Dans la nuit du 27 au 28 septembre 2015, heure française, une éclipse de Lune a eu lieu alors même qu’elle se trouvait au plus proche de la Terre. Cette configuration n’arrivera plus avant 2033. Ça valait le coup de se lever en pleine nuit pour observer ce magnifique phénomène…
Éclipse de Lune - Photo personnelle
Et, bien entendu, les astres eux-mêmes se sont exprimés sur cet évènement… qui n’a pas fait que des heureux, visiblement !
Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officiel de l’Univers et je vous souhaite la bienvenue dans le 50ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de Pluton, bien sûr, mais aussi d’exoplanète, des premiers résultats scientifiques de Philae et de recherche de signaux extraterrestres…
ON A SURVOLÉ PLUTON !
Et commençons évidemment avec l’événement de cet épisode puisqu’il est historique : ça y est, on a survolé Pluton et Charon ! La sonde New Horizons est enfin arrivée à bon port après 9 ans et demi de voyage et elle nous a envoyé notamment cette image absolument sublime de Pluton où l’on voit distinctement le désormais célèbre cœur qui fait sa particularité…
Si vous n’avez pas suivi en direct toutes les pérégrinations de la sonde et les données qui nous arrivaient au fur et à mesure, sachez que c’était assez dingue en émotions – moins que Philae parce qu’il ne s’agissait que d’un survol, finalement – mais tout de même, c’était chouette à vivre.
Si ça l’était pour moi, ça l’était évidemment pour les scientifiques qui travaillent sur la mission, et c’est notamment le cas de François Forget, qui est directeur de recherches au CNRS et qui est planétologue – il étudie notamment les astres, que ce soit des planètes, des lunes ou des planètes naines, qui sont pourvus d’une atmosphère – et je lui ai demandé comment il avait vécu ce survol tant attendu…
Et justement, ce nouveau monde, on en a déjà des images détaillées où on peut voir des montagnes, qui sont hautes d’environ 3000 mètres, les fameux glaciers, et tout un tas d’autres choses qui font que ce monde est assez fascinant – en tout cas personne ne s’attendait à ça et c’est hyper exaltant. Du coup, j’ai demandé à François Forget de me résumer ce qu’on savait déjà avec les premières données…
Voilà pour Pluton et Charon – mais du coup, c’est sans doute une véritable aubaine que ces deux corps soient aussi exotiques, pour reprendre ses termes, et j’ai voulu savoir quels étaient les enjeux d’une telle recherche – est-ce que ça vous nous aider à la compréhension de la formation du système solaire, par exemple ?
C’est là qu’on se rend compte quand même qu’étudier un si petit corps permet de faire avancer les connaissances dans des domaines beaucoup plus vastes et ça c’est vraiment tout ce qui fait l’incroyable force et tout l’intérêt de la recherche scientifique.
Mais quand même, parce que les Américains restent les Américains, ils ont été vraiment relou – et ils le sont toujours d’ailleurs, avec des pétitions qui tournent, et tout – sur le fait de réhabiliter Pluton au rang de planète. Du coup, j’ai demandé son avis à François Forget…
Voilà !! Voilà un discours tout à fait positif sur le statut de ce petit corps incroyable – ça me fait penser qu’il faudra que je l’intègre au compte Twitter de Pluton, tiens.
Mais pour revenir à ce que je disais, c’est que là où ces personnes ne sont pas cohérentes, c’est que les Américains ont également une sonde qui étudie la planète naine Cérès depuis plusieurs mois, avec le fameux mystère de ses taches blanches, et que j’ai jamais entendu personne vouloir la réhabiliter à travers des pétitions, des prises de bec sur Twitter, etc… Donc bon. Hein ! Je vais traduire les propos de François Forget et l’envoyer à tout ce petit monde, tiens…
Bon je râle, je râle, mais en tout cas, quand même, la NASA a fait un truc formidable que je tiens à souligner : ils ont baptisé une partie de Pluton du nom de « la Plaine de Spoutnik » du nom du tout premier satellite artificiel mis en orbite autour de la Terre – qui était soviétique et qui a mis une très très grande baffe aux Américains à l’époque. Dans ces temps un peu tendus entre les USA et la Russie, je trouve que c’est classe, élégant et presque bisounours. Et c’est ça aussi que je trouve génial, et émouvant, dans l’exploration spatiale, c’est que ben voilà, on n’oublie jamais longtemps qu’on vit sur un même vaisseau, la Terre, et qu’au fond on doit tous – à défaut de l’être toujours – être copains.
Alors la Plaine de Spoutnik, ben moi je dis oui, bravo, et surtout, merci.
Et pour conclure sur Pluton, il faut savoir que les données arrivent kilobit par kilobit et à raison d’un ou deux kilobits par seconde, donc autant vous dire qu’on n’aura pas tout tout de suite – surtout que New Horizons filoche toujours à grande vitesse dans la Ceinture de Kuiper et qu’elle se trouve à environ 4,5 heures-lumière de nous. En gros, on devrait récupérer les 50 gigabits de données au grand complet dans 16 mois. On n’a donc pas fini de faire des découvertes et d’en entendre parler !
LES PREMIERS RÉSULTATS DE PHILAE
Et justement, comme c’est toujours le cas dans les missions spatiales, une des infos de cet épisode est qu’on a enfin les premiers résultats de Philae, plus de 6 mois après son atterrissage sur la comète Churyumov-Gerasimenko. Tout ce qui va suivre provient des 63 heures qui ont suivi sa séparation d’avec Rosetta, pendant lesquelles 10 instruments ont effectué leurs mesures – sachant qu’en plus le fait qu’il ait rebondi a fourni des informations supplémentaires, donc c’était une aubaine.
Et justement, 25 minutes après le premier contact avec le sol cométaire, l’instrument COSAC a reniflé le nuage de poussières que ça a provoqué, et il a détecté des molécules organiques donc 4 qui n’avaient jamais été détectés sur une comète. Je rappelle que ces molécules organiques ne sont pas du vivant, ce sont seulement, et là je cite l’article, « des précurseurs de molécules importantes pour la vie » comme par exemple des sucres, des acides aminés ou des bases de l’ADN.
En tout cas, toutes ces molécules donnent de nouvelles informations sur les processus chimiques en cours au moment de la formation du système solaire.
COSAC a également montré, grâce aux rebonds de Philae, que la comète n’était pas faite de la même manière partout et que sa composition dépend de l’endroit où on regarde. Du coup, un noyau cométaire c’est un bloc moins homogène que ce qu’on pensait jusqu’à présent, ce qui explique pourquoi Rosetta et Philae ne détectent pas toujours les mêmes choses et pourquoi aussi les résultats varient d’une comète à l’autre – notamment au niveau de l’eau. Je ne sais pas si vous vous souvenez de ces résultats de Rosetta, mais elle avait détecté que l’eau qui compose Chury est différente de celle qu’on trouve sur Terre – alors que dans d’autres comètes, on avait trouvé la même que chez nous, ce qui avait mené au modèle qui propose que l’eau a été apportée sur Terre par les comètes. Le fait que l’eau soit pas la même sur Chury avait surpris les scientifiques, du coup – c’est une question de composition isotopique, très précisément, de rapport deutérium sur hydrogène qui peut varier d’un astre à l’autre. Bref, tout ça pour dire que toutes les comètes sont pas faites pareilles, ce que confirment les mesures de Philae.
Un autre instrument, CIVA, a révélé – et je cite encore l’article – que « les terrains proches du site d’atterrissage final de Philae sont dominés par des agglomérats sombres qui sont vraisemblablement de gros grains de molécules organiques. Les matériaux des comètes ayant été très peu modifiés depuis leurs origines, cela signifie qu’aux premiers temps du système solaire, les composés organiques étaient déjà agglomérés sous forme de grains, et pas uniquement sous forme de petites molécules piégées dans la glace comme on le pensait jusqu’à présent. Ce sont de tels grains qui, introduits dans des océans planétaires, auraient pu y favoriser l’émergence du vivant. »
Donc là encore, on avance. On pensait que les molécules organiques étaient mélangées à la glace, mais non, en fait ils se regroupaient déjà entre eux et restaient entre eux. Enfin je personnifie un peu en disant ça, ce qui n’est pas pertinent puisque ce n’est pas vivant mais vous m’avez comprise.
Ensuite, une image panoramique a été prise par Philae là où il se trouve, donc une image à 360°, et non seulement elle révèle que les fractures qu’on peut voir à grande échelle avec Rosetta sont les mêmes que celles que voit Philae à l’échelle millimétriques – elles sont causées par les différences de température entre les moments où elle est proche du soleil et où elle dégaze et les moments où elle s’en éloignent et où elle se refroidit – mais en plus cette photo, prise avec 7 micro-caméras, montre que Philae se trouve dans un trou qui fait sa taille avec deux pieds sur trois qui touchent le sol.
Et enfin, l’instrument CONSERT a réussi à déterminer une zone de 21 mètres sur 34 mètres où se trouverait Philae, ce qui réduit fortement les endroits où chercher.
Et voilà tout ce qu’on sait aujourd’hui avec les premières données qu’il nous a envoyées suite à son atterrissage mouvementé !
Ça remet pas mal en question tout ce qu’on savait jusqu’ici sur d’autres comètes – le truc c’est qu’on en a pas étudié beaucoup non plus, même pas une petite dizaine. Il faudrait des données sur des centaines, j’imagine, pour commencer à avoir une idée globale de ce que sont ces gros blocs de glace cosmiques…
Mais cette mission est quand même assez hallucinante – et le plus beau dans tout ça c’est qu’on n’a pas fini d’en apprendre…
MAIS QU’EST-CE QUE KEPLER-452b A-T-ELLE DE SI SPÉCIAL ?
Autre info de taille dans cet épisode, c’est l’annonce de la découverte de l’exoplanète Kepler-452b qui serait une énième cousine de la Terre… Là encore, justement, j’ai demandé à François Forget de m’en dire un peu plus…
Au-delà des précisions que François Forget a données concernant Kepler-452b, ce qu’il y a d’intéressant dans son propos c’est qu’en l’espace de 30 ans, soit environ la durée de mon existence, la question de la vie extraterrestre a complètement évolué. C’est-à-dire que quand j’étais petite, c’était même pas un sujet scientifique – à part de blagues ou de ricanements, et le SETI ou les plaques envoyées à bord de sondes étaient plus un symbole qu’autre chose – et maintenant, il n’y a plus un scientifique, en tout cas dans ceux que je rencontre, qui n’a pas cette question-là dans un coin de sa tête. Et encore plus loin, et c’est vraiment emblématique, c’est que les scientifiques que je croise ne se demandent même plus si cette vie ailleurs existe mais quand on pourra la détecter ou en voir des traces. C’est fou quand on y pense.
100 MILLIONS DE DOLLARS POUR LA RECHERCHE DE SIGNAUX ALIENS
Et d’ailleurs pour info, et pour appuyer un peu tout ça, même Stephen Hawking qui est pourtant connu pour sa position de « oui ils existent, et ce serait pas mal d’arrêter d’envoyer des signaux à tort et à travers sinon on va se faire bouffer », il a lancé un programme qui s’appelle « Breakthrough Listen », qui sera doté de 100 millions de dollars sur 10 ans et qui cherchera mieux que jamais des signaux extraterrestres, sous forme d’onde radio ou de rayon laser. Les moyens mis en œuvre pourront récolter des données sur une plus grande zone, cent fois plus vite et sur cinq fois plus de fréquences que ce que fait le SETI depuis qu’il existe. En gros, il faudra seulement 24 heures pour recevoir les données que le SETI récolte en un an – ce qui n’est pas rien. Ça reste un gros pari évidemment, mais Stephen Hawking a dit dans son discours au lancement du programme, je le cite : « Il n’est pas de plus grande question. Il est temps de s’engager à trouver la réponse, de rechercher la vie au-delà de la Terre. Il faut que nous sachions ». Mais il a réinsisté sur le fait qu’il valait mieux éviter d’envoyer un message pour le moment, par prudence.
CHRISTOPHE GALFARD
En parlant de Stephen Hawking… La personnalité de cet épisode a justement travaillé avec lui puisqu’il a passé son doctorat de physique théorique à Cambridge sous sa direction – excusez du peu… Il s’appelle Christophe Galfard et il vient de sortir un livre dont le titre est « L’univers à portée de main » et qui est devenu pour moi pour LA référence absolue en vulgarisation scientifique pour tout ce qui concerne les sciences de l’Univers, de la cosmologie à la physique quantique. Ce livre est un voyage et ce n’est pas une image, puisque le narrateur s’adresse directement au lecteur et lui prend la main pour l’emmener partout dans l’espace et dans le temps, de l’infiniment grand à l’infiniment petit. C’est intelligent, divertissant, drôle, instructif et absolument brillant. Mais je crois que c’est encore son auteur qui en parle le mieux – il en a donné une définition qui est parfaitement exacte…
Et puisqu’avoir travaillé avec Stephen Hawking et avoir même co-écrit un livre avec lui n’est pas suffisant, il a aussi eu Etienne Klein comme prof à Centrale. Du coup, j’ai pas pu m’empêcher de lui poser la question suivante…
Et pour en revenir à Stephen Hawking, je lui ai demandé ce qu’il lui devait…
Voilà, et quand même, je voulais en savoir plus à propos du livre. Je vous laisse écouter notre échange à ce propos…
Voilà ! Ce garçon est formidable, que voulez-vous que je vous dise, il a toutes les qualités, c’est assez agaçant.
Sérieux, son bouquin, il devrait être au programme de tous les collégiens. C’est limpide. Si vous voulez vraiment tout comprendre de l’Univers dans lequel on vit, et ça inclut la redoutable physique quantique, foncez. Et il tient la promesse qu’il fait à la première page, à savoir qu’il n’y a qu’une seule équation, et c’est E=mc2. C’est tout, et il l’explique évidemment quand elle doit intervenir. Bref ! C’est donc une référence.
LE FESTIVAL D’ASTRONOMIE DE FLEURANCE
Restons dans la culture, tiens. Plusieurs choses à vous signaler, déjà évidemment le Festival d’astronomie de Fleurance du 7 au 14 août qui fête ses 25 ans cette année. Il y a des ateliers, des conférences, des soirées d’observations, tout un tas d’activités excitantes et vous pourrez par exemple y voir François Forget, justement, qui parlera de Pluton, mais aussi Sylvie Vauclair à propos du Soleil et la matière noire, l’astronaute Jean-François Clervoy qui expliquera le lien entre les sciences et l’apesanteur, ou encore Marc Lachièze-Rey sur le temps, Roland Lehoucq qui décryptera Interstellar, et Cédric Villani, Hubert Reeves, enfin… voilà j’arrête le name-dropping, mais ce festival c’est un Disneyland puissance un million pour moi. Ah mais j’irai, un jour, j’irai ! Si vous y passez, amusez-vous bien, en tout cas.
MES VACANCES SUR MARS
Si vous n’êtes pas du côté du sud-ouest, je vous signale que du côté de Lyon, le planétarium de Vaulx-en-Velin organise des « Vacances sur Mars » ! Ça a l’air trop chouette mais j’ai pas eu l’occasion d’y faire un tour, malheureusement. Vous pourrez simuler un vol spatial, voyager dans l’Univers avec un Oculus Rift (les lunettes de réalité virtuelle), mais aussi construire votre habitat martien avec le logiciel Minecraft, faire de la recherche scientifique comme si vous étiez sur Mars guidé par un médiateur, fabriquer l’élément de votre choix d’une base martienne imprimé en 3D qui sera ensuite intégré à la construction, prendre un selfie martien, etc etc… C’est jusqu’au 7 août, et si j’avais été à Lyon à cette période j’avoue que je vous aurais bien piqué un ou deux enfants pour y aller avec eux, c’est plus rigolo comme ça !
ENVOYEZ VOS DESSINS DANS L’ESPACE !
En parlant d’enfant, si vous avez entre 8 et 14 ans ou si vous êtes entouré de personnes de cet âge, sachez que l’Agence Spatiale Européenne vous propose de faire un dessin qui sera ensuite gravé sur le télescope spatial CHEOPS actuellement en cours de construction et qui servira à observer les exoplanètes. Alors pour qu’il puisse gravé il faut qu’il soit en noir et blanc, il y en aura 3000, mais c’est quand même trop la classe de se dire qu’un de ses dessins sera envoyé dans l’espace sur un engin qui observera peut-être des planètes habitées. Enfin moi je dis ça, je dis rien, vous faites ce que vous voulez. Je mettrai évidemment le lien avec toutes les infos pour participer sous la vidéo et sur mon blog, et sachez que CHEOPS sera mis en orbite fin 2017.
SPACE GIRLS SPACE WOMEN
Et enfin pour cette rubrique culture, j’aimerais revenir sur l’exposition Space Girls Space Women parce que j’ai été conviée à l’inauguration au musée des Arts et Métiers à Paris au mois de juin et pas mal de participantes étaient là, dont celles dont j’avais diffusé une partie des vidéos dans l’épisode précédent, d’ailleurs. Voici un sélection de leurs interventions… (Alors juste une chose, l’image et le son sont pas terribles parce que des photographes passaient tout le temps devant moi et j’avais un interprète italien juste à côté…)
Evidemment on ne peut pas organiser un événement autour des femmes dans le spatial sans l’implication de Claudie Haigneré, la seule Française qui soit allée dans l’espace, et elle a fait un discours également…
J’ai pu aller lui poser des questions – mais dehors donc c’est tout aussi bruyant, mais bref – et je lui ai d’abord demandé son point de vue sur l’évolution de la place des femmes dans le spatial…
C’était super émouvant pour moi d’avoir pu lui poser quelques questions en face à face, si jamais elle tombe sur ce podcast, je la remercie infiniment de m’avoir consacré ces quelques minutes, et sa réponse à propos de la Lune m’avait beaucoup surprise. Et puis quelques jours plus tard, le tout nouveau directeur général de l’Agence Spatiale Européenne, que Claudie Haigneré conseille, a annoncé vouloir construire une base scientifique sur la Lune pour l’après Station Spatiale – donc du coup ses propos prennent sens. Et sérieux, ça aurait de la gueule. Moi je veux bien aider, hein, si faut des volontaires. Même si c’est pour faire le ménage ou organiser le planning de construction du bousin, je vous préviens.
LE RECORD DE GUENNADI PADALKA
Bon enfin on n’y est pas encore, surtout que la Station Spatiale Internationale se porte très bien, et justement la date de l’épisode, c’est un record ! Le 29 juin dernier, le cosmonaute Guennadi Padalka est devenu l’être humain ayant passé le plus de temps dans l’espace en battant le précédent record de 803 jours. Et puis il ne va pas s’arrêter là puisqu’il fait partie, avec l’américain Scott Kelly, de la mission d’un à bord de l’ISS pour préparer les futures missions habitées vers Mars, donc il va carrément exploser son propre record en descendant – ce qui devrait faire en tout 878 jours, soit presque 2 ans et demi en tout passé en apesanteur… Le veinard.
UNE CARTE DES PHOTOS PRISES DEPUIS L’ISS
En tout cas ça lui donnera le temps de faire des tas de photos, et ça nous amène au bidule connecté de cet épisode qui est une carte interactive justement des photos prises depuis la Station Spatiale avec la première lettre du prénom de l’astronaute qui les a prises – on peut voir d’un seul coup d’œil que l’italienne Samantha Cristoforetti en a pris beaucoup – même si elle revenue sur Terre, maintenant – et évidemment on peut cliquer sur chaque petit repère pour découvrir la photo. C’est une bien jolie façon de visiter notre planète…
LOU CAILLOU TOUT CHELOU
Restons dans les photos avec les images de l’épisode, et alors là on est gâté côté martien. Déjà, y a ce caillou hyper chelou sur lequel est tombé Curiosity.
LES CARTES POSTALES D’OPPORTUNITY
Mais pour du rêve, voici deux photos d’Opportunity où je trouve la lumière absolument sublimissime.
11 ANS DE BALADE MARTIENNE
Et surtout cette vidéo où la NASA a compilé 11 ans des pérégrinations du petit rover sur le sol martien, et ça donne un résultat aussi hypnotique qu’émouvant…
LE SOLEIL SANS TACHE
Et finissons sur un tweet qui est aussi une image, en l’occurrence une photo du soleil que l’on peut voir quasiment sans tache solaire… C’est assez impressionnant et en tout cas, on vit autour d’une bien belle étoile…
Spotless (almost). Very little happening on the Earth-facing side of the Sun as we continue towards solar minimum. pic.twitter.com/99yQdDr5Ks
Et voilà, c’est la fin du dernier épisode de la 3ème saison de ce podcast – j’arrive pas à croire que ce soit déjà le cas – 50 épisodes ! Et vous êtes toujours plus nombreux à le suivre, vous n’avez pas idée d’à quel point ça me fait plaisir… C’est pour ça que je continue, aussi, parce qu’au risque de me répéter, c’est un boulot de malade. J’espère que les entretiens que j’ai faits vous auront plu – bon c’était pas toujours dans des conditions idéales mais ça me tient à cœur de vous proposer des images à moi puisque j’ai la chance de côtoyer des gens incroyables – autant en faire profiter tout le monde.
Je voudrais vous signaler deux courts-métrages de science-fiction, le premier qui traite du voyage dans le temps, qui a super scénario et des super comédiens – il s’appelle « One-minute Time Machine »,
et un autre qui a un scénario tout pourri, mais qui a la particularité d’avoir été entièrement filmé à la lumière de la Lune.
Je vous signale aussi le projet conquest.space qui regroupe les témoignages de différents acteurs de « la nouvelle conquête spatiale » – je cite, c’est pas moi qui le dis – et en l’occurrence j’ai témoigné. Chaque témoignage s’achète au prix de 2 euros 99 à lire sur Kindle, celui de Thomas Pesquet est disponible gratuitement en PDF sur le site, mais il y a aussi Romain Charles, le Français qui a participé à Mars500, Thomas Pesquet, le prochain Français à partir dans l’espace et Marie-Mirage, comme elle se nomme, une femme incroyable de 76 ans qui pilote des avions de chasse (alors qu’elle est civile) et qui sera l’une des premières à effectuer un vol dans une navette de tourisme spatial.
J’ai la chance de l’avoir reçu en version papier, avec tous les témoignages, mais je ne crois pas qu’elle soit disponible à la vente… En tout cas je vous mets tous les liens sous la vidéo et dans le billet dédié à ce podcast sur mon blog florenceporcel.com
Pour rester dans le moi-je-myself, j’ai la chance de figurer dans le dernier numéro de Geek avec des questions sur ma mission dans l’Utah – c’était chouette de parler d’autre chose que Mars One – et au-delà de mon interview, je vous le conseille vivement parce qu’il est entièrement consacré aux femmes dans la culture geek – et c’est là qu’on se rend compte (enfin je le savais déjà mais passons) qu’il ne faut pas aller chercher bien loin pour en trouver touuuuuut plein mais qu’il y a un fossé immense entre la présence de ces femmes dans ces domaines et leur quasi-absence dans les médias. Bref… c’est un chouette numéro.
Si vous aimez ce podcast n’hésitez pas à mettre des étoiles sur iTunes et à y laisser un commentaire, ça me fait super plaisir et ça vous rend présent – c’est con mais je ne sais pas forcément qui m’écoute… et pareil sur Stitcher pour la version audio. Vous pouvez liker ma page Facebook si vous voulez des infos tous les jours, que ce soit pour l’actu du spatial ou l’actu de ce que je sors comme contenu – et c’est l’occasion d’avoir des échanges en commentaires si vous le souhaitez. Vous pouvez me suivre sur Twitter où je partage aussi pas mal d’infos et où je live-tweete des évènements comme les conférences de presse de la NASA ou des lancements de fusée ; et bien sûr si vous voulez m’aider, abonnez-vous à ma chaîne Youtube et partagez mes vidéos le plus possible si vous trouvez qu’elles en valent le coup.
Je tiens à remercier l’ensemble de mes Tipeurs pour leur générosité qui m’a permis d’acheter du beau matériel, qui m’a notamment permis de filmer Christophe Galfard et Claudie Haigneré pour ce numéro 50.
Je vous souhaite un bel été, n’oubliez pas de rester le nez en l’air à ne rien faire, à regarder les étoiles, filantes ou pas, et les passages de l’ISS au-dessus de nos têtes (y a des applis et des sites qui vous indiqueront les horaires exacts pour la voir) ; bien entendu prenez soin de vous, prenez soin de notre planète, et je vous dis à très bientôt…
Merci à tous pour les partages, les retweets, les compliments et les encouragements, ça me fait bien plaisir 🙂 N’hésitez pas à vous abonner à ma chaîne Youtube et à vous inscrire à ma newsletter ! Vous pourrez y retrouver bientôt les dialogues de l’Univers en BD…
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Et les épisodes précédents de « Pendant ce temps-là, dans l’Univers… » sont en lien ci-dessous ! (Et si vous voulez les suivre sur Twitter, la liste complète se trouve là.)
Bonjour à tous ! Je suis Florence Porcel, community manager officielle de l’Univers, et je vous souhaite la bienvenue dans le 43ème épisode de ce podcast où je vais vous parler de l’exploration martienne, de sons cosmiques, d’un moment historique à venir et malheureusement de tristes nouvelles…
SEMAINE NOIRE POUR LE SPATIAL PRIVÉ
Et commençons par celles-ci d’ailleurs, elles sont au nombre de deux, ces mauvaises nouvelles : une fusée Antarès a explosé le 28 octobre quelques secondes après son décollage, regardez… attention ça va être rapide.
Voilà, images impressionnantes mais ce n’est que de la tôle. 200 millions de dollars de dégâts quand même pour Orbital Sciences sans compter la casse sur le pas de tir mais il n’y a aucune victime humaine à déplorer au sol, et les astronautes dans la Station Spatiale Internationale qui attendaient la capsule de fret que la fusée devait livrer peuvent s’en passer.
Apparemment, comme pour les satellites de Galileo qui n’ont pas été envoyés sur la bonne orbite, ce serait une défaillance du moteur russe qui serait à l’origine du problème. Mais encore une fois, même si c’est bien dommage et que ça fait jamais plaisir, ce ne sont que des dégâts matériels.
En revanche, du côté de Virgin Galactic, un pilote s’est tué lors d’un vol d’essai de la navette SpaceShipTwo destinée au tourisme spatial. C’était le 31 octobre et l’enquête est toujours en cours pour déterminer exactement ce qui s’est passé. Le deuxième pilote s’en est sorti, heureusement, mais il est blessé et il sera interrogé quand il le pourra.
C’était en tout cas une semaine bien noire pour le spatial privé et ça nous rappelle à quel point ce domaine est dangereux, épouvantablement complexe, et que la moindre erreur peut avoir une issue fatale.
C’est pour ça que quand Mars One prévoit d’envoyer le premier équipage en 2024, ce n’est pas crédible deux secondes, il y a trop de trucs à régler avant et 2024, c’est juste demain.
MDRS CREW 148
Du coup… En attendant de voir comment Mars One va s’y prendre pour régler tous ces problèmes, et en combien de temps ils pensent le faire, je vous présente le premier tweet du compte Twitter officiel de l’équipage 148 de la Mars Desert Research Station.
The MDRS Crew 148 is happy to be on Twitter to share everything about its mission ! 😀 #MDRS148
J’en fais partie – et je vous avoue qu’avoir son nom sur ce genre de blason, ça fait un petit quelque chose, et nous simulerons donc une mission martienne dans un module d’habitation perdus dans le désert de l’Utah, aux Etats-Unis, du 24 janvier au 7 février prochain.
C’est la Mars Society qui organise ça – elle existe depuis 15 ans, c’est une organisation internationale à but non lucratif et son objectif est de promouvoir et d’aider l’exploration habitée de la planète Mars. Et donc depuis tout ce temps, elle organise des conférence et des concours, elle promeut l’enseignement des sciences, elle soutient les agences spatiales, et elle monte des tas de projets dont les missions de simulations.
Donc je fais partie de la 148ème à se relayer dans l’habitat de l’Utah pour 2 semaines où nous serons 6 à vivre comme sur Mars. Donc même nourriture que les astronautes, pas de sortie sans combinaison spatiale, temps de douche limité, entretien des modules, délai de communication simulé comme si on était vraiment sur Mars, etc etc… Et tout ceci en anglais bien entendu.
Cela dit le commandant de notre équipe est Lucie Poulet, dont je vous avais parlé dans l’épisode l’épisode 37 puisqu’elle a fait une mission de simulation de 4 mois à Hawaii – tout s’est très bien passé et du coup, elle rempile pour 15 jours !
Alors ce genre de mission, c’est essentiellement pour les scientifiques : Lucie, par exemple, elle est ingénieure et son but dans la vie c’est de réussir à faire pousser des plantes sur la Lune et sur Mars. Donc elle cherche notamment quelle longueur d’onde de lumière est la plus appropriée.
Je ne connais pas du tout les quatre autres mais je vous conseille d’aller sur notre site pour voir un peu quel genre de profils ils ont – en tout cas à part des scientifiques et des ingénieurs, ce genre de mission accepte aussi les communicants – ce sera mon rôle, je serai donc chargée de raconter ce qui se passe sur le site et sur les réseaux sociaux – et des artistes en résidence.
Et d’ailleurs je cherche des sponsors pour financer ma mission, il me faudrait idéalement 2000 € – moitié en billet d’avion que j’ai déjà achetés, et 1000 dollars que demande la Mars Society. Je ne veux pas faire de crowdfunding, mais si vous faites partie d’une société qui fait du mécénat ou ce genre de chose, ça m’intéresse, d’autant plus que je ne sais absolument pas comment m’y prendre.
Dans tous les cas, j’aurai évidemment l’occasion de vous en reparler…
KATE GREENE
Et d’ailleurs je vais continuer tout de suite avec la personnalité de la semaine qui s’appelle Kate Green, c’est une journaliste américaine qui a justement fait une mission de 4 mois et dont j’avais beaucoup aimé l’article sur l’ennui qu’elle en avait fait. Il n’a pas été traduit en français mais si vous lisez l’anglais, je vous le mets en lien dans le billet dédié à cet épisode sur mon blog florenceporcel.com
Et elle a écrit un autre article, qui a récemment été traduit en français sur Slate, et qui se base également sur son expérience lors de sa mission de simulation. Comme elle est scientifique de formation, elle a fait une étude sur le sommeil des membres de l’équipage, elle avait donc aussi toutes les données concernant les dépenses caloriques de chacun. Et elle s’est rendue compte que les femmes avaient besoin de 2 à 3 fois moins de calories par jour que les hommes et que, en gros – je vous résume l’article en une phrase, hein – le plus cohérent, le moins cher, et le plus confortable pour l’équipage serait de n’envoyer que des femmes vers Mars, puisque je rappelle que dans le spatial, moins la charge est lourde, plus le coût est limité – en ce moment on est à 30 000 euros le kilo, si vous voulez. Et en plus, les personnes petites et minces sont évidemment beaucoup plus à l’aise dans un endroit aux dimensions réduites – comme c’est déjà le cas dans l’ISS.
Je vous résume l’article grossièrement mais il est vraiment intéressant, avec plein d’explications d’études qui ont été conduites pendant l’histoire de l’exploration spatiale et tout – à lire, donc.
SIDING SPRING A FRÔLÉ MARS
Mais en attendant de voir la planète à travers des yeux humains, le 19 octobre dernier était un jour historique dans l’histoire du système solaire puisqu’une comète a frôlé Mars – et ça n’arrive que tous les millions d’années – autant vous dire qu’on ne la reverra pas de sitôt, celle-là. Elle s’appelle Siding Spring, elle n’a fait aucun dégât puisque les sondes en orbite avant été rangées derrière la planète pour des raisons de sécurité, et l’image que vous voyez est une vraie photo, prise par le télescope spatial Hubble.
Et quand je vous dis qu’elle a frôlé la planète, elle est passée à 136 000 km, ce qui est vraiment rien du tout, c’est le tiers de la distance Terre-Lune – et elle se déplace à 56km/s, soit 202 000 km/h… On n’aurait pas aimé qu’elle heurte un satellite, en effet.
En tout cas les rovers au sol ont pris des images qui devraient nous arriver bientôt. Et voici une autre photo, prise de la Terre cette fois-ci, par l’astrophotographe Damian Peach.
(c) Damian Peach
NOTRE BEAU SYSTÈME SOLAIRE
Restons dans les images et restons d’ailleurs dans notre système solaire avec ces tâches solaires assez impressionnantes… Alors ça n’a pas l’air comme ça sur ce gif parce qu’on n’a jamais d’emblée la taille du Soleil en tête – donc la revoilà, pour info. Oui on est là, en bas à gauche. Voilà voilà.
Donc des taches solaires impressionnantes qui sont d’ailleurs accompagnées d’éruptions de classe X, les plus puissantes.
Ce groupe de taches a été baptisé AR 2192, il est plus gros que Jupiter, ce qui n’est pas rien, et c’est la plus grosse formation observée sur notre étoile depuis 2001. Heureusement qu’elle est dans un cycle d’activité plutôt tranquillou…
Plus proche de nous, voici une photo assez sublime du système Terre-Lune vu par la sonde chinoise Chang-E5 qui a fait un petit tour lunaire et qui est revenu…
Et puisque décidément la Terre aime être accompagnée, voici une photo de la Terre et de Mars.
Mais si, regardez ! Là bas, très loin…
INTERSTELLAR
Du côté de la culture, un film qui nous emmène très loin, c’est Interstellar. Je l’ai vu le jour de sa sortie – et je n’intègre pas la bande-annonce à ce podcast parce que Youtube va bloquer la vidéo – et je n’ai pas voyagé aussi loin et été aussi emportée depuis Contact. C’est une grosse claque visuelle et auditive et ça fait un bien fou d’avoir du spectacle comme ça au cinéma, j’attendais ça depuis un brave moment. Ben depuis Contact, en gros.
Alors bien sûr y a des défauts – mais Contact aussi en avait – et c’est pas super crédible parfois – mais on s’en fout. On demande pas à un film de science-fiction d’être crédible à 100 %. Si vous recherchez ça, regardez un documentaire mais arrêtez de demander à de la fiction de tenir debout. Ça n’a pas de sens. La fiction, c’est justement un truc qui n’a rien à voir avec la réalité. Non je dis ça parce que quand je dis que j’ai aimé c’est l’argument qu’on me ressort tout le temps, alors…
Et puis aussi : arrêtez de comparer n’importe quel film de science-fiction avec 2001, odyssée de l’espace. Il faut arrêter, maintenant. Stop. C’est plus possible. Sérieusement, c’est plus possible. 2001 est sorti en 1968. 1968 !! On a fait autre chose, depuis, hein ! Et des tas de trucs bien, je vous jure ! Il faut arrêter, maintenant !!
C’est comme si on comparait systématiquement le dernier ordinateur sorti à un Minitel. Le Minitel, c’était le top du top, on est d’accord. Mais dans son contexte. Faut vraiment arrêter, avec 2001. On est passé à autre chose, quoi.
Donc, Interstellar, j’ai adoré, j’irai sûrement le revoir parce que ce film regroupe tout ce que j’attends d’un film : me divertir, m’emmener très loin dans l’espace et dans le temps, me faire voir des choses que je ne peux pas voir dans la vraie vie, et me poser des questions sur l’Univers, la vie et le reste.
SUMERKI
Et puisqu’on est dans la culture, je ne peux pas ne pas vous parler de Sumerki, qui a gagné le prix Utopiales européen, et je faisais partie du jury…
Alors Sumerki, c’est le roman le plus étrange et le plus fascinant que j’ai jamais lu. C’est l’histoire toute bête d’un traducteur russe, qui vit à Moscou, qui normalement traduit de l’anglais vers le russe ou inversement, mais qui accepte de traduire un texte espagnol parce qu’il n’a pas beaucoup de travail. Et le texte espagnol en question est un vieux manuscrit du 15ème siècle qui est le journal de bord d’un conquistador en Amérique du Sud à qui il va arriver des choses étranges…
Et ce roman en fait, c’est à la fois l’histoire du traducteur qui traduit le texte à Moscou dans le présent, et l’histoire du conquistador en Amérique du Sud dans le passé. Et on bascule je ne sais pas comment dans le fantastique puis dans la science-fiction avec une fin tellement inattendue qu’on se reprend encore une claque, et on se demande comment l’auteur a fait pour nous emporter dans un univers aussi étrange sans qu’on comprenne à quel moment on est passé d’un quotidien banal à un monde inquiétant et pâteux, gluant. Et je l’ai vécu, ce bouquin, c’est à dire que j’ai vécu une expérience physique, j’avais des palpitations, j’avais du mal à respirer, j’avais les mains qui tremblaient tellement fallait que je connaisse la suite et vite… Et cette fin !… Cette fin…
Bref. Sumerki – ça veut dire crépuscule en russe – aux éditions L’Atalante, je vous le conseille.
LA NASA SUR SOUNDCLOUD
Du côté du bidule 2.0, la NASA continue son exploration des possibilités quasi-infinies du web avec l’ouverture d’un SoundCloud où elle regroupe tout plein de sons trop bien comme des décollages de fusée, des retranscriptions audibles pour l’oreille humaine des ondes sonores des planètes, le bip bip de Spountik, des discours de Kennedy ou encore du fameux « Houston, on a un problème »…
C’est merveilleux, j’y passerai des heures, c’est trop génial.
ALLEZ PHILAE !!!!
Last but not least !… L’événement est bien sûr à venir et c’est l’atterrissage de Philae sur la comète qui se passera le 12 novembre.
Le site J a été baptisé Agilkia du nom d’une île égyptienne et on espère tous que ça lui portera bonheur… Je rappelle que la mission Rosetta a décollé il y a plus de 10 ans et que c’est la première fois dans toute l’histoire de l’humanité qu’un artefact va se poser sur une comète – et je rappelle que c’est l’Agence Spatiale Européenne, avec de nombreux partenaires européens dont le CNES, qui a lancé cette mission.
Je serai à la Cité des Sciences le 12 pour vivre ce moment, et j’espère bien qu’il y aura des dispositifs spéciaux en télé, en radio et sur Internet pour que vous puissiez aussi assister à l’événement. C’est très risqué mais on croise tous les doigts pour que ça se passe bien…
En tout cas j’espère vous apporter de bonnes nouvelles au prochain épisode !
C’est la fin de ce numéro 43, merci à tous de l’avoir regardé. Et je voudrais vous remercier surtout d’avoir été si nombreux à voter pour moi pour les Golden Blog Awards, me voici 2ème derrière les amis d’Agence Tous Geeks, chez qui j’avais été invitée l’année dernière et dont j’avais diffusé un reportage dans le numéro 37, si vous avez la curiosité d’aller voir. Pareil, le résultat des courses ça sera le 12 novembre – quelle journée !! On verra bien si le jury se prononce en ma faveur ou pas.
Je voudrais aussi saluer tous ceux que j’ai pu croiser aux Utopiales, j’ai rencontré beaucoup d’entre vous et ça m’a fait hyper plaisir de vous voir en vrai et de pouvoir échanger – plus ou moins selon les cas, et désolée si j’ai pas eu l’occasion de discuter plus avec vous que vous l’auriez voulu.
J’ai passé un festival extraordinaire et j’en reviens pas d’avoir vécu un truc aussi dingue et je voudrais remercier toutes les équipes des Utopiales pour tout. Et voici une photo de groupie avec Roland Lehoucq, astrophysicien, et président du festival.
Et pour finir en image, voici un extrait de la rencontre avec Alexandre Astier. C’est l’hommage d’un artiste aux sciences, et c’est à la fois juste, riche, brillant et très émouvant. J’espère que vous serez aussi touchés que moi… A très vite et bonne chance à Philae !
Ah, la fameuse photo de Curiosity qui a fait le tour des Internets… Une lueur étrange : il n’en fallait pas plus pour élaborer les hypothèses les plus farfelues ! Mais c’est une explication bien plus terre à terre (Mars à Mars ?) que la NASA a apportée, et je vous en parlais justement dans « La tête au carré » sur France Inter le 9 avril dernier (à partir de 2’51)…
Mais la Lune n’est pas en reste. Elle s’est certes éclipsée il y a quelques jours dans l’ombre de la Terre, mais une actualité peu banale la concerne ces jours-ci : la sonde LADEE arrive à court de carburant et va s’écraser sur le sol lunaire dans les prochains jours (à partir de 5′).
MISE À JOUR
Ça y est, elle s’écrasée !
Ground controllers @NASAAmes confirmed LADEE impacted the surface of the moon, as planned. Stay tuned for details! http://t.co/4lc5OqSJkn
Et à l’instar des animaux qui viennent d’être reconnus comme « doués de sensibilité », je suis persuadée que les astres sont des objets cosmiques sensibles (très sensibles, même…) aussi.
Alors avec Aurélie Bordenave, l’illustratrice des fabuleuses « Semaines Dessinées » de La Tête Au Carré, nous avons décidé de les laisser s’exprimer…
Voici le premier strip de « Bulles d’Univers » !
Si vous voulez plus de dessins d’Aurélie, n’hésitez pas à faire un tour sur son site.
Si vous voulez plus de dialogues entre les astres, alors n’hésitez pas à faire un tour par ici !
Ceci est un billet auparavant publié sur le Blog au Carré !
Bonjour ! Ici la Terre. Vous savez ? Votre planète préférée 🙂
Quand j’étais petite (je vous parle d’un temps que les moins de quelques milliards d’ans ne peuvent pas connaître), Soleil m’appelait son « petit culbuto ». Faut dire aussi que j’ai décidé de m’incliner un peu par rapport au plan de l’écliptique.
Ah mince, premier gros mot. Bon. Ne partez pas tout de suite, je vous explique. Le plan de l’écliptique… C’est très simple. Prenez une orange. Posez-la sur une feuille de papier rigide posée sur une table. L’orange, c’est Soleil. Maintenant, coupez l’orange en deux parties bien égales mais parallèlement à la table, donc à l’horizontale. Vous avez donc deux moitiés d’orange. Soulevez la moitié du haut et glissez la feuille rigide entre les deux moitiés. Reposez la moitié du haut. La feuille rigide, qui passe par le milieu de l’orange et est parallèle à la table, c’est le plan de l’écliptique.
En gros, le plan de l’écliptique, c’est une surface plane imaginaire en deux dimensions qui passe par l’équateur de Soleil, quoi. Le dessin ci-dessous a des flèches un peu bizarres dans tous les sens mais c’est l’idée. Et c’est surtout le plan sur lequel j’orbite (le centre de mon noyau n’en bouge jamais, je ne vais ni au-dessus ni en dessous.)
Image de Philippe Saadé. Lien vers l'article original en fin de billet.
Et donc, comme on peut le voir sur l’image ci-dessus, le plan de mon équateur est de traviole par rapport au plan de l’équateur de Soleil (j’en voulais un rien qu’à moi, que voulez-vous). J’ai culbuté légèrement sur le côté pour devenir inclinée à environ 23° (c’est pas mal représenté par la flèche a qui part de traviole – donc).
Soleil m’appelait « petit culbuto » dans mes jeunes années à cause de ces 23°. Mais il a vite arrêté quand il s’est rendu compte qu’Uranus a voulu faire son malin en se renversant quasiment complètement : il est incliné à plus de 90°. Un astre chelou, Uranus. Il savait pas comment attirer l’attention. (Ne le dites pas que je vous l’ai dit, mais Soleil pense qu’Uranus a tellement mauvais caractère que ça le faisait marrer de ne lui montrer que ses culs pôles.)
Crédit : Lawrence Sromovsky, (Univ. Wisconsin-Madison), Keck Observatory
Mais nous y voilà : quel rapport entre l’inclinaison que nous, planètes, pouvons avoir par rapport au plan de l’écliptique (Mercure n’est quasiment pas inclinée par exemple), le fait de plus ou moins montrer nos pôles à Soleil, les solstices et les équinoxes ?
C’est très simple, en fait.
Vous vous souvenez de l’orange ? Imaginez maintenant que je sois une pomme qui tourne autour de cette orange. Le pédoncule (la petite queue de la pomme, faites un effort, un peu) représente mon pôle Nord et à l’opposé, la mouche (le petit zigouigoui en dessous, FAITES UN EFFORT, ON A DIT) représente mon pôle Sud.
Inclinez la pomme de telle manière à ce que le pédoncule suive la direction de la flèche a du premier schéma. Vous avez à peu près reproduit mon inclinaison d’environ 23°. (Sur le schéma ci-dessous, la pomme est exactement inclinée à 23°).
Soleil, plan de l'écliptique, moi. Je débute en Photoshop. Et c'est pas à l'échelle, hein !
Maintenant, en faisant bien attention à garder l’inclinaison de 23° et de garder le centre du noyau au niveau du plan de l’écliptique, faites tourner la pomme autour de l’orange.
Par exemple, là, au début sur le schéma ci-dessus, j’ai le pôle Sud tourné à fond vers Soleil. C’est le solstice d’été pour l’hémisphère sud et le solstice d’hiver pour l’hémisphère nord. Et puis comme je tourne autour de Soleil, ben six mois après, c’est le pôle Nord qui est tourné à fond vers lui. C’est donc le solstice d’hiver pour l’hémisphère sud et le solstice d’été pour l’hémisphère nord.
Et puis ben les équinoxes, c’est ce qu’il y a pile entre les deux solstices, quand ni le pôle Nord ni le pôle Sud n’est tourné vers Soleil. C’est plus clair avec le schéma ci-dessous.
Solstices, équinoxes et saisons pour l'hémisphère Nord
Récapitulons : les solstices sont les deux moments dans l’année où l’un ou l’autre pôle se trouve exactement en face de Soleil. Les équinoxes sont les moments où ni l’un ni l’autre le « regarde ». En gros, les solstices sont les moments où je lui montre mes pôles et les équinoxes sont les moments où je suis de profil.
Simple, non ? Bon, corsons un peu.
D’après le schéma ci-dessus, donc, on voit que c’est l’été pour l’hémisphère nord alors que je suis à l’endroit le plus éloigné de Soleil (mon aphélie). Erreur ? Paradoxe ? Pas du tout. Ce qui compte, ce n’est pas la taille du rayon de Soleil qui m’atteint, c’est la manière dont il m’atteint.
Image de Przemyslaw "Blueshade" Idzkiewicz (francisée par Idarvol)
En fait, il y a deux raisons qui expliquent pourquoi la saison chaude advient dans l’hémisphère nord au moment où je suis la plus éloignée de Soleil.
– Lorsque j’ai le pôle Nord tourné vers Soleil, ses rayons m’atteignent selon un angle plus direct. Le faisceau lumineux en jeu se concentre donc sur une plus petite surface, ce qui la chauffe plus – et hop ! ce sont les beaux jours.
Voyez le schéma ci-dessous. Il ne correspond à rien de réel, mais imaginez que la « planète » se penche vers les faisceaux lumineux comme le pôle Nord le fait lors du solstice d’été vers Soleil… Le faisceau le plus direct, celui que l’on voit à l’équateur, se « déplacera » vers le nord…
Et le faisceau du haut se déplacera vers le pôle Nord. Pour comprendre pourquoi ça chauffe plus quand il y a une plus petite surface, imaginez qu’on donne un échantillon de peinture jaune à une fille et à un garçon. On demande à la fille de peindre le mur d’une toute petite pièce et au garçon le mur d’une très grande pièce. Avec le même échantillon de peinture, la fille aura alors une pièce jaune vif et le garçon jaune pâle parce qu’il aura dû diluer son échantillon à l’extrême. C’est exactement le même principe avec l’énergie : elle se concentre d’autant plus (et donc chauffe plus) lorsque la surface est petite.
Quand le pôle Nord est orienté vers Soleil, ses faisceaux concentrent donc leur énergie sur de plus petites surfaces grâce à l’angle auquel ils m’atteignent au nord.
– Deuxième raison pour laquelle c’est l’été dans l’hémisphère nord alors que je me trouve très éloignée de Soleil : la longueur du jour. Pas de la journée, qui dure toujours 24 heures, hein – mais le jour par opposition à la nuit.
Regardez ce schéma à nouveau.
Image de Przemyslaw "Blueshade" Idzkiewicz (francisée par Idarvol)
Vous voyez ? Regardez la distance de jour qu’il y a entre la côte russo-chinoise et la côté Ouest du Canada que l’on devine de l’autre côté… Elle est immense. En fait, puisque ce schéma représente le solstice d’été de l’hémisphère nord, il montre la journée où le jour dure le plus longtemps (environ 15-16 heures selon les endroits).
Il y a donc beaucoup plus de surface de jour et beaucoup moins de surface de nuit dans l’hémisphère nord quand le pôle Nord est tourné vers Soleil : il nous éclaire (et nous chauffe) donc plus longtemps. On voit très bien aussi sur ce schéma pourquoi le pôle Nord n’a pas de nuit pendant plusieurs semaines lors de l’été ! On ne peut pas à la fois vouloir se montrer en entier à Soleil et avoir de l’obscurité, hein.
Voilà !
Aujourd’hui, c’est donc le solstice d’été pour mes habitants de l’hémisphère nord et le solstice d’hiver pour mes habitants de l’hémisphère sud.
Joyeux solstices à vous tous ! Et prenez soin de moi…
Et voici le 21ème ! En fin d’émission, je vous parle longuement d’un autre jeu Axe pour gagner un ticket dans l’espace. Si ça vous tente, n’hésitez pas… Sinon, les nouvelles les plus excitantes cette semaine nous arrivent d’Europe qui tourne autour de Jupiter ! Bon visionnage…