[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 46

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 46ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de planètes naines (au pluriel), de vaisseaux spatiaux, de femmes de sciences et de sortie dans l’espace…

TERRY VIRTS DANS L’ESPACE
Et commençons justement par la sortie dans l’espace avec les tweets de l’astronaute américain Terry Virts ! Le 22 février dernier, il a posté un selfie de lui en sortie extravéhiculaire où on voit la Terre se refléter dans son casque avec un message que je traduirais comme suit : « Ma toute première sortie dans l’espace aujourd’hui – c’était trop génial !!! »

Et un tweet suivant où il partage deux photos de lui en pleine action, sur fond de lever ou de coucher de soleil derrière notre belle planète bleue. Ben c’est beau.

 

Et quelques jours plus tard, il a tweeté seulement cette photo du salut vulcain sur fond de Terre, sans texte, pour rendre hommage à Leonard Nimoy, l’interprète de Monsieur Spock dans Star Trek, décédé le 27 février dernier.

 

LES 25 ANS DU PORTRAIT DU SYSTÈME SOLAIRE
Restons dans les dates avec le 14 février ! On y a fêté cette année les 25 ans de cette photo culte… C’est le premier – et toujours le seul, à ce jour – portrait du système solaire. C’est la sonde Voyager 1 qui l’a fait, ce portrait de famille cosmique, et de gauche à droite on peut y voir Jupiter, la Terre, Vénus, Saturne, Uranus et Neptune – toutes aussi grosses que des points plus ou moins bleus ou grisâtres. À 6 milliards et demi de kilomètres du soleil, on n’est vraiment pas beaucoup plus gros qu’une poussière, déjà, et on est juste un peu loin dans le système solaire. N’hésitez pas à aller voir ce cliché, je mettrai le lien sous la vidéo et sur mon blog, florenceporcel.com, évidemment, il est vraiment bouleversant.

Alors par contre il manque Mercure, qui était trop proche du Soleil pour que Voyager 1 puisse la voir, et Mars qui s’est perdue dans la luminosité du soleil aussi sur l’objectif de l’appareil photo.
Il manque également Pluton, qui non seulement était encore une planète, à l’époque, mais qui en plus était plus proche du Soleil que Neptune ! Ça lui arrive de temps à l’autre, c’était le cas il y a 25 ans, mais elle était trop petite et trop peu lumineuse pour être vue.

PLUTON ET CHARON PAR NEW HORIZONS
Mais ça, c’était y a 25 ans, parce qu’aujourd’hui on a une sonde qui s’appelle New Horizons et qui se dirige justement droit sur elle pour lui rendre une petite visite – et je vous présente donc l’image de cet épisode qui est animée, prise par New Horizons du 25 au 31 janvier dernier, et où on voit Pluton et Charon.

Cette image est très intéressante parce qu’on y voit nettement que l’orbite de Pluton est perturbée par Charon qu’on présente souvent comme sa lune. Or, peut-on vraiment parler de satellite quand un corps – plus petit certes – perturbe à ce point l’orbite de l’astre autour duquel il tourne ? D’ailleurs tourne-t-il réellement autour de Pluton ? Eh ben non. Et c’est là que je vais vous causer du barycentre.

On parle de barycentre en astronomie pour désigner le centre de gravité d’un système à deux corps. Ne partez pas tout de suite je vais essayer de vous expliquer clairement ce que ça veut dire.
Vous avez deux corps, par exemple la Terre et le Soleil. Quand il y en a un qui beaucoup plus massif que l’autre, le barycentre se trouve très très près du centre du plus gros – d’ailleurs on confond souvent centre du noyau et barycentre pour aller plus vite – et donc le plus petit tourne autour du plus gros – comme la Terre autour du Soleil. C’est valable aussi pour la Lune autour de la Terre, pour Neptune autour du Soleil ou pour Titan autour de Saturne, pour vous donner plein d’exemples.

Bon. C’est un peu différent pour les systèmes où les corps n’ont pas des masses très très différentes. Dans ces cas-là, le barycentre ne se trouve pas au centre d’un des deux corps, mais à l’extérieur, quelque part dans l’espace entre les deux corps, qui du coup orbitent tous les deux autour du barycentre au lieu d’en trouver un qui tourne autour de l’autre. C’est le cas de Pluton et Charon. Charon ne tourne pas vraiment autour de Pluton – il est plus rigoureux de dire que Pluton et ! Charon tournent autour de leur barycentre – et donc certains scientifiques les qualifient de double planète naine.

Pour revenir sur cette histoire de barycentre et si c’est pas clair, imaginez que vous êtes à un mariage et qu’il y ait une piste de danse. Vous devez trouver un partenaire, vous mettre face à face, vous prendre par les mains et tourner sur vous-mêmes. Si vous êtes face à un jeune enfant, le petit bout de chou aura beau tirer vos bras de toutes ses forces, il ne fera pas le poids face à vous et au bout de quelques tours, vous tournerez tout seul sur vous-mêmes en faisant tournoyer le gnome autour de vous à bout de bras – en général les enfants adorent. Dans cette situation, c’est un peu comme si vous étiez le Soleil et le gnome, la Terre. Bon, mais si maintenant vous vous retrouvez face à un partenaire qui fait le même poids que vous, alors vous tournerez tous les deux autour d’un point qui se trouvera quelque part exactement à mi-chemin entre vous deux. Et si vous êtes plus léger que votre partenaire, ce point se rapprochera de lui – exactement comme dans le cas de Pluton et Charon.

Mais attention, ce n’est pas une très bonne analogie parce que dans le cas des astres c’est la gravitation qui est en jeu, alors que dans le cas de la danse c’est l’effet centrifuge – en terme physique c’est pas tout à fait la même chose.
Et si vous voulez une dernière analogie, Pluton et Charon c’est comme si on remplaçait la Lune par une très grosse Mars – et qu’on la plaçait un peu plus proche, d’ailleurs, mais ça j’ai pas vérifié.
En tout cas, ces images prises par New Horizons confirment bien que le barycentre ne se trouve pas du tout au centre de Pluton.

Voici une autre image de la sonde où on peut voir deux lunes, Hydre et Nix – les deux autres ne sont pas visibles sur cette image – tourner autour de Pluton et Charon. Cette animation a été rendue publique le 18 février, soit le jour du 85ème anniversaire de la découverte de Pluton.

J’ai hâte que New Horizons arrive au plus près pour avoir d’autres images, en tout cas – encore quelques mois à attendre…

LES TACHES DE LUMIÈRE DE CÉRÈS
En attendant, c’est une autre planète naine qui fait l’actualité ! Elle est beaucoup plus proche de nous puisqu’elle se trouve dans la Ceinture d’Astéroïdes qui se situe entre Mars et Jupiter, elle s’appelle Cérès, et il se passe des trucs bizarres, là-bas…
C’est la sonde Dawn, actuellement en route pour aller la rejoindre, qui nous transmet ces images. On y voit un astre qui ressemble à la Lune, gris foncé constellé de cratères, mais des taches blanches apparaissent un peu partout… Et plus incroyable encore, une de ces taches blanches s’avèrent être doubles ! Comme si quelqu’un avait oublié d’éteindre ses phares, là-bas…

C’est très étonnant ! Les scientifiques n’ont aucune idée de ce que ça peut être. La théorie la plus avancée est celle du cryovolcanisme, mais ils pensent également à des roches très claires qui reflèteraient pas mal la lumière du soleil. En tout cas la sonde Dawn doit arriver demain, le 6 mars, pour se mettre en orbite et j’espère bien qu’on pourra avoir des images plus détaillées pour élucider ce mystère Cérès !…

UN SUCCÈS POUR L’IXV
L’événement de cet épisode, c’est bien sûr l’Agence Spatiale Européenne qui vient d’entrer dans une nouvelle ère avec le test 100 % réussi de l’IXV – c’est son petit nom – un engin spatial hybride, à mi-chemin entre la capsule Soyouz et la navette spatiale.
L’IXV a décollé de Kourou le 11 février dernier et il a effectué un vol de 100 minutes où il est monté jusqu’à 420 kilomètres d’altitude – l’altitude où évolue la Station Spatiale – et il est ensuite redescendu dans l’atmosphère sans encombre pour amerrir dans le Pacifique.
L’objectif de ce vol d’essai était surtout de tester trois choses : les comportements des dispositifs d’isolation thermique (moi je traduis ça par comment ça se passe au niveau des matériaux qui doivent isoler l’intérieur de l’engin des températures extérieures), les effets de la rentrée dans l’atmosphère (qui est la partie la plus délicate d’un vol de retour sur Terre), et l’évaluation des techniques de guidage du vaisseau (en gros, est-ce qu’il est allé où on voulait qu’il aille).
Tout s’est donc très bien passé et à l’heure où je vous parle, les scientifiques et les ingénieurs sont en train d’éplucher les données des 300 capteurs présents sur le vaisseau.
En tout cas ce premier succès fait entrer l’Europe dans le club des nations – ou assimilées, hein – capables de ramener du contenu sur Terre, que ce soit des astronautes ou des échantillons, même si ce vol d’essai était vide, évidemment. Il faut savoir que c’était une technologie qu’on n’avait pas, avant l’IXV – alors que les Russes font revenir les astronautes dans leur Soyouz qui date de Mathusalem, environ, les Chinois pareil avec leur capsule inspirée du Soyouz, les Américains avaient leur navette et SpaceX a ses capsules Dragon pour les retours de matériel.
Et l’IXV, qui a été développé par Thales Alenia Space, une entreprise franco-italienne, est une sorte de mélange entre une capsule et une navette : il mesure 5 mètres de long pour 2 tonnes, il n’a pas d’ailes mais il a une forme allongée et on peut le diriger.
Bref – ce prototype non-habité a fait ses preuves, et maintenant le but c’est de fabriquer une mini-navette réutilisable, donc capable d’atterrir. Elle s’appellera l’ISV et devrait être testée en 2020.

 

YEONMI PARK
Passons à la personnalité de cet épisode… Exceptionnellement, je voudrais vous parler de quelqu’un qui n’a aucun rapport avec les sciences ou avec le spatial. Il s’agit d’une jeune femme coréenne de 21 ans qui s’appelle Yeonmi Park qui a fait un discours lors du sommet One Young World de Dublin il y a quelques mois. Elle y parle des conditions de vie en Corée du Nord et comment elle a réussi à s’en échapper. Evidemment tout ce qu’elle raconte est absolument épouvantable mais à un moment, elle explique comment elle a pu, avec sa maman, se guider dans le désert de Gobi grâce aux étoiles…


Corée du Nord : le discours de Yeonmi par positivr

Si j’ai eu envie de vous parler d’elle aujourd’hui, c’est non seulement parce que son témoignage m’a beaucoup beaucoup émue mais aussi parce que cette anecdote fait écho à des choses que j’ai vues et vécues ces derniers temps.
Je suis de plus en plus inquiète de la dépendance de nos sociétés aux technologies qui continuent à se développer de manière exponentielles alors qu’elles sont elles-mêmes dépendantes de sources d’énergie qui commencent déjà à nous manquer, et dont on doit de toute façon réduire notre consommation pour lutter contre le réchauffement climatique.
On a de plus en plus tendance à s’en remettre à des technologies pour faire les choses à notre place – comme du calcul mental ou le chemin qu’on doit prendre pour aller d’un point à un autre – ce qui est très pratique mais qui ne devrait pas, je trouve, se substituer totalement à ce qu’on pourrait faire sans. En gros, on ne prend plus la peine d’apprendre des choses qui pourraient nous être très utiles sans technologie.

Alors certes, la probabilité pour qu’on soit perdu dans un désert comme Yeon-Mi avec une boussole cassée est relativement faible pour la plupart d’entre nous – mais voici ma question : est-ce que cette jeune femme serait là aujourd’hui pour nous apporter son témoignage si elle et sa maman n’avaient pas su se guider grâce aux étoiles ?
En d’autres termes, j’ai la crainte qu’on oublie d’apprendre des choses qui pourraient nous être très utiles à l’avenir, quand l’énergie sera rationnée. Je ne pense pas qu’être complètement dépendant d’instruments soit une bonne chose – même aujourd’hui en cas de panne, de casse ou d’oubli, par exemple.
Or, si on fait un sondage dans la rue, je suis sûre que les personnes qui savent repérer le nord grâce aux étoiles, ou qui savent que le soleil se lève à l’est et qu’il se couche à l’ouest sont plutôt rares.

Et j’ai eu un premier écho de ces questionnements dans l’Exoconférence d’Alexandre Astier quand il explique qu’on n’a jamais été aussi avancé technologiquement, mais que quand même, dans le passé, les enfants avaient besoin de connaissances en astronomie pour savoir lire l’heure. Ça paraît anecdotique mais je pense qu’il y a une vraie question – et le témoignage de Yeon-Mi me renforce dans cette idée.
Et deuxième chose, je me suis justement retrouvée au beau milieu d’un désert récemment, sans boussole ni GPS – c’était dans l’Utah aux Etats-Unis lors de ma mission de simulation martienne. Au début, j’étais complètement désorientée parce que c’était un paysage vraiment nouveau pour moi – et c’est hyper rare que je sois désorientée parce que pour une raison que j’ignore, je sais toujours où se trouve le nord. C’est pas vraiment rationnel, mais je peux toujours vous l’indiquer où que je sois, comme si j’avais une sorte de boussole interne, et sans m’aider du soleil ou des étoiles – je le sens, c’est tout.
Mais le jour de notre arrivée, avec le décalage horaire et cet environnement un peu extraterrestre, j’avais littéralement perdu le nord et j’étais pas bien. On a profité de ne pas être encore en simulation le premier soir pour sortir voir les étoiles, et là j’ai pu le repérer tout de suite, et je me suis sentie mieux. Et quand après on sortait en sortie extra-véhiculaire et que j’avais un doute, je pouvais me repérer grâce au soleil.

Bref, voilà, il n’y a pas vraiment de conclusion à tout ça. Je ne dis pas que la technologie c’est mal, attention, hein, je dis juste que c’est dommage qu’on perde un peu le réflexe de faire un peu de calcul mental de temps en temps, d’utiliser une carte ou un plan ou d’apprendre à se repérer dans l’espace grâce aux astres. Et le témoignage de cette jeune fille en est un exemple.
C’était juste des réflexions comme ça… sans autre but que de poser des questions et de réfléchir un petit peu.

DES FEMMES DE SCIENCES EN PAGAILLE
Après ces considérations cosmico-philosophiques, voyons ce qu’il y a du côté du bidule 2.0… Vous n’êtes pas sans savoir que c’est bientôt la Journée Internationale pour les Droits des Femmes, je ne peux donc pas m’empêcher de les mettre à l’honneur – ce qui est complètement débile comme phrase puisque c’est ce que je fais dans quasi tous les épisodes mais bon.
Figurez-vous que j’ai trouvé un jeu de cartes à télécharger sur Imgur sur les femmes scientifiques – il y a la règle du jeu avec, donc si vous ne savez pas quoi faire de votre prochain samedi soir et que vous comprenez l’anglais, n’hésitez pas (en envoyez-moi une photo, ça m’intéresse.) Ça permet d’apprendre à connaître des scientifiques qu’on connaît évidemment beaucoup moins que leurs homologues masculins, ce qui est toujours intéressant à prendre.
Et je ne sais pas s’il y a un lien de cause à effet mais quelques jours plus tard, je suis tombée sur un crowdfunding québécois pour un jeu de cartes également à propos de femmes scientifiques. Apparemment c’est un couple qui cherchait des modèles d’inspiration pour leur fille de 7 ans et ils veulent financer la création d’un jeu – c’est en français, pour le coup, prévu pour que les enfants puissent y jouer et ils reverseront de l’argent à des organismes de promotion des sciences. Donc si ça vous intéresse de participer à ce projet, je mets le lien sous la vidéo et sur mon blog, florenceporcel.com

MARS !
Et pour finir un peu de culture avec un livre qui s’appelle tout simplement « Mars » de Ben Bova. Je voudrais remercier beaucoup beaucoup beaucoup le jeune homme qui me l’a conseillé aux Utopiales ! Il se reconnaîtra, j’espère, en tout cas j’ai kiffé ma race vous avez pas idée. C’est bien simple, j’ai passé mes deux plus gros vols en avion à le lire : moitié à l’aller, moitié au retour.
Il n’est pas récent, il date de 1992, mais c’est le meilleur roman à propos de Mars que j’ai pu lire jusqu’ici – avec « Seul sur Mars » d’Andy Weir.
J’ai particulièrement bien aimé le fait que le personnage principal ne fasse pas partie d’une majorité : bon c’est un homme, occidental, mais il est à moitié Peau-Rouge, ce qui est un aspect important de l’histoire.
Et à la base il est quand même d’abord géologue et il fait partie de la toute première mission habitée vers Mars où il va se passer tout plein de choses, vous imaginez bien. Ça se lit tout seul, c’est un vrai bonheur, et Mars et les conditions de voyage et de séjour là-bas sont tellement crédibles qu’on s’y croirait vraiment, et ça, c’est cool. Et il est disponible en livre de poche, pour ne rien gâcher.

Et voilà ! C’est la fin de ce 46ème épisode – je voudrais remercier Sébastien Carassou qui m’a relue – et ses félicitations me vont droit au cœur parce que bon quand même il est astrophysicien et pas moi, donc ça fait toujours plaisir de savoir qu’avec beaucoup de travail, je réussis à ne pas dire de bêtises.

Je voudrais remercier tous ceux d’entre vous qui me filent un coup de pouce sur Tipeee ! C’est vraiment super touchant, vous êtes nombreux et ça m’émeut beaucoup… Donc merci, vraiment. Je rappelle que le principe de Tipeee, c’est que si vous voulez m’aider financièrement à continuer à créer des contenus, vous pouvez le faire à partir d’un euro, soit par mois, soit une seule fois, et que vous pouvez donner n’importe quand et arrêter de donner n’importe quand aussi. En tout cas sachez qu’avec ce que vous m’avez déjà donné, je me suis acheté un micro pour vous proposer du meilleur son – j’espère qu’il vous plaît, n’hésitez pas à me dire…

Si ça ne vous intéresse pas de donner de l’argent mais que vous voulez m’aider un peu quand même, la meilleure manière de le faire est évidemment de vous abonner à ma chaîne Youtube, de cliquer sur le pouce vert et de partager cette vidéo. Si vous êtes abonné à ce podcast sur iTunes n’hésitez pas à lui mettre tout plein d’étoiles et un commentaire sympa.
Et j’en profite pour vous dire que la version audio de ce podcast est désormais disponible sur l’application Stitcher ! Elle est gratuite et c’est le meilleur moyen d’écouter des contenus depuis un téléphone ou une tablette – mais j’aurai l’occasion de vous en reparler.

N’hésitez pas à aller découvrir les autres vidéos que je poste sur ma chaîne Youtube et de les partager, en tout cas, il va y en avoir des nouvelles très vite, et pour info je serai le 12 mars à Nancy pour faire un troisième TEDx, cette fois-ci en duo avec Lucie Poulet, dont je vous avais déjà parlé, qui est ingénieure en aérospatiale et doctorante en génie des procédés biologiques et qui était le commandant de notre mission de simulation martienne. A ce propos, je ne vous en ai pas beaucoup parlé dans cet épisode mais c’était une expérience de dingue et j’essaye d’en faire un épisode spécial très vite.

En attendant prenez soin de vous ! Prenez soin de notre planète, et n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire…

[PODCAST] La folle histoire de l’Univers 32

Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 32ème épisode de ce podcast (disponible également sur iTunes) où je vais vous parler de gravité à toutes les sauces – ou plutôt d’absence de gravité, d’une fusée qui fait du rewind, d’eau martienne, et d’une date historique dans l’histoire de l’humanité…

LE BIDULE 2.0
Mais commençons par le bidule 2.0… La comète ISON approche ! Il me semble que j’avais annoncé sa découverte par des scientifiques russes l’année dernière dans l’un des tous premiers épisodes de ce podcast, et si elle était encore très loin de nous, elle continue son petit bonhomme de chemin vers le soleil à la vitesse de 39 km/s à l’heure où je vous parle…
Elle a déjà croisé Mars, comme on peut le voir sur cette photo prise par la sonde MRO en orbite autour de la planète rouge ; on la voit beaucoup mieux ici, un peu plus tard – Mars est le point le plus brillant ; mais surtout, on peut suivre son avancée en temps réel sur ce site.
Et par exemple ça m’aide vachement à comprendre sa trajectoire dans le système solaire avec la position des planètes par rapport au soleil. Et quand on fait une simulation, on a l’impression qu’elle va se prendre toutes les planètes sur son chemin mais en fait non… C’est là qu’on se rend compte que purée, c’est un peu un miracle qu’on se prenne pas plus souvent des trucs costauds sur le coin du nez.

Autre bidule 2.0, c’est l’appli que vient de lancer le Palais de la Découverte et qui s’appelle « Echelles de taille ». Elle prend comme point de départ le Palais d’Antin, qui accueille le musée, et si on va vers la gauche on y trouve des objets ou des notions de plus en plus grandes, comme l’altitude de Hubble ou la distance du Soleil à Proxima du Centaure ; et si on va sur la droite on va vers l’infiniment petit, en passant par la fourmi ou les globules rouges.
On peut y trouver des infos supplémentaires à chaque fois, et c’est souvent relié à ce qu’on peut trouver dans le musée. En tout cas, on retrouve toutes les thématiques du lieu dans l’appli mais dans une forme originale : au lieu d’un bête plan du Palais de la Découverte, on peut vraiment se rendre compte des échelles de taille de tout ce qui nous entoure – et de ce qui nous compose…
Je pense que c’est très bien pour les enfants, en tout cas. L’appli est gratuite, et elle est dispo chez Apple et Android !

Et d’ailleurs, en parlant du Palais de la Découverte, il fait partie avec la Cité des Sciences du groupe Universcience, et si vous êtes parisiens et demandeurs d’emploi, sachez que le Pass valable 1 an pour un accès gratuit et illimité sur les 2 sites est à 15 euros ! Avec également l’accès gratuit aux planétariums, aux bibliothèques, des réductions pour la Géode, les boutiques et les restaurants, etc etc.
Voilà, moi je me suis offert ça et je m’en félicite. Sinon il est à 28 euros pour les moins de 25 ans et à 38 euros pour les plus de 25 ans, et il y a également un tarif à 80 euros pour un Pass famille. Evidemment, tous les renseignements seront en liens dans le billet dédié à ce podcast sur mon blog !
Et je tiens à préciser que je n’ai aucun lien avec Universciences – c’est juste qu’on a la chance, à Paris, d’avoir ces deux endroits magiques, et que ça me semblait important de dire qu’ils sont plus accessibles que je ne le pensais moi-même. Voilà !

LA DATE
Maintenant, je vais vous montrer un truc de ouf qui s’est passé le 7 octobre dernier. Tout commence de manière tout à fait naturelle, une fusée sur un pas de tir, bon, si vous suivez régulièrement ce podcast, vous en avez vu d’autres. Celle-ci s’appelle Grasshopper, ce qui veut dire sauterelle, et c’est une fusée made in SpaceX – vous savez, la boîte d’Elon Musk qui est devenue la première compagnie privée à faire du fret pour l’ISS ? Bon.
Le point de vue est déjà nouveau, puisque ce décollage est filmé d’un Hexacopter – qui est un modèle de drone. Donc déjà, visuellement, ça claque. Et là… et là on ne se rend pas forcément compte de grand-chose mais… arrivée à 744 mètres d’altitude – ce qui n’est pas énorme j’en conviens – là… la fusée redescend. ELLE REDESCEND. Tranquille mimile, à peine perturbée… Et bim. OKÉ. OKÉ. VOILÀ.
Encore un exploit technique pour Elon Musk, mon héros. Le but du jeu, c’est évidemment d’inventer une fusée réutilisable pour réduire les coûts, mais aussi l’impact environnemental, j’imagine, si cher au milliardaire. Ce prototype de fusée, nommé aussi VTVL pour Vertical Take-Off Vertical Landing, est une réussite. J’ai hâte de voir les essais suivants !

 

L’ÉVÈNEMENT
Mais en parlant d’engins spatiaux qui réalisent de grandes premières, voici l’événement et… et c’est là que je me rends compte que pfiou !… j’ai laissé passer un paquet de temps entre 2 épisodes de ce podcast, bon, hum.

A chaque fois qu’on annonçait que Voyager 1 quittait le système solaire, je vous en parlais avec un brin de sarcasme – je crois que c’est quand même arrivé 2 ou 3 fois en une saison, quand même, hein ! D’ailleurs à ce sujet, j’aime beaucoup ce tweet de FibreTigre.

 

Bon, mais là, ça y est, c’est officiel, un pas historique a été franchi… Voyager 1 n’a pas quitté le système solaire, mais elle est entrée, pour la première fois dans l’histoire des artefacts, dans l’espace interstellaire.
Et voici ce qu’elle peut entendre, c’est unique dans l’histoire de l’humanité je le rappelle, hors de l’influence du vent solaire, à plus de 15 milliards de kilomètres de la Terre…

Donc pas de sortie du système solaire, qui se définit par l’influence gravitationnelle de notre étoile et donc jusqu’au théorique nuage d’Oort si j’ai bien tout compris, mais quand même une entrée dans un espace interstellaire, un endroit que les particules éjectées du soleil n’atteignent pas, pas plus que celles éjectées d’autres étoiles. Et cette merveilleuse petite sonde des années 70 continue à nous envoyer des données, même si un aller-retour entre elle et nous prend 35 heures…

Je lui souhaiterais bien bon vent, mais justement, si j’en parle aujourd’hui c’est qu’il y en a plus pour elle, donc… bon, ben bonne continuation de voyage, Voyager, alors…

LA PERSONNALITÉ
Revenons un peu sur Terre pour parler des humains… Et plus précisément d’une humaine. Elle est russe, elle s’appelle Adilya Kotovskaya, et ce genre de chose, voyez… ça m’énerve.

La médecin russe qui habilla Gagarine… Non mais ! Moi je vous avoue que quand j’ai lu ça, juste le titre, avec tous les clichés de genre qu’on a dans la tête, même moi qui fais hyper gaffe à ça, j’ai clairement imaginé une infirmière, ou une assistante, qui avait habillé Gagarine avant d’aller dans l’espace et que c’était une anecdote un peu annexe mais amusante d’une personne de deuxième plan qui avait vécu ce moment historique. Parce que pardon, hein, mais au risque d’insister, dans « habiller Gagarine », on pense quand même à une infirmière qui aide un malade ou à une maman qui habille son enfant.

Sauf que… sauf que voilà, dans les premières lignes de l’article, on y parle de poser des électrodes. Et qu’ensuite, on apprend que cette dame de 85 ans est docteur en physiologie, qu’elle a travaillé sur la mission Laïka, 1er être vivant à être allé dans l’espace, et qu’elle est un grand nom du spatial pour avoir travaillé sur la physiologie humaine, le système neuro-central et musculaire et sur l’immunologie. Pour résumer, elle est une spécialiste russe du corps humain en apesanteur, et sa conclusion après une vie de travail et d’expériences, c’est, je la cite, « L’Homme est un habitant de la Terre et il est fait pour y vivre » !

Et habiller Gagarine, dans tout ça ? Ah, oui, voilà, c’est au 3ème paragraphe, en fin de phrase, en anecdote. Et inutile de dire que ce détail n’est absolument pas le sujet de l’article.

Je peux comprendre qu’une anecdote fasse un titre accrocheur. Ok. Mais auriez-vous choisi la même, monsieur ou madame de l’AFP, si Adilya Kotovskaya avait été un homme ?… Eh ben moi je suis prête à parier que non et que vous auriez plutôt choisi les électrodes – parce que ça fait vachement plus sérieux, les électrodes, tout de suite ça fait scientifique, médecin, données compliquées, ouh la la ! Mais comme ce docteur en physiologie est une femme, on va plutôt mettre en titre pour la présenter qu’elle a habillé Gagarine, pour se conformer à l’image qu’on a de la femme, douce, aimante, toujours en train d’aider son prochain avec un joli sourire !

Vous savez quoi ? Ça me gonfle. Voilà. Et ce qui est encore plus énervant, c’est de voir que ce titre a été repris tel quel par tout le monde. TOUT LE MONDE. C’est pénible. Non mais vraiment. Et le pire dans tout ça, c’est qu’il n’y a sans doute pas de volonté manifeste d’être sexiste à la base !! Je peux même pas blâmer le ou la journaliste à l’origine de ce titre.
Mais s’il vous plaît, si vous êtes journaliste et que vous m’écoutez, si je peux me permettre une petite réflexion… Quand vous écrivez sur une femme, que ce soit un titre ou un papier… Quand vous avez fini, remplacez le nom de cette femme par un nom d’homme – ça se fait en 2 clics sur un traitement de texte. Et ensuite relisez-vous. Si y a des trucs qui vous paraissent bizarres, changez-les. Vraiment.
Un docteur en physiologie qui a laissé son nom dans l’histoire de l’exploration spatiale est un docteur en physiologie qui a laissé son nom dans l’histoire de l’exploration spatiale. Point. On se fout de savoir s’il a une paire de testicules ou de seins. Alors ce serait pas mal que le traitement journalistique soit le même. Merci !

Bon, en tout cas… Cette grande dame était à Toulouse pour célébrer les 20 ans du CADMOS, le Centre d’Aide au Développement des activités en Micropesanteur et des Opérations Spatiales, et concernant un aller-retour habité sur Mars, voici ce qu’elle dit : « C’est un délire. On peut y rêver, mais on en est encore loin, bien sûr. »
Eh oui c’est connu, plus que la technique, c’est bien la réaction du corps humain qui pose le plus de problème…

L’INFO
Mais l’info du podcast est quand même une excellente nouvelle qui nous vient de la planète rouge – une bonne nouvelle non seulement pour la connaissance mais également pour d’éventuels corps humains qui se rendraient sur place.
Le sol martien est composé de 2% d’eau ! On pensait que la surface de Mars était aussi glacée que sèche, eh ben non ! L’instrument d’analyse français SAM présent sur Curiosity a analysé un échantillon de la poussière, et après l’avoir chauffé à 835 degrés, il a analysé toutes les vapeurs qui se sont dégagées, et parmi tout ça, il a trouvé de la vapeur d’eau à hauteur de 2% de l’échantillon.

C’est une sacrée nouvelle dans le sens où on ne parle plus de glace au pôle ou éventuellement enfouie dans le sol, non – là, ça veut dire qu’il y a de l’eau partout, et à portée de main ! C’est donc une grande nouvelle pour le futur des vols habités, et évidemment pour la candidate à Mars One que je suis.
Mais… mais restons tout de même réaliste, tout ne sera pas si facile : déjà, cette eau n’existe ni à l’état liquide, ni sous forme de glace. Elle prend une autre forme chimique en se collant aux grains de poussière. Il faudra donc une petite manip pour lui faire reprendre une forme plus naturelle pour nous – inutile donc de penser qu’il suffira de sucer quelques cailloux en cas de soif. Et surtout penser à ne pas oublier son labo de petit chimiste avant de partir.

Deuxièmement, cette eau contient des perchlorates qui pourraient poser des problèmes de thyroïdes – donc il vaudrait mieux s’en débarrasser avant de boire de longues gorgées. Et troisièmement, la manip pour extraire cette eau du sol rejette des gaz toxiques – ce qui fait que pour l’instant, cette eau est un poison mortel. Mais ! mais maintenant qu’on sait tout ça et de manière précise, on va pouvoir trouver des solutions ! Parce que la science, c’est merveilleux. Eh ouais.
En tout cas, ça reste une grande découverte. Big up, Curiosity ! Et l’instrument SAM, français, cocorico. Voilà.

L’IMAGE
L’image, maintenant… Regardez… Coucou !! hihihi c’est moi !… Bon, cette vidéo est un peu pourrie mais j’en ai d’autres…

Avant de vous montrer, attendez que je vous raconte. Dans l’épisode précédent, je vous avais annoncé que j’allais faire un vol parabolique. Mais c’est quoi, exactement ? Jean-François Clervoy, astronaute et président de Novespace, qui s’occupe de ces vols en France, l’explique en 2 mots.
En fait, ça ressemble à ça. Un A300, qui est un avion tout ce qu’il y a de plus normal, comme le précise Stéphane Pichet qui a également été le pilote de mon vol, et il fait des paraboles. C’est à dire qu’il pique vers le ciel pour passer de 6000 à 8500 mètres d’altitude, période d’une vingtaine de secondes pendant laquelle on pèse 1,8 fois notre poids… puis il… euh, tombe et c’est là où nous sommes en zéro gravité, c’est à dire qu’on ressent absolument les mêmes sensations que les astronautes dans l’espace. Et c’est un truc de ouf. Y a pas de mot… Et il pique vers l’océan pour revenir à 6000 mètres, et c’est encore une période en 1,8g. Ensuite, il y a une minute où tout est normal, et ça recommence ! Et ce, 31 fois en l’espace de 2 heures.

Et moi, alors déjà, ben j’ai fait le décollage dans le cockpit. J’ai malheureusement pas les images, mais j’ai le son…
Ensuite, première parabole. Mon corps découvre la pesanteur terrestre multipliée par 1,8. Ça lui fait tout bizarre, comme dans un grand 8 où on plonge d’un seul coup vers le bas mais en plus fort et en plus dur. (…) Voilà, et ça y est, c’est fini. La surprise est passée, il sait, il s’habitue déjà. Et la première impesanteur… Wow. Je reste attaché comme conseillé mais j’ai l’impression de savoir ce qu’un bébé ressent quand il vient au monde. Une surprise physique… mais doublée d’un émerveillement infini.
Deuxième parabole, c’est encore très surprenant, j’ai du mal à lâcher prise et à me laisser aller !
Troisième parabole, on nous donne un précieux conseil…

4ème parabole, je tente le reportage pour « La tête au carré » en direct de l’apesanteur.

6ème parabole, idem, mais attachée à un siège à côté du hublot ! Les images sont de Erwan Lecomte, mon camarade journaliste de Science et Avenir
Le petit clin d’œil à Alexandre Astier que je lui avais promis ! Je crois qu’il a apprécié le geste

Et des rattrapages au vol, des galipettes, et surtout, surtout, un pied monstre…
Je ne m’en remets pas. Je ne m’en remets vraiment pas. Je tiens à remercier le CNES et Novespace pour m’avoir permis de vivre cette expérience qui est pour moi devenu le plus beau jour de ma vie. Vraiment. Je n’ai pas forcément envie de dire pourquoi parce que ça touche beaucoup à l’intime, mais vraiment, c’était… wow… enfin y a pas de mot. Et j’y retournerai. Je le sais. J’y retournerai. Voilà.
Et si vous voulez plus de précisions sur ce vol, la manière dont je l’ai vécu et les expériences scientifiques à bord, je raconte tout sur mon blog – la deuxième partie arrive bientôt. 

LE TWEET
Du coup, comment ne pas parler du film Gravity… Je ne vais d’ailleurs pas en parler, parce qu’il faut le vivre, mais voici le tweet qui a retenu mon attention, je le traduis : « Le film Gravity devrait être renommé « Zéro gravity ».

 

Et je ne vous montre pas pour ne rien spoiler, tout le monde ne l’a pas encore vu, mais il est très intéressant d’aller lire la TL de Neil deGrasse Tyson le 7 octobre parce qu’il y évoque point par point les quelques incohérences du film. Mais ça ne rend pas le rendu moins impressionnant pour autant, hein.

LA CULTURE
Autre genre de truc qui m’a carrément bluffée et avec gravity dans le titre aussi, c’est cette version de Bohemian Rhapsody de Queen par Tim Blais, un jeune étudiant en physique canadien de 23 ans. Non seulement c’est une reprise a cappella où il fait à lui tout seul toutes les voix et l’instrumentation de la chanson la plus compliquée de l’univers, à peu près, mais en plus il en a réécrit le texte pour parler de la théorie des cordes, la théorie également la plus compliquée de l’univers ! Et scientifiquement et musicalement, c’est irréprochable. Je dis bravo. Voilà. Bravo.

Voilà, c’est la fin de ce 32ème épisode, merci beaucoup de l’avoir suivi. Certains d’entre vous n’ont pas pu télécharger le précédent sur iTunes parce que la HD était trop lourde – je la réserve donc pour Youtube.
Merci à tous ceux qui ont voté pour mon blog pour les Golden Blog Awards, il fait désormais partie des 10 finalistes grâce à vous ! Rendez-vous le 13 novembre pour savoir s’il sera l’heureux gagnant du prix dans la catégorie Sciences…
Entre deux podcasts, vous pouvez me retrouver les lundis et les jeudis à 14h45 dans « La tête au carré » sur France Inter, et n’hésitez pas à mettre plein d’étoiles sur iTunes et à mettre un petit commentaire si vous appréciez « La folle histoire de l’Univers », ça me fait toujours très, très chaud au cœur et ça me donne du courage pour continuer…
A bientôt pour l’épisode 33 ! 🙂