des rencontres réelles entre auteurs et lecteurs qui n’étaient entrés en contact auparavant que sur le réseau social Facebook. Les 26 auteurs participants sont issus de la petite édition ou de l’édition à compte d’auteur : aucun d’entre eux n’a donc de visibilité dans les médias dits classiques (presse écrite, télévision, radio). Pourtant, cette première édition a été un succès : plus de 200 visiteurs, mais aussi et surtout une couverture médiatique non-négligeable. Outre les partenaires (BSC News Magazine et Overblog), la presse – et pas la moindre – s’est fait l’écho de l’évènement : LCI, Canal +, ActuaLittéCosmopolitan,ArtéMédia, etc… Pas assez pour faire de l’ombre aux différentes polémiques, discussions, et autres pronostics concernant l’attribution des prix littéraires dans l’édition classique, mais de quoi enclencher tout de même une petite révolution dans le monde de la littérature. L’industrie du livre devra désormais compter avec ces nouvelles pratiques et ces salons « off ».

Un Salon facebouquin sans auteur du web

On peut cependant reprocher au premier Salon facebouquin son manque d’intérêt pour les auteurs qui ne publient qu’en ligne. C’est d’ailleurs leur grand paradoxe : s’autoproclamer premier salon né du web et promouvoir des auteurs qui publient… sur papier uniquement. Certes, l’idée de ce salon est partie de Facebook, d’auteurs qui – par choix ou par défaut – font la promotion de leurs ouvrages via Facebook. Mais le lien avec le média Internet s’arrête là. Or, l’avenir de la littérature est désormais au support virtuel. De nombreux évènements sont emblématiques de la période trouble dans laquelle le monde de l’édition se trouve : la numérisation de contenus par Google, la démocratisation des supports techniques (iPhone, PDA), et bien sûr l’arrivée du Kindle d’Amazon qui tentera de s’imposer comme le lecteur de référence de livres électroniques (ou e-books). Autant de facteurs qui ont l’air d’échapper au co-fondateur du Salon facebouquin, Al LU-SINON, qui semble ne pas connaître l’existence du Kindle : « Lire un livre complet (…) n’est pas faisable, surtout qu’on ne peut pas mettre son ordinateur, portable ou non, dans son sac, dans sa poche, et que ça fait vite mal aux yeux » . Etonnant, pour un auteur qui se revendique du web… La révolution numérique de la littérature, malgré leur initiative originale et louable, ne passera pas par eux.

De l’e-book à l’e-écrivain

Et pourtant, les batailles concernant les livres virtuels n’en sont qu’à leurs débuts, à commencer par les (re)définitions des termes : qu’est-ce au juste qu’un « livre virtuel », par exemple ? Au-delà de la dimension philosophico-linguistique, c’est toute une juridiction qui est à revoir, aussi bien au niveau des formats qu’au niveau des contenus et de leurs protections. Quand contenus il y aura, car la pauvreté en la matièreest la principale critique qui est faite en ce moment à ce sujet. Mais la solution ne viendrait-elle pas des internautes eux-mêmes ? Contrairement aux 26 écrivains du premier Salon facebouquin, des centaines d’autres auteurs publient leurs œuvres sur le web (le plus souvent gratuitement), que les internautes peuvent soit lire en ligne, soit télécharger au format voulu (.rtf, PDF, e-book, MP3). Et la plupart également (Vanessa du Frat et Anna Galore, pour ne citer qu’elles) revendique le fait de ne pas vouloir de publication papier. Le livre trouverait donc via le web et grâce au Kindle et ses dérivés une existence virtuelle qui pourrait fortement peser dans la balance de l’édition classique. Car même si les éditeurs commencent à proposer leurs nouveautés sous format e-book, le prix de revient d’un ouvrage papier et de son homologue virtuel est sensiblement le même. Les aficionados des nouvelles technologies – et notamment les jeunes – se tourneront donc naturellement vers les productions littéraires directement virtuelles, et totalement gratuites. Sans même parler du piratage…

Dans cette nouvelle configuration, l’ensemble de la production et de l’édition littéraire est à revoir. Les professionnels de l’écriture, que ce soit les écrivains ou les éditeurs, doivent absolument prendre en compte les changements qui se produisent depuis quelques mois, et qui n’auront de cesse de s’accélérer. Les erreurs commises par l’industrie du disque, aujourd’hui dans une crise majeure, doivent servir de leçon. Un nouveau modèle économique, fiable et juste, doit absolument être mis en place, afin que tout le monde puisse y trouver son compte : les éditeurs, les auteurs, et les lecteurs. Les pronostics sont lancés quant à la date du premier e-best-seller…

[LIVRE] Une histoire de tout, ou presque…

« Bienvenue. Et félicitations. Ravi de voir que vous y êtes arrivé. Je sais que ça n’a pas été facile – et même un peu plus compliqué que vous ne le soupçonnez. Avant tout, il a fallu, pour que vous soyez là aujourd’hui, que des billions d’atomes errant au hasard aient la curieuse obligeance de s’assembler de façon complexe pour vous créer. »

Ce sont les premières lignes de Une histoire de tout, ou presque… de Bill Bryson. Ce ton enjoué et malicieux ne nous quittera pas jusqu’à la dernière page, rendant la lecture de ce pavé un éclat de rire de chaque instant.

Et pourtant, on en apprend, des choses sérieuses. Du big-bang aux dinosaures, en passant par le système solaire, les atomes, la vie, la mécanique quantique, les nuages, la tectonique des plaques et les trilobites, toutes les questions qu’on se pose – ou presque – trouvent leur réponse dans cet ouvrage de vulgarisation scientifique.

Peut-être parce que l’auteur n’est pas un homme de science, peut-être parce qu’il n’a pas oublié l’enfant en chacun de nous (Papaaa ?… Comment ils font pour savoir çaaa ?…), il nous explique avec une simplicité désarmante le monde dans lequel nous vivons.

C’est clair, passionnant et on en ressort à la fois grandi de toutes ces connaissances qui nous touchent au plus près, plein d’humilité devant les forces en jeu qui nous ont permis « d’être » et qui nous le permettent toujours.

A la lecture de ce livre, on se rend compte à quel point la vie est rare, précieuse, fragile, et que les innombrables conditions qui la permettent ne le sont pas moins. On se sent si petit devant l’univers et si grand d’avoir réussi à être nous-même que le simple fait de respirer nous paraît à la fois un miracle et un devoir de vivant.

Quant au livre lui-même, il est très agréable à manier, il se pose sur une table/des genoux/un oreiller, s’ouvre, et s’offre à nous sans résistance, nous dévoilant les secrets les plus enfouis de l’histoire de la Vie…

Résumé

Posez une question, Bryson y répond dans ce livre clair, synthétique, vivant, qui conjugue avec bonheur science et sourire. Vous y apprendrez sans efforts par quels hasards, traits de génie, intuitions, déductions, expérimentations, débats, les hommes en sont arrivés à connaître le monde tel qu’ils le connaissent aujourd’hui. Tout y est (ou presque) de l’histoire des sciences, de notre planète et de l’univers. Un merveilleux compagnon, dont la lecture devrait être recommandée à tous les collégiens… et à leurs parents !

BRYSON Bill, Une histoire de tout, ou presque…, Editions Payot, 2007, 648 p., 23 €