[CV-VIDEO] Deux ans… enfin !

Et voilà. Ça fait deux ans.

Je ne dirai pas que c’est passé vite, parce qu’il y a eu quelques mois très difficiles. Je ne peux pas dire non plus que c’est passé lentement tellement j’ai l’impression que c’était hier.

C’était une semaine de ma vie, dense, éreintante, fascinante, pleine de leçons, un peu hors du temps, et je peux dire désormais qu’elle a changé le cours de mon existence.

***

Dimanche 15 novembre 2009. J’ai l’idée. Le besoin, du fond des tripes, de créer. J’écris quelques phrases sur un bout de papier. Les images et la construction arrivent tellement vite dans ma tête que j’ouvre immédiatement un fichier Excel pour y construire le découpage détaillé, mot pour mot. J’écris. Le texte de la voix-off, les enchaînements. J’écris. Le résumé de ma vie. Sans y penser, sans m’y attarder, sans faire le point. Il faut avancer, je n’ai pas le choix, c’est ma dernière année d’étude, il me faut absolument ce contrat.

J’envoie des mails. Besoin d’une amie pour cadrer et pour m’aider à la mise en scène. Besoin du trépied d’un pote. Besoin d’un carton pour faire ma pancarte. Et puis c’est à peu près tout, finalement. Tout le reste, je l’ai : l’appareil photo pour les images, Windows Movie Maker pour le montage – que j’apprendrai au fur et à mesure – la musique, la voix, les décors, les costumes, les accessoires qui nécessiteront quelques courses quand même…

Le lundi, je fais ces courses. Je visionne toutes les archives de vidéo que je peux avoir de mes passages sur scène. Je peaufine le scénario, le texte, le découpage, je vais chercher le trépied, je travaille le ton d’André Dussollier ; et accessoirement je vais en cours.

Le mardi, je tourne les plans à la fac et je commence le montage avec les éléments que j’ai déjà. La voix-off brouillon m’aide à tout caler, je sélectionne les bouts de répliques de mes passages sur scène dont j’ai besoin, je resserre le texte pour donner plus de rythme, je rajoute quelques vannes visuelles… Et puis, j’ai cours toute la journée.

Le mercredi, je parcours Paris et ses environs pour aller prendre en photo mes anciens jobs, je continue à monter les éléments au fur et à mesure qu’ils arrivent, et je ne dors pas. Je ne dors plus depuis dimanche. Trop d’excitation. Je crée, enfin, ça fait du bien. Et je n’avais jamais fait ça avant. Un court-métrage, de A à Z. Je n’avais jamais monté une seule image, jamais filmé quoi que ce soit. J’organise la journée du jeudi, la journée de tournage.

Le jeudi, tournage. Ereintante journée, excitante journée. Le soir, tard, quand la lumière fuit, je m’écroule et je regarde les rush. Malgré l’épuisement, un sourire émerveillé sur mon visage. Ce que j’avais dans ma tête ressemble trait pour trait à ce que je vois sur l’écran de mon PC. Battements, battements, battements de cœur…

Le vendredi, montage. Je me découvre tellement perfectionniste… Je m’apprends au fur et à mesure que j’apprends la technique. Je m’apprends beaucoup, en fait… Et je ne dors toujours pas.

Le samedi, fac le matin, expo l’après-midi avec mes parents exceptionnellement de passage à Paris. Le soir, réunion familiale. Je m’écroule sur le canapé et je dors 3 heures. Je continue le montage quand je rentre, jusqu’au milieu de la nuit.

Le dimanche, je tourne les derniers plans, ceux avec mes parents. Et l’après-midi, je les intègre. Le soir, je décide d’arrêter de peaufiner. Je regarde la résultat.

Battements de coeur.

Il est là. C’est moi qui l’ai fait. J’ai envie de pleurer. Il est tel que je l’avais imaginé. Parfait. Imparfait, sans doute, comme un enfant qui a forcément des défauts. Mais c’est le mien. C’est moi qui l’ai fait. Il est parfait. Je pleure. Je ris.

Je le regarde une dixième fois avec tout le recul dont je suis capable. Un seul petit minuscule doute, et je le garde pour moi. Je connais trop les risques de la viralité du web… Il ne pardonne pas. Peu de chance que ça change ma vie de manière positive. De grandes chances qu’elle bascule du côté du cauchemar, en revanche… Pas vraiment de droit à l’oubli. Pas vraiment le droit de me planter.

Je la regarde, cette dixième fois. Attentive. Grave. Battements de coeur.

Je n’ai aucun doute.

Surprise. 

Première fois de ma vie que j’ai autant foi en quelque chose que j’ai créé. Larmes de fatigue. De fierté, aussi…

97%… 98%… 99%… Youtube l’a avalée. Il se l’est appropriée. Je la lui ai confiée. Ma vidéo…

Nous sommes le dimanche 22 novembre 2009 et le CV-vidéo façon Amélie Poulain est en ligne. Un morceau de moi est accessible à qui veut…

***

Nous sommes le 22 novembre 2011 et je regarde la pancarte que j’ai gardée – de justesse (je m’apprêtais à descendre aux poubelles quand une amie m’appelée pour m’informer du début de tout le ramdam…)

Battements de coeur.

Battements de coeur, parce que s’il n’a pas eu l’effet escompté sur le moment, je sais aujourd’hui que ceux qui me répétaient qu’il aurait un effet à long terme avaient raison.

***

Lundi 29 août 2011. Je pensais de plus en plus, de manière dangereusement sérieuse, à tout plaquer pour aller m’installer à Metz et reprendre une carrière de caissière jusqu’à la fin de mes jours.

22h03. Vinvin, lui-même, m’envoie un DM. Huit jours après, le mardi 7 septembre, j’étais embauchée chez StoryCircus, sa société de production, pour travailler sur une nouvelle émission, ambitieuse et folle, sur France 5 : Le Grand Webze.

Vinvin m’avouera plus tard qu’il s’était souvenu de mon CV-vidéo. Presque deux années après, il aura été la porte d’entrée à un poste auquel je n’aurais jamais osé rêver.  

***

Je n’ai pas envie de revenir sur ces deux années. Elles ont été difficiles. Pleines d’enseignements de toute sorte, bien sûr. Riches, d’une certaine manière. Mais finalement pas très agréables, malgré de bons moments.

Aujourd’hui, je souhaite les mettre définitivement derrière moi. Je voudrais remercier ici toutes les personnes qui ont vu, aimé et partagé ma vidéo par mail, sur leur blog ou sur les réseaux sociaux.

Je voudrais remercier Virginie Sarrazin sans qui ce court-métrage n’aurait jamais vu le jour. Son oeil de metteur en scène et sa manie du détail m’ont été indispensables.

Je voudrais remercier mes parents qui m’ont soutenue financièrement et moralement plus que de raison.

Et je voudrais remercier Vinvin. Bien sûr. Il est en face de moi à l’heure où j’écris cette phrase. Et voilà que ma gorge se serre et que les mots me manquent…

Je voudrais remercier tous ceux qui, de près ou de loin, m’ont permis d’arriver, ici, aujourd’hui.

***

En fait, j’aurais aimé écrire un billet rigolo. Un truc un peu léger, pour présenter l’émission en même temps et dire à quel point je m’y épanouis – tant de travailler avec des personnes impressionnantes de talents et de bonté d’âme (coucou Cyrille, coucou Henri !) que d’effectuer les tâches qui me sont confiées.

Mais je n’y arrive pas. L’émotion et la reconnaissance sont si fortes parfois que les mots – même écrits – sont impuissants.

Alors voilà. Ca fait 2 ans. Enfin. Je vais essayer d’arrêter d’avoir peur du lendemain et de prendre confiance en l’avenir. Le présent est si lumineux…

MERCI.

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Virginie Sarrazin, c’est ma coupine. On s’est rencontré à l’Ecole de Comédie Musicale des 3 Arts. Elle est comédienne, metteur en scène, chanteuse et auteur : elle a donc beaucoup de talents.

Vous allez me dire : je vais pas dire le contraire vu que c’est ma coupine. Certes. Mais justement, pour vous prouver que je ne dis pas ça juste parce que c’est ma coupine, allez donc vous en rendre compte par vous-même : elle est Madame de Réan (en alternance) dans l’adaptation musico-théâtrale des Malheurs de Sophie. Si vous avez des enfants, je vous le conseille vivement, c’est un très bon spectacle !

Et elle joue et co-met en scène un autre spectacle dont voici la très jolie affiche.

affiche-Vi.jpg

Les Malheurs de Sophie sont très connectés puisqu’ils ont un site officiel et une page fan. Ma coupine aussi d’ailleurs, puisqu’elle a un site, un blog et un compte Facebook.

Vinvin (aka Cyrille de Lasteyrie) est auteur et comédien. Il est également co-producteur et co-animateur du Grand Webze. Il est devenue une star des Internets mondiaux avec Bonjour America, des sketchs en vidéo à l’époque où Youtube et Dailymotion n’existaient même pas.

Aujourd’hui, c’est toujours une star des Internets mondiaux puisqu’il a un blog très visité, un compte Twitter très suivi et une websérie très appréciée (dont voici le premier épisode de la deuxième saison).

Et puis il y a Le Grand Webze (se cache ici un lien non-officiel, CHUUUT.)

Le Grand Webze, c’est l’émission sur laquelle je travaille. J’en suis sa community manager, responsable du foule-cherchage et lien avec les internautes lors des directs.

La prochaine émission sera vendredi 25 à 23h40 sur France 5 et elle sera évidemment passionnante et très interactive.

Vous pouvez suivre son actualité sur TwitterFacebook et le blog officiel où nous proposons aux internautes de nous aider à la préparer (c’est le concept, en fait).

Et puis aussi, on a un documentariste qui nous suit au quotidien et qui poste des vidéos des coulisses de la prod régulièrement sur son blog dédié.

[MEMOIRE] L’extimité au service du personal branding sur le web 2.0 (exemple du CV-vidéo)

Pour mon mémoire de Master 2 professionnel de Journalisme Culturel, j’ai voulu à la fois étudier un objet qui me passionne et qui fait partie de ma vie (le ouaibe deupoinzéro) et mon expérience professionnelle (puisque ça faisait partie de la consigne du mémoire). N’ayant pas trouvé le contrat d’apprentissage que j’avais pourtant cherché activement (…), je me suis donc repliée (non sans joie, je dois bien l’avouer) sur mon CV-vidéo.

L’intitulé exact du mémoire est :

L’extimité au service du personal branding sur le web 2.0. (Exemple du CV-vidéo)

Exercice étrange que d’étudier son propre objet en parlant de soi à la troisième personne du singulier… :-/

Mais je me suis bien amusée (même si seuls les étudiants savent à quel point écrire un mémoire est un travail de titan qui peut rendre fou), j’ai parlé de 3 CV-vidéos différents (Nicolas Catard, Isabelle Moreau, Moi-Je), d’extimité, de personal branling branding, de storytelling et de Twitter (qui est d’ailleurs remercié dès la page 2).

Que tous les Twittos qui m’ont suivie pendant les mois de la rédaction de ce mémoire soient encore une fois remerciés.

J’ai obtenu la note de 14,15 ou 16/20, je sais pas trop, faudrait que je me renseigne, tiens.

L’extimité au service du personal branding sur le web 2.0 (PDF)

[CV-VIDEO] Suite et fin

J’ai signé. Ca y est, je me suis inscrite à la fac, ça y est, un employeur a bien voulu de moi.

Ne vous réjouissez pas trop vite. Ce n’est pas un contrat d’apprentissage, et je ne l’ai pas trouvé grâce à mes efforts de recherche d’emploi, que ce soit de manière classique ou par mon CV-vidéo.

Une camarade de promo a démissionné de son stage. Je la remplace donc. Mon employeur n’a même pas demandé à voir mon CV, à me rencontrer, à lire quelques-uns de mes articles. Non, elle a besoin de quelqu’un, ma camarade lui a parlé de moi, elle a dit d’accord. 

J’ai donc commencé mon stage à Planète Campus début mars, pour une rémunération de 398 € par mois. Autant vous dire que ce n’est pas assez pour payer mon loyer. Mes factures n’en parlons pas. Ni de la carte Orange, des courses, du train, de la laverie automatique, des livres pour la fac, etc… 

C’est ainsi.

Avais-je vraiment d’autre choix que d’accepter ? Non. C’est la seule façon de sauver mon année.

En tout cas, le fossé entre le succès de ma vidéo et la manière dont je suis finalement employée n’aura jamais été aussi grand.

Ce n’est pas très agréable. A vrai dire, je suis perplexe. Je ne sais pas quoi penser de cette situation. Je n’ai que des questions sans réponse.

Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ? Pourquoi cet échec, malgré ce succès ? En ai-je trop fait ? Certes, ce que je cherchais était particulier ; mais pourquoi si peu d’autres propositions dans le journalisme ? La crise, vraiment ? Ai-je fait peur ? Ai-je paru trop « artiste » pour mériter ma place dans une rédaction ?

C’est une liste de questions non-exhaustives. Je cherche à comprendre, je n’y arrive pas. Peut-être parce que je n’ai pas assez de recul.

Si vous avez des idées, n’hésitez pas à les partager. Je peux tout entendre. Les commentaires vous sont ouverts…

 




 

[CV-VIDEO] Deux mois après, un premier bilan (4/4)

4) Entre (petite) notoriété et (grosses) contrariétés


Vue de l’extérieur, ma situation avait certainement tout d’enviable. J’en ai croisés, des regards différents : admiratifs, jaloux, envieux, amusés, curieux, intrigués, bienveillants, attentionnés…
J’en ai entendu, des paroles gentilles (et j’en remercie chaudement leurs auteurs) :
« avec ce buzz, tu vas carrément tout de suite trouver un CDI dans une grande chaîne ! », « c’est génial, bon je libère ta ligne, y a sûrement 20 employeurs qui essayent de te joindre, là », « tu vas avoir l’embarras du choix, bravo ! », « c’est dingue ce que t’as fait, tout le PAF doit être à tes pieds », « bon alors, c’est quoi les nouvelles ?? tu veux pas nous dire parce que c’est du lourd ? »


C’était du lourd, oui. Du lourd de néant. Tout le PAF n’était pas à mes pieds, 20 employeurs n’ont pas essayé de me joindre, on ne me proposait pas de CDI, les grandes chaînes restaient désespérément muettes, et mon téléphone aussi.


Enfin non. Mon téléphone n’a pas arrêté de sonner. Des journalistes, tous les jours. Tous les jours, pendant 3 mois. Et à chaque fois, la même rengaine. « Vous auriez le mail de votre red’chef, ou un contact à la RH ?… » Jamais, jamais je n’ai pu décrocher le moindre mail, le moindre nom, le moindre numéro de téléphone. J’étais furieuse, bien sûr. D’autant plus que les excuses pour ne pas me donner ces informations étaient souvent foireuses. Ces journalistes avaient certainement peur que je leur vole leur job, je ne vois que cette explication. En tout cas, ça en disait long sur la situation de la presse en France, et, plus globalement, sur la peur du chômage… Donc, au bout du compte, je ne leur en veux pas vraiment.


En tout cas, j’avais beau être très demandée par les médias, je piquais toujours dans mon livret A pour faire mes courses. Réalité un peu moins glamour… (Merci Papa Maman de m’avoir payé ma Carte Orange. La RATP ne fait pas de tarif chômeur. Dommage.)


Toute cette période un peu folle a été rythmée par des situations en dents de scie. Pas faciles à gérer émotionnellement, moralement, nerveusement, et physiquement, elles m’épuisaient de toutes les manières que je viens de citer. En voici quelques exemples représentatifs.


– Suivie par la télé belge le matin, virée comme une malpropre le soir

J’étais fébrile : juste avant les vacances de Noël, une boîte de prod (vous n’aurez pas son nom, faudrait me payer très, très cher pour que je leur fasse de la pub) m’avait appelée et était prête à m’embaucher. C’était le résultat d’une candidature suite à une annonce sur Profilculture – non, ils n’avaient pas entendu parler de ma vidéo, et oui, je continuais à chercher par la manière « classique ». 


Je passe sur les vacances de Noël à passer des heures à commencer en télé-travail, en même temps que le baby-sitting de deux enfants (mais pas le week-end, quand même), les réponses aux sollicitations des journalistes, l’envoi de candidatures tous les jours, la surveillance de mon e-réputation (sur rue89, notamment), et, très accessoirement, du repos (ahahah) et les fêtes de famille.


Nous nous étions mis d’accord pour nous rencontrer « en vrai » avant de signer quoi que ce soit, mais ils m’attendaient de pied ferme le mercredi de la rentrée pour commencer à travailler. Bon. Ok.


La veille, la RTBF me contacte : ils voudraient me suivre pour un reportage. Ce premier jour prévoyant une embauche est une aubaine pour eux : on se donne rendez-vous à l’adresse de la fameuse boîte de prod. C’était tôt le matin avant l’heure à laquelle j’étais censée arriver – je ne voulais pas, pour mon premier jour, rappliquer avec des caméras. Routine habituelle : installation du micro, prises de vue refaites plusieurs fois dans la rue sous les regards intrigués des passants, interview, plans de coupe, etc. Un moment très agréable, en somme. J’avais la banane pour la journée. Du moins, je le pensais…


Ca s’est très mal passé. Visiblement, nous nous sommes mal compris. Il m’avait pourtant semblé avoir été claire… Je m’en suis pris plein la figure comme jamais ça ne m’était arrivé. Je vous passe les noms d’oiseaux… mais je vous offre cette réponse d’anthologie quand j’ai abordé la question du contrat d’apprentissage (attention, c’est du lourd !) : « On est une société de production, ici, pas un centre social. » 


J’ai pris mes affaires qu’on m’avait demandé de prendre, j’ai remercié de mon plus beau sourire, et je suis partie. Une fois la porte passée, inutile de vous dire que j’ai fondu en larmes. Ce n’était encore pas pour cette fois…


A 9 heures, j’étais la star du jour sur la RTBF (vidéo ci-dessous, heureusement que le logo de la société n’est pas identifiable) ; à 16 heures, j’étais une moins que rien « pas fiable, inconséquente » et « SDF » (je vous fais grâce du reste, je vous dis, je suis pas maso).


Belle illustration de ce que je vivais chaque jour…




– En préparation d’un colloque au ministère le matin, recalée le soir

Grâce à mon CV-vidéo, on m’a contactée pour faire partie des intervenants lors d’un colloque organisé par Valérie Pécresse, sur l’insertion des jeunes diplômés en Langues, Lettres, Sciences Humaines et Sociales dans les entreprises (et dont je vous ferai un compte-rendu, oui, promis, ça vient !).

Organisé par L’Etudiant, son directeur de la rédaction me demande où en sont mes recherches – au point mort. Il me propose d’intervenir en ma faveur auprès de la rédaction de L’Express, à l’étage du dessus. Chouette ! 

Le soir même, ironie du sort, je vois une petite annonce sur Twitter : L’Express cherche un stagiaire au pôle culture. Je saute sur mon clavier… et la réponse en message privé m’arrive quelques minutes plus tard : « Désolé Florence. Nous ne pouvons prendre que à plein temps. Merci d’avoir répondu c’est gentil. »

Damn it.


– Jeudi, consultante au ministère ; lundi, teubé au Pôle Emploi

Last but not least dans ma série des « dents de scie ». Un jeudi, donc, a eu lieu le colloque au ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche, où j’intervenais. Trois jours plus tard, j’étais convoquée au Pôle Emploi pour un atelier obligatoire : « Comment optimiser sa télé-candidature. Comment écrire une lettre de motivation. »

No comment. (Du coup, ça m’a donné envie de lui écrire une lettre, à Pôle Emploi.)


Voilà donc ce qu’était mon quotidien : sollicitée de toutes parts par les médias, et galérant comme n’importe quel autre demandeur d’emploi. Je vous assure que c’était pas facile de s’y retrouver. Heureusement que je suis solide… 

Bon, et bien sûr, quelques autres perles de ce genre : « Un stage chez nous ? Mais enfin mademoiselle, vous êtes bien trop qualifiée pour ce poste. » Ou encore, cette journaliste au téléphone : « Je vous aurais bien prise, mais j’ai engagé quelqu’un la semaine dernière… » Ou encore ce rédacteur en chef d’un grand magazine qui, en guise de réponse le lendemain d’un entretien… m’a unfollowée sur Twitter. Classe.


Le plus difficile, je crois, en plus du fait que plus les jours s’égrainaient, plus je risquais de perdre mon année, c’est l’incompréhension totale de la situation : un tel buzz pour… rien ?…

Mais… WTF ???

Je n’ai peut-être pas, à l’heure actuelle, assez de recul pour comprendre. Bien sûr, la presse est en crise. Bien sûr, ce que je cherchais était un peu particulier. Mais le fossé entre tout ce ramdam et le silence de mon téléphone était tellement grand…

[HUMEUR] A ceux… qui me reprochent Amélie Poulain

Il est arrivé quelques fois, dans les commentaires sur les sites de partage de vidéos, sur les blogs, ou ailleurs, qu’on me reproche le choix d’Amélie Poulain comme référence cinématographique pour mon CV-court-métrage.

Etait-ce un choix délibéré de ma part ? Est-ce que j’ai sérieusement aimé ce film ? Est-ce que je veux vraiment être journaliste culturelle avec cette référence que je brandis fièrement ?

Je tiens à rassurer tous mes détracteurs. Le film de Jean-Pierre Jeunet est une bouse finie et si je l’ai choisi comme thème, c’est parce que je suis sadomasochiste. Mon travail pour coller au plus près à la voix-off originale n’a rien à voir avec un éventuel infini respect pour André Dussollier, connu pour être un pitoyable comédien de seconde zone.

Quant à la profession de journaliste – et j’arrête là toute ironie – bien sûr que je veux faire ce métier. Et spécialisée dans la culture, n’en déplaise à certains. Certains qui, visiblement, confondent « journaliste » et « Critique d’Âââârt ». Désolée, mais je ne me reconnais pas dans la deuxième appellation. Je ne veux pas ressembler à ces personnes imbues d’elles-mêmes, parisianistes insupportables, et méprisant tout ce qui ne relève pas de l’Âââârt qu’eux seuls ont décidé d’encenser, suivi par une poignée de snobs qui font semblant de le comprendre.

Alors oui, j’ai aimé Amélie Poulain. Argumenter serait vain, puisque mes détracteurs ont peut-être déjà quitté ce blog. Et là n’est pas le sujet. Etre journaliste, à mon sens, et c’est la base, c’est être curieux. De tout – j’insiste lourdement là-dessus. J’arrive sans a priori devant la culture comme devant la Culture – libre à vous de définir les deux – parce que c’est la base du métier. Je souhaite parler des deux, oui, et qui plus est de la même manière. Et surtout, toucher le plus de lecteurs possibles.

Adorer  2012 et Anna Teresa de Keersmaeker n’est pas incompatible – pas plus que détester à la fois Marc Lévy et Christian Boltanski. (Mes détracteurs, puisque fortement cultivés, connaîtront forcément les deux références peu populaires. A moins qu’ils ne clament un peu trop fort leur Culture.)

Je respecte ceux qui se sentent agressés par les blockbusters américains ou par les reprises de la Nouvelle Star. Alors j’aimerais que ceux-ci, à leur tour, respectent mon choix d’aimer Amélie Poulain, de me régaler du dernier Guillaume Musso, d’écouter Britney Spears en boucle ou de me détendre devant La soirée de l’étrange sur TF1. Même si je n’étais pas capable d’apprécier également ce qui est considéré comme de la culture noble, celle avec un grand « c ».

Etre journaliste culturelle, pour moi, c’est m’intéresser à tout et en rendre compte à ceux qui me font l’honneur de me lire. Quels qu’ils soient.

Et puisque je tiens à illustrer mes propos par ceux d’un de mes détracteurs, voici le dernier en date (commentaire publié après mon article sur 2012) :

« Salut, si ton clip CV court-métrage est au 5ème degré, c’est super ! Si le clip est du niveau de tes goûts cinématographiques, arrête tes recherches journalistiques pseudo-culturelles. Fait Fais caissières ! »

Cher Abakua, caissière, j’ai donné, merci. Mais cette ex-hôtesse de caisse que je suis s’est permis de corriger les fautes d’orthographe de ton bon conseil. Sans rancune !

[CV-VIDEO] Deux mois après, un premier bilan (3/4)

3) Troisième semaine : ça s’emballe, les médias s’en emparent


Mardi 1er décembre

Après Youtube, je décide de mettre ma vidéo sur Dailymotion – cette fois sans le dire à personne. Histoire de voir si le succès est également au rendez-vous avec le seul bouche-à-oreille… En 2 jours, elle fait plus de 1000 vues. Mon cœur bat vite… Et toujours aucune, absolument aucune, critique méchante/injurieuse/jalouse/aigrie. C’est louche… J’en suis absolument ravie, mais ça ne ressemble pas à la webosphère. C’est louche…

 

Jeudi 10 décembre

Tout ça est très amusant, mais je n’ai toujours aucun contact professionnel, et le buzz commence à s’essouffler. Je commence sérieusement à déprimer. Gros coup de mou. Heureusement, j’ai un autre but dans ma journée que celui de rester derrière mon écran à envoyer des candidatures spontanées : j’ai rendez-vous avec Nicolas Catard, « l’excellent chef de projet », rencontré sur Twitter. Ce déjeuner fort sympathique me permettra d’être regonflée à bloc. J’ai le moral à nouveau. Et comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, il me passe un coup de fil dans l’après-midi : « Ton CV-vidéo est en home de Dailymotion ! » YESSS. Visibilité accrue, promesse de contacts professionnels ? A suivre…

 

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J’arrive à Châlons en Champagne, chez mes parents, en fin d’après-midi. Je me connecte pour me tenir au courant de la situation. Les chiffres donnent le tournis…

Sur Facebook, des messages de (vrais) amis m’inquiètent : « On est avec toi, Florence, n’écoute pas tous ces crétins » ou « Ouh la, lâcher de cons sur Dailymotion !! » ou encore « Ne va pas lire les commentaires si tu ne te sens pas super en forme… » Ah ?… Enfin des critiques méchantes/injurieuses/jalouses/aigries ?… Je vais y faire un tour… et je passe une heure à bien rigoler. En effet, il y en a des vertes et des pas mûres… mais pas autant que je le craignais. Je me rends compte que tout ça ne me touche absolument pas, et j’en suis très contente. Je les lirai toutes. Il y a des perles…

 

Vendredi 11 décembre

13h. Fébrile. Inquiète. Dans une poignée de minutes, France 3 Lorraine Champagne-Ardenne diffusera un reportage à mon sujet. J’ai passé une excellente journée de tournage avec Simond Colaone (journaliste) et Daniel Samulczyk (caméraman), très instructive d’un point de vue journalistique, mais je ne sais pas du tout à quoi va ressembler le montage final.

Et finalement, ouf, le reportage et la chronique sont très intéressants ! (Ci-dessous, l’édition de 19h.)

 

 

 

 

Suite du mois de décembre

Ça devient fou. Pas un jour ne passe sans que je ne sois sollicitée par un journaliste, par mail ou au téléphone. Sans compter les internautes qui continuent à m’envoyer des mails. J’ai des centaines de nouveaux amis sur Facebook, et ma popularité sur Twitter va grandissante.

La plupart du temps, j’apprends par Facebook, Twitter, ou par des amis qu’on parle de ma vidéo dans tel média ou sur tel site. De la folie douce… Mais les recruteurs sont aux abonnés absents. Heureusement, avec toute cette agitation, je n’ai pas le temps d’y penser trop fort.

 

Twitter

Laurent Wauquiez, Secrétaire d’Etat à l’Emploi, twitte mon CV-vidéo. A l’heure où je vous parle, ma conseillère Pôle Emploi ne l’a toujours pas regardé. Cherchez l’erreur.

 

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Télévision

William Leymergie me citera dans Télématin. Le lendemain, je passe dans le « JT décalé » sur iTélé (malheureusement, malgré mes heures d’écoute, je ne le verrai pas de mes propres yeux…).

 

 

 

 

Le mercredi 6 janvier, je passe dans le JT du soir sur la RTBF (Belgique). Non, je ne m’appelle pas Delphine. Mes origines belges leur pardonnent.


 

 


Le vendredi 8 janvier, je suis en direct par téléphone sur une chaîne québécoise. 2010 sera international, ou ne sera pas !

 

 

 

Le dimanche  7 février 2010, c’est au tour de l’émission Combien ça coûte ? sur TF1 de m’intégrer dans un des reportages : « Trouver un job à tout prix ». (Malheureusement, la vidéo n’est plus disponible sur le site).

 

J’ai également été approchée par une réalisatrice des documentaires Strip-Tease (France 3). Nous faisons des essais le week-end du 16 et 17 janvier à Châlons, avec toute ma famille. La réponse tombe le jeudi qui suit : après visionnage des tests, le documentaire ne se fera pas. Tant pis !

 

L’aventure télévisuelle ne s’arrête pas là : je suis l’invitée du JT des blogs sur MCE (Ma Chaîne Etudiante) !

 

 

 

 

Radio

RTL a parlé de ma vidéo, France Info aussi il paraît (mais je n’ai pas entendu), ainsi qu’une radio québécoise(comment ça, j’ai un accent ??) Et j’ai bien entendu gardé les podcasts pour mes archives personnelles.

 

Presse papier/web

La presse régionale s’y est mise aussi. J’ai donné une interview pour le Télégramme en Bretagne, et on m’a signalé un article sur le site de la Dépêche, dans le Sud.

Plus récemment, L’Union m’a choisie pour être le portrait du lundi. Je n’ai pas de photo de l’article dans le journal papier, mais voici la version web. Et, quelques jours plus tard, j’ai eu droit à un encart après mon passage dans Combien ça coûte ? Ils me suivent de très près…

 

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Et last but not least, Le Monde. Oui oui, vous avez bien lu. J’ai fait l’objet d’un article formidable et très écrit dans le supplément TV vendu avec les éditions du dimanche 21 et du lundi 22 mars…



lemonde 



Sites et blogs

Là encore, je ne peux pas les citer tous. Tour d’horizon des plus intéressants.

Sur rue89, l’article était sympa. Mais des petits malins se sont amusé à me reprocher des choses imaginaires en commentaire. J’ai donc mis les choses au point dans mon droit de réponse. Je surveille de très près mon e-réputation, et ça commence à se savoir.

J’ai répondu à une interview très complète pour Overblog, mon hébergeur – ce qui m’a permis d’augmenter considérablement ma visibilité !

Un autre interview également pour un blog concernant le Personal Branding. Ce qu’il y a de bien avec Internet, c’est qu’on peut s’exprimer sans que la moitié des propos soient coupés.

Le blogue de Patrick Lagacé, visiblement le journaliste-blogueur le plus influent du Québec. Le pic de nombre de vues sur Youtube ce jour-là est éloquent…

Ca me fait plaisir d’être sur le Post, aussi. Je visite souvent ce site. Surtout qu’il n’y a pas que cet article : il y a celui-là aussi !

Je dois beaucoup à Otto le Chauffeur de Buzz… qui a bien compris le message que je tenais à faire passer.

Et last but not least, un papier général sur les CV-vidéo sur l’ecotidien.fr, qui dit vraiment beaucoup de bien du mien.


[CV-VIDEO] Deux mois après, un premier bilan (2/4)

2) La première semaine de mise en ligne : des blogs à gogo

Mercredi 25 novembre

Je me lève après une première nuit de plus de 6 heures depuis longtemps, bien décidée à me remettre à mes mailings. Plus de 200 éventuels employeurs à recontacter, c’est du boulot… Je me connecte sur Facebook, curieuse d’avoir les critiques de mes amis par rapport à ma vidéo, et là…

Marie (pas la même que la Marie qui m’a filé un coup de main pour la réalisation) s’amuse à balancer les liens de tous les sites et les blogs qui ont relayé ma vidéo. Au bout du quinzième, je me rends compte que ce n’est pas une blague. Et là, j’ai sérieusement la tête qui tourne. Je m’allonge donc, les pattes en l’air pour ne pas tourner de l’œil complètement, et j’appelle Virginie : « Euh… je me sens pas très bien, là… »

Toute cette affaire me dépasse. Dans ma boîte mail, les petits mots gentils pleuvent. Quand je réponds à un, sept autres tombent. Je n’ai même pas eu le temps de lire tous les posts. On me dit qu’ils sont tous gentils. Ouf, je ne suis pas la énième risée du web.

A un moment, je panique un peu quand même : j’éteins l’ordinateur et je me blottis dans un coin avec des sudokus, en me demandant ce qui m’arrive.

Une fois la surprise passée, je dois bien avouer que c’est grisant. Je surveille donc d’un œil amusé le profil de Marie qui s’alimente toutes les deux minutes. Je ne taperai pas mon nom dans Google aujourd’hui – je m’en laisse un peu pour demain. Ce mini-buzz ne durera certainement que quelques heures…

BLOGS A GOGO

(A tous ceux qui ont pris la peine de faire un post sur ma vidéo et qui ne se retrouveront pas ici, je vous présente mes excuses. Il est impossible de répertorier tout le monde, mais sachez, vraiment, que j’ai apprécié votre geste à sa juste valeur.)

Le plus rapide… et le plus sérieux

Je l’avoue : je n’ai rien compris à ce post. Laurent Enzo François parle en des termes qui me paraissent venir d’une autre planète. Pardonnez, c’est mon côté blonde. En tout cas, je suis assez ravie d’avoir fait un truc qui puisse se définir par : « CV extime »« optimisation du personal branding »« mode extimiste ». Suis touchée, si si. Je m’y attendais pas. En tout cas je vous le jure, j’ai pas fait exprès.

Le mieux renseigné

« 1m57, 47 kg, cheveux bruns et yeux marron »… Euh… ouais. En effet. C’est tout moi, ça. Là encore, on affuble ma modeste vidéo d’une expression que je découvre : « façon story-telling ». J’en apprends, des choses… C’est fou ce que j’ai pu faire sans le savoir. « La romanesque Florence Porcel (…) ne cherche pas l’amour contrairement à Amélie Poulain (quoiqu’on ne sait jamais…) » : vraiment très bien renseigné… Quoique non, je ne cherche pas l’amour, en fait. Je me sens parfaitement bien comme ça. Mais merci quand même.

Le plus flippant

« Maman travaille » fait la liste de tous les CV-vidéos qui sont devenus la risée du web. Je pâlis. Je crois que je n’avais pas bien conscience de ce que ça pouvait impliquer, même si j’y avais pensé. Et finalement, heureusement. Sinon, je ne me serais jamais lancée.

Le plus imposant

Nicolas Bordas. Tout est dit. Et si… ?

Le plus « celui-qu’aurait-pu-écrire-ma-copine »

Miss Julie nous dit tout. Voilà un des blogs que j’ai découverts grâce à ma vidéo, et j’en suis ravie. Parce que Miss Julie, elle déchire. (Et je dis pas ça parce qu’elle m’a fait de la pub. Vous me prenez pour qui ?)

Le plus intéressé

Pour le coup, c’est ma coupine qui l’a écrit. Evidemment que je la mets dans la liste parce que c’est ma coupine. Mais aussi et surtout parce qu’elle m’a fait HUR-LER de rire. Je suis sa première fan. Et de toute façon, je lui dois tout : c’est Vi(rginie), ma metteuse en scène. Merci ma coupine.

Le plus libidineux

Emery, c’est un petit malin. Il est allé chercher une photo sur mon site où je me trouve dans une position suggestive, et il me décrit en des termes plutôt coquins : « profondeur de son talent » (cher Emery, tu ne crois quand même pas que j’allais ne pas le voir !), « bouche en cœur »« gros seins »« faire tourner ». Bon, ok, ces expressions sont sorties de leur contexte. Mais quand même. J’avoue, j’adore. Enfin une analyse pertinente de ma personnalité vidéo.

Le plus flatteur

« Génialement vendeur, créatif, inventif et léger. » Et ce n’est que la deuxième phrase. Ce blog dédié à la communication va jusqu’à dire que je me vends mieux que les entreprises. Je crois que mes chevilles enflent.

Le plus vexant

« C’était le petit bu-buzz de la semaine » : bu-buzz ??? Pfff. Mais comme je suis pas rancunière, comme fille, et que vous dites quand même des choses vachement gentilles, bah je parle de vous ici. Na.

Bu-buzz… je t’en ficherais… grmbldblmdgrrrr…

Ceci dit, mes chevilles sont désenflées.

Le plus troublant…

Taïna Cluzeau est une jeune apprentie journaliste autodidacte. Malgré son absence de diplôme qui semble la gêner, elle jouit visiblement d’une sensibilité indéniable. Elle a mis en mots ce qui était inconscient chez moi. Journaliste par défaut ? Ce n’est pas tout à fait faux. Mais ce n’est pas tout à fait vrai non plus. J’ai tenu à utiliser mon droit de réponse suite à ce post intelligent, mais parfois maladroit.

Le plus touchant

Je ne sais pas pourquoi celui-ci m’a particulièrement touchée. Peut-être parce qu’il vient d’un éditeur. Et que ça me fait plaisir qu’il ait pris la peine de me filer un coup de pouce. Merci, Stéphane Leduc !

[CV-VIDEO] Deux mois après, un premier bilan (1/4)

  1) Réalisation du court-métrage

Dimanche 15 novembre

« Tiens, et si je faisais un CV-vidéo ? » Mon besoin de créer quelque chose de mes blanches mains me démange, autant que ce soit pour la bonne cause. J’inonde tout Paris de mes CV depuis juillet sans résultat, ça commence à bien faire. J’ai envie d’un nouveau défi, et si en plus je peux prouver ce que je sais faire, c’est encore mieux. J’ai en tête l’exemple d’un mec qui avait fait un truc vachement bien (« Je veux travailler »), mais pour des raisons techniques, je ne peux pas faire de clip. Ça tombe bien, j’ai horreur de faire ce qui a déjà été fait. Et dans ma tête, un court-métrage se dessine…

Le ton d’Amélie Poulain s’impose. Je commence par écrire le texte, en essayant de faire au plus court mais de tout dire. Pas si facile… Une fois le texte écrit, je le découpe par bouts de phrases, voire par mots. En face, j’imagine le visuel. J’essaye de me souvenir de ce que j’ai en stock (extrait de spectacles, photos, vidéos, extraits audio, etc) et je décris ce qu’il faudra tourner. Je vois des choses très précises, sauf pour quelques phrases où je manque cruellement d’imagination. Je passe donc ma soirée sur MSN avec ma coupine Virginie, as de la mise en scène. Elle a – évidemment – d’excellentes idées. Impossible de dormir, je suis trop excitée par ce défi à relever !!

Lundi 16 novembre

J’ai cours toute la journée. Le soir, je commence à faire des coupes dans les vidéos. Ca implique de tout regarder plusieurs fois pour voir si une phrase, un couplet, une mimique, pourrait me servir. Mais en faisant attention de ne voir que moi à l’image. Je ne pense pas avoir le temps de demander la permission à tout le monde, je veux que ce soit en ligne le plus vite possible. Mais là encore, impossible de dormir…

Mardi 17 novembre

J’ai cours toute la journée également, mais j’ai une pause de 2 heures pendant midi. Avec Marie et une de ses amies, on tourne les plans à la fac. Le trépied prêté par Yannick est indispensable. Je continue de farfouiller dans mes archives le soir en faisant des coupes proprement (mon story-board écrit m’est d’une grande aide !!) pour avoir des séquences toutes prêtes. Je visionne plusieurs fois les 20 minutes de prises de vue de la fac, et note consciencieusement les coordonnées des meilleurs passages.

Mercredi 18 novembre

Je me lève tôt pour aller prendre les photos qui me manquent. Dans l’ordre : Le Bon Marché, La Grande Epicerie de Paris, Nestlé Waters. Mine de rien, ça m’occupe la matinée. Je passe le reste de la journée à monter quelques séquences avec ce que j’ai déjà, sur un brouillon de voix-off. J’en boucle une ou deux, ouf ! Je ne m’attendais pas à tel travail d’orfèvre. Trois heures de travail pour une séquence d’une vingtaine de secondes. Et dire que je veux que ça dure 2min30… Tout ça m’empêche donc de dormir. J’en profite pour faire un planning détaillé de ma journée de tournage du lendemain. Pas une seule seconde à perdre.

Jeudi 19 novembre

Virginie arrive en fin de matinée. J’avais mis mon réveil assez tôt pour fabriquer le panneau « CHERCHE CONTRAT etc… » et pour rassembler toutes les affaires dont nous aurons besoin. C’est l’adrénaline qui me fait tenir debout. Et c’est une journée délicieuse de travail intense… Vous n’imaginez pas la dose de concentration nécessaire pour faire l’andouille !! Nous ne nous sommes pas permis une seule minute de déconnade. J’ai gardé tous les rush, je peux le prouver. On a même eu de grandes discussions portant sur des désaccords, notamment sur la séquence avec le panneau « prenez-moi ». Finalement j’obtiens gain de cause, mais je cède sur d’autres choses. C’est un véritable travail d’équipe. Marie nous rejoint en cours de route, et reprendra le flambeau après le départ de Virginie. Malgré l’épuisement, je peine encore à m’endormir. Alors je visionne, bien calée au fin fond de mon pouf, les deux grosses heures de prises de vue, et prenant des notes. Le manque de sommeil s’accumule dangereusement…

Je voudrais faire un salut amical aux vieilles rombières de mon immeuble…

 … et remercier la voisine du 9ème de m’avoir prêté son ficus à son insu. J’avais la flemme de faire la plante verte. Je ne peux pas TOUT faire non plus.

Vendredi 20 novembre

Journée montage. Réunion avec mes copines qui me prend 4 heures de mon temps, transport inclus. Mais je fais le plus gros, séquence par séquence. Je commence évidemment par le plus rigolo (la séquence « casting ») et je termine par le plus chiant (la séquence « fac »). Un peu plus de 15 heures sur mon ordinateur, à regarder, noter, reregarder, couper, coller, effacer, rechercher, avoir d’autres idées, rereregarder, être agréablement surprise par une trouvaille pas prévue, couper, coller, rerereregarder, caler, trier, jeter, recommencer…

Je refais la voix-off correctement. C’était acrobatique. Pencher l’écran du PC pour pouvoir coller ma bouche à la webcam intégrée tout en tenant le papier avec le texte sans que les froissements s’entendent. Et en plus, je suis pétrie de courbatures de la veille.

Je souffre, mais c’est tellement bon… J’ai hâte de voir le résultat. Je pressens quelque chose dont je serai fière. Et, évidemment, l’excitation m’empêche encore de dormir.

Samedi 21 novembre

J’ai cours le matin, et mes parents, exceptionnellement sur Paris, me rejoignent. Nous allons déjeuner rue Mouffetard, et nous voilà partis pour l’exposition Soulages. Je sens mes forces physiques m’abandonner au fur et à mesure. La visite au musée m’achève, heureusement que le trajet jusqu’à chez mon oncle se fait en voiture. Nous fêtons les 12 ans de ma cousine, et moi… je m’endors comme une masse sur le canapé. Humfr. Le soir, je fais du montage jusqu’à 4 heures du matin, encore.

Dimanche 22 novembre

Je vais déjeuner chez mon oncle, où je tourne la séquence avec mes parents. Plus qu’à l’intégrer au résultat presque final. Je repars dans le milieu de l’après-midi pour finir le montage et le fignoler. Je veux que tout soit parfait, que tout soit calé au millimètre. Ça dure un tout petit peu plus longtemps que prévu, donc je rogne des secondes, par-ci par-là. Je vérifie le rythme, recale un son qui n’était pas raccord avec une image, etc… Je peaufine, quoi.

Et enfin, je valide, j’enregistre le fichier, et je m’installe confortablement avec un thé. Je lance le film en plein écran. Fébrile. Si j’ai le moindre doute, je laisse tomber. Je ne peux pas me griller. Internet, c’est trop dangereux, je ne prendrai pas le risque.

Mon adresse mail apparaît une dernière fois. Un sourire illumine mon visage. Je n’ai aucun doute. Je suis fière du travail accompli.

Je teste auprès de Yannick, de Marie et de Virginie, par mesure de précaution. Ils sont unanimes. Vers 18 heures, c’est donc en ligne sur Youtube.

Je commence par faire de la pub sur Facebook, et je fais un premier mailing employeurs. Epuisée, je vais me coucher. J’ai du mal à m’endormir, mais je suis heureuse : défi relevé !

Making-off du tournage

Il n’est pas extraordinaire – je vous avoue que le temps me manque pour monter quelque chose qui ait vraiment de la gueule. Mais j’espère que ça vous amusera un peu !

A voir ici !