[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 54

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 54ème épisode de ce podcast dans lequel je vais vous parler de Mars sous différents points de vue avec notamment le témoignage d’un Français actuellement en mission avec la NASA, où je vais vous faire visiter un institut du CNRS qui reproduit des étoiles et des planètes dans leur labo, et où il sera question de réalité qui dépasse la science-fiction…

LA REVUE DE TWEETS
Et si on commençait non pas par un tweet mais par une revue de tweets, pour rattraper tout ce temps passé entre l’épisode 53 et celui-là ?… Alors c’est parti : et c’est Neil deGrasse Tyson qui ouvre le bal en commentant la détection des ondes gravitationnelles. « 1916 : Einstein prédit les ondes gravitationnelles. 1917 : il pose les bases du laser. 2016 : on découvre les ondes gravitationnelles grâce à des lasers. » Toute la beauté, toute la magie de la science, et tout le génie d’Einstein résumés en 140 caractères – j’aime éperdument Neil deGrasse Tyson, sachez-le, ce gars-là est mon idole. Et concernant les ondes gravitationnelles, je ne vais pas m’étendre dessus dans cet épisode, parce que j’en ai fait une vidéo – vous pouvez cliquer dans la vidéo dans la vidéo dans cette vidéo pour y accéder… La magie de l’internet.

Deuxième tweet, le 23 février, Scott Kelly qui était encore dans l’ISS se commençait une petite rétrospective… Alors là on a un double inception : Scott Kelly qui cite Scott Kelly qui partage l’image de l’ISS de Gravity dans l’image de l’ISS de la vraie vie… Si vous écoutez ce podcast sans le regarder, ahah, je suis pas sûre que vous ayez compris grand-chose mais je vous assure, l’image est dingue.

 

Et en parlant de Scott Kelly, quelques jours plus tard, le 2 mars au petit matin heure française, il est revenu sur Terre avec Mikhail Kornienko et un troisième astronaute – la particularité des deux que j’ai cités étant qu’ils ont passé un an dans l’espace au lieu des 6 mois de mission habituels pour préparer les voyages de longue durée vers Mars… Oui, on dirait pas sur la photo, comme ça, mais en vrai il y a une capsule spatiale avec 3 gars dedans, au bout du parachute géant au-dessus des nuages…

Ensuite, ce tweet de Curiosity. Non, sérieux. Regardez bien. Bon, le gars à droite a été le responsable du développement de l’instrument franco-américain CHEMCAM, qui est l’instrument le plus important du rover, et il a été nommé chevalier de la légion d’honneur par le consul de France qui est à gauche. Mais c’est pas ça qui m’intéresse, là. Non mais regardez sa cravate !!! Moi je dis oui. Voilà, c’est un grand oui, je dis oui, je dis mille fois oui. Sérieux, si vous la trouvez quelque part faites péter le lien, je veux la même, et je vous jure que je la porterai. Je pense d’ailleurs, messieurs, que si vous étiez plus nombreux à oser les cravates cosmiques, le monde serait plus beau. Et recevoir la légion d’honneur avec ça, bah moi vous savez quoi ? ça m’émeut. Parce que le gars qui n’a pas l’air d’avoir 20 ans, eh ben il a toujours 4 ans et demi dans sa tête, et ça me retourne complètement. Voilà. Merci à lui, rien que pour ça. Monsieur, t’as trop le swag.

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 48

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers et je vous souhaite la bienvenue dans le 48ème épisode de ce podcast où je vais vous parler d’astéroïdes, d’une photo historique, de tweets de l’espace et d’une expo lumineuse…

PLUTON (ET CHARON) EN COULEURS POUR LA PREMIÈRE FOIS !
Et commençons justement avec la photo historique : ça y est ! La sonde New Horizons se trouve à moins de 100 jours de Pluton et elle a réussi à faire ce cliché qui est donc la toute première photo en couleurs que l’œil humain puisse voir de Pluton et Charon… Faut quand même avouer que c’est vachement mieux qu’un des clichés précédents qui ne montrait pas grand-chose… Bon, certes, c’est encore un peu flou mais on distingue nettement les deux corps dans les tons beige, rapprochés l’un de l’autre. Je rappelle que la sonde doit arriver le 14 juillet à destination après une traversée du système solaire qui aura duré 9 ans et demi…

UNE MISSION ESA/NASA POUR ÉVITER L’IMPACT AVEC UN ASTÉROÏDE
Outre New Horizons, il y a des corps naturels qui traversent le système solaire, et ceux qui nous inquiètent le font dans l’autre sens puisqu’il s’agit des astéroïdes… Les experts de l’Agence Spatiale Européenne ont identifié environ 500 astéroïdes qui pourraient menacer la Terre dans les 100 prochaines années – ce qui n’est pas négligeable – mais la probabilité pour qu’un impact ait lieu reste très faible donc pas de panique.

Enfin… pas de panique, c’est quand même vite dit, parce qu’on risque à tout moment de se faire méchamment frapper par un gros caillou – la météorite de Tcheliabinsk que personne n’avait vu venir nous l’avait rappelé – et pour des raisons de sécurité il faudrait à tout prix que les agences gouvernementales aient une mission toute prête à envoyer en cas de menace réelle.

On n’y est pas encore, mais il y a des groupes de travail qui commencent quand même à plancher dessus. Le 13 avril dernier, justement, l’Agence Spatiale Européenne a réuni plusieurs scientifiques pendant quelques jours pour travailler sur une étude de cas. Cette année, le scénario – fictif évidemment – impliquait la détection d’un astéroïde qui nous foncerait droit dessus et qui heurterait la Terre le 3 septembre 2022. Il faut savoir que lors d’un exercice de ce genre précédent, personne n’avait réussi à se mettre d’accord et que l’astéroïde serait tombé sur Nice…

Mais du coup, on en est où, concrètement, des solutions à ce problème ? Eh ben figurez-vous qu’en 2022, on va tester une technique dans des conditions réelles. C’est une mission conjointe ESA/NASA et le but de l’opération est simple : l’ESA va envoyer une sonde vers l’astéroïde Didymos pour recueillir des données sur sa lune, qui a été nommée Didymoon, du coup, et ensuite la NASA ira y crasher un impacteur à grande vitesse pour tenter de la dévier de sa trajectoire – et on verra si ça marche. Tout ceci à 11 millions de kilomètres de la Terre et sans aucun danger pour nous, évidemment.
Maintenant, il n’y a plus qu’à espérer pour qu’un gros caillou ne nous menace pas vraiment avant 2022, quoi…

UNE APPLICATION POUR DÉTECTER DES ASTÉROÏDES
Et justement, si vous êtes astronome amateur et que vous avez un télescope, vous pouvez aidez la NASA à repérer une éventuelle menace – et contribuer à sauver le monde, du coup – si si c’est classe.
Pour ça, il vous suffit de télécharger une application – compatible PC, Mac et Linux – et d’y télécharger les images prises par votre télescope. Ensuite, un algorithme qui est plus efficace de 15% par rapport à celui utilisé pour repérer les objets de la Ceinture d’astéroïdes entre Mars et Jupiter analysera les images et pourra y détecter d’éventuels nouveaux objets.
Il n’y a pas de configuration à faire et en plus elle est en open source, donc modifiable si ça vous chante.
Je vous mets évidemment tous les liens sous la vidéo, et dans le billet dédié à ce podcast sur florenceporcel.com

MÊME JOUEUR ESSAYE ENCORE POUR SPACEX
Plus terre à terre, maintenant… Le 14 avril dernier, SpaceX a envoyé une capsule de fret Dragon vers la Station Spatiale Internationale – rien de bien incroyable jusque-là, même si le fait que tout se soit bien passé reste quand même du domaine de l’incroyable dans ce secteur à risque qu’est le spatial, ne l’oublions pas – mais c’était surtout l’occasion pour la firme d’Elon Musk de tenter une deuxième fois de faire revenir le 1er étage du lanceur à la verticale sur une barge flottante.

Je ne sais pas si vous vous souvenez de l’essai précédent que je vous avais déjà montré, mais là quand même, mais si c’est encore loupé, y a une nette amélioration.
Le truc arrive tranquille, bien verticalement, à l’endroit prévu – ce qui est déjà hyper bluffant – et tout se passe bien jusqu’à l’arrivée – jusqu’à ce que ça explose après avoir malencontreusement basculé. Bon. Mais on avance, on avance !
En tout cas je sais pas vous, mais moi je kiffe trop de voir l’évolution de tout ça, c’est vraiment chouette de la part de SpaceX de partager tous ces essais avec le grand public…

#YEARINSPACE
La capsule avec des vivres et des expériences scientifiques est arrivée à bon port, et justement dans la Station se trouvent désormais 2 astronautes, sur les 6 actuellement à bord, qui vont y passer 1 an au lieu de 6 mois.
À ce propos je vous présente mes excuses pour avoir dit une grosse ânerie dans l’épisode précédent, ce ne sont pas du tout les deux Russes qui vont rester un an, mais Scott Kelly, un Américain, qui a son jumeau resté sur Terre pour comparaison, et Mikhaïl Kornienko, un Russe, donc.
Le but de cette mission est évidemment de voir comment se comportent les astronautes, d’un point de vue physique, physiologique et psychologique, pendant un an dans l’espace, en apesanteur, dans un endroit confiné – et ce pour préparer les futurs vols habités vers Mars même si un an dans l’ISS, c’est le Club Med par rapport à une mission de plus de 2 ans à des dizaines de millions de kilomètres de la Terre…

QUAND SAM PARLE À THOMAS DEPUIS L’ESPACE
Le tweet de cet épisode nous arrive directement depuis l’ISS, justement, il s’agit de Samantha Cristoforetti qui répond avec beaucoup d’humour à notre astronaute Thomas Pesquet qui s’entraîne en vue d’une future mission et qui visiblement a appris à ses dépends que ranger correctement ses affaires évite de perdre sa serviette… et de se retrouver avec une autre – héhéhé.
Et Samantha de lui répondre depuis l’espace qu’elle est très fière de lui, qu’il apprend vite, et qu’il répète après elle : la réponse est 42 !
Mais surtout, dans ce tweet, elle lui envoie également une photo de la France prise de là-haut la nuit… et c’est très beau.
Voilà.

 

LE PROJET DE KAREN URIOT
La personnalité de cet épisode s’appelle Karen Uriot, elle a 26 ans et elle termine sa thèse en biophysique à l’institut Jacques Monod à Paris – elle travaille sur la caractérisation des interactions entre deux protéines à la surface des cellules, pour les connaisseurs.
Quel est le rapport avec la choucroute, vous allez me demander – et vous aurez raison. En fait, cette jeune femme a un projet génial : elle veut ouvrir un espace de co-working dédié aux sciences, aux technologies, à l’ingénierie, aux arts, et aux maths – donc environ à tout ce qui me parle – qui serait aussi un salon de thé – donc environ le paradis sur Terre en ce qui me concerne.
Mais le mieux, c’est encore qu’elle vous le présente elle-même…

J’adorerais vraiment qu’un tel lieu puisse se monter – et pas que à Paris, d’ailleurs – et si vous voulez l’encourager, elle participe à un concours dont le premier prix est un kit pour l’aider à monter son entreprise. Alors je suis très à la bourre, je sais, on n’a que jusqu’à samedi, le 25 avril, pour voter, mais si on s’y met à plusieurs et qu’on vote tous les jours, ça peut faire la différence parce qu’elle est dans le top 3 à l’heure où je vous parle. Donc n’hésitez pas à lui filer un coup de pouce si le projet vous parle, c’est vraiment une démarche que je voudrais encourager à fond.

CULTURE
Et finissons avec un peu de culture et je voudrais vous signaler l’exposition « L’odyssée de la lumière » dont voici le teaser…

Alors d’accord, c’est à la Cité des Sciences à Paris, mais si vous êtes loin ce n’est pas grave, il y a un super webdoc qui est fait autour de l’expo et que je vous indiquerai dans les liens, évidemment. En tout cas c’est cool d’avoir des contenus comme ça en parallèle, ça permet de profiter de la culture sans avoir forcément le musée dans son secteur géographique…
Je l’ai vue, cette expo, évidemment, et si vous y passez, n’hésitez pas à faire un tour dans cette salle un peu magique et totalement planante où on se croirait flotter dans l’Univers…

Voilà, c’est sur ces paroles emplies de modestie et d’humilité que se termine ce 48ème épisode de « La folle histoire de l’Univers », merci beaucoup de l’avoir suivi.

Je vous rappelle que vous pouvez le trouver sur plusieurs supports : sur ma chaîne Youtube d’abord, n’hésitez pas à vous abonner et à partager la vidéo, tout ça me rend bien service ; il est disponible également sur iTunes où vous pouvez mettre des étoiles et des commentaires qui me donnent la force de continuer quand je suis un peu fatiguée (parce que créer un contenu comme ça, c’est énormément de travail et que ça m’arrive comme tout le monde d’avoir des coups de mou) ; vous pouvez également le retrouver en version audio sur Stitcher, une application gratuite, pour l’écouter dans les transports en commun, dans une voiture ou au bord de la plage, que sais-je, mais surtout envoyez-moi une photo si c’est un endroit qui peut m’envoyer du rêve, et là c’est pareil, vous pouvez mettre des étoiles et poster un commentaire. Et bien sûr, je le relaye sur mon blog avec tous les liens, les images, les vidéos etc si vous voulez aller plus loin.

Sur mon blog, d’ailleurs, vous pouvez vous inscrire à ma newsletter, j’envoie des nouvelles une fois par mois avec un petit strip inédit – voici le premier si ça vous amuse de le voir… Il suffit de laisser votre adresse mail et je m’occupe du reste.

Du côté de Facebook, je poste une vidéo par jour en fonction de l’actualité de l’espace et des sciences sur ma page « La galaxie de Florence Porcel » et vous pouvez bien sûr me retrouver sur Twitter où j’essaye de live-tweeter le plus d’évènements possibles en rapport avec l’espace.
Et bien sûr, merci, merci beaucoup à tous les tipeurs qui me filent un coup de pouce financier – ce qui me permet d’enregistrer ce podcast avec un meilleur son et d’avoir pu m’acheter un bon logiciel de montage. Avec la très grosse cagnotte du mois dernier que je toucherai bientôt, je vais m’acheter du son pour mes autres vidéos, pour info. D’ailleurs n’hésitez pas à faire un tour sur ma chaîne Youtube pour aller voir les autres contenus que je propose en plus de mon podcast…

Et je vous laisse avec quelques images… Elles sont tournées par un astronaute qui s’appelle Michel Tognini, qui est allé deux fois dans l’espace, et qui m’a emmenée faire un tour en avion. Si. Siiiii si si. Donc voilà, si vous voulez savoir ce que ça fait de voler avec un astronaute, regardez ça – et attention, c’est moi qui pilote… Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air… à ne rien faire. À très vite !

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 45

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 45ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de nouvelles excitantes qui nous viennent de Mars, de photos à tomber raide du télescope spatial Hubble, d’un nouvel épisode dans les aventures de SpaceX et d’exoplanètes qui pourraient ressembler à la Terre…

BEAGLE 2 RETROUVÉ SUR MARS 11 ANS PLUS TARD !
Et commençons du côté de la planète Mars, décidément riche en actualité… L’événement du moment, c’est bien sûr la découverte de l’atterrisseur Beagle 2 qu’on avait perdu depuis qu’il avait atterri en décembre 2003 ! Le jour de Noël, plus précisément…
C’est la sonde américaine Mars Reconnaissance Orbiter qui a réussi à le trouver et tout le monde est ravie à l’ESA, puisque ce qui s’apparentait à un échec total est en fait un demi-succès !
Plus de 11 ans plus tard, on apprend donc que l’Europe a bien réussi à se poser sur Mars puisque le petit Beagle 2, qui pèse 70 kilos terriens, se trouve toujours, visiblement intact, à seulement 5 kilomètres du point d’atterrissage prévu.

Bravo à nos amis britanniques, en tout cas, puisque Beagle 2 est de conception et de construction anglaise, ils ont réussi à se poser sans problème ! C’est au niveau du déploiement que ça s’est gâté ensuite, puisque l’équipe sur Terre n’avait jamais réussi à communiquer avec le robot…
C’est bien dommage, parce qu’il était conçu pour creuser jusqu’à 2 mètres de profondeur pour rechercher de la vie présente ou passée.
Mais c’est quand même chouette de se savoir qu’il ne s’est pas viandé comme une grosse bouse… Non mais si, ça fait plaisir. L’Europe sait donc se poser sur Mars, ce qui est plutôt de bon augure pour la mission ExoMars de 2016-2018.

SEMI-SUCCÈS POUR SPACEX
Toujours dans le domaine des semis-succès… C’est la mode, tiens ! Il y avait deux ratés dans le spatial privé dans l’épisode 43, dans le 45 ce sont des semis-succès. Si la tendance se poursuit, dans le 47, je vous annonce deux succès extraordinaires !
En attendant, c’est du côté de nos amis de SpaceX que ça se passe, c’était le 10 janvier, et la firme de l’ineffable Elon Musk a réussi à envoyer une capsule Dragon vers la Station Spatiale Internationale – capsule de fret qui s’est amarrée à bon port quelques jours plus tard – mais ce cinquième ravitaillement était aussi l’occasion de tester pour la première fois réellement le retour du premier étage de la fusée – je rappelle que SpaceX est le premier à se lancer, sans mauvais jeu de mot, dans ce genre de technique, dont le but est de réduire les coûts.
L’idée, c’était que le premier étage du lanceur redescende sur Terre et vienne se poser à la verticale sur une plateforme flottante à 320 km au large de la Floride. Vous vous souvenez sans doute du test à vide réussi dont je vous avais parlé dans un épisode précédent – ben voilà, c’était le grand jour pour la récupération en conditions réelles.

Tout s’est parfaitement bien déroulé au début : le premier étage a commencé sa chute libre à 140 kilomètres, et les moteurs se sont allumés comme prévu à différents moments pour ralentir la chute. Mais à quelques centaines de mètres d’altitude, le système de contrôle des ailerons est tombé en panne de fluide hydraulique, du coup quand le moteur principal s’est rallumé pour ralentir une dernière fois la fusée avant atterrissage, ça ne l’a pas ralentie assez et elle n’est pas arrivée tout à fait à la verticale, donc boum…

C’est un cylindre haut comme un immeuble de 14 étages, hein quand même, c’est pas rien…
Donc bon, la plateforme a été endommagée et le test n’est pas totalement réussi mais bon, déjà l’engin est quand même arrivé sur la plateforme, quoi, ce qui est déjà un petit miracle en soi…
Prochain test dans 2 ou 3 semaines, a annoncé Elon Musk, avec plus de fluide hydraulique, cette fois… À suivre !

KEPLER ET LES EXOPLANÈTES
Du côté de l’info, le télescope spatial Kepler nous a encore déniché des merveilles loin de nous… Huit exoplanètes toutes neuves et comme on les aime puisqu’elles ont toutes de grandes chances d’être rocheuses et de se trouver dans la zone habitable de leur étoile. Et notamment deux d’entres elles se rapprochent du seul exemple qu’on connaisse de corps cosmique abritant la vie, à savoir la Terre, puisque Kepler-438b et Kepler-442b ont un diamètre d’une fois et demie celui de la Terre. Elles se trouvent respectivement à 470 et 1100 années-lumière de nous, donc absolument inaccessibles, mais ce sont des candidates sérieuses pour un environnement éventuellement favorable à l’éclosion de la vie.

DESTINATION SYSTÈME SOLAIRE
Plus proche de nous et du côté de la culture, je voudrais vous signaler le beau livre nommé « Destination Système Solaire » aux éditions Marabout. C’est le père-noël qui me l’a apporté et il est très exactement la synthèse parfaite de ce qu’on sait sur le système solaire, ses planètes, ses lunes, ses autres objets, avec les toutes dernières photos des sondes et des télescopes – ce livre est génial. On me demande souvent des conseils pour des enfants, des ados, ou même des adultes qui voudraient quelque chose pour commencer ou s’y remettre, et je pense que c’est le livre idéal. Il est vraiment top.

Je vous signale également la sortie du film « Une merveilleuse histoire du temps », le biopic de Stephen Hawking, qui n’est pourtant pas encore mort et qui a d’ailleurs fêté ses miraculeux 73 ans le 8 janvier, qui a valu le Golden Globe Award du meilleur acteur à Eddy Redmayne, le comédien qui incarne dont le physicien à l’écran, et une nomination aux Oscars également dans la catégorie meilleur acteur, ainsi que dans la catégorie meilleure actrice pour Felicity Jones qui joue la première épouse. Les critiques sont toutes très bonnes, je ne l’ai pas encore vu puisqu’il est sorti aujourd’hui, le 21 janvier, mais j’irai le voir dès que possible.

LA GALAXIE D’ANDROMÈDE VERSION ZOOMABLE
En parlant de voir, il faut absolument que vous alliez admirer le bidule 2.0 que je vous mettrai en lien : il s’agit d’un cliché de la galaxie d’Andromède, ou au moins d’une partie, pris par Hubble.
Mais alors attention, là on parle d’une image de 69 536 sur 22 230 pixels, donc zoomable autant que vous voulez. Et c’est proprement vertigineux. Rendez-vous compte : pour obtenir cette image, il aura fallu à Hubble – un vénérable engin qui a 25 ans, quand même, un âge où quand il a été lancé, y avait pas Internet chez les gens ! – et donc il lui aura fallu 394 heures de pose réparties sur plus de 3 ans. Et ce qu’on peut visiter, c’est juste une partie de cette galaxie, partie qui fait déjà 48 000 années-lumière de large.
Et cette galaxie, la galaxie d’Andromède, qu’on peut voir à l’œil nu quand les conditions s’y prêtent, c’est la plus proche de nous. Mais d’une proximité toute relative puisqu’elle se trouve à 2,5 millions d’années-lumière de nous. 2,5 millions ! d’années-lumière – ça veut dire que quand on regarde cette image, on voit ce qui existait il y a 2,5 millions d’années.
Et vice-versa, hein ! Si y a des machins qui regardent la Voie Lactée depuis cette galaxie à l’heure où je parle, et qu’ils réussissent à voir la Terre – déjà ils sont fortiches, mais passons – ils peuvent regarder quelques hominidés crapahuter mais c’est tout… Hubble est pas là-haut, encore.

LES PILIERS DE LA CRÉATION VERSION HD
Quand vous aurez fini de scruter notre voisine, je vous suggère d’aller baver à nouveau devant une autre image de notre cher Hubble, et une connue puisqu’il s’agit des Piliers de la Création…
Alors les Piliers de la Création, ce sont des colonnes de poussières interstellaires situées dans la nébuleuse de l’Aigle, et c’est une des images mythiques du télescope – on connaît surtout sa version de 1995. Et puis boum, 20 ans plus tard, les mêmes en version HD.

Ah ouais ouais, la grosse claque, hein…
Pis alors regardez-les bien parce qu’il se pourrait fort qu’ils n’existent plus – ils se trouvent à environ 7000 années-lumière de nous mais apparemment une supernova qui a explosé dans le coin les aurait soufflés – il faudra attendre 1000 ans pour refaire une photo et voir un peu ce qu’il en est. Ou d’en faire régulièrement pendant 1000 ans, aussi, pour avoir un petit film, tiens.
Et là c’est pareil, hein, ça fait pas l’équivalent d’un immeuble de 14 étages de haut, des engins pareils, hein, pas comme le premier étage de la fusée de SpaceX, là, non non, on parle en années-lumière, du genre où y a des systèmes solaires qui naissent dedans, en gros.

CROQUIS DE GALILÉE
Quand on pense qu’il n’y a pas si longtemps, du genre en 1610, quand on n’avait pas de télescope spatial pour regarder les objets de l’univers, on les dessinait soi-même… Un petit gars épatant, ce Galilée, quand même !

FRANÇOISE COMBES
Et je termine cet épisode sur une autre personne qui est épatante et il s’agit d’une dame, Françoise Combes, qui est astrophysicienne, grande spécialiste des galaxies et de la matière noire.
Si je vous en parle maintenant, c’est parce qu’elle a été nommée à la Chaire de Cosmologie du Collège de France – première femme, d’ailleurs, a décrocher une chaire d’astrophysique, en 2014 ça paraît hallucinant mais bon…
Elle a donné sa leçon inaugurale le 18 décembre, que je vous conseille d’aller écouter, et elle en donne tout un tas d’autres dans les semaines qui vont venir…

Et c’est la fin du 45ème épisode, merci à tous de l’avoir suivi, voici maintenant quelques petites nouvelles et actualités me concernant dont je ne vous ai pas parlé à l’épisode précédent…
On me pose souvent la question et c’est vrai que je vous ai pas trop tenu au courant alors du côté de Mars One, l’étape des entretiens a commencé mi-décembre et se terminera le 31 janvier – on est 660 à passer et on aura les résultats le 16 février pour savoir qui passe au 3ème tour des sélections. J’ai passé mon entretien et je ne peux absolument rien vous en dire avant le 16 février parce que j’ai signé un contrat de confidentialité – mais voilà, réponse dans 3 semaines – je saurai ce jour-là aussi.
Ça fait très longtemps que beaucoup d’entre vous me demandent, me le proposent, me le conseillent, alors ça y est, j’ai sauté le pas : je me suis créé un compte Tipeee. C’est un peu différent du crowdfunding – là le principe c’est de soutenir financièrement une personne, souvent pour des vidéos, d’ailleurs, soit par vidéo, soit par mois.
Le principe est tout simple et super pratique : vous donnez la somme que vous voulez, à partir d’un euro, et vous décidez de donner cette somme tous les mois ou juste une seule fois. Et puis vous pouvez changer d’avis à tout moment : si pendant 2 mois vous avez donné 5 euros et qu’ensuite vous voulez donner plus ou arrêter, ben vous pouvez changer pour 20 euros par mois ou pour plus rien du tout. C’est vraiment super libre.
Comme toute démarche de ce genre il doit y avoir des contreparties, mais comme ce que je fais ne s’y prête pas vraiment, j’ai proposé vraiment ce que j’ai pu – vous irez voir si ça vous intéresse.
Pourquoi j’ai changé d’avis sur la question ? Parce que mon contrat avec France Inter n’ayant pas été renouvelé, je me trouve sans travail régulier en ce moment, alors du coup, comme ça me trotte dans la tête depuis un bon bout de temps, je me suis dit que c’était le moment de me lancer. Alors voilà, j’ai pris la décision d’essayer de vivre de ce que je fais sur Internet, que ce soit ce podcast ou des vidéos Youtube, mon blog, etc… Ce n’est pas infaisable, il y en a qui y arrivent, alors je vais tout faire pour que ça marche.
Et du coup j’ai ouvert ce Tipeee pour ceux d’entre vous qui auraient envie de me filer un petit coup de pouce pour le travail que je fournis déjà. Ça me servira pour m’acheter du matériel – notamment un micro, j’aimerais bien un logiciel de montage un peu plus élaboré et la petite formation qui va avec, ou encore rémunérer quelqu’un pour me faire des habillages un peu classes… ce genre de chose.
Et qu’on soit bien d’accord : si vous avez envie de donner et que vous en avez les moyens, vous pouvez le faire. Mais si vous n’en avez ni les moyens, ni l’envie, ça n’a aucune importance, dans le sens où tous les contenus que je fournirai seront accessibles à tous – ça, ça ne change absolument pas. Le Tipeee est juste là pour ceux qui veulent et peuvent me filer un coup de pouce, rien de plus.
En tout cas, je dois déjà un énorme merci aux 24 premiers tipeurs – c’est vraiment super gentil et ça me touche beaucoup…

Du côté de mon actu, je l’avais évoqué à l’épisode précédent mais voilà, « Le Projet Mars » d’Andreas Eschbach sort le 22 janvier aux éditions L’Atalante, et j’ai écrit les préfaces des 4 premiers tomes, sur 5 en tout. Là c’est pareil, je vous donne l’info mais sachez que je ne touche absolument rien sur les ventes, c’est juste que ça a toujours été mon rêve d’écrire des livres, alors commencer par des préfaces pour un roman de science-fiction que j’ai adoré, ben ça me fait super plaisir de le partager avec vous, voilà.
C’est à partir de 13 ans et c’est une sorte de Club des Cinq amélioré sur Mars, moi j’ai dévoré ça en quelques jours.

Et enfin sachez que je suis sur le départ pour ma mission de simulation martienne dans l’Utah et je suis absolument surexcitée : je pars 15 jours aux Etats-Unis pour vivre comme si on était sur Mars, et ma mission puisque je l’ai acceptée sera donc de communiquer autour de cette expérience sur le site de la mission, sur les réseaux sociaux, par le biais de vidéos, d’articles, de photos… Je tiendrai notamment un journal de bord quotidien à partir du lundi 26 janvier dans L’Union, amis champenois, et je vous indiquerai évidemment tous les liens où suivre tout ça sous la vidéo Youtube et dans le billet dédié à ce podcast sur mon blog florenceporcel.com

Alors je vous laisse, on se retrouve en février, et en attendant, je vous donnerai plein de nouvelles depuis Mars…
Prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et surtout n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire !…

Le site de ma mission de simulation martienne dans l’Utah : MDRS Crew 148
Le compte Twitter : @MDRS148
La page Facebook : MDRS 148

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 32

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 32ème épisode de ce podcast (disponible également sur iTunes) où je vais vous parler de gravité à toutes les sauces – ou plutôt d’absence de gravité, d’une fusée qui fait du rewind, d’eau martienne, et d’une date historique dans l’histoire de l’humanité…

LE BIDULE 2.0
Mais commençons par le bidule 2.0… La comète ISON approche ! Il me semble que j’avais annoncé sa découverte par des scientifiques russes l’année dernière dans l’un des tous premiers épisodes de ce podcast, et si elle était encore très loin de nous, elle continue son petit bonhomme de chemin vers le soleil à la vitesse de 39 km/s à l’heure où je vous parle…
Elle a déjà croisé Mars, comme on peut le voir sur cette photo prise par la sonde MRO en orbite autour de la planète rouge ; on la voit beaucoup mieux ici, un peu plus tard – Mars est le point le plus brillant ; mais surtout, on peut suivre son avancée en temps réel sur ce site.
Et par exemple ça m’aide vachement à comprendre sa trajectoire dans le système solaire avec la position des planètes par rapport au soleil. Et quand on fait une simulation, on a l’impression qu’elle va se prendre toutes les planètes sur son chemin mais en fait non… C’est là qu’on se rend compte que purée, c’est un peu un miracle qu’on se prenne pas plus souvent des trucs costauds sur le coin du nez.

Autre bidule 2.0, c’est l’appli que vient de lancer le Palais de la Découverte et qui s’appelle « Echelles de taille ». Elle prend comme point de départ le Palais d’Antin, qui accueille le musée, et si on va vers la gauche on y trouve des objets ou des notions de plus en plus grandes, comme l’altitude de Hubble ou la distance du Soleil à Proxima du Centaure ; et si on va sur la droite on va vers l’infiniment petit, en passant par la fourmi ou les globules rouges.
On peut y trouver des infos supplémentaires à chaque fois, et c’est souvent relié à ce qu’on peut trouver dans le musée. En tout cas, on retrouve toutes les thématiques du lieu dans l’appli mais dans une forme originale : au lieu d’un bête plan du Palais de la Découverte, on peut vraiment se rendre compte des échelles de taille de tout ce qui nous entoure – et de ce qui nous compose…
Je pense que c’est très bien pour les enfants, en tout cas. L’appli est gratuite, et elle est dispo chez Apple et Android !

Et d’ailleurs, en parlant du Palais de la Découverte, il fait partie avec la Cité des Sciences du groupe Universcience, et si vous êtes parisiens et demandeurs d’emploi, sachez que le Pass valable 1 an pour un accès gratuit et illimité sur les 2 sites est à 15 euros ! Avec également l’accès gratuit aux planétariums, aux bibliothèques, des réductions pour la Géode, les boutiques et les restaurants, etc etc.
Voilà, moi je me suis offert ça et je m’en félicite. Sinon il est à 28 euros pour les moins de 25 ans et à 38 euros pour les plus de 25 ans, et il y a également un tarif à 80 euros pour un Pass famille. Evidemment, tous les renseignements seront en liens dans le billet dédié à ce podcast sur mon blog !
Et je tiens à préciser que je n’ai aucun lien avec Universciences – c’est juste qu’on a la chance, à Paris, d’avoir ces deux endroits magiques, et que ça me semblait important de dire qu’ils sont plus accessibles que je ne le pensais moi-même. Voilà !

LA DATE
Maintenant, je vais vous montrer un truc de ouf qui s’est passé le 7 octobre dernier. Tout commence de manière tout à fait naturelle, une fusée sur un pas de tir, bon, si vous suivez régulièrement ce podcast, vous en avez vu d’autres. Celle-ci s’appelle Grasshopper, ce qui veut dire sauterelle, et c’est une fusée made in SpaceX – vous savez, la boîte d’Elon Musk qui est devenue la première compagnie privée à faire du fret pour l’ISS ? Bon.
Le point de vue est déjà nouveau, puisque ce décollage est filmé d’un Hexacopter – qui est un modèle de drone. Donc déjà, visuellement, ça claque. Et là… et là on ne se rend pas forcément compte de grand-chose mais… arrivée à 744 mètres d’altitude – ce qui n’est pas énorme j’en conviens – là… la fusée redescend. ELLE REDESCEND. Tranquille mimile, à peine perturbée… Et bim. OKÉ. OKÉ. VOILÀ.
Encore un exploit technique pour Elon Musk, mon héros. Le but du jeu, c’est évidemment d’inventer une fusée réutilisable pour réduire les coûts, mais aussi l’impact environnemental, j’imagine, si cher au milliardaire. Ce prototype de fusée, nommé aussi VTVL pour Vertical Take-Off Vertical Landing, est une réussite. J’ai hâte de voir les essais suivants !

 

L’ÉVÈNEMENT
Mais en parlant d’engins spatiaux qui réalisent de grandes premières, voici l’événement et… et c’est là que je me rends compte que pfiou !… j’ai laissé passer un paquet de temps entre 2 épisodes de ce podcast, bon, hum.

A chaque fois qu’on annonçait que Voyager 1 quittait le système solaire, je vous en parlais avec un brin de sarcasme – je crois que c’est quand même arrivé 2 ou 3 fois en une saison, quand même, hein ! D’ailleurs à ce sujet, j’aime beaucoup ce tweet de FibreTigre.

 

Bon, mais là, ça y est, c’est officiel, un pas historique a été franchi… Voyager 1 n’a pas quitté le système solaire, mais elle est entrée, pour la première fois dans l’histoire des artefacts, dans l’espace interstellaire.
Et voici ce qu’elle peut entendre, c’est unique dans l’histoire de l’humanité je le rappelle, hors de l’influence du vent solaire, à plus de 15 milliards de kilomètres de la Terre…

Donc pas de sortie du système solaire, qui se définit par l’influence gravitationnelle de notre étoile et donc jusqu’au théorique nuage d’Oort si j’ai bien tout compris, mais quand même une entrée dans un espace interstellaire, un endroit que les particules éjectées du soleil n’atteignent pas, pas plus que celles éjectées d’autres étoiles. Et cette merveilleuse petite sonde des années 70 continue à nous envoyer des données, même si un aller-retour entre elle et nous prend 35 heures…

Je lui souhaiterais bien bon vent, mais justement, si j’en parle aujourd’hui c’est qu’il y en a plus pour elle, donc… bon, ben bonne continuation de voyage, Voyager, alors…

LA PERSONNALITÉ
Revenons un peu sur Terre pour parler des humains… Et plus précisément d’une humaine. Elle est russe, elle s’appelle Adilya Kotovskaya, et ce genre de chose, voyez… ça m’énerve.

La médecin russe qui habilla Gagarine… Non mais ! Moi je vous avoue que quand j’ai lu ça, juste le titre, avec tous les clichés de genre qu’on a dans la tête, même moi qui fais hyper gaffe à ça, j’ai clairement imaginé une infirmière, ou une assistante, qui avait habillé Gagarine avant d’aller dans l’espace et que c’était une anecdote un peu annexe mais amusante d’une personne de deuxième plan qui avait vécu ce moment historique. Parce que pardon, hein, mais au risque d’insister, dans « habiller Gagarine », on pense quand même à une infirmière qui aide un malade ou à une maman qui habille son enfant.

Sauf que… sauf que voilà, dans les premières lignes de l’article, on y parle de poser des électrodes. Et qu’ensuite, on apprend que cette dame de 85 ans est docteur en physiologie, qu’elle a travaillé sur la mission Laïka, 1er être vivant à être allé dans l’espace, et qu’elle est un grand nom du spatial pour avoir travaillé sur la physiologie humaine, le système neuro-central et musculaire et sur l’immunologie. Pour résumer, elle est une spécialiste russe du corps humain en apesanteur, et sa conclusion après une vie de travail et d’expériences, c’est, je la cite, « L’Homme est un habitant de la Terre et il est fait pour y vivre » !

Et habiller Gagarine, dans tout ça ? Ah, oui, voilà, c’est au 3ème paragraphe, en fin de phrase, en anecdote. Et inutile de dire que ce détail n’est absolument pas le sujet de l’article.

Je peux comprendre qu’une anecdote fasse un titre accrocheur. Ok. Mais auriez-vous choisi la même, monsieur ou madame de l’AFP, si Adilya Kotovskaya avait été un homme ?… Eh ben moi je suis prête à parier que non et que vous auriez plutôt choisi les électrodes – parce que ça fait vachement plus sérieux, les électrodes, tout de suite ça fait scientifique, médecin, données compliquées, ouh la la ! Mais comme ce docteur en physiologie est une femme, on va plutôt mettre en titre pour la présenter qu’elle a habillé Gagarine, pour se conformer à l’image qu’on a de la femme, douce, aimante, toujours en train d’aider son prochain avec un joli sourire !

Vous savez quoi ? Ça me gonfle. Voilà. Et ce qui est encore plus énervant, c’est de voir que ce titre a été repris tel quel par tout le monde. TOUT LE MONDE. C’est pénible. Non mais vraiment. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il n’y a sans doute pas de volonté manifeste d’être sexiste à la base !! Je peux même pas blâmer le ou la journaliste à l’origine de ce titre.
Mais s’il vous plaît, si vous êtes journaliste et que vous m’écoutez, si je peux me permettre une petite réflexion… Quand vous écrivez sur une femme, que ce soit un titre ou un papier… Quand vous avez fini, remplacez le nom de cette femme par un nom d’homme – ça se fait en 2 clics sur un traitement de texte. Et ensuite relisez-vous. Si y a des trucs qui vous paraissent bizarres, changez-les. Vraiment.
Un docteur en physiologie qui a laissé son nom dans l’histoire de l’exploration spatiale est un docteur en physiologie qui a laissé son nom dans l’histoire de l’exploration spatiale. Point. On se fout de savoir s’il a une paire de testicules ou de seins. Alors ce serait pas mal que le traitement journalistique soit le même. Merci !

Bon, en tout cas… Cette grande dame était à Toulouse pour célébrer les 20 ans du CADMOS, le Centre d’Aide au Développement des activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales, et concernant un aller-retour habité sur Mars, voici ce qu’elle dit : « C’est un délire. On peut y rêver, mais on en est encore loin, bien sûr. »
Eh oui c’est connu, plus que la technique, c’est bien la réaction du corps humain qui pose le plus de problème…

L’INFO
Mais l’info du podcast est quand même une excellente nouvelle qui nous vient de la planète rouge – une bonne nouvelle non seulement pour la connaissance mais également pour d’éventuels corps humains qui se rendraient sur place.
Le sol martien est composé de 2% d’eau ! On pensait que la surface de Mars était aussi glacée que sèche, eh ben non ! L’instrument d’analyse français SAM présent sur Curiosity a analysé un échantillon de la poussière, et après l’avoir chauffé à 835 degrés, il a analysé toutes les vapeurs qui se sont dégagées, et parmi tout ça, il a trouvé de la vapeur d’eau à hauteur de 2% de l’échantillon.

C’est une sacrée nouvelle dans le sens où on ne parle plus de glace au pôle ou éventuellement enfouie dans le sol, non – là, ça veut dire qu’il y a de l’eau partout, et à portée de main ! C’est donc une grande nouvelle pour le futur des vols habités, et évidemment pour la candidate à Mars One que je suis.
Mais… mais restons tout de même réaliste, tout ne sera pas si facile : déjà, cette eau n’existe ni à l’état liquide, ni sous forme de glace. Elle prend une autre forme chimique en se collant aux grains de poussière. Il faudra donc une petite manip pour lui faire reprendre une forme plus naturelle pour nous – inutile donc de penser qu’il suffira de sucer quelques cailloux en cas de soif. Et surtout penser à ne pas oublier son labo de petit chimiste avant de partir.

Deuxièmement, cette eau contient des perchlorates qui pourraient poser des problèmes de thyroïdes – donc il vaudrait mieux s’en débarrasser avant de boire de longues gorgées. Et troisièmement, la manip pour extraire cette eau du sol rejette des gaz toxiques – ce qui fait que pour l’instant, cette eau est un poison mortel. Mais ! mais maintenant qu’on sait tout ça et de manière précise, on va pouvoir trouver des solutions ! Parce que la science, c’est merveilleux. Eh ouais.
En tout cas, ça reste une grande découverte. Big up, Curiosity ! Et l’instrument SAM, français, cocorico. Voilà.

L’IMAGE
L’image, maintenant… Regardez… Coucou !! hihihi c’est moi !… Bon, cette vidéo est un peu pourrie mais j’en ai d’autres…

Avant de vous montrer, attendez que je vous raconte. Dans l’épisode précédent, je vous avais annoncé que j’allais faire un vol parabolique. Mais c’est quoi, exactement ? Jean-François Clervoy, astronaute et président de Novespace, qui s’occupe de ces vols en France, l’explique en 2 mots.
En fait, ça ressemble à ça. Un A300, qui est un avion tout ce qu’il y a de plus normal, comme le précise Stéphane Pichet qui a également été le pilote de mon vol, et il fait des paraboles. C’est à dire qu’il pique vers le ciel pour passer de 6000 à 8500 mètres d’altitude, période d’une vingtaine de secondes pendant laquelle on pèse 1,8 fois notre poids… puis il… euh, tombe et c’est là où nous sommes en zéro gravité, c’est à dire qu’on ressent absolument les mêmes sensations que les astronautes dans l’espace. Et c’est un truc de ouf. Y a pas de mot… Et il pique vers l’océan pour revenir à 6000 mètres, et c’est encore une période en 1,8g. Ensuite, il y a une minute où tout est normal, et ça recommence ! Et ce, 31 fois en l’espace de 2 heures.

Et moi, alors déjà, ben j’ai fait le décollage dans le cockpit. J’ai malheureusement pas les images, mais j’ai le son…
Ensuite, première parabole. Mon corps découvre la pesanteur terrestre multipliée par 1,8. Ça lui fait tout bizarre, comme dans un grand 8 où on plonge d’un seul coup vers le bas mais en plus fort et en plus dur. (…) Voilà, et ça y est, c’est fini. La surprise est passée, il sait, il s’habitue déjà. Et la première impesanteur… Wow. Je reste attaché comme conseillé mais j’ai l’impression de savoir ce qu’un bébé ressent quand il vient au monde. Une surprise physique… mais doublée d’un émerveillement infini.
Deuxième parabole, c’est encore très surprenant, j’ai du mal à lâcher prise et à me laisser aller !
Troisième parabole, on nous donne un précieux conseil…

4ème parabole, je tente le reportage pour « La tête au carré » en direct de l’apesanteur.

6ème parabole, idem, mais attachée à un siège à côté du hublot ! Les images sont de Erwan Lecomte, mon camarade journaliste de Science et Avenir
Le petit clin d’œil à Alexandre Astier que je lui avais promis ! Je crois qu’il a apprécié le geste

Et des rattrapages au vol, des galipettes, et surtout, surtout, un pied monstre…
Je ne m’en remets pas. Je ne m’en remets vraiment pas. Je tiens à remercier le CNES et Novespace pour m’avoir permis de vivre cette expérience qui est pour moi devenu le plus beau jour de ma vie. Vraiment. Je n’ai pas forcément envie de dire pourquoi parce que ça touche beaucoup à l’intime, mais vraiment, c’était… wow… enfin y a pas de mot. Et j’y retournerai. Je le sais. J’y retournerai. Voilà.
Et si vous voulez plus de précisions sur ce vol, la manière dont je l’ai vécu et les expériences scientifiques à bord, je raconte tout sur mon blog – la deuxième partie arrive bientôt. 

LE TWEET
Du coup, comment ne pas parler du film Gravity… Je ne vais d’ailleurs pas en parler, parce qu’il faut le vivre, mais voici le tweet qui a retenu mon attention, je le traduis : « Le film Gravity devrait être renommé « Zéro gravity ».

 

Et je ne vous montre pas pour ne rien spoiler, tout le monde ne l’a pas encore vu, mais il est très intéressant d’aller lire la TL de Neil deGrasse Tyson le 7 octobre parce qu’il y évoque point par point les quelques incohérences du film. Mais ça ne rend pas le rendu moins impressionnant pour autant, hein.

LA CULTURE
Autre genre de truc qui m’a carrément bluffée et avec gravity dans le titre aussi, c’est cette version de Bohemian Rhapsody de Queen par Tim Blais, un jeune étudiant en physique canadien de 23 ans. Non seulement c’est une reprise a cappella où il fait à lui tout seul toutes les voix et l’instrumentation de la chanson la plus compliquée de l’univers, à peu près, mais en plus il en a réécrit le texte pour parler de la théorie des cordes, la théorie également la plus compliquée de l’univers ! Et scientifiquement et musicalement, c’est irréprochable. Je dis bravo. Voilà. Bravo.

Voilà, c’est la fin de ce 32ème épisode, merci beaucoup de l’avoir suivi. Certains d’entre vous n’ont pas pu télécharger le précédent sur iTunes parce que la HD était trop lourde – je la réserve donc pour Youtube.
Merci à tous ceux qui ont voté pour mon blog pour les Golden Blog Awards, il fait désormais partie des 10 finalistes grâce à vous ! Rendez-vous le 13 novembre pour savoir s’il sera l’heureux gagnant du prix dans la catégorie Sciences…
Entre deux podcasts, vous pouvez me retrouver les lundis et les jeudis à 14h45 dans « La tête au carré » sur France Inter, et n’hésitez pas à mettre plein d’étoiles sur iTunes et à mettre un petit commentaire si vous appréciez « La folle histoire de l’Univers », ça me fait toujours très, très chaud au cœur et ça me donne du courage pour continuer…
A bientôt pour l’épisode 33 ! 🙂

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 19

Encore Pluton ! Décidément, pour une ex-planète, elle fait beaucoup parler d’elle. Mais je cause aussi beaucoup de Mars sous des angles différents, mais également de la plus petite exoplanète jamais découverte (même taille que la Lune !) Bref… presque la routine, mais j’espère que ça vous plaira quand même.

Pluton a 83 ans (enfin… sa découverte)

https://twitter.com/NewHorizons2015/status/303517956686635008

https://twitter.com/PercivalLowell/status/303521272543989760

https://twitter.com/TitanSaturnMoon/status/303543160670416896

New Horizons plus qu’à 1 milliards de km de Pluton !

https://twitter.com/NewHorizons2015/status/303148038862553089

http://pluto.jhuapl.edu/mission/whereis_nh.php

SpaceX ravitaille (encore) l’ISS

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronautique/d/deuxieme-mission-commerciale-de-spacex-pour-la-nasa_44728/

https://twitter.com/Cmdr_Hadfield/status/304951578174029825

https://twitter.com/Cmdr_Hadfield/status/305290343623041024

Kepler 37b : record de petitesse

http://www.nasa.gov/mission_pages/kepler/news/kepler-37b.html#

http://www.lefigaro.fr/sciences/2013/02/21/01008-20130221ARTFIG00684-kepler-37b-le-petit-poucet-de-l-espace.php

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronomie/d/kepler-37b-une-mini-mercure-la-plus-petite-des-exoplanetes-connues_44782/#xtor=AL-30-1[ACTU]-44782[kepler_37b__une_mini-mercure__la_plus_petite_des_exoplanetes_connues]

https://twitter.com/Exoplanetes_VL/status/305285662138068993

L’homme qui espérait de la vie sur Mars

http://fr.wikipedia.org/wiki/ALH_84001

http://www.aviationweek.com/Blogs.aspx?plckBlogId=Blog:04ce340e-4b63-4d23-9695-d49ab661f385&plckPostId=Blog%3A04ce340e-4b63-4d23-9695-d49ab661f385Post%3Ae26a8898-1b4e-4d96-aa39-66e7a6faa2cd

Calendrier martien

http://www.calendrier-martien.com/fr/

http://www.calendrier-martien.com/pdf/common/calendrier_martien_1071.pdf

Coucher de soleil martien

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 16

Il n’y a pas eu de podcast la semaine dernière parce que j’ai fait une intoxication au monoxyde de carbone (quelle idée bizarre, aussi !) Donc celui-ci est un peu plus long que d’habitude… Plus de 18 minutes – j’ai dû hélas couper toute une vidéo pour pouvoir le mettre en ligne sur Youtube. Mais la version intégrale de cet épisode peut se voir et/ou se télécharger sur iTunes !

Et pour ceux qui sont abonnés au flux RSS et qui me signalent des problèmes : il arrive que votre flux soit réglé par défaut sur 10 épisodes. Changez pour 100, et vous verrez les derniers épisodes apparaître… Magique ! Bonne émission… 🙂

Concours scientifiques

http://bit.ly/GoogleSciences2013

http://bit.ly/BourseQuebec

http://bit.ly/CNESzeroG

Impression 3D et industrie spatiale

http://deepspaceindustries.com/explore/

http://www.newscientist.com/article/dn23101-spaceminers-to-crush-asteroids-and-print-satellites.html

http://www.cieletespace.fr/node/10085

http://www.youtube.com/watch?v=w844ZrBHp3o

Challenger

http://www.nasa.gov/multimedia/imagegallery/image_gallery_2437.html

https://www.youtube.com/watch?v=j4JOjcDFtBE

https://twitter.com/NASAKennedy/status/295871469852966912/photo/1

Columbia

https://twitter.com/pioneer_astro/status/297325533908324352

https://www.youtube.com/watch?v=rvG8A4g0gEY

Elon Musk, mon héros

http://news.discovery.com/space/alien-life-exoplanets/mars-colony-spacex-121126.htm

http://www.huffingtonpost.fr/2012/05/25/elon-musk-spacex-tesla-paypal-portrait_n_1546450.html

Les Mars-érables

Le beau livre de l’Univers

http://livre.fnac.com/a3598324/Jacques-Paul-Le-beau-livre-de-l-univers-du-big-bang-au-big-rip

Notre place dans l’Univers

Nouvelle preuve en faveur du Big Bang

http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/astronomie/d/big-bang-une-nouvelle-preuve-venue-du-rayonnement-fossile_44236/#xtor=AL-30-1[ACTU]-44236[big_bang_:_une_nouvelle_preuve_venue_du_rayonnement_fossile]